Cesera, prĂšs d'un demi-siĂšcle aprĂšs Mai-68, le grand retour de l'autoritĂ©. Propos recueillis par Sophie des DĂ©serts . Marcel Rufo est pĂ©dopsychiatre Ă l'hĂŽpital Sainte-Marguerite de Marseille. Il a Ă©crit «Elever bĂ©bé», Hachette Pratique, 1997, «Odipe toi-mĂȘme!», Anne CarriĂšre, et «FrĂšres et sours, une maladie d'amour», Fayard, 2002. Qu'en pensez vous? Pour ma part je
Cette lecture analytique sâadresse Ă mes classes de PremiĂšre, mais elle intĂ©ressera bien Ă©videmment les Ă©tudiantes et les Ă©tudiants travaillant sur les Ă©tudes fĂ©ministes et lâĂ©criture au fĂ©minin. Il faut que la femme sâĂ©crive que la femme Ă©crive de la femme et fasse venir les femmes Ă lâĂ©criture, dont elles ont Ă©tĂ© Ă©loignĂ©es aussi violemment quâelles lâont Ă©tĂ© de leurs corps pour les mĂȘmes raisons, par la mĂȘme loi, dans le mĂȘme but mortel. Il faut que la femme se mette en texte â comme au monde, et Ă lâhistoire â de son propre mouvement. » HĂ©lĂšne Cixous, Le rire de la mĂ©duse » LâArc, n° 61 Simone de Beauvoir et la lutte des femmes », 1975, p. 39. INTRODUCTION Câ est dans la mouvance des mouvements fĂ©ministes des annĂ©es 1970 quâAnnie Leclerc 1940-2006, Ă©crivaine et professeure de philosophie, livre au grand public cet ouvrage audacieux et provocateur, qui fit scandale lors de sa parution Parole de femme. Dans cet essai Ă la fois philosophique et poĂ©tique, lâauteure exalte un fĂ©minisme nouveau, qui revendique haut et fort une identitĂ© fĂ©minine » quâil faut dĂ©finir ou construire. Ă la diffĂ©rence du fĂ©minisme Ă©galitariste par exemple qui sâen tient Ă des revendications dâĂ©galitĂ© entre les hommes et les femmes, ce courant du fĂ©minisme est appelĂ© diffĂ©rentialiste car il cĂ©lĂšbre dans la femme la prise de conscience de sa fĂ©minitĂ© et de sa diffĂ©rence comme remĂšde premier Ă lâimpĂ©rialisme culturel des hommes et aux systĂšmes de valeur qui imprĂšgnent la culture patriarcale »Âč. Ce que propose Annie Leclerc dans ce trĂšs beau texte militant nâest autre quâun renouvellement des savoirs, qui passe par lâaffirmation du fĂ©minin, et donc dâune identitĂ© sexuelle. Comme elle lâĂ©crit plus loin dans le livre, il faut que les femmes se constituent des territoires propres, donnant lieu Ă lâĂ©mergence de savoirs et de pouvoirs particuliers ». Tout lâessai dâAnnie Leclerc, et particuliĂšrement ce texte, est en effet traversĂ© par la problĂ©matique fondamentale de lâappropriation par les femmes du savoir et la mise en Ă©vidence de lâĂ©criture fĂ©minine valorisant Ă la fois la conscience de soi en tant que femme, et une nouvelle approche des rapports de pouvoir. PLAN 1. Un texte polĂ©mique et engagĂ© A/ LâĂ©nonciation du texte le je » dominant B/ Un blĂąme contre les hommes 2. Le fĂ©minisme dâAnnie Leclerc une double conquĂȘte de lâidentitĂ© et de lâĂ©criture A/ Le refus des universalismes B/ La nĂ©cessitĂ© dâune prise de conscience parole et identitĂ© fĂ©minine 3. La dimension lyrique et poĂ©tique du texte A/ Une revendication qui passe par le langage poĂ©tique B/ Un hymne Ă la vie lâarticulation de lâĂ©criture avec la revendication du corps fĂ©minin Conclusion â 1 UN TEXTE POLĂMIQUE ET ENGAGĂ A/ Un texte qui sâinscrit dans lâĂ©nonciation du discours Si la revendication par les femmes dâune parole militante, tout comme lâexpression de revendications concernant lâĂ©galitĂ©, est loin dâĂȘtre un phĂ©nomĂšne rĂ©cent âon peut Ă©voquer tout Ă fait arbitrairement Christine de Pisan 1364â1430, Olympe de Gouges 1745â1793 George Sand 1804-1876 ou Colette 1873-1954â câest dans les annĂ©es 1970 sous la pression des mouvements nĂ©o-fĂ©ministes et des revendications de Mai 68, que la parole Ă©crite sâaccompagne dâune parole parlĂ©e » amenant Ă un basculement des valeurs les femmes revendiquent le droit Ă une parole diffĂ©rente de celle des hommes, perçue comme un instrument de transmission de lâaliĂ©nation fĂ©minine. En ce sens, le texte dâAnnie Leclerc fait prĂ©valoir un fĂ©minisme de la diffĂ©rence ou diffĂ©rentialiste selon elle, le problĂšme tient au fait que le rĂ©fĂ©rentiel du fĂ©minisme est essentiellement masculin, ce qui explique que lâĂ©galitarisme ait Ă©tĂ© largement dominant. En opposition Ă cette masculinisation fĂ©minine », câest au contraire en tant que femme assumant son identitĂ© et sa diffĂ©rence, câest-Ă -dire assumant la responsabilitĂ© de ce quâelle affirme Ă travers lâemploi de la premiĂšre personne quâAnnie Leclerc prend la parole. Les indices dâĂ©nonciation On appelle indices dâĂ©nonciation les marques spĂ©cifiques permettant de dĂ©terminer qui parle, Ă qui sâadresse le texte, dans quelles circonstances il a Ă©tĂ© produit. En premier lieu, il convient de sâinterroger sur lâĂ©nonciation, câest-Ă -dire sur la façon dont est produit lâĂ©noncĂ©. Dans le passage, nous voyons que lâĂ©nonciateur est trĂšs prĂ©sent dans son Ă©noncĂ© Annie Leclerc prend parti pour une thĂšse et manifeste clairement son implication et sa position dans le discours. La position de lâĂ©nonciation dans cet extrait, de mĂȘme que dans tout lâessai, est explicitement fĂ©minine câest donc dans la perspective du discours fĂ©minin quâil faut apprĂ©hender le texte. Cette affirmation de la conscience de soi passe en effet par lâaffirmation dâune identitĂ© de genre pour Annie Leclerc, la femme doit sâaffirmer comme sujet. Cette approche ne vise pas lâinclusion des femmes dans un discours et un systĂšme dominants mais lâexpĂ©rimentation par les femmes dâune nouvelle parole » sâinscrivant dans un langage propre Mais pas de femme comme il est dit dans la parole de lâhomme » lignes 5-6. Prendre la parole pour Annie Leclerc, câest ainsi trouver sa place dans ce qui dĂ©termine lâĂ©nonciation en affirmant son moi, et câest assumer ce que la parole impose lâabondance des indices personnels, Ă commencer par le pronom je » qui parcourt tout le texte, mais aussi le pronom nous » Nous avons fait les enfants, et eux, ils ont fait lâHomme », ligne 22, permet de mettre en Ă©vidence la nĂ©cessaire Ă©mancipation des femmes face au monde des hommes Rien nâexiste qui ne soit le fait de lâhomme, ni pensĂ©e, ni parole, ni mot. Rien nâexiste encore qui ne soit le fait de lâhomme ; pas mĂȘme moi, surtout pas moi. lignes 1-2 ĂnoncĂ©e comme une opinion gĂ©nĂ©rale structurĂ©e autour de lâadverbe rien », cette phrase est posĂ©e pour vĂ©ritĂ© Rien nâexiste qui ne soit le fait de lâhomme ». La tonalitĂ© didactique et lâĂ©nonciation volontairement impersonnelle du dĂ©but permettent de formuler sur un ton qui semble objectif câest un fait que rien nâexiste » une critique acerbe contre les hommes. Les indices de la personne comme le pronom personnel moi renforcent dans la suite de la phrase la prĂ©sence de lâauteure dans son Ă©noncĂ© pas mĂȘme moi, surtout pas moi ». InfĂ©odĂ©e Ă un code sexuel, pervertie par les rĂ©fĂ©rents imposĂ©s du pouvoir masculin, la parole des femmes est paradoxalement le produit de cette soumission mĂȘme Rien nâexiste encore qui ne soit le fait de lâhomme ; pas mĂȘme moi ». Elle doit donc sâen libĂ©rer afin dâ inventer une parole de femme », câest-Ă -dire une Ă©criture de la diffĂ©rence qui passe par la perspective dâune transformation des rapports de savoir et des rapports de pouvoir permettant au discours fĂ©minin de sâautonomiser sous forme de littĂ©rature et de devenir ainsi une parole de femme. Il sâagit bien dâun positionnement dans lâargumentation, oĂč lâauteure se situe dans lâici et le maintenant de son Ă©nonciation discours direct prĂ©sent de lâindicatif comme temps pivot, premiĂšre personne du singulier en se confrontant avec les hommes Inventer une parole de femme. Mais pas de femme comme il est dit dans la parole de lâhomme ; car celle-lĂ peut bien se fĂącher, elle rĂ©pĂšte. Toute femme qui veut tenir un discours qui lui soit propre ne peut se dĂ©rober Ă cette urgence extraordinaire inventer la femme. Câest une folie, jâen conviens. Mais câest la seule raison qui me reste. lignes 5-8 Afin de dĂ©velopper son argumentation et notamment sa critique des savoirs constituĂ©s totalisants, lâauteure produit un discours pamphlĂ©taire qui met en avant une stratĂ©gie dâopposition pour se constituer dans un rapport dâaltĂ©ritĂ© Ă la culture dominante des hommes Je me dis » â il est dit », ils ont dit » Nous avons fait » â et eux », ils ont fait » Cette relation de confrontation entre un discours masculin qui se prĂ©tend comme lĂ©gitime et dominant il est dit que », et un discours fĂ©minin, met en Ă©vidence le point de vue des hommes qui sous couvert dâuniversel et de neutralitĂ©, dissimule en fait une profonde discrimination Ils ont dit que la vĂ©ritĂ© nâavait pas de sexe. Ils ont dit que lâart, la science et la philosophie Ă©taient vĂ©ritĂ©s pour tous » le point de vue du ils » renforcĂ© par le passĂ© composĂ© valeur dâaccompli du passĂ© et les tournures anaphoriques a pour fonction modalisante dâinstaller la parole des hommes dans une logique circulaire et rĂ©pĂ©titive coupĂ©e de la rĂ©alitĂ© du monde la parole de lâhomme [âŠ] peut bien se fĂącher, elle rĂ©pĂšte » lignes 5-6 notez le lexique dĂ©valorisant. Nous aurions pu aussi Ă©tudier la tournure impersonnelle il est dit » dont lâaspect trĂšs dogmatique prend la forme dâune rĂšgle arbitraire imposĂ©e Ă tous. Alors quâune parole de femme est engagĂ©e dans le rĂ©el manger », boire », regarder le jour », porter la nuit », lignes 36-37, les paroles des hommes ont lâair de se faire la guerre » ligne 16 selon une logique rĂ©pĂ©titive, uniformisante et mortifĂšre. Ces considĂ©rations amĂšnent Ă©galement Ă sâintĂ©resser aux nombreux Ă©lĂ©ments qui marquent subjectivement lâĂ©noncĂ© et qui par consĂ©quent indiquent clairement au lecteur les directions argumentatives formulĂ©es. DerriĂšre cette opposition que nous notions entre le je/moi » et le ils/eux », se met en place un schĂ©ma dualiste amenant Ă une nĂ©cessaire prise de conscience de soi par la recherche assumĂ©e dâune Ă©criture-femme qui cherche Ă se dĂ©gager des stĂ©rĂ©otypes ce nâest donc pas lâĂ©galitĂ© homme/femme qui est mise en avant mais la nĂ©cessitĂ© dâinventer une parole de femme. On sait que, traditionnellement, les femmes nâavaient pas droit Ă la parole, lâhomme Ă©tant lâautoritĂ© Ă©nonciative lĂ©gitime. Cette rĂ©alitĂ© de la femme silencieuse, dĂ©possĂ©dĂ©e de son identitĂ©, ayant pour tĂąche de prendre sur elle les soucis matĂ©riels afin de servir les prĂ©occupations intellectuelles de lâhomme est rappelĂ© plusieurs fois dans le texte Ces plus fortes voix sont aussi celles qui mâont le plus rĂ©duite au silence. Ce sont ces superbes parleurs qui mieux que tout autre mâont forcĂ©e Ă me taire. lignes 12-13 Nous avons fait les enfants, et eux, ils ont fait lâHomme. ligne. 