Lamort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’a toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste.
Le fil n'est pas mort n'est suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi, vous ĂȘtes que nous Ă©tions les uns pour les autres, nous le sommes le nom que vous m'avez toujours de moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et Ă  rire de ce qui nous faisait rire souriez, pensez Ă  moi, priez pour mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d' vie signifie tout ce qu'elle a toujours est ce qu'elle a toujours fil n'est pas serais-je hors de votre pensĂ©e simplement parce que je suis hors de votre vue ?Je vous ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du voyez, tout est bien. texte pour Joss et tous les amis de Norma, pour sa famille et surtout pour sa t'ai pas connue Norma, mais j'ai beaucoup pensĂ© Ă  toi ces jours. Posted on Thursday, 29 August 2013 at 117 PM LaCharitĂ© est une mĂšre L’espĂ©rance est une petite fille de rien du tout C’est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes, Cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes rĂ©volus. (Le Porche du MystĂšre de la DeuxiĂšme Vertu) Filed under: 2006 | Tagged: Charles PĂ©guy, Foi
Vu sur mai la mort n'est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. je suis moi, vous ĂȘtes vous. ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Vu sur mes anges ! voici un joli poĂšme que j'ai trouvĂ© en me baladant sur le net l'auteur l'a Ă©crit de son vivant, et je souhaitais vous le faire Vu sur charles pĂ©guy dĂ©couvrez citations de charles pĂ©guy parmi ses citations extraites de poĂšmes, de livres, ouvrages et sur et tele chargez gratuitement toute la poĂ©sie française du Ăšme sur mn. source poĂ©sies, charles pĂ©guy dit par pierre vaneck », enregistrement sonore reproduit avec l'aimable autorisation de l'Ă©diteur la Vu sur "la mort n'est rien" n'est pas de pĂ©guy ! la plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par charles pĂ©guy, ce qui n'est pas le cas. . chaque minute est un obstacle Ă  franchir, ce poĂšme m'apaise mais nous ne Vu sur en prose, , charles pĂ©guy, Ă©d. gallimard, coll. bibliothĂšque de la plĂ©iade, , p. , note conjointe sur m. descartes et la philosophie Vu sur la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ© ". je ne vous ai pas quittĂ©s. je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©. je suis moi, vous ĂȘtes vous. ce que nous Ă©tions Vu sur des poĂ©mes, de charles pĂ©guy. poĂ©sie française retrouvez toutes les bibliographie, de charles sur filmĂ©. charles pĂ©guy le fil n'est pas coupĂ©. paula aldana lĂłpez. loading unsubscribe from paula Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalitĂ©s relatives aux mĂ©dias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons Ă©galement des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de mĂ©dias sociaux, de publicitĂ© et d'analyse, qui peuvent combiner celles-ci avec d'autres informations que vous leur avez fournies ou qu'ils ont collectĂ©es lors de votre utilisation de leurs services. Vous consentez Ă  nos cookies si vous continuez Ă  utiliser notre site vos cookies
CharlesPierre PĂ©guy (OrlĂ©ans, 7 janvier 1873 ; Villeroy, 5 septembre 1914) est un Ă©crivain, poĂšte et essayiste français. Il est Ă©galement connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin. NĂ© d’une famille modeste, son pĂšre, menuisier meurt d’un cancer de l’estomac peu Ăąpres la naissance de Charles il est donc PubliĂ© le 05/09/2014 Ă  1655 Cent ans aprĂšs sa disparition, les mots de Charles PĂ©guy rĂ©sonnent encore avec une justesse dĂ©concertante. Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier L'Ă©crivain français est mort au combat le 5 septembre 1914. À l'occasion du centenaire de sa mort, voici un florilĂšge de rĂ©flexions trĂšs actuelles du fondateur des Cahiers de la sa prĂ©face de PĂ©guy tel qu'on l'ignore Gallimard, 1973, Jean Bastaire se demande quand Charles PĂ©guy va-t-il enfin sortir de ce placard hypocrite et dĂ©suet oĂč l'a confinĂ© la seconde moitiĂ© du siĂšcle?». Un temps balayĂ© des rĂ©fĂ©rences culturelles, Charles PĂ©guy revient, plus actuel que jamais. Cent ans aprĂšs sa disparition, ses mots rĂ©sonnent encore avec une justesse dĂ©concertante. Sur la politique, l'enseignement, l'argent, les grandes problĂ©matiques de notre temps, Charles PĂ©guy nous parle encore.● Le monde politiqueLe parti politique socialiste est entiĂšrement composĂ© de bourgeois intellectuels.» L'Argent, 1913AussitĂŽt aprĂšs nous commence le monde que nous avons nommĂ©, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne. Le monde qui fait le malin. Le monde des intelligents, des avancĂ©s, de ceux qui savent, de ceux Ă  qui on n'en remontre pas, de ceux Ă  qui on n'en fait pas accroire. Le monde de ceux Ă  qui on n'a plus rien Ă  apprendre. Le monde de ceux qui font le malin. Le monde de ceux qui ne sont pas des dupes, des imbĂ©ciles. Comme nous. C'est-Ă -dire le monde de ceux qui ne croient Ă  rien, pas mĂȘme Ă  l'athĂ©isme, qui ne se dĂ©vouent, qui ne se sacrifient Ă  rien. Exactement le monde de ceux qui n'ont pas de mystique. Et qui s'en vantent.» Notre Jeunesse, 17 juillet 1910● La rĂ©volutionUne rĂ©volution n'est pas une opĂ©ration par laquelle on se contredit. C'est une opĂ©ration par laquelle rĂ©ellement on se renouvelle, on devient nouveau, frais, entiĂšrement, totalement, absolument nouveau. Et c'est en partie pour cela qu'il y a si peu de vĂ©ritable rĂ©volution dans le monde moderne. Jamais on n'avait tant parlĂ© de RĂ©volution. Jamais on n'a Ă©tĂ© aussi incapable de faire aucune vĂ©ritable rĂ©volution, rĂ©novation, innovation. Parce que jamais aucun monde n'a autant manquĂ© de fraĂźcheur.» Suite de Notre Patrie, novembre 1905.● L'enseignementIl n'y a jamais eu de crise de l'enseignement ; les crises de l'enseignement ne sont pas des crises de l'enseignement ; elles sont des crises de vie. Quand une sociĂ©tĂ© ne peut pas enseigner, c'est que cette sociĂ©tĂ© ne peut pas s'enseigner ; c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-mĂȘme ; pour toute humanitĂ©, enseigner, au fond, c'est s'enseigner ; une sociĂ©tĂ© qui ne s'enseigne pas est une sociĂ©tĂ© qui ne s'aime pas ; qui ne s'estime pas ; et tel est prĂ©cisĂ©ment le cas de la sociĂ©tĂ© moderne.» Pour la rentrĂ©e, 1904● L'argentPour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde l'argent est maĂźtre sans limitation ni mesure. Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde l'argent est seul en face de l'esprit. Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde l'argent est seul devant Dieu.» Note conjointe, 1er aoĂ»t 1914● L'artUne vĂ©ritable Ɠuvre d'art ne naĂźt pas piĂšce de musĂ©e. Mais elle naĂźt dans un pays parmi des hommes et des mƓurs. L'idĂ©al n'est pas que les Ɠuvres soient couchĂ©es quelque part dans un cimetiĂšre universel, mais l'idĂ©al est que les fleurs et les Ɠuvres naissent, poussent, croissent, demeurent libres dans la terre natale, et qu'elles y accueillent le visiteur en voyage. Aujourd'hui, au contraire, c'est le visiteur inerte qui fait voyager les Ɠuvres.» RĂ©ponse brĂšve Ă  JaurĂšs, 4 juillet 1900● L'EgliseL'Eglise ne se rouvrira point le peuple Ă  moins que de faire, elle aussi, elle comme tout le monde, Ă  moins que de faire les frais d'une rĂ©volution Ă©conomique, d'une rĂ©volution sociale, d'une rĂ©volution industrielle, pour dire le mot d'une rĂ©volution temporelle pour le salut Ă©ternel.» Notre Jeunesse, 1910● La presseOn conduit aujourd'hui les lecteurs comme on n'a pas cessĂ© de conduire les Ă©lecteurs. La presse constitue un quatriĂšme pouvoir. Beaucoup de journalistes, qui blĂąment avec raison la faiblesse des mƓurs parlementaires, feraient bien de se retourner sur soi-mĂȘme et de considĂ©rer que les salles de rĂ©daction se tiennent comme les Parlements. Il y a au moins autant de dĂ©magogie parlementaire dans les journaux que dans les assemblĂ©es. Il se dĂ©pense autant d'autoritĂ© dans un comitĂ© de rĂ©daction que dans un conseil des ministres ; et autant de faiblesse dĂ©magogique. Les journalistes Ă©crivent comme les dĂ©putĂ©s parlent. Un rĂ©dacteur en chef est un prĂ©sident du conseil, aussi autoritaire, aussi faible.» De la Raison, 1901.
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Lesbiens superflus et le luxe, eux, n’ont pas leur place dans le monde imaginĂ© par PĂ©guy. Il s’agit dĂ©jĂ , mĂȘme si le terme n’est pas employĂ© par l’écrivain, de penser et bĂątir une citĂ© frugale. « La concurrence est mauvaise en son principe : il est mauvais que les hommes travaillent les uns contre les autres ».

Donnez-moi le nom que vous m?avez toujours donne, Parlez-moi comme vous l?avez toujours fait, N?employez pas un ton solennel ou triste, Continuez a rire de ce qui nous faisait rire ensemble, Priez, souriez, pensez a moi, Que mon nom soit prononce comme il l?a toujours ete, Sans emphase d?aucune sorte, sans trace d?ombre, La vie signifie tout ce qu?elle a toujours signifie, Elle est ce qu?elle a toujours que nous etions les uns pour les autres, Nous le sommes fil n?est pas coupe, Simplement parce que je suis hors de votre vue EN SAVOIR PLUS >>> LA MORT N'EST RIEN CHARLES PEGUY - POESIE-ACTION Je suis juste passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© - La mort n'est qu'un passage Charles Peguy Imre KertĂ©sz 1929-2016, l’Holocauste comme culture Une vie, une Ɠuvre France Culture Le Passage - ACTUALITES YouTube [RARE] Charles PÉGUY – La solitude du juste DOCUMENTAIRE, 1973 LA MORT N'EST RIEN CHARLES PEGUY - POESIE-ACTION Image source Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, Parlez-moi comme vous l’avez mort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© Je suis juste passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© - Image source La mort n'est rien, je suis seulement passe, dans la piece a cote La mort n'est qu'un passage Charles Peguy ? Charles Peguy ? ? Dans notre coeur, les etres aimes disparus a jamais MESSAGE IMPORTANT Bonjour, Dans ce blog il n'y a que mes envies de beautes, de partages de mes balades et de mes suis seulement passe dans la piece a sont juste de l'autre cote du chemin et souvent pres de nous, des l'instant ou on pense a de l'autre cote du chemin. ? Merci a mon amie Sonia pour cette superbe nous le prouve et aujourd'hui plus que jamais ce message s'avere ce beau texte aider ceux qui sont dans la tristesse du moi je suis si maheureuse et toujours triste mort egal separation que je ne supporte une eau que les je Bienvenue dans nos moments de vie signifie tout ce qu'elle toujours ete. LA MORT N'EST RIEN. Imre KertĂ©sz 1929-2016, l’Holocauste comme culture Une vie, une Ɠuvre France Culture Le Passage - ACTUALITES Ouvre-toi sans peur aucune et dans une totale est r?elle, les bulles sont ?ph?m?res; elles s??l?vent hors de l?eau, puis y Utiles Nos Prestations Aide aux personnes endeuill? le P?re, le Fils et le Saint-Esprit soient avec toi maintenant et toujours et qu?ils gardent dans l?esp?rance ceux qui restent J?sus Christ te d?livre, lui qui est mort sur la croix pour et eau ne s?offensent pas l?une l?autre, Vie et mort sont belles tour ? tu pouvais voir se d?rouler sous tes yeux les horizons et les champs ?ternels, les nouveaux sentiers si c'?tait un d?part Pour un nouveau comme vous l'avez toujours fait Ne changez rien au ton Ne prenez pas un air solennel ou que nous ?tions les uns pour les autres Nous le sommes toujours. 7 magnifiques poĂšmes sur la mort d'un ĂȘtre cher. YouTube PriĂšre du PoĂšte Charles PĂ©guy. Image source Ok Recevez la newsletter de Happy End Je suis un particulier Je suis un professionnel J'ai lu et j'accepte la politique de confidentialite des mon nom soit prononce a la maison comme il l?a toujours suis seulement passe dans la piece a sur l?attribution de ce texte a Charles Peguy IMPRIMER Navigation des articles La petite esperance tous les textes Survivre Suivez-nous sur Inscrivez-vous a notre newsletter Je suis un particulier Je suis un professionnel J'ai lu et j'accepte la politique de confidentialite des le nom que vous m?avez toujours donne Parlez-moi comme vous l?avez toujours vous continuez a utiliser ce dernier, nous considererons que vous acceptez l'utilisation des affirmez avoir pris connaissance de notre politique de vie signifie tout ce qu?elle toujours emphase d?aucune sorte, sans aucune trace d? de rire de ce qui nous faisait rire que j?etais pour VOUS AIMEREZ AUSSI Soigner sa gorge avec des ingredients naturels . 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Profitez des videos et de la musique que vous aimez, mettez en ligne des contenus originaux, et partagez-les avec vos amis, vos proches et le monde entier.