22 Les tournures impersonnelles au prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale Rien nâexiste⊠», Les choses de lâhomme ne sont pas seulement⊠Elles sont⊠» permettent dâagir sur le lecteur la notion dâargumentation suppose en effet lâaction dâun Ă©nonciateur sur un auditoire, qui vise Ă modifier ses convictions et Ă gagner son adhĂ©sion. Lâargumentation cherche Ă agir sur le destinataire en modifiant ses convictions ou ses prĂ©jugĂ©s thĂšse rĂ©futĂ©e, par un discours qui lui est adressĂ©, et qui vise Ă le faire adhĂ©rer Ă la thĂšse avancĂ©e. Dans cette perspective, lâĂ©tude de lâargumentation doit prendre en compte les stratĂ©gies de persuasion du texte, câest-Ă -dire la maniĂšre dont lâauteure nous induit Ă accepter sa thĂšse donner Ă la parole de femme » son statut de parole autonome, raisonnĂ©e, en la situant hors du champ de la rhĂ©torique et de la dialectique masculines. Ce qui est marquant dans le passage, câest lâĂ©nonciation rhĂ©torique les choix stylistiques, souvent dâordre Ă©valuatif, permettent comme nous le verrons, de situer le discours de la femme par rapport Ă des valeurs affectives fortes. Câest ainsi que le discours masculin, prĂ©tendument universaliste, inclusif et objectif, est montrĂ© comme cherchant Ă gommer toute trace de lâĂ©nonciation fĂ©minine Ce sont ces superbes parleurs qui mieux que tout autre mâont forcĂ©e Ă me taire. lignes 12-13 Par opposition, le discours subjectif dans lequel Annie Leclerc se situe explicitement Câest une folie, jâen conviens. Mais câest la seule raison qui me reste. » ligne 8 ou se pose implicitement Les hommes ont la parole. » passe par de nombreux jugements de valeur et un fort engagement Ă©motionnel Je nâai pas oubliĂ© le nom des grands parleurs. Platon et Aristote et Montaigne, et Marx et Freud et Nietzsche⊠Je les connais pour avoir vĂ©cu parmi eux et seulement parmi eux. Ces plus fortes voix sont aussi celles qui mâont le plus rĂ©duite au silence. lignes 10-12 La fonction dite Ă©motive ou expressive du langage, qui met lâaccent sur le locuteur, vise ainsi Ă une expression directe caractĂ©risĂ©e par lâintentionnalitĂ© le jugement de lâauteure transparaĂźt en effet dans lâĂ©nonciation par lâemploi des indices de jugement. Sans surprise, le lexique dĂ©prĂ©ciatif concerne les hommes. Ainsi, le vocabulaire affectif traduit la subjectivitĂ© par lâĂ©motion et les sentiments manifestĂ©s Les choses de lâhomme ne sont pas seulement bĂȘtes, mensongĂšres et oppressives. Elles sont tristes surtout, tristes Ă en mourir dâennui et de dĂ©sespoir. lignes 3-4 De mĂȘme, le recours Ă lâironie, utilisĂ©e comme procĂ©dĂ© rhĂ©torique, permet dâentraĂźner la complicitĂ© du lecteur Qui parle dans les gros livres sages des bibliothĂšques ? ligne 14 Une honnĂȘte femme ne saurait ĂȘtre un honnĂȘte homme. Une grande femme ne saurait ĂȘtre un grand homme, la grandeur est chez elle affaire de centimĂštres. lignes 19-20 Enfin, la modalitĂ© interrogative qui parcourt tout le texte met particuliĂšrement en valeur les questions rhĂ©toriques. Loin dâĂȘtre une demande dâinformation, ces interrogations comme le suggĂšre leur formulation mĂȘme, nâattendent pas de rĂ©ponse, ce qui accentue plus encore la vĂ©racitĂ© des faits dĂ©noncĂ©s Qui parle ici ? ligne 9 Qui a jamais parlĂ© ? ligne 9 Qui parle dans les gros livres ? ligne 14 Pourquoi la VĂ©ritĂ© sortirait-elle de la bouche des hommes ? lignes 29-30 Ces questions, associĂ©es frĂ©quemment Ă des procĂ©dĂ©s dâamplification et de gradation anaphores rhĂ©toriques, montrent un trĂšs net engagement Ă©motionnel de lâauteure et permettent dâinterpeller le lecteur, de lâimpliquer et de le responsabiliser. _ B/ Un blĂąme contre les hommes En accentuant la disposition Ă lâaction et Ă lâengagement, le texte dâAnnie Leclerc cherche Ă renforcer lâadhĂ©sion des lecteurs aux valeurs quâelle exalte. Ainsi le discours Ă©pidictique, combinĂ© aux procĂ©dĂ©s oratoires et rhĂ©toriques, est-il largement dominant. Le discours Ă©pidictique AppelĂ© Ă©galement discours dĂ©monstratif, le discours Ă©pidictique fait lâĂ©loge ou le blĂąme dâune personne ou dâune idĂ©e. Il se propose dâentraĂźner lâadhĂ©sion de lâauditoire aux valeurs quâil exalte en combinant les moyens de lâart oratoire, notamment lâamplification, et la rigueur de lâargumentation dĂ©monstrative. Mais pour faire lâĂ©loge dâune parole de femme, encore faut-il montrer les insuffisances de la parole des hommes. Annie Leclerc leur reproche tout dâabord de produire de lâexclusion. Le sexisme sâaffiche ainsi Ă tous les niveaux, Ă commencer par la culture. En dĂ©pit de la volontĂ© affichĂ©e dâuniversalitĂ©, lâassignation sociale des femmes Ă la sphĂšre privĂ©e Nous avons fait les enfants, et eux, ils ont fait lâHomme » alimente la logique dâhomologation des contenus enseignĂ©s Ă une norme masculine faisant largement consensus Qui parle ici ? Qui a jamais parlĂ© ? Assourdissant tumulte des grandes voix ; pas une nâest de femme. Je nâai pas oubliĂ© le nom des grands parleurs. Platon et Aristote et Montaigne, et Marx et Freud et Nietzsche⊠Je les connais pour avoir vĂ©cu parmi eux et seulement parmi eux. lignes 9-12 En outre, lâidĂ©e selon laquelle les hommes doivent ĂȘtre plus reprĂ©sentĂ©s entretient un rapport de domination et apparente la sous-reprĂ©sentation des femmes Ă une certaine idĂ©e de la norme fĂ©miniser les savoirs enseignĂ©s reviendrait en premier lieu Ă ĂŽter tout fondement Ă la tradition des savoirs enseignĂ©s et aux stĂ©rĂ©otypes culturels en les rendant discutables. OubliĂ©es comme sujet, les femmes sont dĂšs lors rĂ©duites Ă une identitĂ© assignĂ©e dâobjet selon une logique discriminante qui prouve la difficultĂ© de la sociĂ©tĂ© Ă penser lâuniversel en incluant les femmes. Face au relativisme culturel, les hommes reprĂ©sentent ainsi lâuniversalisme du savoir. Par ailleurs, en associant le fĂ©minin au mal mâont forcĂ©e Ă me taire » ; Une honnĂȘte femme ne saurait ĂȘtre un honnĂȘte homme. Une grande femme ne saurait ĂȘtre un grand homme », le discours masculin pratique une forme de sĂ©grĂ©gation action de sĂ©parer un groupe social des autres en le traitant plus mal. Ainsi, les femmes nâont-elles pas accĂšs aux lieux de pouvoir Qui parle dans les gros livres sages des bibliothĂšques ? Qui parle au Capitole ? Qui parle au temple ? Qui parle Ă la tribune et qui parle dans les lois ? lignes 14-15 Annie Leclerc sâen prend en effet trĂšs violemment Ă la misogynie, comme en tĂ©moigne ce chiasme Figure de style qui consiste Ă placer deux groupes de mots dans un ordre inversĂ© Le monde est la parole de lâhomme. Lâhomme est la parole du monde » ligne 18, condamnation sans appel qui fait presque de la parole masculine lâĂ©quivalent dâune parole divine omnipotente, inique puisquâelle rĂ©duit les femmes au silence. Lâutilisation du prĂ©sent de gĂ©nĂ©ralitĂ© est Ă©videmment importante ici selon Annie Leclerc, le monde est bien la parole des hommes, depuis les origines de la Civilisation. Lâauteure veut montrer par lĂ que les hommes se sont presque arrogĂ©s la parole divine, ce qui explique la suite des comparaisons quâil sâagisse du Capitole, qui est une allusion Ă lâantiquitĂ© romaine, de la Tribune qui fait rĂ©fĂ©rence au monde politique, ou du Temple, condamnation sans appel des dogmes religieux, les hommes ont toujours monopolisĂ© lâespace de parole. Ainsi, la misogynie est prĂ©sente partout, et de tout temps, aussi bien dans lâunivers sacrĂ© et religieux, que dans lâunivers profane. â 2 LE FĂMINISME DâANNIE LECLERC une double conquĂȘte de lâidentitĂ© et de lâĂ©criture A/ Le refus des universalismes P our Annie Leclerc, lâenjeu de la sexualitĂ© masculine a Ă©tĂ© trop souvent de dominer la femme, non par nature, mais culturellement. Ce constat, influencĂ© par Simone de Beauvoir Le DeuxiĂšme sexe, 1949 et par lâĆuvre de lâĂ©crivaine fĂ©ministe amĂ©ricaine Kate Millett Sexual Politics, 1970 ; La Politique du mĂąle, 1971 implique lâidĂ©e de lâidentitĂ© sexuelle, non comme fondement biologique, mais comme construction socioculturelle ainsi lâhomme, en tant que sujet », a de tout temps maintenu la femme dans une position de subordination selon la raison du plus fort », faisant dâelle un objet » incapable dâassumer sa libertĂ© Nous avons fait les enfants, et eux, ils ont fait lâHomme. Ils ont fait naĂźtre lâuniversel du particulier. Et lâuniversel a portĂ© le visage du particulier. LâuniversalitĂ© fut dĂ©sormais leur tour favori. Le dĂ©cret parut lĂ©gitime et la loi parut bonne une parole pour tous. [âŠ] Le tout toujours garanti, estampillĂ© Universel. » lignes 22-24 ; 28 Contre cet universalisme, la position dâAnnie Leclerc est que les femmes doivent revendiquer le droit de parler et celui dâĂ©crire dâune maniĂšre spĂ©cifique, qui Ă©chappe Ă lâuniversel de fait, lâuniversalisme nâest en fait quâun particularisme gĂ©nĂ©ralisĂ© Et lâuniversel a portĂ© le visage du particulier. ». La femme doit donc trouver sa voie, mais aussi sa voix » en crĂ©ant un espace de parole ouvrant de nouveaux espaces de signification et de sens. Cela ne va pas [âŠ] de pair avec un afflux de paroles » ces superbes parleurs » ; Assourdissant tumulte des grandes voix » , mais peut au contraire sâaccommoder dâune forme de retenue »ÂČ valorisant la franchise et la sincĂ©ritĂ© La vĂ©ritĂ© » nâexiste que parce quâelle opprime et rĂ©duit au silence ceux qui nâont pas la parole. Non, non je ne demande pas lâaccĂšs Ă la vĂ©ritĂ© sachant ĂŽ combien câest un puissant mensonge inventĂ© par lâhomme. Je ne me donne que la parole, plus sincĂšre, plus honnĂȘte. passage non citĂ© dans le texte Ă©tudiĂ© Un aspect essentiel du fĂ©minisme diffĂ©rentialiste est prĂ©cisĂ©ment la dĂ©nonciation de lâuniversalisme masculin, Ă la base de stĂ©rĂ©otypes sexistes sans fondement rationnel Ils ont dit que la vĂ©ritĂ© nâavait pas de sexe. Ils ont dit que lâart, la science et la philosophie Ă©taient vĂ©ritĂ©s pour tous. [âŠ] Pourquoi la VĂ©ritĂ© sortirait-elle de la bouche des hommes ? » lignes 28-30 Cette stĂ©rĂ©otypisation des contenus enseignĂ©s est donc pour Annie Leclerc une rĂ©gression de la sociĂ©tĂ© elle conduit Ă lâimpermĂ©abilitĂ©, Ă lâuniformitĂ©, Ă la stagnation du savoir. Bien plus, cette exclusion des femmes du champ de la visibilitĂ© culturelle lĂ©gitime lâenseignement et la transmission de savoirs figĂ©s Platon et Aristote et Montaigne, et Marx et Freud et Nietzsche » et sert implicitement de justification Ă tous les discours misogynes. La sous-reprĂ©sentation des femmes dans les contenus enseignĂ©s est dâabord le problĂšme dâune sociĂ©tĂ© qui refuse, au nom de lâuniversalisme Ă©galitaire, le respect des diffĂ©rences paradoxalement, la violence de genre est favorisĂ©e par lâinstitution qui, en vĂ©hiculant une certaine idĂ©e de la norme, contribue Ă figer des modĂšles de comportement rĂ©sultant de processus de socialisation discriminatoires. Plus largement, lâidĂ©al civilisationnel issu des LumiĂšres Universalisme, intĂ©gration des cultures, assimilation, entraĂźne le refus du mĂ©tissage culturel, au nom dâune norme assimilationniste et universaliste Le monde entier, Blancs, Noirs, Jeunes, femmes et enfants, fut nourri, gavĂ©, de son produit de base, la vĂ©ritĂ© et ses sous-produits, Ăąme, raison, valeurs⊠Le tout toujours garanti, estampillĂ© Universel. lignes 26-28 Dans ce passage, le refus des particularismes ethniques Le monde entier, Blancs, Noirs, Jeunes, femmes et enfants » relĂšve de la mĂȘme logique que le refus dâadmettre une parole de femme », Ă savoir lâinclusion du singulier non dans la pluralitĂ©, mais dans son unicitĂ© discriminante, garante de la raison universelle » Le tout toujours garanti, estampillĂ© Universel ». Toute la question pour Annie Leclerc est de se demander si les hommes prennent vraiment en compte la communication vĂ©ritable, la parole rĂ©elle ? En ce sens, comme nous le verrons dans notre troisiĂšme partie, guider vers la vĂ©ritĂ© ne relĂšve-t-il pas davantage dâun cheminement intĂ©rieur, dâun travail de rĂ©flexion et de questionnement, que de lâimposition dâune parole aussi unique quâimperturbable ? De fait, aveuglĂ©s par leur idĂ©al dâuniversalitĂ©, par lâidĂ©ologie de la performance, du tout communiquant », dâune parole sans limites et omnipotente [qui a le caractĂšre de la toute-puissance], les hommes ont oubliĂ© le sens de lâĂ©change vĂ©ritable. Ainsi utilisent-t-ils bien souvent le discours Ă vide. Or, parler juste pour parler dans les gros livres sages des bibliothĂšques », au Capitole », au temple », Ă la tribune », ou dans les lois » lignes 14-15, nâest-ce pas passer Ă cĂŽtĂ© de lâessentiel nous amener Ă un vĂ©ritable enseignement, nous faire rĂ©flĂ©chir Ă la vie en gĂ©nĂ©ral ou nous apprendre quelque chose sur nous-mĂȘme ? De ce constat dĂ©coulent trois consĂ©quences directes PremiĂšrement, rĂ©aliser que les discours dominants jusquâĂ prĂ©sent, notamment en matiĂšre de culture, relĂšvent dâune perception masculine qui sâest prĂ©tendue universelle et qui conduit au dogmatisme il sâagit donc de sortir de lâillusion de lâuniversalisme du discours masculin. Par ailleurs, si les diffĂ©rences entre hommes et femmes relĂšvent, comme nous lâavons vu, dâune construction socioculturelle, il est dĂšs lors nĂ©cessaire de rĂ©inventer la femme », câest-Ă -dire de revendiquer une Ă©criture femme » permettant de sortir des dualismes Ă©troits influencĂ©s par une conception normative de lâĂ©criture comprenons que pour Annie Leclerc, lâuniversel ne se dĂ©crĂšte pas, il se construit dans la relation, entraĂźnant ainsi une modification radicale des conceptions symboliques liĂ©es au rapport entre masculin et fĂ©mininÂł ; Enfin changer les reprĂ©sentations Ă lâĂ©gard des femmes en lĂ©gitimant la perspective diffĂ©rentialiste, seule apte Ă mettre en question les reprĂ©sentations symboliques et culturelles. En pointant la relativitĂ© des discours masculins qui se percevaient pourtant comme universels, Annie Leclerc se prĂ©occupe donc de revaloriser tout ce qui sâattache traditionnellement au fĂ©minin, et qui lui semble prĂ©cieux non