Lamort n’est rien – Charles PĂ©guy (d’aprĂšs un texte de St Augustin) La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’a toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel CommĂ©morations du 11-Novembre Le 5 septembre 1914, il y a cent ans, le lieutenant Charles PĂ©guy Ă©tait tuĂ© prĂšs de Meaux. Michel Laval raconte les trente-cinq derniers jours de la vie de l’écrivain français. PubliĂ© le 05 septembre 2014 Ă  12h09 - Mis Ă  jour le 19 aoĂ»t 2019 Ă  14h46 Temps de Lecture 11 min. Le 5 septembre 1914, le lieutenant Charles PĂ©guy Ă©tait tuĂ© prĂšs de Meaux. Michel Laval, avocat, auteur de TuĂ© Ă  l’ennemi, la derniĂšre guerre de Charles PĂ©guy Calmann-LĂ©vy, 2013, prix de l’AcadĂ©mie française, raconte les trente-cinq derniers jours de la vie de l’écrivain français. Le samedi 5 septembre 1914, en fin d’aprĂšs-midi, le lieutenant Charles PĂ©guy est tuĂ© aux alentours du village de Villeroy prĂšs de Meaux au cours d’un combat de rencontre avec les unitĂ©s d’arriĂšre-garde de la IĂšre armĂ©e allemande du gĂ©nĂ©ral Alexandre von Kluck. ÂgĂ© de 41 ans, PĂ©guy, l’enfant qui parcourait les levĂ©es de la Loire en rĂȘvant aux grandes batailles de l’histoire de France », le normalien dreyfusard qui affrontait les bandes maurrassiennes et antisĂ©mites, le rĂ©publicain mystique de Notre Jeunesse, le poĂšte marchant de son pas de pĂšlerin blessĂ© vers des mondes invisibles en ruminant des vers sublimes, le citoyen de la commune espĂšce », le chrĂ©tien de l’espĂšce commune », bon Français de l’espĂšce ordinaire », le patriote rĂ©volutionnaire, PĂ©guy la colĂšre, PĂ©guy l’hĂ©rĂ©tique, est l’un des premiers morts de la bataille de la Marne qui, dĂšs le lendemain et pendant quatre jours historiques, va opposer entre Meaux et Verdun plus de deux millions d’hommes sur un front de 250 kilomĂštres. La mort de Charles PĂ©guy, et avec lui d’une centaine d’hommes de la 19Ăšme compagnie du 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie de rĂ©serve, marque l’épilogue hĂ©roĂŻque et tragique d’un premier mois de guerre au cours duquel, aprĂšs les trĂšs meurtriĂšres offensives d’Alsace et de Lorraine, aprĂšs le dĂ©sastre des Ardennes, aprĂšs les dĂ©faites de Charleroi et de Mons, trois armĂ©es françaises et une armĂ©e anglaise ont entrepris, sous une chaleur accablante entrecoupĂ©e d’orages, une harassante retraite pour Ă©chapper au mouvement d’enveloppement de l’armĂ©e allemande lancĂ©e Ă  leur poursuite En moins de deux semaines, fantassins, artilleurs, hommes du gĂ©nie et cavaliers des deux camps ont parcouru un chemin qui les a conduits des frontiĂšres du Nord et du Nord-Est aux rives de la Marne et de la Seine. Une marche interminable sur des routes poussiĂ©reuses encombrĂ©es de rĂ©fugiĂ©s et de convois de blessĂ©s. Une marche Ă©puisante entrecoupĂ©e de combats entre arriĂšre et avant-gardes, les unes pour retarder l’avance allemande, les autres pour forcer le passage dans les lignes françaises. Certaines unitĂ©s ont accompli des Ă©tapes quotidiennes de trente Ă  quarante kilomĂštres, depuis les premiĂšres lueurs de l’aube jusqu’à la nuit tombĂ©e. Le 4 septembre, des reconnaissances de uhlans ont Ă©tĂ© aperçues Ă  vingt kilomĂštres de Paris. Le 5, les IĂšre, IIĂšme et IIIĂšme armĂ©es des gĂ©nĂ©raux von Kluck, von BĂŒlow et von Hausen ont franchi la Marne Ă  La FertĂ©-sous-Jouarre, Épernay et ChĂąlons, tandis que la IVĂšme armĂ©e du duc de Wurtemberg passait sous les ailes de lĂ©gende du Moulin de Valmy. CĂŽtĂ© allemand, la victoire paraĂźt certaine et dĂ©jĂ  presque acquise. Des vagues innombrables de feldgrau dĂ©ferlent sur l’hexagone au son des tambours et des fifres, laissant dans leur sillage mĂ©canique un terrible cortĂšge d’atrocitĂ©s et d’exactions. Louvain et sa cĂ©lĂšbre bibliothĂšque ne sont plus qu’un amas de cendres et de ruines. À LiĂšge, Dinant, Namur et Senlis, des dizaines de civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s. Les viols, les exĂ©cutions d’otages, les pillages et les incendies se comptent par centaines. Rien ne paraĂźt plus dĂ©sormais en mesure d’arrĂȘter l’invasion redoutĂ©e, Ă  l’instant mĂȘme oĂč pourtant l’offensive foudroyante menĂ©e par cinq armĂ©es ennemies surgies en masse du Luxembourg et de la Belgique envahis, a commencĂ© Ă  dĂ©vier le cours programmĂ© par le Plan Schlieffen sous l’impulsion de gĂ©nĂ©raux orgueilleux, enivrĂ©s par leurs premiers succĂšs. CĂŽtĂ© français, l’enthousiasme des premiers jours a fait place Ă  la crainte d’une nouvelle et dĂ©sastreuse dĂ©faite semblable Ă  celle qui, quarante-quatre ans auparavant, avait prĂ©cipitĂ© la nation tout entiĂšre dans l’abĂźme d’une des plus terribles humiliations de son histoire. Mais les troupes qui refluent toujours plus vers le Sud ne se sont pas disloquĂ©es sous la pression adverse. La retraite s’effectue dans l’ordre sur une ligne continue, sans rupture du front qui, de Verdun Ă  l’Alsace, barre solidement la route de l’Est Ă  l’envahisseur. Aucune dĂ©bĂącle, aucune dĂ©bandade, aucune panique. Les soldats ont tenu, pressĂ©s de se battre, malgrĂ© la fatigue et la faim, malgrĂ© la chaleur et la soif, malgrĂ© le fardeau des sacs et leurs courroies sciant les Ă©paules, malgrĂ© les pieds lourds et chauds, malgrĂ© les canonnades et le bruit sourd de la horde Ă  leur trousse. Les gĂ©nĂ©raux incapables ou irrĂ©solus ont Ă©tĂ© limogĂ©s. Les pillards ou les dĂ©serteurs ont Ă©tĂ© fusillĂ©s. AprĂšs le 25 aoĂ»t, tout le dispositif militaire a Ă©tĂ© reconstituĂ©, tout le plan d’opĂ©rations a Ă©tĂ© repensĂ©. Le 2 septembre, le Gouvernement a quittĂ© Paris pour Bordeaux, raison invoquĂ©e de donner une impulsion nouvelle Ă  la dĂ©fense nationale ». Le gĂ©nĂ©ral Gallieni a Ă©tĂ© tirĂ© de sa retraite. Mission lui a Ă©tĂ© donnĂ©e de dĂ©fendre la capitale qu’une partie de sa population a fuie et dont le siĂšge paraĂźt dĂ©sormais imminent. AgenouillĂ©e derriĂšre ses soldats, la France prie pour son salut. Charles PĂ©guy et les hommes qui tombent Ă  ses cĂŽtĂ©s sur le champ de bataille de Villeroy le 5 septembre 1914 se sont retrouvĂ©s dĂšs la mobilisation gĂ©nĂ©rale dans la tourmente de ce premier mois de guerre oĂč l’histoire du monde a basculĂ©. RassemblĂ© Ă  Coulommiers, le 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie a rejoint le 10 aoĂ»t le front de Lorraine oĂč il est restĂ© en rĂ©serve pendant prĂšs de dix jours avant d’ĂȘtre envoyĂ© en premiĂšre ligne sur les Hauts de Meuse. Le 24 aoĂ»t, toute la 55Ăšme division Ă  laquelle il appartient, a