seulement pour les femmes mais pour la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre, que de sâemparer des prĂ©rogatives des hommes » source Car Les paroles des hommes ont lâair de se faire la guerre », ligne 16. Comme nous le voyons, Ă la diffĂ©rence de Simone de Beauvoir cf. Le DeuxiĂšme Sexe, avec sa tendance Ă©galitariste » et universaliste » visant Ă lâabolition de la diffĂ©rences des sexes, le courant diffĂ©rentialiste » dont lâextrait est trĂšs reprĂ©sentatif, vise Ă dĂ©fendre la fĂ©minitĂ© » de la femme. Annie Leclerc reprochait en effet Ă Simone de Beauvoir son adhĂ©sion excessive aux valeurs masculines ». Dans le texte au contraire, lâauteure sâadresse aux femmes et les incite Ă revendiquer leur fĂ©minitĂ©. Elle laisse entendre en effet que le fĂ©minisme est une idĂ©e dâorigine masculine qui renie la fĂ©minitĂ© elle-mĂȘme. Elle souligne ainsi que la dĂ©valorisation des tĂąches maternelles ou mĂ©nagĂšres dont le fĂ©minisme de lâĂ©poque se fait Ă©cho nâest en fait quâun concept purement masculin source CNED AcadĂ©mie en ligne. Comme elle lâaffirme, Ce nâest pas soigner sa maison, ou prendre soin de ses enfants qui est dĂ©gradant, non absolument pas mais câest le regard que lâhomme et la moitiĂ© de lâhumanitĂ© regarde de haut, pire ne regarde mĂȘme pas ». VoilĂ ce qui explique dans le texte la prĂ©sence de termes appartenant au champ lexical de lâunivers domestique et intimiste Je voudrais que la femme apprenne Ă naĂźtre, Ă manger, et Ă boire, Ă regarder le jour et Ă porter la nuit⊠» Lignes 36-37 Câest pourquoi, si Annie Leclerc revendique certes la libertĂ© dâavoir accĂšs, autant quâun homme, Ă ce qui compte socialement, elle se mĂ©fie du pouvoir », car il rĂ©primerait la fĂ©minitĂ© mĂȘme de la femme en gommant les diffĂ©rences et en uniformisant les individus. Plus que dâaffronter ouvertement lâordre social, le fĂ©minisme de la diffĂ©rence » est une revendication de lâaltĂ©ritĂ© de la femme et une reconnaissance de sa singularitĂ© par la parole. LâĂ©criture fĂ©minine, en valorisant une identitĂ© sexuĂ©e, est donc une Ă©tape essentielle de lâidentitĂ© fĂ©minine parce quâelle permet de mettre en question lâuniversalisme, en tant quâinstrument de domination sociale. En accĂ©dant Ă lâĂ©criture, les femmes obligent ainsi le pseudo-universel Ă avouer sa partialitĂ© fonder la domination masculine sous les traits hĂ©gĂ©moniques de lâuniversel masculin. _ B/ La nĂ©cessitĂ© dâune prise de conscience parole et identitĂ© fĂ©minine C ette double conquĂȘte de lâidentitĂ© et de lâĂ©criture est lâoccasion pour la femme de sâĂ©tablir comme sujet, de sâĂ©crire autre que ne lâont Ă©crite les hommes, non plus de lâextĂ©rieur mais de lâintĂ©rieur. Le corps fĂ©minin est, plus que le corps masculin, morcelĂ© dans la littĂ©rature masculine. Le corps senti, et non pas vu, reconquiert ainsi dans le texte son unitĂ© » source cela signifie se dĂ©gager des stĂ©rĂ©otypes romanesques qui voient dans la femme un bel objet » de littĂ©rature. Pour Annie Leclerc, lâĂ©criture est donc le lieu dâune reconquĂȘte par la femme de son propre corps regarder le jour⊠porter la nuit », signifie que la femme peut partir Ă la dĂ©couverte dâelle-mĂȘme, Ă la reconquĂȘte de son corps et de son dĂ©sir dâaffirmer ce quâelle pense vraiment. La conquĂȘte dâune parole de femme, câest-Ă -dire dâune Ă©criture fĂ©minine dans sa particularitĂ© et sa spĂ©cificitĂ© mĂȘmes, participe Ă cette quĂȘte dâidentitĂ©, quĂȘte humaniste dâun nouveau vivre ensemble. Il faut donc une prise de conscience » par la femme de son apport Ă la crĂ©ation littĂ©raire ; lâĂ©criture devient un moyen lĂ©gitime de se distinguer des hommes et de rĂ©inventer une culture permettant aux femmes de changer le monde La VĂ©ritĂ© peut sortir de nâimporte oĂč. Pourvu que certains parlent et dâautres se taisent. La VĂ©ritĂ© nâexiste que parce quâelle opprime et rĂ©duit au silence ceux qui nâont pas la parole. » lignes 31-32 Annie Leclerc, dans Je parlerai de moi 2004, qui est le dernier texte quâelle Ă©crira avant sa mort, affirme Jâai Ă©crit ainsi Parole de femme. On ne savait pas oĂč le ranger est-ce un essai ? Est-ce de la philosophie ? Est-ce de la poĂ©sie ? Câest tout cela, et ça mâest bien Ă©gal quâon ne sache pas le ranger. [âŠ] Ă ma maniĂšre, je mâoccupe de tout ce qui a Ă©tĂ© passĂ© sous silence, et les plus grands font cela je suis un peu prĂ©tentieuse !⊠La premiĂšre injonction faite aux femmes est tais-toi. Occupe-toi des enfants, de les amener Ă lâĂąge adulte, surtout de faire des petits garçons, de fabriquer des soldats. Occupe-toi de les mettre au monde, de les nourrir, de les Ă©duquer dans le bon sens, et tais-toi. Câest pourquoi jâavais appelĂ© mon livre Parole de femme, car la premiĂšre subversion des femmes, peut-ĂȘtre la plus importante, est la parole. [âŠ] Alors, suffit ! Il faut quâelles disent ce quâelles en pensent, et ne se contentent pas [âŠ] de se plaindre, de dire quâelles nâont pas la bonne part. Prendre la parole, câest sâoccuper de dire ce quâon en pense ». Dire ce quâon en pense » selon les termes dâAnnie Leclerc, câest donc dĂ©fendre le fĂ©minin » en Ă©criture [âŠ] par lâimposition sur la scĂšne littĂ©raire du droit des femmes Ă symboliser ce qui leur a toujours Ă©tĂ© interdit par les hommes »⎠la parole. Comme le note trĂšs remarquablement BĂ©atrice Slama, Pour une femme, Ă©crire a toujours Ă©tĂ© subversif elle sort ainsi de la condition qui lui est faite et entre comme par effraction dans un domaine qui lui est interdit. La LittĂ©rature est aventure de lâesprit, de lâuniversel, de lâHomme de lâhomme. Câest affaire de talent et de gĂ©nie, donc ce nâest pas une affaire de femme. [âŠ] On leur a longtemps fixĂ© des limites, concĂ©dĂ© des territoires la lettre-conversation et le roman fĂ©minin, la plainte de la mal mariĂ©e et la chronique du quotidien, les dĂ©licatesses du cĆur et les dĂ©chirures de la passion. On a voulu y voir des ouvrages de dames ». Quand des femmes sont sorties de ces limites et de ces territoires, quand il a fallu leur reconnaĂźtre talent et gĂ©nie, on a cherchĂ© la paternitĂ© » de leurs Ćuvres lâamant, lâami, le conseiller ou admirĂ©, leur mĂąle pensĂ©e » antennes qui vibrent aux idĂ©es dâautrui » ou femmes hommes » femmes par le cĆur, hommes par le cerveau »â”. Ăcrire sâapparente donc Ă une conquĂȘte de lâidentitĂ©. Il y a une claire revendication politique et sociale, et surtout une revendication identitaire lâĂ©criture fĂ©minine comme stratĂ©gie de libĂ©ration. En devenant sujet, la femme passe Ă lâHistoire et participe Ă la mĂ©moire collective. Ainsi lâĂ©criture incarne-t-elle pour Annie Leclerc la revendication des valeurs fĂ©minines. En se dĂ©partissant de plus en plus de lâarrogance machiste traditionnelle pour repenser le sens du lien social, cette parole de femme », fortement ancrĂ©e dans lâaffectivitĂ© et lâattention Ă autrui, dĂ©place les frontiĂšres Ă©tablies entre les sphĂšres privĂ©e et publique. En fait, il faut comprendre que le texte dâAnnie Leclerc pose ici, bien avant la lettre, les fondements dâune Ă©thique fĂ©ministe âle careâ comme lâattention, le souci, la responsabilitĂ©, les sentiments et les Ă©motions. Mais ne nous y trompons pas il ne faudrait pas interprĂ©ter le texte comme un retour de valeurs fĂ©minines de maternage dans la sociĂ©tĂ© ! Il ne sâagit en rien dâune dĂ©valorisation, bien au contraire la volontĂ© dâutiliser la fĂ©minitĂ© assigne Ă la perception du particulier et aux sentiments moraux une importance dĂ©cisive dans lâagir moral »â¶. Le care » comme Ă©thique fĂ©ministe Care en Anglais signifie prendre soin, Ă©prouver de lâattention envers autrui. Ce terme est Ă lâorigine dâun courant de pensĂ©e quâon dĂ©signe souvent sous le nom dâĂ©thique du care, câest-Ă -dire la volontĂ© dâinclure dans les discours rationnels » masculins, un discours plus spĂ©cifiquement fĂ©minin valorisant la sensibilitĂ©, lâattention portĂ©e aux individus et au particulier. Une idĂ©e essentielle du Care touche Ă la mise en question de lâuniversalisme et Ă la revendication dâune spĂ©cificitĂ© fĂ©minine. Plus prĂšs de nous, la psychologue Carol Gilligan a publiĂ© un best-seller intitulĂ© In a Different Voice Flammarion, 1986 dans lequel elle revendique que les femmes ont une vision diffĂ©rente des choses, apte Ă repenser le politique. Ă nâen pas douter, la pensĂ©e dâAnnie Leclerc a grandement contribuĂ© Ă ces nouveaux questionnements. Au modĂšle Ă©gocentrique du machisme tournĂ© vers la performance Les paroles des hommes ont lâair de se faire la guerre », domine un autre modĂšle apte Ă repenser la sociabilitĂ© celui du moi en relation avec les autres, Ă©criture de rencontre et de partage, Ă©criture sublimĂ©e qui confĂšre aux mots un pouvoir et une puissance extrĂȘmes. Pour dĂ©noncer la violence des hommes, Annie Leclerc conjugue en effet lâintensitĂ© dâun langage souvent transgressif et la pudeur dâune prose intimiste, proprement fĂ©minine, oĂč sont remis en cause lâorganisation rationnelle et le clivage entre le rĂ©el et le surnaturel, la raison et lâimaginaire »ⷠ; Ă©criture permettant ainsi un passage frĂ©quent du discours polĂ©mique au dĂ©voilement poĂ©tique. â 3 LA DIMENSION POĂTIQUE DU TEXTE A/ Une revendication qui passe par le langage poĂ©tique Le passage prĂ©sentĂ© met fortement lâaccent sur la fonction poĂ©tique du langage. La tonalitĂ© lyrique, aisĂ©ment reconnaissable Ă la prĂ©sence personnelle de lâauteure et Ă lâĂ©motion quâelle veut communiquer Ă ses lecteurs, sert la visĂ©e argumentative du texte. Le registre lyrique est associĂ© comme nous lâavons vu Ă une forte tonalitĂ© oratoire, apte Ă toucher et Ă sensibiliser ampleur de la phrase, choix Ă©vocateur des images. Ce quâon peut noter de prime abord, câest combien lâaccent est mis sur le caractĂšre spontanĂ© », direct », prosaĂŻque, ordinaire de cette parole de femme » point de mots grandiloquents issus des livres sages des bibliothĂšques ». On a davantage lâimpression que lâauteure Ă©crit, simplement et pudiquement, Ă la premiĂšre personne, pour se faire entendre dâun destinataire absent. LâĂ©crit ressemblerait presque Ă une confession, proche parfois du journal intime, du monologue intĂ©rieur Rien nâexiste encore qui ne soit le fait de lâhomme ; pas mĂȘme moi, surtout pas moi. » lignes 1-2 ; Câest une folie, jâen conviens. Mais câest la seule raison qui me reste » ligne 8. De fait, le texte peut se lire comme un long poĂšme en prose. De nombreux passages par exemple sont traversĂ©s par un projet dâautobiographie ou du moins de biographie Ă©crite qui confĂšre aux phrases une tonalitĂ© trĂšs intimiste, presque confidentielle. Ainsi que nous lâavons notĂ©, lâemploi du pronom personnel Je confĂšre une autoritĂ© et une authenticitĂ© aux paroles prononcĂ©es Câest une folie, jâen conviens »⊠Je voudrais que la femme apprenne⊠». Ă ce titre, on peut rappeler la forte modalisation du discours que nous Ă©voquions dans notre premiĂšre partie Annie Leclerc rĂ©vĂšle souvent dans son Ă©noncĂ© son point de vue, câest-Ă -dire ses prĂ©fĂ©rences, ses opinions, ses sentiments, ses sensations. LâĂ©noncĂ© contient alors des traces, des indices de cette subjectivitĂ©, ce qui accentue le caractĂšre personnel et lyrique du texte procĂ©dĂ©s lexicaux verbes dâopinion associĂ©s Ă lâamplification et Ă lâexagĂ©ration mâont rĂ©duite au silence⊠mâont forcĂ©e Ă me taire », adjectifs dâintensitĂ© bĂȘtes, mensongĂšres et oppressives » notez la gradation ternaire ; procĂ©dĂ©s grammaticaux conditionnel Je voudrais », tournures interrogatives oratoires ; procĂ©dĂ©s stylistiques hyperboles le monde est la parole de lâhomme », mĂ©taphores Le monde entier, Blancs, Noirs, Jeunes, femmes et enfants, fut nourri, gavĂ©, de son produit de base, la vĂ©ritĂ© et ses sous-produits, Ăąme, raison, valeurs⊠Le tout toujours garanti, estampillĂ© Universel », antiphrases grands parleurs », ces superbes parleurs », jeux de mots Une grande femme ne saurait ĂȘtre un grand homme », Nous avons fait les enfants, et eux, ils ont fait lâHomme », etc. Ces marques de modalisation renforcent donc lâintensitĂ© des sentiments. La langue, trĂšs recherchĂ©e malgrĂ© lâapparente simplicitĂ© est souple, ondulante, sonore Inventer une parole de femme. Mais pas de femme comme il est dit dans la parole de lâhomme ; car celle-lĂ peut bien se fĂącher, elle rĂ©pĂšte. Toute femme qui veut tenir un discours qui lui soit