Ă©tĂ© rapatriĂ©e vers l’Ouest pour ĂȘtre intĂ©grĂ©e dans la nouvelle masse de manƓuvre, la 6Ăšme armĂ©e, que le Chef d’état-major gĂ©nĂ©ral, l’imperturbable Joseph, Jacques, CĂ©saire Joffre, a dĂ©cidĂ© de constituer pour endiguer la ruĂ©e allemande et qui bientĂŽt va devenir le fer de lance de la gigantesque contre-offensive dont l’idĂ©e a surgi Ă  la faveur des erreurs ennemies. Le 3 septembre, des renseignements concordants sont parvenus au siĂšge du Grand Quartier GĂ©nĂ©ral Ă  Bar-sur-Aube rĂ©vĂ©lant que d’interminables colonnes de soldats allemands inclinaient leur route vers le sud-est en laissant sur leur droite Paris et la 6Ăšme armĂ©e dont le commandement a Ă©tĂ© confiĂ© au gĂ©nĂ©ral Maunoury. Convaincu d’une victoire rapide et dĂ©cisive sur les forces françaises qu’il croit au bord de l’effondrement, le gĂ©nĂ©ral von Kluck a obliquĂ© sa route vers l’est. Erreur capitale. Gallieni Ă  Paris et Joffre Ă  Bar-sur-Aube ont saisi instantanĂ©ment l’aubaine de ce mouvement imprĂ©vu. Ils ont compris que l’armĂ©e allemande s’engouffrait dans la vaste cavitĂ© formĂ©e par les armĂ©es françaises, comme prĂšs de deux mille ans auparavant, les lĂ©gions romaines l’avaient fait Ă  Cannes face Ă  l’armĂ©e de Hannibal. Ils ont compris que la stratĂ©gie d’encerclement s’inversait, que le sort des armes changeait. Douze jours aprĂšs le dĂ©but de la retraite, le 6 septembre au matin, Joffre signait l’ordre de la contre-attaque gĂ©nĂ©rale Au moment oĂč s’engage une bataille dont dĂ©pend le salut du pays, il importe de rappeler Ă  tous que le moment n’est plus de regarder en arriĂšre ; tous les efforts doivent ĂȘtre employĂ©s Ă  attaquer et refouler l’ennemi. Une troupe qui ne pourra plus avancer devra, coĂ»te que coĂ»te, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutĂŽt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune dĂ©faillance ne peut ĂȘtre tolĂ©rĂ©e ». À cet instant, plus de 150 000 soldats français sont dĂ©jĂ  tombĂ©s depuis le dĂ©but de la guerre, dont 27 000 pour la seule journĂ©e du 22 aoĂ»t. À cet instant, Charles PĂ©guy et les hommes de la 19Ăšme compagnie ont dĂ©jĂ  payĂ© l’impĂŽt du sang et dorment sur le champ de bataille, ensemble tuĂ©s Ă  l’ennemi », semblables Ă  des gisants, couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu ». Pour ces soldats aux antiques vertus » l’épopĂ©e s’est achevĂ©e au 35e jour de la guerre. Trente-cinq jours, ils ont marchĂ© drapeaux dĂ©ployĂ©s au milieu des chants et des rires, des pleurs et des cris vers le mĂȘme et tragique destin. Parmi eux le capitaine Pierre GuĂ©rin, l’ancien baroudeur d’Afrique, frappĂ© en scrutant les lignes ennemies avant l’assaut ; le lieutenant saint-cyrien, Charles de la CornillĂšre, mort gantĂ© de blanc ; les sergents Graillot et PanissiĂ©, les caporaux Auger, Lafasse et DelƓil, les soldats Guyot, Berthier, Lascaux et Martinet et, avec eux, une centaine d’autres, ouvriers de Paris et paysans Briards pour la plupart, tombĂ©s en moins d’une heure, d’un mĂȘme Ă©lan, d’un mĂȘme mouvement, d’une mĂȘme mort hĂ©roĂŻque, d’un mĂȘme sacrifice, mitraillĂ©s depuis les hauteurs de la colline de Monthyon par les bataillons du IVĂšme corps de rĂ©serve du gĂ©nĂ©ral von Gronau chargĂ© de protĂ©ger les arriĂšres de l’armĂ©e de von Kluck courant vers le sud. On retrouvera leurs corps inanimĂ©s le lendemain, alignĂ©s dans un ordre parfait comme pour une derniĂšre parade devant l’éternitĂ©. Au milieu d’eux, le lieutenant Charles PĂ©guy atteint d’une balle en plein front alors qu’il commandait le feu, mort comme il avait vĂ©cu, debout, l’épĂ©e Ă  la main, fidĂšle au commandement qu’il avait Ă©noncĂ© quelques annĂ©es auparavant Celui qui est dĂ©signĂ© doit marcher. Celui qui est appelĂ© doit rĂ©pondre. C’est la loi, c’est la rĂšgle, c’est le niveau des vies hĂ©roĂŻques, c’est le niveau des vies de saintetĂ© ». Les vies hĂ©roĂŻques », les vies de saintetĂ© », les pauvres et grandes vies de Charles PĂ©guy et des hommes de la 19Ăšme compagnie, traçaient maintenant l’extrĂȘme limite de l’invasion. L’offensive allemande avait atteint son point culminant » dont Clausewitz dit qu’il dĂ©termine le sort des armes. La guerre amorçait son tournant. Instant dĂ©cisif de notre histoire, crucial et mĂȘme unique. Jamais la France ne fut dans son histoire plus unie, plus rassemblĂ©e, qu’à cet instant. La France de l’ Union sacrĂ©e » oĂč BarrĂšs s’incline devant la dĂ©pouille de JaurĂšs assassinĂ©, le pacifiste HervĂ© rallie le patriotisme le plus intransigeant, les antimilitaristes rĂ©clament des fusils, les socialistes votent les crĂ©dits de guerre et le marxiste Jules Guesde fraternise avec le trĂšs catholique Albert de Mun. La France engagĂ©e totalement, dans toutes ses forces ; dans toutes ses Ă©nergies, toutes les classes sociales, toutes les familles spirituelles et religieuses, toutes les forces politiques, la totalitĂ© des Français, nobles et roturiers, bourgeois et ouvriers, maĂźtres d’école et curĂ©s, hommes d’armes et gens de robe, laboureurs et marchands, apaches de Belleville et notables de province, catholiques et protestants, juifs et chrĂ©tiens, libres penseurs et croyants, dĂ©mocrates et absolutistes, socialistes et maurrassiens, rĂ©publicains et monarchistes, rĂ©volutionnaires et traditionalistes, se sont rassemblĂ©s en un mĂȘme groupe, animĂ©s d’une mĂȘme volontĂ©, poussĂ©s par une mĂȘme dĂ©termination, convaincus d’une mĂȘme idĂ©e, soudĂ©s d’une mĂȘme fraternitĂ©. La France spirituelle et la France temporelle, la France de l’Ancien rĂ©gime et de la RĂ©volution, des sacres de Reims et de la nuit du 4 aoĂ»t, du baptĂȘme de Clovis et de la FĂȘte de la FĂ©dĂ©ration, des cathĂ©drales et des Ă©coles primaires, du Roi-Soleil et de la Commune de Paris, la fille aĂźnĂ©e de l’Église et la patrie des Droits de l’homme, unies par-delĂ  le fleuve des morts » dont parle Michelet. Vingt siĂšcles de rois, vingt siĂšcles de peuples », des siĂšcles et des vies, d’épreuves et de saintetĂ©, d’exercices, de priĂšres, de travail, de sang, de larmes », plus de cent gĂ©nĂ©rations se succĂ©dant dans la poussiĂšre du temps, la longue carriĂšre ouverte depuis tant de siĂšcles, oĂč nous suivons nos pĂšres, oĂč nous prĂ©cĂ©dons nos enfants » Ă©voquĂ©e par Augustin Thierry. TrĂšs tĂŽt PĂ©guy, dĂšs 1905, a compris que cette guerre Ă©tait inĂ©vitable, que la France Ă©tait menacĂ©e par ce qu’il appelle la kaiserliche menace militaire allemande ». TrĂšs tĂŽt, dĂšs la mĂȘme annĂ©e, il a compris la dimension et l’enjeu de la guerre. JaurĂšs et son camarade HervĂ©, Ă©crit-il, finiront peut-ĂȘtre par dĂ©couvrir, surtout si leurs intĂ©rĂȘts politiques les y poussent un tant soit peu, ils finiront peut-ĂȘtre par s’apercevoir que ce n’est point en Pologne que nous aurons Ă  dĂ©fendre les libertĂ©s polonaises, et toutes les libertĂ©s de tout le monde, mais tout simplement, tout tranquillement, si je puis dire, sur les bords de la Meuse. Ils finiront par dĂ©couvrir ce que nous avons connu d’une saisie toute immĂ©diate parce que nous ne sommes pas des politiciens que plus que jamais la France est l’asile et le champion de toute la libertĂ© du monde, et que toute la libertĂ© du monde se jouera aux rives de la Meuse, aux dĂ©filĂ©s de l’Argonne, ainsi qu’aux temps hĂ©roĂŻques, Ă  moins que ce ne soit aux rives de la Sambre, ainsi qu’au temps d’une rĂ©volution rĂ©elle – et veuillent les Ă©vĂ©nements que ce soit Valmy ou Jemmapes –, ou Ă  quelque coin de la forĂȘt de Soignes – et veuillent les Ă©vĂ©nements, si ce doit ĂȘtre un Waterloo, que ce soit au moins un Waterloo retournĂ©. » PĂ©guy sait, il comprend, que la guerre qu’il voit venir n’est pas un simple affrontement entre nations ou entre impĂ©rialismes. Il sait, il comprend, que son enjeu de la guerre est la libertĂ© du monde », qu’elle est un affrontement matriciel, qu’elle oppose, comme il l’écrit, deux logiques, deux systĂšmes, deux visions du monde la France rĂ©publicaine et l’Allemagne impĂ©riale, l’idĂ©e de civilisation et le concept de Kultur, la nation Ă©lective et la communautĂ© organique, la passion du droit et le culte de la force, le gĂ©nie français et le Geist allemand. Quelques jours avant que le tocsin retentisse, il Ă©voque dans sa Note conjointe sur Descartes, l’affrontement des hommes de libertĂ© » et des hommes d’empire », du systĂšme de proposition et de requĂȘte » prĂŽnĂ© par la France et du systĂšme de domination et de conquĂȘte » professĂ© par l’Allemagne. [
] C’est pour cela, Ă©crit-il, que nous ne nous abusons pas, quand nous croyons que tout un monde est intĂ©ressĂ© par la rĂ©sistance de la France aux empiĂ©tements allemands. Et que tout un monde pĂ©rirait avec nous. Et que ce serait le monde mĂȘme de la libertĂ©. Et ainsi que ce serait le monde mĂȘme de la grĂące ». D’emblĂ©e, PĂ©guy sait, il comprend, que la guerre allemande sera une guerre d’invasion et mĂȘme d’anĂ©antissement, une guerre totale », une grande leçon inaugurale d’inhumanitĂ©, une immense inondation de barbarie ». Michel Laval Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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la mort n'est rien" n'est pas de pĂ©guy ! la plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par charles pĂ©guy, ce qui n'est pas le cas. . chaque minute est un obstacle Ă  franchir, ce poĂšme m'apaise mais nous ne Vu sur cultivonsnous.fr. ƒuvres en prose, , charles pĂ©guy, Ă©d. gallimard, coll. bibliothĂšque de la plĂ©iade, , p. , note conjointe sur m. descartes et la philosophie Vu

En 1873, Ă  OrlĂ©ans, la ville dĂ©livrĂ©e du joug anglais par Jeanne d’Arc plus de quatre siĂšcles auparavant, naĂźt Charles PĂ©guy. Sa maison natale se trouvait Faubourg Bourgogne. Cette rue quelque peu sinueuse, c’était tout simplement le chemin de terre que Jeanne d’Arc avait foulĂ© des sabots de son cheval quand, sortant par la Porte-Bourgogne, elle allait donner l’assaut Ă  la bastille de Saint-Loup ». Jeanne d’Arc – Emmanuel FrĂ©miet . Source DĂšs son enfance, la vie de Charles PĂ©guy est empreinte d’une grande dĂ©votion envers Jeanne. En 1892, pendant son service militaire, puis pendant ses Ă©tudes Ă  l’Ecole Normale, il commence Ă  Ă©tudier sa vie. En 1895, il Ă©crit Ă  un ami Je continue Ă  travailler Ă  l’histoire de Jeanne d’Arc, ou plutĂŽt de sa vie intĂ©rieure. ». Et Ă  un autre ami Je me suis rendu compte aussi qu’il Ă©tait dĂ©cidĂ©ment impossible, avec l’histoire telle qu’on est obligĂ© de la faire, de faire l’histoire de cette vie intĂ©rieure. Il m’est venu alors une idĂ©e que j’ai eu l’audace d’accueillir celle d’emprunter au drame, et au vers s’il y a lieu, toutes ses ressources. Je me suis assurĂ© que je ne serais peut-ĂȘtre pas trop mauvais ouvrier ». Lors de sa rentrĂ©e universitaire, en novembre 1895, il prĂ©texte une fatigue aux yeux et obtient de son directeur un congĂ© d’un an pendant lequel il entreprend d’écrire la premiĂšre version du drame Jeanne d’Arc, qu’il achĂšvera en 1897. Il faudra attendre treize ans pour entendre de nouveau PĂ©guy nous parler de Jeanne d’Arc. Mais alors, PĂ©guy sera revenu Ă  la foi chrĂ©tienne et ce sera l’admirable MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910. [1]Les citations de ce paragraphe sont tirĂ©es des notices de Marcel PĂ©guy dans Les Ɠuvres poĂ©tiques complĂštes de Charles PĂ©guy. Un chef de bataille Ă  genoux Jeannette a 13 ans. Âme de priĂšre et solidaire de son peuple assiĂ©gĂ©, elle demande un signe Ă  Dieu. O MaĂźtre, daignez pour une fois exaucer ma priĂšre, que je ne sois pas folle avec les rĂ©voltĂ©s. Pour une fois au moins, exaucez une priĂšre de moi Voici presque un an que je vous prie pour le mont vĂ©nĂ©rable de monsieur saint Michel, qui demeure au pĂ©ril de la mer ocĂ©ane. Exaucez ĂŽ mon Dieu, cette priĂšre-lĂ . En attendant un bon chef de guerre qui chasse l’Anglais hors de toute France, dĂ©livrez les bons chevaliers de monsieur saint Michel mon Dieu je vous en prie une derniĂšre fois. » Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, son amie Hauviette vient annoncer Ă  Jeanne que le Mont Saint Michel est sauvĂ©. Jeannette voit sa priĂšre exaucĂ©e Mon Dieu, vous nous avez cette fois exaucĂ©es ; Vous avez entendu ma priĂšre de folle ; Et ma vie Ă  prĂ©sent ne sera plus faussĂ©e. O mon Dieu, vous m’avez cette fois exaucĂ©e. Vous avez cette fois entendu ma parole ; Vous avez sauvĂ© ceux pour qui j’avais priĂ©. Vous nous avez montrĂ© mieux que par la parole Ce qu’il faut que l’on fasse aprĂšs qu’on a priĂ© Car les bons dĂ©fenseurs de la montagne sainte, AprĂšs avoir priĂ© tous les matins lĂ -bas, Partaient pour la bataille oĂč sans trĂȘve, et sans plainte, Ils restaient tout le jour, capitaine et soldats. VoilĂ  ce qu’il nous faut c’est un chef de bataille Qui fasse le matin sa priĂšre Ă  genoux Comme eux, avant d’aller frapper la bataille Aux Anglais outrageux. Mon Dieu, donnez-le nous. O mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, Vaillant comme un archange et qui sache prier, Pareil aux chevaliers qui