propre ne peut se dĂ©rober Ă cette urgence extraordinaire inventer la femme. Câest une folie, jâen conviens. Mais câest la seule raison qui me reste. lignes 5-8 Qui parle ici ? Qui a jamais parlĂ© ? Assourdissant tumulte des grandes voix ; pas une nâest de femme. Je nâai pas oubliĂ© le nom des grands parleurs. Platon et Aristote et Montaigne, et Marx et Freud et Nietzsche⊠» lignes 9-11 Dans ces passages oĂč se conjuguent autobiographie, philosophie et poĂ©sie, Annie Leclerc emploie un style particuliĂšrement ample cf. plus particuliĂšrement le et » emphatique soulignĂ© en gras qui permet au lecteur dâentrer dans la subjectivitĂ© de lâauteure, dâen ressentir les doutes, les passions, la colĂšre, les dĂ©sirs. Je voudrais que la femme apprenne Ă naĂźtre, Ă manger, et Ă boire, Ă regarder le jour et Ă porter la nuit⊠Notez lâorganisation rythmique de la phrase, presque musicale, construite pour mettre en valeur le lyrisme des images et les connotations des mots le mĂ©lange des termes prosaĂŻques âmanger, boireâ et des mots poĂ©tiques, rattache la femme au maternel et au temps ânaĂźtre, jour, nuitâ affamĂ©e et assoiffĂ©e de renouveau manger », boire », câest elle qui donne le jour et qui porte » la nuit comme si elle portait le monde. Ces derniĂšres images, empreintes dâun profond symbolisme, expriment des sentiments qui ont Ă la fois une dĂ©notation propre apprenne Ă naĂźtre » = se dĂ©barrasser des prĂ©jugĂ©s mais surtout un signifiĂ© de connotation qui place la femme, par mĂ©taphore », au sein dâun conditionnel de rĂȘve âje voudraisâ puisquâil sâagit dâinventer une parole Ă©troitement associĂ©e Ă un renouveau humaniste. La dimension poĂ©tique du passage, en constituant une place Ă lâintime, nâamĂšne pas seulement Ă faire entendre une parole de femme rĂ©fractaire Ă lâuniversalisation des savoirs, mais Ă faire vibrer dans toute sa plĂ©nitude le fĂ©minin dont il sâagit plus fondamentalement de reconnaĂźtre la fonction Ă©thique et sociale. Cette prise de conscience dâune identitĂ© fĂ©minine revendique en effet la recherche dâun nouveau sens, qui prend les dimensions dâune urgence extraordinaire » Inventer, est-ce possible ? » Avec poĂ©sie et sensibilitĂ©, Annie Leclerc sâattache donc Ă exprimer les nuances multiples de lâidentitĂ© fĂ©minine par un discours qui passe frĂ©quemment par la rencontre de la femme avec sa propre intimitĂ© qui est aussi sa plus intime altĂ©ritĂ© apprendre Ă se regarder autrement. Si la parole des femmes peut rendre le monde plus lisible, câest en se constituant comme lâindicible point dâintersection oĂč se nouent en elle le moi le plus intime lâintimitĂ© dâune femme, sa propre intimitĂ© et les exigences les plus universalistes Ă la fois journal intime et journal extime, rĂ©quisitoire et plaidoyer, Ă©criture profonde et spontanĂ©e, Ă lâĂ©coute de la plus secrĂšte intĂ©rioritĂ© mais aussi des bruits du monde. En fait, la dimension poĂ©tique que nous notions, en constituant une place Ă lâintime, ne consiste pas seulement Ă faire entendre une parole de femme rĂ©fractaire Ă lâuniversalisation des savoirs, mais Ă faire vibrer dans toute sa plĂ©nitude le fĂ©minin dont il sâagit de reconnaĂźtre la fonction Ă©thique et sociale voir plus haut Le care »comme Ă©thique fĂ©ministe dans la quĂȘte du sens comme en tĂ©moigne cet autre passage de lâessai dâAnnie Leclerc Un jour peut-ĂȘtre, ce sera la FĂȘte. Nous serons ensemble et confondus. Les taquineries, les caresses et les rires feront la ronde des vieillards aux enfants, des enfants aux adultes, des filles aux garçons, et de tous Ă tous. Les bouches fraĂźches baiseront les joues fanĂ©es. Les bras rhumatisants et lourds entoureront les vigoureuses Ă©paules. Et nous partagerons les fruits, le lait de nos labeurs. â B/ Un hymne Ă la vie P our Annie Leclerc, ce dont les femmes ont Ă©tĂ© intimement le plus privĂ©es, câest de la vie elle-mĂȘme la vie nâest pas constituĂ©e de rĂ©ponses toutes faites, simplificatrices et dogmatiques, elle est le fruit dâun cogito hermĂ©neutique qui amĂšne consĂ©quemment Ă se chercher et Ă essayer de se comprendre dans lâacte dâĂ©criture. Il nâest que de songer Ă cet autre extrait de Parole de femme, dans lequel lâauteure affirme Que je dise dâabord, dâoĂč je tiens ce que je dis. Je le tiens de moi, femme, et de mon ventre de femme. Car câest bien dans mon ventre que cela dĂ©buta, par de petits signes lĂ©gers, Ă peine audibles lorsque je fus enceinte. Et je me suis mis Ă lâĂ©coute de cette voix timide qui poussait, heureuse, Ă©merveillĂ©e, en moi. Et jâentendis une parole extraordinaire [âŠ] » Si la parole est ainsi au centre de la thĂ©orie fĂ©ministe, câest quâelle est lâexpression du corps, Ă la fois comme lieu dâune parole renouvelĂ©e et comme mĂ©taphore Ă la venue Ă lâĂ©criture au fĂ©minin [âŠ]. [L]âĂ©criture fĂ©minine se veut crĂ©ation, exhortation Ă la crĂ©ation, traversĂ©e de la chape de plomb du discours dominant, de la culture aux mains des hommes, et invention de langage, exploration dâun style autre, dâune autre voiex »âž. Ces trĂšs riches remarques de Patricia Godi-Tkatchouk montrent bien que pour les femmes, la parole est comme une naissance Ă soi-mĂȘme, une façon dâapprendre Ă vivre. Paradoxalement, la survalorisation des flux de paroles comme fin en soi, qui imprĂšgne la culture masculine dominante, a dĂ©personnalisĂ© les rapports humains. Comme nous le comprenons, lâun des dangers est que lâĂ©change ne se fasse plus par le langage, par la parole, mais par la force et lâarbitraire qui sâattribuent par le moyen des mots, un statut de fin. Dans un autre passage de Parole de femme, Annie Leclerc Ă©voque lâharmonie de nos rimes », câest-Ă -dire la pure expression du besoin de sâexprimer, de rompre le silence, de franchir des barriĂšres de langage, levĂ©es des censures sur le corps, donc des jouissances et ses douleurs, le dĂ©sir [âŠ], lâaccouchement ; le rapport Ă la mĂšre ; Ă la nourriture ; lâenfermement et le dĂ©sir paniquĂ© de sorties et dâenvol, rĂȘves de naissances et de traversĂ©es »âč. Lâextrait Ă©tudiĂ© est caractĂ©ristique de cette quĂȘte poĂ©tique et symbolique questionner le mystĂšre infini de la vie, voilĂ le sens de la parole pour Annie Leclerc. Le registre Ă©motionnel et intimiste sur lequel se clĂŽt le passage, presque Ă©crit sur une veine confessionnelle, peut donc se lire comme une invitation jubilatoire faite Ă la femme dâassumer sa propre sensibilitĂ©, mais Ă©galement sa fĂ©minitĂ© » porter la nuit » comme une femme porte un enfant », nâest-ce pas servir la cause mĂȘme de la vie ? Nâest-ce pas sâaffirmer comme sujet ? Cette derniĂšre image qui est comme une revendication de sa fĂ©minitĂ© par la femme, emmĂšne le lecteur dans un voyage au cĆur des mots, oĂč la parole fait vivre la libertĂ© dâimaginer et de crĂ©er, oĂč la voix sâexprime dans un jeu dâombres et de lumiĂšre regarder le jour⊠porter la nuit⊠». Images profondĂ©ment lyriques et poĂ©tiques assez improbables⊠Annie Leclerc est dâailleurs consciente de lâimmensitĂ© de la tĂąche qui exige de ne pas enfermer la femme dans un concept clos. La fin du texte rĂ©sonne en effet comme un appel. La vĂ©ritable culture est celle de la nature et de la vie mĂȘmes, oĂč les mots nâont pas lâair de se faire la guerre ». Apprendre Ă naĂźtre, Ă manger, et Ă boire, Ă regarder le jour et Ă porter la nuit », câest pour la femme renaĂźtre au monde dans lâacte de la communion du monde, qui est aussi une connaissance du monde » il faut apprendre Ă naĂźtre », tant il est vrai que toute connaissance est une nouvelle naissance. NaĂźtre Ă soi-mĂȘme par lâĂ©criture, pour mieux ĂȘtre Ă soi-mĂȘme, nâest-ce pas lĂ le message du texte ? Le fĂ©minisme dâAnnie Leclerc se conjugue ainsi avec un humanisme Ă rĂ©inventer. â CONCLUSION Les propos dâAnnie Leclerc dans ce passage de Parole de femme se situent sur deux registres celui de la revendication militante et fĂ©ministe ; et celui du sensible, de lâintime, du lyrisme personnel. Son inspiration, qui puise aux sources du corps et de lâexpĂ©rience fĂ©minine, explore ainsi les paramĂštres dâune Ă©criture-femme, pleinement assumĂ©e, qui caresse lâĂ©nigme dâun moi fĂ©minin, intĂ©grĂ© Ă une nouvelle maniĂšre de penser, invalidĂ©e du rĂ©fĂ©rent masculin. Cette Ă©criture sâimpose ainsi comme une vĂ©ritable stratĂ©gie de libĂ©ration, qui sâapparente Ă une revendication identitaire Ă©crire, câest exister. Sâassimiler Ă la culture des hommes, câest prĂ©cisĂ©ment ne pas prendre la parole. Lâattachement dâAnnie Leclerc Ă une parole de femme » est donc comme la cĂ©lĂ©bration dâune nouvelle naissance amenant la femme Ă naĂźtre Ă elle-mĂȘme. Mais le rĂŽle de cette parole de femme est aussi de tĂ©moigner de lâinvisible, de celles qui se taisent » tandis que certains parlent ». Ă cet Ă©gard, le texte nâest-il pas aussi une rĂ©ponse Ă un monde qui ne sait plus communiquer, et dont les bruits incessants ne sont que dâinutiles paroles ? Ainsi, le fĂ©minisme doit-il ĂȘtre conçu non comme une revendication catĂ©gorielle, mais comme un bouleversement des valeurs qui gouvernent la sociĂ©tĂ© inventer, est-ce possible » ? Ă nâen pas douter, inventer la femme consiste Ă rĂ©inventer lâhomme en construisant un monde plus Ă©quitable, apte Ă promouvoir des changements significatifs et Ă repenser les enjeux du pouvoir. En ce sens le fĂ©minisme est posĂ© comme une condition essentielle dâun nouvel humanisme, câest-Ă -dire dâune nouvelle idĂ©e de lâhomme et de la femme⊠Copyright © mars 2016, Bruno Rigolt. DerniĂšre rĂ©vision du texte lundi 28 mars 2016 1721 Netiquette comme pour lâensemble des textes publiĂ©s dans lâEspace PĂ©dagogique Contributif, cet article est protĂ©gĂ© par copyright. Ils est mis Ă disposition des internautes selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution â Pas dâUtilisation Commerciale â Pas de Modification France. La diffusion publique est autorisĂ©e sous rĂ©serve de mentionner le nom de lâauteur ainsi que la rĂ©fĂ©rence complĂšte de lâarticle citĂ© URL de la page. NOTES 1. Anna Rita Iezzi, La PensĂ©e en narrations diffĂ©rence sexuelle et poĂ©tique de la relation chez Nancy Huston, ThĂšse de doctorat sous la direction de Nadia Setti, UniversitĂ© de Paris 8âVincennes-Saint-Denis Centre dâĂtudes fĂ©minines et dâĂtudes de genre, page 149. 2. Aline Mura-Brunel, Le pouvoir infini de lâinfime », in Stella Harvey and Kate Ince, Duras, Femme du SiĂšcle papers from the first international conference of the SociĂ©tĂ© Marguerite Duras, held at the Institut français, London, 5-6 February 1999, page 49. 3. Cf. ces trĂšs intĂ©ressants propos dâIda Dominijanni GrĂące Ă lâexpĂ©rience fĂ©minine, nous savons en effet que lâoppression dont les femmes souffrent dĂ©pend moins des conditions matĂ©rielles et juridiques de leur existence sociale que de leur position dans lâordre symbolique qui nous traite comme un objet et non un sujet du dĂ©sir et du langage. Une femme nâest pas libre quand elle ne peut pas se penser et se dire libre ; et elle ne peut pas se penser et se dire libre tant que sa mesure reste la mesure phallocentrique de lâautre [âŠ] ». Ida Dominijanni, Politique du symbolique et libertĂ© des femmes » In Christiane Veauvy, Les Femmes dans lâespace public. ItinĂ©raires français et italiens, Ăditions de la Maison des sciences de lâhomme, Paris/Le fil dâAriane UniversitĂ© -Paris 8, Saint-Denis, 2004. Page 198. 4. Delphine Naudier, LâĂ©criture-femme, une innovation esthĂ©tique emblĂ©matique », SociĂ©tĂ©s contemporaines, 2001/4, n° 44, pp. 57-73. 5. BĂ©atrice Slama, De la littĂ©rature fĂ©minine » Ă lâĂ©crire-femme » diffĂ©rence et institution », LittĂ©rature, annĂ©e 1981, volume 44, n°4 pp. 51-71. 6. Marie Garrau, Alice le Goff, Care, justice et dĂ©pendance Introduction aux thĂ©ories du care, Philosophies », PUF Paris 2015. Pour accĂ©der Ă la citation, cliquez ici. 7. StĂ©phanie Traver, CrĂ©ation au fĂ©minin, MontrĂ©al 1998. 8. Patricia Godi-Tkatchouk, Voiesx de lâAutre PoĂšte femmes XIXe-XXIe siĂšcles, Actes du colloque LittĂ©ratures, UniversitĂ© de Clermont-Ferrand/Presses Universitaires Blaise Pascal, 2010. Page 21. 9. Françoise van Rossum-Guyon, Le CĆur critique Butor, Simon, Kristeva, Cixous, Amsterdam, Ăditions Rodopi 1997, page 158. â Voir aussi Jean-NoĂ«l Jeanneney, GrĂ©goire Kauffmann sous la direction de, Annie Leclerc, Parole de femme » in Les Rebelles, Une anthologie, Paris, Le Monde/CNRS Ăditions, 2014.
Sansdoute, comme le dit Bernard Kouchner, Mai 68 et la pĂ©riode qui a suivi câĂ©tait un « autre temps, autres mĆurs. La pĂ©riode Ă©tait bĂȘtement laxiste, permissive » (Arena, 2021). Nous pouvons ajouter que, bien plus que laxiste et permissive, la pĂ©riode de Mai 68 et les annĂ©es
RĂ©sumĂ© Plan Notes de la rĂ©daction Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s AgnĂšs Varda, Coline Serreau, Nelly Kaplan, trois noms parmi des dizaines qui illustrent chacun Ă leur maniĂšre une nouvelle façon de faire du cinĂ©ma mĂȘme si la carriĂšre de la premiĂšre est antĂ©rieure Ă mai 68, son nom comme celui des autres est liĂ© Ă ce quâon appellera dans les annĂ©es 1970 le cinĂ©ma des femmes ». Cet article propose une interrogation sur ce cinĂ©ma au fĂ©minin, afin dâenvisager Ă la fois le contexte particulier dans lequel il Ă©merge, les problĂ©matiques quâil soulĂšve, et ce en quoi il va renouveler un cinĂ©ma français jusquâalors ultra masculinisĂ©. Il analyse Ă©galement quelques films-clĂ©s dâaprĂšs mai 1968. Cette dĂ©cennie amorce un processus de fĂ©minisation du cinĂ©ma. Elle a aussi et surtout le mĂ©rite dâapporter des alternatives Ă la reprĂ©sentation dominante des sexes et des rapports de sexe Ă lâĂ©cran, et de donner une voix Ă des personnages fĂ©minins diffĂ©rents. AgnĂšs Varda, Coline Serreau, Nelly Kaplan, a few names among dozens of directors who illustrated in many ways a new approach in filmmaking. Although Vardaâcarreer started before May 68, her name, like the others, is linked to the development of womenâs films » as it was called in the 1970s. This article raises questions about womenâs filmaking and adresses the specific context in which it emerged within an overly masculinised French cinema. The 70s saw the start of a slow process of feminisation of French cinema. The decade also and above all brought new alternatives to the dominant representations of gender and relationships between the sexes, by creating and giving voice to new female de page Notes de la rĂ©dactionLâauteure tient Ă remercier la British Academy pour son soutien lors des recherches nĂ©cessaires Ă la rĂ©daction de cet article. Texte intĂ©gral 1AgnĂšs Varda, Coline Serreau, Nelly Kaplan, trois noms parmi des dizaines qui illustrent chacun Ă leur maniĂšre une nouvelle façon de faire du cinĂ©ma mĂȘme si la carriĂšre de la premiĂšre est antĂ©rieure Ă mai 68, son nom comme celui des autres est liĂ© Ă ce quâon appellera dans les annĂ©es 1970 le cinĂ©ma des femmes ». Cet article propose une interrogation sur ce cinĂ©ma au fĂ©minin, afin dâenvisager Ă la fois le contexte particulier dans lequel il Ă©merge, les problĂ©matiques quâil soulĂšve, et ce en quoi il va renouveler un cinĂ©ma français jusquâalors ultra masculinisĂ©. 2La pĂ©riode de âlâentre-deux-maiâ, pour reprendre lâexpression de Pascal Ory, reprĂ©sente un moment particulier de lâhistoire du septiĂšme art en France en gĂ©nĂ©ral, et des femmes et du cinĂ©ma en particulier. On pourrait le dire aussi de lâhistoire des femmes tout court puisque de la fin des annĂ©es 1960 au dĂ©but des annĂ©es 1980, se dĂ©veloppĂšrent diffĂ©rents mouvements de libĂ©ration des femmes aboutissant Ă des avancĂ©es majeures dans lâhistoire de la sexualitĂ©, de la contraception, de lâavortement. En ce qui concerne le cinĂ©ma, cette pĂ©riode a Ă©tĂ© vue aussi comme une sorte âdâintermĂšde historiqueâ, expression pour le moins passe-partout et lĂ©gĂšrement dĂ©prĂ©ciative, permettant de rĂ©duire les Ćuvres au simple rĂ©sultat dâun contexte historique la mĂȘme chose sâest produite avec la littĂ©rature dite de la RĂ©sistance. Le cinĂ©ma des annĂ©es 1970 se fit plus concret, plus en rapport avec la sociĂ©tĂ© qui le produisait, plus revendicatif aussi, Ă©chappant au âcontemporain vagueâ et au consensus mou qui, selon Jean-Pierre Jeancolas, caractĂ©risait les films des annĂ©es Pompidou1. Quâil sâagisse de filmer les mĂȘmes choses de façon diffĂ©rente, dâautres choses de la mĂȘme façon ou en innovant, les combinaisons ne manquaient pas pour [re]prendre la parole et revendiquer dâautres dĂ©sirs. Ăge dâor du cinĂ©ma militant, politique et/ou engagĂ©, les annĂ©es 1970 ont aussi vu le dĂ©veloppement dâun cinĂ©ma [au] fĂ©minin, tellement minoritaire auparavant que le nombre de nouvelles cinĂ©astes entre 1969 et 1980 est cinq fois supĂ©rieur Ă celui de la pĂ©riode allant de lâaprĂšs-guerre 1946 Ă mai 19682. La comparaison avec le nombre Ă©levĂ© de rĂ©alisateurs dĂ©butant au cinĂ©ma au tournant des annĂ©es 19603 se passe presque de commentaires. Rappelons quand mĂȘme que ceci ne devrait pas trop surprendre si lâon considĂšre la situation des femmes, Ă lâĂ©cran comme Ă la ville, dans les annĂ©es 1950, la pĂ©riode de lâaprĂšs-guerre Ă©tant celle dâun backlash et dâune reprise en main des femmes4. 3Comme beaucoup dâautres domaines professionnels, lâindustrie cinĂ©matographique a en effet longtemps Ă©tĂ© un espace qui, quoique mixte, reprenait la division entre les tĂąches rĂ©servĂ©es Ă chaque sexe, correspondant Ă ce qui Ă©tait vu comme âlâordre naturelâ des choses aux hommes revenaient la crĂ©ation et la maĂźtrise de la technique, tandis que les femmes Ă©taient cantonnĂ©es aux travaux de âpetites mainsâ, costumes, maquillage ou script. MĂȘme si les vedettes/stars fĂ©minines parvenaient parfois Ă obtenir une relative Ă©galitĂ© avec leurs partenaires masculins, il nâen Ă©tait pas de mĂȘme pour la rĂ©alisation. Pourtant, Ă lâĂ©poque oĂč le cinĂ©ma Ă©tait encore vu comme une attraction foraine, une femme avait montrĂ© la voie. Alice Guy 1873-1968, la pionniĂšre du cinĂ©ma français dont la carriĂšre cinĂ©matographique coĂŻncide avec les dĂ©buts du septiĂšme art, avait rĂ©ussi Ă sâimposer dans le monde du cinĂ©ma de lâĂ©poque, assez peu ouvert aux femmes. Elle connut, elle aussi, de nombreuses difficultĂ©s avant dâatteindre le succĂšs dans un milieu oĂč les femmes avaient peu leur place, et elle dut gravir un par un les diffĂ©rents Ă©chelons menant Ă la rĂ©alisation, dĂ©butant comme secrĂ©taire chez Gaumont5. 4MalgrĂ© les dĂ©buts prometteurs de la premiĂšre rĂ©alisatrice française qui tourna des centaines de courts films muets, il fallut attendre le milieu des annĂ©es 1970 pour que les femmes accĂšdent en plus grand nombre aux commandes de la camĂ©ra6. A lâinstar de leurs illustres devanciĂšres, les rĂ©alisatrices ayant dĂ©butĂ© aprĂšs mai 68, ont souvent, Ă lâexception notable dâAgnĂšs Varda, commencĂ© par les mĂ©tiers du cinĂ©ma considĂ©rĂ©s comme âfĂ©mininsâ, tels que le montage, le maquillage et les costumes, sans oublier le travail de scripte. Contrairement Ă leurs Ă©quivalents masculins, toutes nâavaient pas accĂšs Ă lâassistanat auprĂšs de rĂ©alisateurs reconnus, et beaucoup furent aussi dâabord actrices et/ou scĂ©naristes avant dâĂȘtre Ă mĂȘme de rĂ©aliser leur premier long mĂ©trage. En ce qui concerne la âvoie royaleâ pour accĂ©der Ă la rĂ©alisation, le chemin Ă©tait Ă©troit et les Ă©lues peu nombreuses. Les femmes prĂ©parant le concours de l'IDHEC Institut des hautes Ă©tudes cinĂ©matographiques créé aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, remplacĂ© depuis par la FEMIS ne reprĂ©sentaient que 4 % de lâensemble des candidats en 1974. En outre, lâon nâincitait pas Ă lâĂ©poque les rares candidates Ă sâorienter vers les filiĂšres âtechniquesâ direction, son et photographie, et elles Ă©taient plutĂŽt dirigĂ©es aprĂšs le concours vers les fonctions dites âfĂ©mininesâ telles que celles mentionnĂ©es plus haut7. Les arguments pour justifier ce choix niveau de technicitĂ©, poids du matĂ©riel, etc. furent de moins en moins dĂ©fendables, dâautant plus que les âjeunesâ cinĂ©astes de la Nouvelle Vague avaient mis en vogue un matĂ©riel plus lĂ©ger et moins onĂ©reux telle la camĂ©ra Eclair Cameflex inventĂ©e en 1948 mais rarement utilisĂ©e auparavant. 5Les âpionniĂšres du cinĂ©maâ Ă©taient Ă leur façon des rebelles, et leurs hĂ©ritiĂšres le restent un siĂšcle plus tard. Rebelles et tenaces aussi dans leur dĂ©sir de faire des films, malgrĂ© tout et coĂ»te que coĂ»te, dans un milieu assez peu philogyne et oĂč la recherche dâun producteur et dâun distributeur devient vite une bataille Ă©puisante que certaines abandonnent en route, par dĂ©couragement8. MĂȘme si elles reprĂ©sentent actuellement presque 15 % de lâensemble des cinĂ©astes avec une âpointeâ Ă 20 % au milieu des annĂ©es 1990, une situation qui est unique au monde, les rĂ©alisatrices françaises doivent encore lutter pour faire accepter leurs projets et pour pouvoir les financer. Certaines, aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© un premier film de cinĂ©ma, optent pour la tĂ©lĂ©vision, rĂ©putĂ©e moins inaccessible pour les femmes. 6Au dĂ©but des annĂ©es 1970, Ă lâĂ©poque oĂč dans dâautres domaines, des groupes de femmes se crĂ©ent pour dĂ©fendre leurs droits, des femmes dĂ©sireuses de favoriser le cinĂ©ma au fĂ©minin se regroupent dans un association quâelles appellent Musidora, en hommage Ă la vedette du cinĂ©ma muet, devenue cĂ©lĂšbre grĂące au rĂŽle dâIrma Vep dans la sĂ©rie Les Vampires 1915-1916 rĂ©alisĂ©e par Louis Feuillade. Ce nom Ă©tait trĂšs symbolique, puisque Musidora avait elle aussi connu des difficultĂ©s lorsquâelle avait voulu se lancer dans la rĂ©alisation, choisissant pour ĂȘtre plus indĂ©pendante de crĂ©er en 1917 sa propre maison de production, la SociĂ©tĂ© des films Musidora ». Les buts de lâassociation créée en octobre 1973, Ă©taient de promouvoir la crĂ©ation et la distribution de films et de vidĂ©os rĂ©alisĂ©s par des femmes. Elle encourageait aussi la recherche sur les reprĂ©sentations des femmes dans le cinĂ©ma masculin et fĂ©minin. Enfin, ce fut Musidora qui organisa le premier festival de films de femmes en 1974, lâancĂȘtre du festival international annuel de CrĂ©teil. Quoique le festival ait Ă©tĂ© critiquĂ© par la suite pour son âterrorisme fĂ©ministeâ9, il nâen demeure pas moins quâil reprĂ©sente un moment important dans lâhistoire du cinĂ©ma français au fĂ©minin. Par la suite, dâautres organisations virent le jour, telles Femmes/mĂ©dias et CinĂ©-femmes-international. 7Ă dĂ©faut de pouvoir faire des films de cinĂ©ma, dâautres rĂ©alisatrices dĂ©butantes dans les annĂ©es 1970 choisissent lâoption moins onĂ©reuse et plus maniable de la vidĂ©o. Ce sont alors des films documentaires militants, financĂ©s par des collectifs et trĂšs souvent liĂ©s au mouvement des femmes. Le MLAC est Ă lâorigine de films en faveur de la contraception et lâavortement, tout comme dâailleurs le Planning familial dans plusieurs rĂ©gions10. Les cinĂ©astes sâapproprient les images quâelles veulent utiliser comme des armes. Leurs films dĂ©noncent, montrent, expriment une rĂ©alitĂ© souvent absente du cinĂ©ma âofficielâ, masculin et/ou commercial. Le livre des âfemmes de Musidoraâ, Paroles... elles tournent 1976 participe de la mĂȘme dĂ©marche, voulant offrir aux femmes, quâelles soient cinĂ©astes, actrices ou autres, la possibilitĂ© de sâexprimer sur leur rapport au cinĂ©ma, leurs expĂ©riences et leurs points de vue. Alors que le lien entre ces documentaires et les mouvements de femmes Ă©taient trĂšs Ă©troits, que ce soit pour le financement ou la distribution, il nâen est pas de mĂȘme pour les films de fiction. 8Dâautre part, dĂšs lors que lâon parle des Ćuvres des rĂ©alisatrices, Ă lâĂ©poque comme de nos jours, un problĂšme de dĂ©finition se pose. Parler de âcinĂ©ma de femmesâ ou de âfilms de femmesâ, câest dĂ©jĂ revendiquer ou en tout cas reconnaĂźtre une âspĂ©cificitĂ© fĂ©minineâ que les intĂ©ressĂ©es sont souvent les premiĂšres Ă rejeter. Les rĂ©ticences plus ou moins fortes des cinĂ©astes françaises Ă voir leur Ćuvre marquĂ©e par et considĂ©rĂ©e en fonction de leur sexe est une tendance typiquement hexagonale, fruit dâun universalisme rĂ©publicain que peu de rĂ©alisatrices remettent en cause, et une constante des annĂ©es 1970 Ă nos jours. Ainsi, quand le mensuel Le Film français consacre en 1977 un dossier sur le âcinĂ©ma des femmesâ, les rĂ©alisatrices interrogĂ©es, entre autres Diane Kurys et Coline Serreau, nâont pas de mots assez durs pour refuser cette idĂ©e. Ă Serreau dĂ©clarant Je ne suis pas une femme qui fait du cinĂ©ma, je suis quelquâun qui fait du cinĂ©ma », fait Ă©cho Diane Kurys sâinsurgeant Vous ne parleriez pas de films de borgnes ou de culs de jatte. Ăa mâexaspĂšre quâon parle de films de femmesâ comme si câĂ©tait une tare »11. Les rares ouvrages sur le sujet tĂ©moignent aussi des mĂȘmes rĂ©ticences de la part des rĂ©alisatrices, rĂ©ticences lĂ©gitimes si lâon analyse, comme lâa fait Ginette Vincendeau, les relations particuliĂšres entre fĂ©minisme et cinĂ©ma en France Vincendeau 1987. Selon cette chercheuse12, câest surtout en France que se manifeste lâĂ©cart entre âfilms de femmesâ et films fĂ©ministes. Analysant les raisons de lâabsence de thĂ©ories fĂ©ministes du cinĂ©ma en France malgrĂ© le fait que ce sont des fĂ©ministes françaises qui ont souvent inspirĂ© ces thĂ©ories dans les pays anglo-saxons, elle dĂ©finit la position des cinĂ©astes françaises comme standing between two stools assises entre deux chaises », puisque dâune part il leur manque un cadre idĂ©ologique crĂ©dible en terme de soutien de groupe », et dâautre part, elles occupent une position minoritaire au sein de lâindustrie cinĂ©matographique »13 notre traduction. Pour Vincendeau, les femmes cinĂ©astes françaises ont choisi lâintĂ©gration au sein dâune industrie cinĂ©matographique, qui, des producteurs aux critiques, ne reconnaĂźt pas lâappartenance sexuelle des auteurs comme un critĂšre valable. Notons que depuis le suffrage du mĂȘme nom, lâadjectif âuniverselâ en France est souvent synonyme de masculin. Dans le cas du cinĂ©ma, il semble que sous couvert dâuniversalisme, ce soit la tradition de la domination masculine au sein de la crĂ©ation artistique qui lâemporte. 