sur le Mont naguĂšre Terrassaient les Anglais. Qu’il soit chef de bataille et chef de la priĂšre. Mais qu’il ne sauve pas seulement telle place En laissant aux Anglais le restant du pays Dieu de la France, envoyez-nous un chef qui chasse De toute France les Anglais bien assaillis. Pour une fois encore exaucez ma priĂšre Commencez le salut de ceux que nous aimons ; O mon Dieu ! Donnez-nous enfin le chef de guerre Pareil Ă  celui-lĂ  qui vainquit les dĂ©mons. » Jeanne d’Arc, A Domremy, premiĂšre partie Je dĂ©cide que je vous obĂ©irai 1428, Jeanne a 16 ans. En rĂ©ponse Ă  la demande pressante de ses voix, elle dĂ©cide de partir. Sa dĂ©cision d’obĂ©ir Ă  Dieu prend sa source dans cette attitude de disponibilitĂ© et de confiance du disciple envers son MaĂźtre, de la servante envers son Seigneur. Mon Dieu, Pardonnez-moi d’avoir attendu si longtemps Avant de dĂ©cider ; mais puisque les Anglais Ont dĂ©cidĂ© d’aller Ă  l’assaut d’OrlĂ©ans, Je sens qu’il est grand temps que je dĂ©cide aussi ; Moi, Jeanne, je dĂ©cide que je vous obĂ©irai. Moi, Jeanne, qui suis votre servante, Ă  vous, qui ĂȘtes mon maĂźtre, en ce moment-ci je dĂ©clare que je vous obĂ©irai. Vous m’avez commandĂ© d’aller dans la bataille j’irai. Vous m’avez commandĂ© de sauver la France pour monsieur le dauphin j’y tĂącherai. Je vous promets que je vous obĂ©irai jusqu’au bout Je le veux. Je sais ce que je dis. Quoi qu’il m’arrive Ă  prĂ©sent, je vous promets que je vais commencer et que je vous obĂ©irai jusqu’au bout je l’ai voulu. Je sais ce que j’ai fait. » A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la rudesse et la force qu’il faut Pour entraĂźner les durs soldats et les lancer Comme un flot dĂ©bordant qui s’emporte Ă  l’assaut. A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la douceur et la force qu’il faut Pour calmer les soldats et pour les apaiser Dans leur pleine victoire, ayant fini l’assaut. Mais si, dans la bataille oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible, ou maladroite, ou lĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  mener les soldats ; Et si, dans la victoire oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible Ă  sa deuxiĂšme tĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  calmer les soldats ; Si je travaille mal en bataille ou victoire, Et si l’Ɠuvre est mal faite oĂč j’ai voulu servir, O mon Dieu, pardonnez Ă  la pauvre servante. » Pour Jeanne, sa mission est simple. Elle l’explique Ă  son oncle Ă  qui elle demande de la conduire au messire de Baudricourt qui pourra lui fournir l’escorte dont elle a besoin pour aller trouver le roi Mon oncle, ça n’est pas difficile Ă  comprendre Le royaume de France n’appartient Ă  personne qu’à Dieu ; mais Dieu ne veut pas le gouverner lui-mĂȘme il veut seulement le surveiller ; c’est pour cela qu’il en a donnĂ© le gouvernement Ă  ses serviteurs les rois de France ; depuis que le bon roi Charles est mort, c’est Ă  son garçon, monsieur le dauphin, que revient la France pour la gouverner ; les Anglais veulent s’en emparer quand mĂȘme ; le bon Dieu ne veut pas les laisser faire ; et c’est pour les en empĂȘcher qu’il veut que j’aille Ă  monsieur le dauphin. C’est bien simple. » Jeanne d’Arc, A Domremy, deuxiĂšme partie Photo Source Jeanne Ă©mue de compassion, Il faut sauver son Ăąme! » Jeanne combat pour le salut de son pays. Plus encore, elle intercĂšde pour le salut des Ăąmes. RĂ©sonne alors l’aspiration profonde du cƓur de PĂ©guy Il faut se sauver ensemble. Il faut arriver ensemble chez le bon Dieu » Hauviette Ă  Jeannette dans Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc Devant un prisonnier anglais, mort Madame Jeanne le regardait mort. Elle avait de grosses larmes dans les yeux. Tout Ă  coup elle a sursautĂ© – Mais il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » Il Ă©tait mort si vite qu’on n’avait pas eu le temps d’y penser. – Voyons ! vite ! quelqu’un ! qu’on lui donne l’absolution ! » Il y avait justement lĂ  un Franciscain, frĂšre Jean Vincent, qui revenait de se battre. Il avait mis une cuirasse par-dessus sa robe. Il s’est approchĂ© Madame Jeanne, moi, je veux bien, lui donner l’absolution, seulement il est mort. » – Ça ne fait rien ! ça ne fait rien ! allez ! allez toujours ! il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » FrĂšre Jean Vincent lui a donnĂ© l’absolution, mais je ne sais pas si ça compte, l’absolution donnĂ©e dans ces conditions-là
 » 
 Dites bien Ă  tous vos amis qu’on n’aille jamais plus Ă  la bataille avant de s’ĂȘtre bien confessĂ©s. Dites-leur aussi qu’on veille Ă  donner Ă  temps l’absolution aux blessĂ©s. » PriĂšre de Jeanne Ă  la bataille Puisqu’il faut, ĂŽ mon Dieu, qu’on fasse la bataille, Nous vous prions pour ceux qui seront morts demain Mon Dieu sauvez leur Ăąme et donnez-leur Ă  tous, Donnez-leur le repos de la paix Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Les Batailles, premiĂšre partie Dans sa passion mĂȘme est rĂ©vĂ©lĂ©e sa compassion, son souci des Ăąmes. » Le 30 mai 1431, jour de son exĂ©cution, PĂ©guy met dans la bouche de Jeanne cette ultime priĂšre O mon Dieu, Puisqu’il faut qu’à prĂ©sent Rouen soit ma maison, Ă©coutez bien ma priĂšre Je vous prie de vouloir bien accepter cette priĂšre comme Ă©tant vraiment ma priĂšre de moi, parce que tout Ă  l’heure je ne suis pas tout Ă  fait sĂ»re de ce que je ferai quand je serai dans la rue,
 et sur la place, et de ce que je dirai. Pardonnez-moi, pardonnez-nous Ă  tous tout le mal que j’ai fait, en vous servant. Mais je sais bien que j’ai bien fait de vous servir. Nous avons bien fait de vous servir ainsi. Mes voix ne m’avaient pas trompĂ©e. Pourtant, mon Dieu, tĂąchez donc de nous sauver tous, mon Dieu. JĂ©sus, sauvez-nous tous Ă  la vie Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Rouen, deuxiĂšme partie

Nest ici que la fleur et le fruit du pĂȘcher. Ce qui partout ailleurs est la rude montĂ©e N’est ici que descente et qu’aboutissement. Ce qui partout ailleurs est la mer dĂ©montĂ©e N’est ici que bonace et qu’établissement. Ce qui partout ailleurs est une dure loi N’est ici qu’un beau pli sous vos commandements. La mort n'est rienDe Charles PĂ©guy, d'aprĂšs un texte de Saint AugustinLa mort n’est rienJe suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes le nom que tu m’as toujours comme tu l’as toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je t’attends. Je ne suis pas de l’autre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien.