9Un autre aspect majeur, dĂšs lors que lâon sâintĂ©resse aux âfilms de femmesâ, est le choix des sujets. Qui dit cinĂ©ma au fĂ©minin ne devrait pas nĂ©cessairement dire histoires de femmes. Lâon ne peut nier cependant que les rĂ©alisatrices des films documentaires surtout mais aussi de fiction, choisissent le plus souvent une perspective fĂ©minine Ă dĂ©faut de fĂ©ministe et crĂ©ent des personnages fĂ©minins loin des stĂ©rĂ©otypes de la fĂ©minitĂ© acceptĂ©s et parfois revendiquĂ©s par une grande majoritĂ© des cinĂ©astes masculins. Comme le notait AudĂ© Ă propos du changement qui sâopĂšre dans les annĂ©es 1970, les comĂ©diennes, des personnages, des femmes intĂ©ressantes par leur intervention au plan sociopolitique ont remplacĂ© le mythe ». Lâon peut ajouter Ă cela, quâune tendance se dessine dans les films de fiction qui choisissent souvent de montrer ce que lâon ne voyait pas nĂ©cessairement, ou pas de la mĂȘme façon lâon revient alors Ă lâidĂ©e de âfilmer autre choseâ. Des femmes cinĂ©astes parlent de la sexualitĂ© au fĂ©minin les films de Chantal Akerman, de Nelly Kaplan ou de Nina Companeez, du couple les films de Nadine Trintignant, La Femme de Jean de Yannick Bellon, 1974, des rapports mĂšre-fille Quâest-ce que tu veux, Julie ? de Charlotte Dubreuil, 1977, du viol Lâamour violĂ© de Yannick Bellon, 1979... La liste nâĂ©tant Ă©videmment pas exhaustive. 10De tous ces films, courts, moyens ou longs, vidĂ©o ou pas, fiction ou documentaire, certains ont marquĂ© plus que dâautres, pour des raisons qui restent souvent difficiles Ă dĂ©terminer. Certains ont dâailleurs Ă©tĂ© censurĂ©s, tel Histoires dâA, film documentaire distribuĂ© en 1973 qui condamnait la pĂ©nalisation de lâavortement, un an avant le vote de la loi Veil14. Nous en avons choisi quelques uns, rĂ©vĂ©lateurs de courants et de tendances, qui restent les films clefs de cette pĂ©riode, quâil sâagisse de films de fiction ou de documentaires. Notons ici que le choix entre ces deux genres Ă©tait motivĂ© chez les cinĂ©astes de lâĂ©poque par des raisons aussi bien Ă©conomiques quâidĂ©ologiques. MĂȘme si la fiction au dĂ©but des annĂ©es 1970, est aussi minoritaire par rapport au documentaire que la vidĂ©o lâest par rapport au film15, elle devient majoritaire au cours de la dĂ©cennie. La fiancĂ©e du pirate 11Avant la âvagueâ de films au fĂ©minin des annĂ©es 1970 faisant suite aux âĂ©vĂ©nementsâ de mai 68, une cinĂ©aste avait lancĂ© un pavĂ© dans la mare en rĂ©alisant lâun des cinq âfilms de femmesâ de lâannĂ©e 1969. Nelly Kaplan dans son premier film de fiction va en effet renverser de nombreux tabous et crĂ©er la controverse avec un personnage fĂ©minin provocateur, transgressant les normes sexuelles et sociales..., ce que dâaucuns ont vu comme une farce grossiĂšre, lĂ oĂč dâautres pressentaient les prĂ©mices dâun cinĂ©ma fĂ©ministe. Kaplan Ă©tait surtout connue avant ce film par ses courts, moyens et longs mĂ©trages dâun style trĂšs diffĂ©rent elle avait en effet travaillĂ© dans les annĂ©es 1950 avec Abel Gance dont elle admirait les films, et dans les annĂ©es 1960 sur des artistes peintres, contemporains ou non. Le synopsis de La FiancĂ©e du pirate Ă©crit en collaboration avec le scĂ©nariste Claude Makovski, prĂ©sentĂ© aux producteurs nâen sĂ©duit aucun, et pour cause. Lâhistoire est celle dâune jeune femme qui se venge de tous les hommes de son village qui avaient abusĂ© dâelle, non seulement en les faisant payer pour ce qui jusqu'alors Ă©tait âgratuitâ, mais aussi en enregistrant leurs aveux les plus compromettants. Câest grĂące au Lion dâor que Kaplan obtint lors du festival de Venise en 1967 pour son documentaire sur Picasso, Le Regard Picasso, quâelle put financer son film. Celui-ci, interdit Ă sa sortie aux moins de dix-huit ans, fut Ă lâorigine dâune controverse critique provoquĂ©e par lâaspect quelque peu outrancier du film. 12Bernadette Lafont, la plus bandante des actrices françaises » selon François Truffaut16 et actrice atypique de la Nouvelle Vague Les Mistons de François Truffaut en 1958 et Le Beau Serge en 1957, Les Bonnes femmes de Claude Chabrol en 1960, interprĂšte le personnage au nom faussement prĂ©destinĂ© de Marie17, une femme hors norme vivant misĂ©rablement avec sa mĂšre dans une cabane sommaire construite dans les bois Ă proximitĂ© du village de Tellier. La mort de sa mĂšre et le manque de sympathie des habitants du village dĂ©clenchent la rĂ©volte de Marie, jusquâici exploitĂ©e par les uns et les autres. Servante au service dâune patronne qui la maltraite tout en abusant dâelle, cette femme seule se venge. Le ton du film est rĂ©solument anarchiste et caricatural et, Ă lâexception de Marie, tous les autres personnages masculins et fĂ©minins sont prĂ©sentĂ©s comme des ĂȘtres lĂąches, fourbes et mauvais. LâĂ©mancipation de Marie passe par une prostitution que lâon pourrait qualifier dââautogĂ©rĂ©eâ, un aspect du film peu prisĂ© des fĂ©ministes Ă sa sortie. La transgression de Marie est Ă la fois sexuelle et sociale. En instaurant un systĂšme de paiement au prorata des revenus de ses clients lâouvrier portugais non seulement ne paie rien mais a droit Ă un peu de tendresse alors que le Duc doit payer le prix fort pour un âservice minimumâ, Marie se situe dans une perspective dĂ©libĂ©rĂ©ment subversive aux yeux des ânantisâ qui ne voient en elle quâun objet sexuel. DĂ©clarant que le travail est lâesclavage, Marie revendique une autre forme de subversion anarchisante que lâon retrouve aussi dans son attitude blasphĂ©matoire elle demande au curĂ© de dire une messe pour son bouc bien aimĂ© tuĂ© par un homme du village et dans sa maniĂšre âprovocanteâ de vivre sa sexualitĂ©, rĂ©clamant dans ses paroles et actions un âdroit Ă disposer de son corpsâ peu orthodoxe. 13Ce nâĂ©tait pas la premiĂšre fois que Kaplan sâaventurait sur le terrain peu explorĂ© Ă lâĂ©poque de lâĂ©rotisme au fĂ©minin, ayant publiĂ© sous le pseudonyme de Belen un recueil de nouvelles Ă©rotiques18. La âlibertĂ© sexuelleâ de Marie est associĂ©e Ă la chanson de Barbara moi j'm'en balance, chacun sera servi, mais câest moi qui choisis » et par une affiche sur le mur de sa cabane faisant de la publicitĂ© pour la contraception. MĂȘme si le choix de la prostitution comme source dâĂ©mancipation reste extrĂȘmement discutable, le film nâen attaque pas moins la misogynie des hommes et des femmes du village. En effet, non seulement la solidaritĂ© entre femmes est inexistante mais lâexploitation sexuelle de Marie par IrĂšne, sa patronne lesbienne, pourrait suggĂ©rer que les femmes en position de pouvoir pouvoir ici de nature Ă la fois Ă©conomique et sexuel sont aussi âcorrompuesâ que leurs Ă©quivalents masculins. Un autre aspect du film qui pourrait contredire la tendance libertaire de Marie, est sa capacitĂ©, nouvellement acquise, Ă possĂ©der et lâenthousiasme apparent quâelle manifeste pour cela. Plus en effet que sa libertĂ© sexuelle que lui reprochent en revanche les femmes du village et son indĂ©pendance affective, câest son indĂ©pendance Ă©conomique qui fait rĂ©agir les hommes. Marie sâenrichit, et qui plus est sur leur dos, retournant en sa faveur lâexploitation dont elle Ă©tait auparavant victime. Cela se manifeste de façon tangible par lâacquisition progressive de biens, Marie devenant, Ă lâinstar de ses contemporaines, une consommatrice âsoucieuseâ de dĂ©corer son intĂ©rieur19. La diffĂ©rence majeure est que, contrairement aux mĂ©nagĂšres de ce que lâon appelait pas encore les Trente Glorieuses », Marie dĂ©montre Ă la fin du film son dĂ©tachement pour ces mĂȘmes biens, non seulement en les abandonnant, mais en construisant avec les âtraces matĂ©riellesâ de sa prospĂ©ritĂ©, une âsculptureâ Ă cĂŽtĂ© de sa cabane, sur laquelle sâacharneront dâailleurs les habitants et habitantes du village, pris dâune rage incontrĂŽlĂ©e et incontrĂŽlable aprĂšs son dĂ©part. 14Refus de la sociĂ©tĂ© de consommation et/ou rejet de la rĂ©ification ? Il nâest pas facile, compte tenu des donnĂ©es parfois contradictoires de ce qui prĂ©cĂšde, de dĂ©terminer la portĂ©e politique et la teneur fĂ©ministe de La FiancĂ©e du pirate. MĂȘme si elle a parfois manifestĂ© par la suite son soutien aux mouvements fĂ©ministes, Kaplan ne sâengageait pas directement Ă ce moment-lĂ en faveur des causes dĂ©fendues par les militantes qui nâĂ©taient pas encore en 1969, Ă lâĂ©poque de la sortie du film, aussi organisĂ©es quâau dĂ©but des annĂ©es 1970. La cinĂ©aste prend la dĂ©cision cependant de rendre sympathique un homme, AndrĂ©, interprĂ©tĂ© par Michel Constantin, loin des rĂŽles de durs quâil joue habituellement, qui sâoccupe dâun cinĂ©ma ambulant et fait dĂ©couvrir Ă Marie des films amĂ©ricains y compris La Comtesse aux pieds nus de Mankiewicz dont le personnage principal ressemble parfois Ă Marie. Seul AndrĂ© prend le parti de Marie et lui manifeste de la sympathie. Il serait sans nul doute abusif dâen dĂ©duire que les hommes de cinĂ©ma sont tous philogynes. Lâon peut par contre y retrouver des traces de la cinĂ©philie de la cinĂ©aste, quâillustrent ses liens avec Abel Gance et lâadmiration quâelle lui vouait. 15Mais quâest-ce quâelles veulent ? 16Cette question que se posait Freud au sujet des femmes, le documentaire de Coline Serreau rĂ©alisĂ© entre 1975 et 1977 va tenter dây rĂ©pondre. Film clef dans la production française de ce que lâon a qualifiĂ© de âfilms de femmesâ, âfĂ©mininsâ, âfĂ©ministesâ et/ou âmilitantsâ, ce film a marquĂ© la lutte pour lâĂ©mancipation des femmes au mĂȘme titre que le film de Marielle Issartel et Charles Belmont, Histoires dâA. Quâil sâagisse du film lui-mĂȘme, des conditions de production et de financement ou encore de rĂ©ception, le documentaire de Serreau illustre parfaitement les obstacles que connaissent encore les cinĂ©astes femmes pour parvenir Ă rĂ©aliser leurs films. 17La rĂ©alisatrice, bien que partageant les luttes des fĂ©ministes de lâĂ©poque, nâappartient Ă aucun rĂ©seau ou groupe. Câest par hasard quâelle rencontre Antoinette Fouque, fondatrice de la jeune maison dâĂ©dition Des femmes créée en 1974 qui lâaide Ă financer ce documentaire quâelle avait au dĂ©part prĂ©vu dâappeler Utopie et dans lequel elle voulait donner la parole aux femmes, toutes les femmes, selon le principe que toutes celles qui avaient envie de parler le pourraient. Le tournage dura un an pendant lequel elle sillonna la France, enregistrant 24 heures de pellicule dont elle ne garda finalement que 90 minutes. Comme Kaplan, câest grĂące au succĂšs de son premier long mĂ©trage de fiction Pourquoi pas ! Prix Georges Sadoul 1978, quâelle put financer le montage de Mais quâest-ce quâelles veulent ? Ce film reprend les deux orientations militantes des groupes de femmes Ă cette Ă©poque, articulant lutte des classes et lutte des sexes. Pour Serreau, il sâagit non seulement dâillustrer lâidĂ©e que le personnel est politique », mais aussi dâassocier le fĂ©minisme et le marxisme, deux instruments de lutte et de travail qui ont tout remis en question et dont on ne peut pas se passer »20. La mĂȘme annĂ©e, elle ajoutait que le mouvement des femmes... on ne dira jamais assez ce quâon lui doit, ce quâon lui doit tous depuis dix ans. Il change la face de cette sociĂ©tĂ© [...]. Câest un nouveau moyen dâinvestigation du monde »21. Lâorganisation du documentaire et la rĂ©partition des tĂ©moignages des diffĂ©rentes intervenantes traduisent ce choix, puisque ce sont les ouvriĂšres du Nord de la France qui bĂ©nĂ©ficient du plus long temps de parole. 18Dans son documentaire, Ă lâinstar de ses contemporaines, la cinĂ©aste donne le âdroit Ă la paroleâ Ă des femmes de tout milieu, Ăąge et condition. Chacun des tĂ©moignages fonctionne comme une piĂšce dâune mosaĂŻque gĂ©ante sur la condition des femmes en France. Du Sud au Nord de la France, les femmes-tĂ©moins se racontent Ă la cinĂ©aste que lâon nâentend ni lâon ne voit, celle-ci ayant souhaitĂ© ne pas intervenir dans leurs tĂ©moignages, ni par des questions, coupĂ©es au montage, ni par des commentaires. La parole est alors et presque uniquement celles des interviewĂ©es. Quâelles soient femmes de cultivateurs dans le Midi, ouvriĂšres dâusines dans le nord de la France, femme au foyer bourgeoise, actrice de films pornos, actrice anorexique, pasteure ou concierge bretonne, ces voix expriment une polyphonie fĂ©minine faite de dĂ©sirs et de regrets. Reviennent chez toutes des mots traduisant leur sentiment dâaliĂ©nation, dâenfermement et/ou dâesclavage. Le montage renforce parfois des idĂ©es ou des sentiments Ă©noncĂ©s, alternant souvent ironiquement une opinion et des images qui les contredisent, telles les paroles de la mĂšre au foyer parlant des devoirs des femmes, Ă©pouses et mĂšres, sur des images de manifestations et d'affiches fĂ©ministes. 19Serreau choisit aussi de mettre en parallĂšle deux voix, chacune dĂ©passant le corps dont elles Ă©manent pour reprĂ©senter celle de leur classe. Les femmes, quâelles soient employĂ©es dâune usine de confection du Nord ou actrice de films pornos, expriment ainsi la voix des opprimĂ©es, quelle que soit la forme que cette oppression prenne. Les hommes, patron dâusine ou rĂ©alisateur pornographe, deviennent la voix du pouvoir quelle quâen soit la nature. Plus que de longs discours, le montage alternĂ© de ces voix dĂ©nonce les injustices. Ainsi les scĂšnes avec les ouvriĂšres dont les revendications sont entrecoupĂ©es par les propos de leur patron justifiant certains fonctionnements, ceux-lĂ mĂȘme contre lesquels sâinsurgent ses employĂ©es. Entre chaque intervention, la cinĂ©aste insĂšre des plans rĂ©currents de mer en mouvement, oĂč dans chaque mouvement de vagues venant sâĂ©craser contre le rivage, lâon peut lire ce que Serreau exprimait ainsi Lâeau, câest ce qui est dans nos veines, dans nos ventres, qui dort et parfois se rĂ©veille, et câest la tempĂȘte ». DĂ©crit par une critique comme Le Chagrin et la pitiĂ© des femmes »22, le documentaire de Serreau, sans avoir lâeffet dâĂ©lectrochoc quâavait pu avoir le film dâOphuls en France quelques annĂ©es plus tĂŽt, va dĂ©montrer, si besoin est, que la cause des femmes Ă©tait bien loin dâĂȘtre entendue. De mĂȘme que le film dâOphuls rendait visible ce qui restait alors de lâordre du non-dit, le documentaire de Coline Serreau exprime haut, fort et clairement, ce que peu voulait entendre et reconnaĂźtre, Ă savoir ici les injustices criantes dont les femmes Ă©taient victimes. LâUne chante, lâautre pas 20Figure quelque peu Ă part dans le cinĂ©ma français en gĂ©nĂ©ral et fĂ©minin en particulier, AgnĂšs Varda, parfois considĂ©rĂ©e comme la âmĂšreâ de la Nouvelle Vague, dĂ©buta dans les annĂ©es 1950, et fut obligĂ©e de trouver dâautres formes de financement, crĂ©ant, comme beaucoup dâautres femmes cinĂ©astes le feront par la suite, sa propre maison de production. AprĂšs avoir rĂ©alisĂ© son premier film de fiction, La Pointe courte en 1954, dans lequel dâaucuns discerneront par la suite les prĂ©mices de la Nouvelle Vague, la cinĂ©aste alterne fiction et documentaire. Absente de France en mai 1968, la cinĂ©aste rentre cependant des Ătats-Unis avec une connaissance du fĂ©minisme Ă lâanglo-saxonne. Ceci lui permet aussi de dĂ©velopper dans ses films une approche thĂ©orique et une pratique du fĂ©minisme plus poussĂ©e que ses contemporaines. Signataire du manifeste des 343, elle participe aux activitĂ©s du MLAC. 21Dans le contexte particulier du cinĂ©ma des annĂ©es 1970, elle rĂ©alise tout dâabord en 1975 un cinĂ©tract de huit minutes intitulĂ© RĂ©ponses de femmes. Elle choisit le format du film militant alors mĂȘme quâil sâagit dâune commande de la seconde chaĂźne de tĂ©lĂ©vision sur le sujet Quâest-ce quâĂȘtre femme ? ». Elle tourne ensuite un film de fiction, Lâune chante, lâautre pas 1976, oĂč elle met la fiction au service de la cause fĂ©ministe. A travers lâitinĂ©raire de deux femmes entre 1962 et 1976, elle tĂ©moigne des choix et des dilemmes auxquels sont confrontĂ©es ses deux hĂ©roĂŻnes. Des traumatismes individuels des avortements clandestins aux luttes collectives pour abolir son interdiction, des groupes de soutien aux femmes aux tentatives plus ou moins rĂ©ussies de ârĂ©invention du coupleâ, le film tĂ©moigne de cette pĂ©riode clef pour les femmes, se terminant sur une communautĂ© rĂ©unie autour dâune nouvelle naissance. 22Le film fut critiquĂ© par les unes pour avoir un peu trop versĂ© dans la tendance âmaternitudeâ qui caractĂ©risait certaines fĂ©ministes dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1970 Fortino 1997, par les autres pour ne pas assez tenir compte de la notion de classe sociale qui, plus que tout, dĂ©finit les personnages et leurs actes. Ce, malgrĂ© les affirmations de Varda Ă cette Ă©poque que les inĂ©galitĂ©s sociales Ă©taient le problĂšme le plus important des mouvements de femmes Smith 1998. En dĂ©pit de lâĂ©chec relatif du film auprĂšs des fĂ©ministes mĂȘme si le film est un succĂšs public, du moins Ă lâĂ©chelle des films âmilitantsâ de cette pĂ©riode, ce fut le premier film âgrand publicâ mettant en scĂšne de maniĂšre aussi concrĂšte les actions des mouvements de femmes. Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles 23Entre le documentaire de Serreau et le film de fiction de Varda, tous deux rĂ©vĂ©lateurs dans le fond et dans la forme de tendances propres au cinĂ©ma fĂ©minin de lâĂ©poque, un autre film fut tournĂ© Ă la frontiĂšre entre la fiction et le documentaire. La dissociation est dâailleurs discutable puisque dâune part, nombreuses furent les femmes qui choisirent Ă lâĂ©poque de commencer par des documentaires, pour des raisons politiques aussi bien quâĂ©conomiques, et dâautre part, le coefficient de rĂ©alisme dont sont affectĂ©s de nombreux films de femmes rend la distinction difficile dans le film de Varda, par exemple, GisĂšle Halimi joue son propre rĂŽle durant la re-crĂ©ation du procĂšs de Bobigny. Le second long mĂ©trage de la cinĂ©aste Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, coproduction franco-belge sortie en France en 1976, Ă©chappe Ă toute classification, par nature restrictive. InterprĂ©tĂ© par Delphine Seyrig23, le film, dâune durĂ©e de 200 minutes, fait coĂŻncider le temps de lâhistoire et le temps du rĂ©cit. On y suit les faits et gestes de la Jeanne du titre, femme au foyer subissant toutes les aliĂ©nations, quâil sâagisse de lâexploitation domestique la camĂ©ra la montre accomplissant les gestes rĂ©pĂ©titifs du quotidien, de lâexploitation sexuelle elle se prostitue pour pouvoir nourrir son fils. Les effets du langage cinĂ©matographique sont rĂ©duits au minimum, que ce soit dans le choix de plans fixes ou dans le quasi âsilenceâ de la bande-son, tout suggĂ©rant lâimmuabilitĂ©, lâimmobilitĂ©, le vide et lâĂ©touffement du personnage. MĂȘme si la cinĂ©aste a rĂ©cusĂ© par la suite la lecture qui Ă©tait faite de son film, il a Ă©tĂ© tout perçu Ă sa sortie comme une sorte de rĂ©fĂ©rence-pamphlet sur lâaliĂ©nation du deuxiĂšme sexe » Lejeune, 1987. 24Dâautres cinĂ©astes illustreront aussi Ă leur façon les actions des mouvements de femmes, en choisissant dâen âmontrerâ les effets et consĂ©quences sur le quotidien des femmes quâelles soient fĂ©ministes ou non. Avec le dĂ©but des annĂ©es Mitterrand, le nombre de rĂ©alisatrices françaises va croissant et elles ne sont plus considĂ©rĂ©es avec la mĂȘme curiositĂ© que dans la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente. MĂȘme si celles qui ont dĂ©butĂ© aprĂšs mai 1968 continuent de croire au fĂ©minisme, quelquâen soit la teneur, les temps ont changĂ©. Les cinĂ©astes issues du baby boom optent dans les annĂ©es 1980 pour une version plus Ă©dulcorĂ©e du fĂ©minisme de leurs dĂ©buts Coline Serreau avec Trois hommes et un couffin 1985 choisit un triple point de vue masculin, dans le but de dĂ©noncer le rĂŽle effacĂ© des hommes dans la parentalitĂ©. Quoique non dĂ©clarĂ©e comme fĂ©ministe, Diane Kurys dans Coup de foudre 1983, met en scĂšne les femmes de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente, tentant de rĂ©sister aux lois non Ă©crites du patriarcat Tarr 199924. 25La âjeuneâ gĂ©nĂ©ration qui dĂ©bute au dĂ©but des annĂ©es 1990 suit surtout ses aĂźnĂ©es dans le choix de ses protagonistes, et crĂ©e des hĂ©roĂŻnes dâune Ă©paisseur psychologique souvent absente du cinĂ©ma au masculin, sans nĂ©gliger pour autant de mettre en scĂšne des hommes de maniĂšre souvent originale25. Certaines cinĂ©astes enfin, choisissent des genres cinĂ©matographiques traditionnellement et majoritairement masculins, tel le thriller ou le film Ă costumes. Une tendance se dessine aussi chez quelques rĂ©alisatrices dâancrer plus profondĂ©ment leurs films dans une problĂ©matique plus âsocialeâ26 ou chez dâautres de flirter plus ouvertement avec les tabous27. MalgrĂ© les avancĂ©es notables des femmes dans le paysage cinĂ©matographique français depuis un quart de siĂšcle, il reste encore du chemin Ă parcourir pour que les rĂ©alisatrices soient traitĂ©es comme des Ă©gales et puissent dĂ©velopper leur talent dans des conditions comparables Ă celles faites aux rĂ©alisateurs, et quâune paritĂ© homme-femme sâinstaure. Haut de page Bibliographie AUDĂ Françoise, 1979, CinĂ©-modĂšle, cinĂ©ma dâelles, Lausanne, LâAge dâhomme. BLONDEL Annick, 1981, CinĂ©ma des femmes, cinĂ©ma fĂ©ministe ou cinĂ©ma fĂ©minin, doctorat de 3e cycle, EHESS. BRETON Emile, 1984, Femmes dâimages, Paris, Messidor. BURCH NoĂ«l, SELLIER GeneviĂšve, 1996, La DrĂŽle de guerre des sexes dans le cinĂ©ma français 1930-1956, Paris, Nathan. DUCHEN Claire, 1986, Feminism in France. From May '68 to Mitterrand, London, Routledge. â, 1987, dir. French connections Voices from the Womenâs movement in France, Hutchinson, London. 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Burch, Sellier 1996. 5 Guy 1976. 6 Lâouvrage de Paule Lejeune 1986 recense seulement 13 rĂ©alisatrices durant les cinquante premiĂšres annĂ©es de lâhistoire du septiĂšme art, et une soixantaine lâincertitude venant des cinĂ©astes francophones ayant fait leur carriĂšre en France pour la pĂ©riode 1947-1980. 7 Forbes 1991 83. 8 AprĂšs la sortie de son premier film de fiction, la cinĂ©aste Coline Serreau annonçait son dĂ©sir de quitter la France Ă cause de ces difficultĂ©s-lĂ voir Overbey 1978, dont toutes les rĂ©alisatrices tĂ©moignent, Ă un moment ou un autre de leur carriĂšre. 9 CitĂ© par AudĂ©, 1981. 10 Voir dans le catalogue des films rĂ©alisĂ©s en France par des femmes depuis 1968 », CinĂ©mAction, n° 9, automne 1979 175-201, la liste des films consacrĂ©s aux femmes et Ă leurs luttes, en France et ailleurs. 11 Gauteur 1977 24-28. 12 Ă qui lâon doit dâailleurs la direction dâun ouvrage regroupant les traductions, parfois plus de vingt ans aprĂšs leur publication, des textes fondateurs sur les thĂ©ories fĂ©ministes au cinĂ©ma Vincendeau et Reynaud 1993. 13 The current position of French women film-makers could be described as falling between two stools. On the one hand, they lack a credible ideological framework in terms of group allegiance, on the other, they still hold only marginal positions in the industry », Vincendeau 1987 9. 14 Quoique retirĂ© des Ă©crans par dĂ©cision ministĂ©rielle un mois aprĂšs avoir obtenu un visa de censure 22 novembre 1973, et interdit de diffusion pendant prĂšs dâun an, le film fut distribuĂ© de façon clandestine et lâon estime Ă 200 000 le nombre de spectateurs lâayant vu, ce qui en fait, selon AudĂ© 1981, le film militant le plus vu. Fait dâun mĂ©lange dâentretiens et de documents mĂ©dicaux, le film eut un impact considĂ©rable sur le public et lâopinion. 15 Voir la filmographie assez exhaustive proposĂ©e dans Le CinĂ©ma au fĂ©minisme, sous la direction de Monique Martineau, CinĂ©mAction, n° 9, 1979. 16 Lafont 1978. 17 Elle interprĂštera une autre Marie dans le film dâEustache, La Maman et la putain, rĂ©alisĂ© quelques annĂ©es plus tard 1973. 18 La FiancĂ©e du pirate bĂ©nĂ©ficia Ă sa sortie du soutien inconditionnel de Jean-Jacques Pauvert, Ă©diteur dâouvrages Ă©rotiques AudĂ© 1981 98 chez qui la cinĂ©aste romanciĂšre publia en 1974 un roman Ă©rotique intitulĂ© Un Manteau de fou-rire ou Les mĂ©moires dâune liseuse de draps. Kaplan continua aussi sur cette lancĂ©e dans la suite de sa carriĂšre cinĂ©matographique, choisissant dans NĂ©a 1976 adaptĂ© dâun roman de lâauteure dâEmmanuelle, Emmanuelle Arsan, de dĂ©peindre la sexualitĂ© fĂ©minine au fĂ©minin. Plus rĂ©cemment, Kaplan choisit dans Plaisir dâamour 1991 de montrer trois gĂ©nĂ©rations de femmes de la mĂȘme famille se partageant le mĂȘme homme. 19 Voir Kristin Ross 1997. 20 Serreau 1978a. 21 Serreau 1978b. 22 De GaspĂ©ri 1978. 23 Actrice fĂ©ministe sâil en est qui tournera en 1977 Sois belle et tais-toi, un documentaire souvent ironique sur les femmes comĂ©diennes et leur mĂ©tier. Elle est aussi lâune des trois femmes Ă lâorigine de la crĂ©ation du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir en 1982. 24 Coup de foudre, malgrĂ© son contenu lesbien latent, ne reprĂ©sente pas lâhomosexualitĂ© fĂ©minine comme une alternative. 25 Voir les films de Claire Devers par exemple. 26 Voir les films dâAline Isserman, Laetitia Masson, ZaĂŻda Ghorab-Volta et, dans une certaine mesure pour le film Ă tendance âruraleâ, Patricia Mazuy et Sandrine Veysset. 27 Voir surtout les films de Catherine Breillat dont le dernier film Romance, 1999, qui peut ĂȘtre perçu comme pornographique, divise les fĂ©ministes en de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Brigitte ROLLET, Femmes cinĂ©astes en France l'aprĂšs-mai 68 », Clio. Histoireâ femmes et sociĂ©tĂ©s [En ligne], 10 1999, mis en ligne le 22 mai 2006, consultĂ© le 16 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Brigitte ROLLET Brigitte ROLLET est senior lecturer en French studies Ă lâUniversitĂ© de Portsmouth Grande-Bretagne. Elle a soutenu sa thĂšse, Le film de fiction dans la classe de civilisation, en 1995 Ă lâUniversitĂ© de la Sorbonne nouvelle â Paris III, sous la direction de Louis Porcher. Elle a publiĂ© plusieurs articles en français et en anglais sur le cinĂ©ma français, un ouvrage sur Coline Serreau Manchester University Press, 1998 et prĂ©pare actuellement avec Carrie Tarr un ouvrage sur les rĂ©alisatrices françaises contemporaines, Cinema and the Second Sex Ă paraĂźtre chez Cassel en 2000. Articles du mĂȘme auteur Paru dans Clio. Histoireâ femmes et sociĂ©tĂ©s, 10 1999 Paru dans Clio. Histoireâ femmes et sociĂ©tĂ©s, 7 1998 Paru dans Clio. Histoireâ femmes et sociĂ©tĂ©s, 13 2001 Paru dans Clio. Histoireâ femmes et sociĂ©tĂ©s, 13 2001 Haut de page Droits dâauteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
Litem « RARE Affiche Mai 68 Sois jeune et tais toi avec lâombre de De Gaulle 60x80cm » est en vente depuis le lundi 9 avril 2018. Il est dans la catĂ©gorie « Art, antiquitĂ©s\Art du XXe, contemporain\Affiches, posters ». Le vendeur est « eklektikos-polyhedra » et est localisĂ© Ă /en BARON, Languedoc-Roussillon. Cet article peut ĂȘtre livrĂ© partout dans le monde.