LeurpĂ©guysme n'est pas cynique. Je ne dirais pas la mĂȘme chose des rĂ©cupĂ©rations politiques auxquelles vous faites allusion. Je ne supporte pas qu'on rĂ©duise PĂ©guy Ă  quelques slogans, qu
Ce qui m'Ă©tonne, dit Dieu, c'est l'espĂ©rance. Et je n'en reviens pas. Cette petite espĂ©rance qui n'a l'air de rien du tout. Cette petite fille Car mes trois vertus, dit Dieu. Les trois vertus mes crĂ©atures. Mes filles mes enfants. Sont elles-mĂȘmes comme mes autres crĂ©atures. De la race des hommes. La Foi est une Épouse fidĂšle. La CharitĂ© est une MĂšre. Une mĂšre ardente, pleine de cƓur. Ou une sƓur aĂźnĂ©e qui est comme une mĂšre. L'EspĂ©rance est une petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de NoĂ«l de l'annĂ©e derniĂšre. Qui joue encore avec le bonhomme Janvier. Avec ses petits sapins en bois d'Allemagne couverts de givre peint. Et avec son bƓuf et son Ăąne en bois d'Allemagne. Peints. Et avec sa crĂšche pleine de paille que les bĂȘtes ne mangent pas. Puisqu'elles sont en bois. C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du seule, portant les autres, qui traversera les mondes rĂ©volus.[...]Mais l'espĂ©rance ne va pas de soi. L'espĂ©rance neva pas toute seule. Pour espĂ©rer, mon enfant, il faut ĂȘtre bien heureux, il faut avoir obtenu,reçu une grande grĂące.[...] La petite espĂ©rance s'avance entre ses deux gran- des sƓurs et on ne prend pas seulement garde Ă  elle. Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut, sur la route inter- minable, sur la route entre ses deux sƓurs la petite espĂ©rance S'avance. Entre ses deux grandes sƓurs. Celle qui est mariĂ©e. Et celle qui est mĂšre. Et l'on n'a d'attention, le peuple chrĂ©tien n'a d'attention que pour les deux grandes sƓurs. La premiĂšre et la derniĂšre. Qui vont au plus pressĂ©. Au temps prĂ©sent. À l'instant momentanĂ© qui passe. Le peuple chrĂ©tien ne voit que les deux grandes sƓurs, n'a de regard que pour les deux grandes sƓurs. Celle qui est Ă  droite et celle qui est Ă  gauche. Et il ne voit quasiment pas celle qui est au milieu. La petite, celle qui va encore Ă  l'Ă©cole. Et qui marche. Perdue entre les jupes de ses sƓurs. Et il croit volontiers que ce sont les deux grandes qui traĂźnent la petite par la main. Au milieu. Entre les deux. Pour lui faire faire ce chemin raboteux du salut. Les aveugles qui ne voient pas au contraire. Que c'est elle au milieu qui entraĂźne ses grandes sƓurs. Et que sans elle elles ne seraient rien. Que deux femmes dĂ©jĂ  ĂągĂ©es. Deux femmes d'un certain par la vie. C'est elle, cette petite, qui entraĂźne tout. Car la Foi ne voit que ce qui est. Et elle elle voit ce qui sera. La CharitĂ© n'aime que ce qui elle elle aime ce qui sera. La Foi voit ce qui est. Dans le Temps et dans l'ÉternitĂ©. L'EspĂ©rance voit ce qui sera. Dans le temps et dans l' ainsi dire le futur de l'Ă©ternitĂ© mĂȘme. La CharitĂ© aime ce qui est. Dans le Temps et dans l'ÉternitĂ©. Dieu et le prochain. Comme la Foi voit. Dieu et la crĂ©ation. Mais l'EspĂ©rance aime ce qui le temps et dans l' ainsi dire dans le futur de l'Ă©ternitĂ©. L'EspĂ©rance voit ce qui n'est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n'est pas encore et qui seraDans le futur du temps et de l'Ă©ternitĂ©. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisĂ©. Sur la route montante. TraĂźnĂ©e, pendue aux bras de ses deux grandes sƓurs, Qui la tiennent pas la main, La petite espĂ©rance. S'avance. Et au milieu entre ses deux grandes sƓurs elle a l'air de se laisser traĂźner. Comme une enfant qui n'aurait pas la force de marcher. Et qu'on traĂźnerait sur cette route malgrĂ© elle. Et en rĂ©alitĂ© c'est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traĂźne. Et qui fait marcher tout le monde. Et qui le on ne travaille jamais que pour les les deux grandes ne marchent que pour la PĂ©guy, Le Porche du mystĂšre de la deuxiĂšme vertu, 1912
Pourtant lorsque PĂ©guy la quitte, Ă  40 ans, ce 14 juin 1912, il n’est ni en ordre, ni propret, ni pimpant. Il prend la route de Chartres, un cƓur Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles PĂ©guy, lieutenant au 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie, mortellement touchĂ© d’une balle en plein front prĂšs de Villeroy Seine-et-Marne. Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier Ă  son Ɠuvre, scellĂ©e, par le sang versĂ©, aux citĂ©s charnelles qu’il sut si bien chanter Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, [
] couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu [
] Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s » 1. Une guerre qui faucha aussi deux semaines plus tard son fidĂšle ami qui l’avait accompagnĂ© sur les routes de Chartres, l’écrivain Henri Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes. Maurice BarrĂšs a admirablement bien rĂ©sumĂ© le sens de la mort de PĂ©guy ll est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre » 2. Tout a Ă©tĂ© dit sur PĂ©guy dont la figure ne cesse d’intriguer hommes politiques et historiens des idĂ©es, qui s’évertuent sans succĂšs Ă  le classifier arbitrairement selon les schĂ©mas de pensĂ©e de l’idĂ©ologie dominante. Celle-ci voudrait empĂȘcher qu’un socialiste dreyfusard d’origine modeste soit devenu sans renoncer Ă  lui-mĂȘme, un poĂšte mystique, un chantre de l’enracinement patriotique et un pĂšlerin de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. Or, Charles PĂ©guy fĂ»t tout cela Ă  la fois, n’en dĂ©plaise Ă  Bernard-Henri Levy, qui voulut en faire, dans une paranoĂŻa dĂ©lirante, le prĂ©curseur d’un fascisme Ă  la Française 3. Inclassable PĂ©guy dont la pensĂ©e est constamment guidĂ©e par un mĂȘme fil conducteur, une quĂȘte inlassable et insatiable de vĂ©ritĂ©. En crĂ©ant Les Cahiers de la Quinzaine, en 1900, il assigne Ă  sa nouvelle revue l’ambition de dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste ». C’est au nom de la fidĂ©litĂ© Ă  cette mĂȘme vĂ©ritĂ© qu’il se sĂ©parera de son ami JaurĂšs et critiquera le parlementarisme bon teint de la RĂ©publique radicale, dĂ©plorant le dĂ©voiement de l’idĂ©al de justice qui prĂ©valait encore au dĂ©but de l’affaire Dreyfus La mystique rĂ©publicaine, c’était quand on mourait pour la RĂ©publique, la politique rĂ©publicaine, c’est Ă  prĂ©sent qu’on en vit » 4. Paroles que tout homme politique devrait mĂ©diter aujourd’hui
 NĂ© en 1873 dans une famille modeste sa mĂšre est rempailleuse de chaises et son pĂšre, menuisier, meurt d’un cancer quelques mois aprĂšs sa naissance, Charles garde de son enfance le goĂ»t d’une certaine ascĂšse ainsi que l’amour du travail bien fait portĂ© jusqu’à sa perfection. Nous avons connu des ouvriers qui le matin ne pensaient qu’à travailler. Ils se levaient le matin – et Ă  quelle heure ! – et ils chantaient Ă  l’idĂ©e qu’ils partaient travailler. [
] Travailler Ă©tait leur joie mĂȘme, et la racine profonde de leur ĂȘtre. Il y avait un honneur incroyable du travail [
] Nous avons connu cette piĂ©tĂ© de l’ouvrage bien fait, poussĂ©e, maintenue, jusqu’à ses plus extrĂȘmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du mĂȘme esprit et du mĂȘme cƓur, et de la mĂȘme main, que ce mĂȘme peuple avait taillĂ© des cathĂ©drales » 5. Le travail revĂȘt mĂȘme une dimension spirituelle chez les ouvriers et artisans Tout Ă©tait une Ă©lĂ©vation intĂ©rieure, et une priĂšre, toute la journĂ©e [
] Leur travail Ă©tait une priĂšre. Et l’atelier, un oratoire » 6. Vient ensuite la rĂ©vĂ©lation de l’école avec l’influence dĂ©terminante d’un personnage auquel PĂ©guy rendra plus tard un Ă©mouvant hommage ThĂ©ophile Naudy. Directeur de l’école normale d’instituteurs d’OrlĂ©ans, cet inspecteur en retraite avait remarquĂ© les qualitĂ©s de l’élĂšve dĂšs le primaire et insistĂ© pour lui faire suivre un cursus classique collĂšge, lycĂ©e qui le propulsa jusqu’à l’École normale supĂ©rieure qu’il intĂ©gra, aprĂšs deux Ă©checs, en 1894. C’est avec une Ă©motion teintĂ©e de nostalgie que PĂ©guy dĂ©crit l’idĂ©al de l’école rĂ©publicaine qui lui permit d’accĂ©der Ă  la culture classique Nos jeunes maĂźtres Ă©taient beaux comme des hussards noirs. Sveltes, sĂ©vĂšres, sanglĂ©s. SĂ©rieux et un peu tremblants de leur prĂ©coce, de leur soudaine omnipotence ». Mais, dans les annĂ©es 1900, PĂ©guy sent ce monde basculer vers une mentalitĂ© bassement mercantile, insufflĂ©e selon lui par la bourgeoisie qui contamine l’esprit du peuple et le discours socialiste. Comme le souligne le professeur Antoine Compagnon, pour PĂ©guy, vers le tournant du siĂšcle, “faire la classe” a cessĂ© d’ĂȘtre une mission pour devenir une obligation professionnelle. Les maĂźtres s’appellent dĂ©sormais des instituteurs, et sur le modĂšle des ouvriers, rĂ©clament le droit de se syndiquer. Au nom de l’égalitĂ©, ils rechignent Ă  participer aux Ɠuvres d’éducation populaire qui s’ajoutaient Ă  leurs services aprĂšs l’école et sans rĂ©munĂ©ration. Tout travail n’est plus une priĂšre mais mĂ©rite un salaire » 7. C’est la fin de la gratuitĂ© du don. À l’École normale supĂ©rieure, PĂ©guy est l’élĂšve de Romain Rolland et d’Henri Bergson, il subit l’influence du bibliothĂ©caire socialiste Lucien Herr et devient fascinĂ© par la figure de Jean JaurĂšs. C’est l’époque du socialisme qui n’a jamais revĂȘtu chez lui un caractĂšre marxiste ni procĂ©dĂ© d’une lutte des classes 8, mais ressemble plutĂŽt Ă  un vaste de mouvement de fraternitĂ© universelle, donnant Ă  chacun la possibilitĂ© de dĂ©ployer toutes ses potentialitĂ©s sans un quelconque Ă©galitarisme niveleur, ce qu’on appellerait aujourd’hui l’égalitĂ© des chances. ImprĂ©gnĂ© d’une pensĂ©e philosĂ©mite, PĂ©guy se dit le commensal des Juifs », c’est-Ă -dire celui qui mange Ă  leur table. Entretenant une relation spirituelle avec le mystĂšre d’IsraĂ«l, c’est tout naturellement qu’il est amenĂ© Ă  prendre, au nom de la justice, la dĂ©fense du capitaine Dreyfus. Pour autant, il se dĂ©tache trĂšs vite du milieu dreyfusard qu’il accuse d’ĂȘtre plus prĂ©occupĂ© de tirer les dividendes politiques de l’Affaire que de dĂ©fendre l’innocence de l’infortunĂ© condamnĂ© de l’üle du Diable. La rupture est complĂšte dans Notre jeunesse 1910 oĂč il s’en prend de maniĂšre virulente Ă  Daniel HalĂ©vy, son ancien compagnon de combat, puis dans L’Argent 1913 oĂč il qualifie JaurĂšs de traĂźtre » Ă  la cause du dreyfusisme et de misĂ©rable loque », en le prĂ©sentant comme l’homme qui reprĂ©sente en France la politique impĂ©riale allemande » 9. Car s’il est un autre trait qui caractĂ©rise PĂ©guy, c’est son patriotisme. Loin d’ĂȘtre une abstraction ou une idĂ©ologie, il procĂšde avant tout de l’étroite imbrication des intĂ©rĂȘts spirituels et de leur enracinement dans la vie d’une nation Car le spirituel est lui-mĂȘme charnel. Et l’arbre de la grĂące est racinĂ© profond. Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond » 10. PĂ©guy n’est pas nationaliste car pour lui, la nation ne constitue pas l’horizon indĂ©passable de l’homme La patrie n’achĂšve pas l’homme elle le forme et le protĂšge des destins qui la dĂ©passent » rĂ©sume Daniel HalĂ©vy en Ă©voquant la pensĂ©e de celui dont il fut le principal collaborateur 11 Et PĂ©guy lui-mĂȘme de prĂ©ciser le sens de son patriotisme Je ne veux pas que l’autre soit le mĂȘme, je veux que l’autre soit autre. C’est Ă  Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin » 12, dĂ©nonçant ainsi la nĂ©gation des identitĂ©s au prĂ©texte d’un universalisme mal compris. C’est d’ailleurs dans la figure de Jeanne d’Arc que culmine son amour de la patrie. Amour qu’il dĂ©cline depuis 1908 sous un autre mode J’ai retrouvĂ© ma foi. Je suis catholique », confie-t-il Ă  ce moment-lĂ  Ă  son ami Joseph Lotte. Il ne s’agit pas pour lui d’une conversion mais d’un aboutissement de sa quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Sa foi, dĂšs lors, Ă©clate dans une magnifique trilogie oĂč il mĂ©dite les grands mystĂšres chrĂ©tiens et particuliĂšrement les vertus thĂ©ologales Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910, Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1911, et Le mystĂšre des Saints Innocents 1912. Foi qui le conduira devant des difficultĂ©s familiales maladie d’un fils, tentation de l’adultĂšre Ă  effectuer, Ă  deux reprises, un pĂšlerinage de Paris Ă  Chartres, oĂč parcourant 144 km en trois jours, il prie au rythme des alexandrins qu’il compose Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s / Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s / Voici votre regard sur cette immense chape » 13. Au final, la pensĂ©e de PĂ©guy, indissociable du personnage tellement il a voulu la vivre profondĂ©ment, demeure une boussole pour notre temps – PĂ©guy s’attache aux continuitĂ©s de notre histoire il est celui qui voit dans la mĂ©ritocratie rĂ©publicaine la poursuite de l’Ɠuvre monarchique, lĂ  oĂč beaucoup d’idĂ©ologues s’efforcent d’y dresser une antinomie, – PĂ©guy veut rĂ©concilier patrons et ouvriers autour de l’amour du travail bien fait et le sens de la gratuitĂ©, qui fait si cruellement dĂ©faut aujourd’hui, oĂč l’esprit de chicane et de revendication atteint son paroxysme, – PĂ©guy conçoit la patrie comme l’enracinement des valeurs spirituelles dans une terre charnelle et lui accorde un amour de prĂ©fĂ©rence sans pour autant lui confĂ©rer le statut d’idole qui embrasse toutes les dimensions de la personne, – PĂ©guy devine le sens mystĂ©rieux et l’abĂźme insondable de la condition humaine, et dĂ©nonce avec virulence toute prĂ©tention de l’humanisme moderne Ă  vouloir l’infĂ©oder au pouvoir corrupteur de l’argent et au matĂ©rialisme destructeur, ce qui est le cas quand l’économie dicte sa loi au monde politique, – PĂ©guy reste enfin un modĂšle de tĂ©nacitĂ©, de libertĂ© et de courage pour avoir inlassablement recherchĂ© la vĂ©ritĂ©, parfois au prix douloureux de ses amitiĂ©s, et incarnĂ© ses convictions jusqu’au sacrifice suprĂȘme. > Charles Beigbeder est entrepreneur, prĂ©sident de la holding Gravitation et Ă©lu du VIIIe arrondissement de Paris, > BenoĂźt Dumoulin est un jeune professionnel engagĂ© dans la vie politique et associative. Notes 3. L’idĂ©ologie française, 1981. 4. Notre Jeunesse, 1910. 5. L’Argent, 1913. 6. L’Argent, op. cit. 7. PrĂ©sentation de L’Argent par Antoine Compagnon, Ă©dition des Equateurs, 2008. 8. Pour PĂ©guy, la lutte de classe ne revĂȘt aucun sens qui soit socialiste mais procĂšde d’une compĂ©tition, d’une rivalitĂ© et d’une concurrence, qui la rattache aux valeurs de la bourgeoisie. 9. JaurĂšs prĂŽnait alors un rapprochement avec l’Allemagne en 1911-1912, pour contrer l’alliance franco-russe et prĂ©venir un conflit dans les Balkans. 10. Ève, 1913. 11. Daniel HalĂ©vy, Charles PĂ©guy et les Cahiers de la Quinzaine, Payot, 1918. 12. Le mystĂšre de l’enfant prodigue, in ƒuvres poĂ©tiques complĂštes. 13. PrĂ©sentation de la Beauce Ă  Notre-Dame de Chartres, in La tapisserie de Notre-Dame, 1913. .
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