1/33 "La beautĂ© est dans la rue" [GĂ©rard Julien - AFP] 2/33 "La chienlit c'est lui" caricature de Charles de Gaulle [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 3/33 "Lutte contre le cancer gaulliste" crabe avec croix de Lorraine [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 4/33 Hitler avec la croix de Lorraine se cache derriĂšre le masque de De Gaulle. [Bianchetti Stefano - Leemage - AFP] 5/33 "Le rĂ©gime gaulliste est un rĂ©gime amaigrissant" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 6/33 "Non Ă sa dictature" Charles De Gaulle conduit un rouleau compresseur qui Ă©crase le peuple. [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 7/33 "Il veut faire peur", caricature de Charles de Gaulle faisant une grimace. Affiche Ă©ditĂ©e par l'Atelier Populaire. [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 8/33 "Non Ă la bureaucratie", affiche Ă©ditĂ©e par l'Atelier Populaire. [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 9/33 "L'ordre rĂšgne" reprĂ©sentation de brancardiers Ă©vacuant un corps inanimĂ©, affiche Ă©ditĂ©e par l'Atelier Populaire [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 10/33 Affiche placardĂ©e sur les murs de Paris pendant les Ă©vĂ©nements de Mai 68 avec le slogan "CRS SS". [Michel Lioret - INA - AFP] 11/33 "Civic, indic, flic" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 12/33 "La police vous parle", affiche sur l'Office de radiodiffusion-tĂ©lĂ©vision française ORTF [Roger-Viollet - Collection Roger-Viollet - AFP] 13/33 "L'intox vient Ă domicile" vue des toits d'une ville, dont les antennes de tĂ©lĂ©vision sont des croix de Lorraine [AFP] 14/33 "Presse ne pas avaler" [Collection Michael Lellouche - Leemage] 15/33 "On vous intoxique" reprĂ©sentation d'une silhouette Ă quatre pattes, avec la croix de Lorraine sur le visage et le corps marquĂ© des mĂ©dias et de la mention "mouton" [Collection Michael - Leemage - AFP] 16/33 "Salaires lĂ©gers, chars lourds" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 17/33 Mai 68 DĂ©but d'une lutte prolongĂ©e [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 18/33 "A bas les cadences infernales", reprĂ©sentation de poings menottĂ©s. Affiche Ă©ditĂ©e par l'Atelier Populaire. [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 19/33 "Les conquĂȘtes noyĂ©es, les profits montent" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 20/33 "La base continue le combat" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 21/33 "Bourgeois vous n'avez rien compris" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 22/33 "Nous irons jusqu'au bout" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 23/33 Pouvoir populaire ouvrier, paysan, Ă©tudiant [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 24/33 Travailleurs unis français, immigrĂ©s - Affiche Ă©ditĂ©e par l'Atelier Populaire. [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 25/33 "3 Continents, 1 RĂ©volution" [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 26/33 "On ne matraque pas l'imagination" [Roger-Viollet - Collection Roger-Viollet] 27/33 "Sois jeune et tais-toi", affiche de mai 68 prĂ©sentĂ©e Ă Paris dans le cadre d'une exposition intitulĂ©e "Mai 68 en 500 affiches". [GĂ©rard Julien - AFP] 28/33 "Moins de 21 ans, voici votre bulletin de vote" un pavĂ© [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 29/33 "Quand les parents votent, les enfants trinquent", affiche prĂ©sentĂ©e dans le cadre de l'exposition "Mai 68 en 500 affiches" Ă Paris. [GĂ©rard Julien - AFP] 30/33 "Je participe... ils profitent", sĂ©rigraphie Ă©preuve noire, Ă©ditĂ©e par l'Atelier Populaire [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 31/33 "Reformendum" un bulletin de vote est dĂ©posĂ© dans l'urne recouverte d'un piĂšge Ă loup. SĂ©rigraphie Ecole nationale supĂ©rieure des Arts Decoratifs [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP] 32/33 "Elections piĂšge Ă con", affiche de mai 68 Ă©ditĂ©e par le ComitĂ© Ă©coles d'art [Collection Michael Lellouche - Leemage] 33/33 "Vous votez pour un parlementarisme fantĂŽme" un fantĂŽme avec boulet en forme de carte de France. [Collection Michael Lellouche - Leemage - AFP]
RUACommuniqué FD CGT Orga Sociaux - juin 2019. Téléchargements : 382. CGT sécu - FLASH INFO N3 Classif 28 mai 2019 (1) Téléchargements : 379. CP CGT-CFDT grÚve 13 mai 2019 de la MissionLocale-MDE-PLIE Lille-Lomme-Hellemmes. Téléchargements : 100. Bilan Activité ML 2017. Téléchargements : 255. Protocole des ML- 2000.
Avec toute la subjectivitĂ© et les limites inhĂ©rentes Ă lâexercice, nous avons choisi et analysĂ© des films importants signĂ©s par des rĂ©alisatrices qui mettent en jeu un changement de point de vue, Ă©crivant ainsi une nĂ©cessaire contre-histoire fĂ©minine du cinĂ©ma. Dossier coordonneÌ par Jean-Marc Lalanne, avec Philippe Azoury, Emily Barnett, Romain Blondeau, Patrice Blouin, Iris Brey, Faustine Chevrin, Luc Chessel, Bruno Deruisseau, Marilou Duponchel, HeÌleÌne Frappat, Jacky Goldberg, Mia Hansen-LĂžve, Murielle Joudet, Thierry Jousse, Olivier Joyard, GeÌrard Lefort, Eponine Le Galliot, Elena LoÌpez, Axelle Ropert, TheÌo Ribeton, Justine Triet. 1906 / Madame a des envies dâAlice Guy Pendant que dâautres prennent pour sujet les trains, les usines et les repas du dimanche, Alice Guy met en scĂšne une femme enceinte qui a lâirrĂ©pressible besoin dâinsĂ©rer des objets phalliques dans sa bouche. Outre ce point de dĂ©part narratif intrĂ©pide, la cinĂ©aste utilise pour la premiĂšre fois au cinĂ©ma le gros plan Ă des fins dramatiques. Elle a lâintuition gĂ©niale de rapprocher le corps de la camĂ©ra du visage de son hĂ©roĂŻne au moment oĂč cette derniĂšre parvient Ă ses fins et se dĂ©lecte de sucer une friandise volĂ©e Ă une enfant, nous permettant de ressentir de maniĂšre plus intense cet assouvissement physique. Lâutilisation du gros plan permet donc dâaccĂ©der Ă la subjectivitĂ© de la femme enceinte la femme qui suce nâest pas un spectacle Ă©rotique mais diffuse un dĂ©sir fĂ©minin. I. B. Avec Alice Guy Fr., 4 min 15 1914 / Charlot et les Saucisses de Mabel Normand Mabel Normand fut la premiĂšre vedette fĂ©minine du burlesque muet, peut-ĂȘtre la seule Ă approcher la catĂ©gorie de ses lĂ©gendes, oĂč trĂŽne Chaplin. Câest dâailleurs en tant que second rĂŽle dâun de ses films quâapparaĂźt en 1914 le personnage de Charlot. Il deviendra un sidekick rĂ©gulier â en passe de la doubler en notoriĂ©tĂ© dans ce film rĂ©alisĂ© par Normand trois mois plus tard. Elle sây met en scĂšne en vendeuse de hot-dogs et trahit sĂ»rement ce qui se trame derriĂšre la camĂ©ra le vagabond apparaĂźt et la courtise, dans le but de lui chiper ses saucisses. La suite de la vie de Mabel Normand sera funeste empĂȘtrĂ©e en 1921 dans une sĂ©rie de scandales mĂȘlant affaires de mĆurs et homicide lâaffaire Arbuckle, elle tombe dans lâoubli et meurt de la tuberculose en 1930. T. R. Avec Charles Chaplin, Mabel Normand, Dan Albert 10 min 1920 / La FĂȘte espagnole de Germaine Dulac Soledad, une ancienne danseuse, est convoitĂ©e par deux hommes. Elle les incite Ă se battre en duel, promettant de se donnerau vainqueur. Pendant ce temps, elle sâĂ©gare avec le jeune Juanito, dansant toute la nuit, se remĂ©morant les belles annĂ©es de sa jeunesse passĂ©e. Avec La FĂȘte espagnole, Dulac semble anticiper toute la vague dite impressionniste du cinĂ©ma français Louis Delluc en partie, mais Ă©galement Jean Epstein. Grande fĂ©ministe, elle est considĂ©rĂ©e comme une figure majeure de lâavant-garde cinĂ©matographique. Elle prĂŽne un art neuf, pur et intĂ©gral, se dĂ©tournant du théùtre et de la littĂ©rature et cherchant sans cesse Ă repousser les limites du rĂ©cit et de lâesthĂ©tique. F. C. Avec Eve Francis, Gabriel Gabrio, Jean Toulout Fr., 1 h 07 1926 / Les Aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger Nous sommes deux ans avant la naissance de Mickey et bien loin de la mass animation dont Walt Disney posera bientĂŽt les fondations lorsque lâAllemande Lotte Reiniger crĂ©e, Ă 27 ans, Les Aventures du prince Ahmed. Proche des avant-gardes expressionnistes, cette pionniĂšre de lâanimation a, en tant que dĂ©coratrice pour le théùtre, Ă©laborĂ© un art de la silhouette dĂ©coupĂ©e qui vient sublimer ce rĂ©cit muet en ombres chinoises, composite de plusieurs contes des Mille et Une Nuits. Applaudi par Renoir ou Brecht, il restera lâunique chef-dâĆuvre de Reiniger. Elle demeure cependant active presque jusquâĂ sa mort en 1981, et connaĂźt encore aujourdâhui une postĂ©ritĂ© notable avec les films de Michel Ocelot, qui lui empruntent tant ses techniques que ses thĂšmes orientalistes. T. R. All., 1 h 20 1940 / Dance, Girl, Dance de Dorothy Arzner Judy Maureen OâHara et Bubbles Lucille Ball montent sur scĂšne tous les soirs pour livrer un spectacle de danse dans deux styles diffĂ©rents Bubbles est tout en effeuillage et sĂ©duction, Judy, elle, enchaĂźne de classiques arabesques. Dans la scĂšne clef du film et de lâĆuvre dâArzner, Judy se fait huer par la foule qui veut voir plus de chair. Elle sâarrĂȘte alors de danser et livre un discours fĂ©ministe. Cette sĂ©quence se termine par une bagarre entre Judy et Bubbles. Cette lutte entre ces deux corps fĂ©minins, celui qui dĂ©nonce le male gaze et celui qui veut faire partie du systĂšme, matĂ©rialise ainsi ce qui hante le cinĂ©ma de Dorothy Arzner la tension permanente entre le dĂ©sir de montrer des femmes qui rĂ©flĂ©chissent Ă la performance et Ă la performativitĂ© du genre fĂ©minin et celui de pouvoir rassembler une foule dans une salle. Une lutte qui symbolise aussi la violence Ă©manant de la dissimulation du dĂ©sir lesbien, que ce soit celui de la cinĂ©aste ou celui de ses hĂ©roĂŻnes. I. B. Avec Maureen OâHara, Lucille Ball 1 h 30 1946 / Ritual in Transfigured Time de Maya Deren Une femme souriante Maya Deren elle-mĂȘme manipule un long morceau de laine. Une autre Rita Christiani tire le fil jusquâĂ elle. Une troisiĂšme AnaĂŻs Nin les observe en robe noire. Lâespace du film sâouvre ensuite dans un enchaĂźnement cadencĂ© de gestes, regards, danses, comme si le cinĂ©ma proposait subitement une chorĂ©graphie du monde initiĂ©e par lâexpĂ©rience et le corps des femmes. ScandĂ© par des visions sublimes proches de la transe, ce standard du cinĂ©ma non-narratif rĂ©alisĂ© en 1946 a aussi marquĂ© les esprits par son utilisation pionniĂšre de procĂ©dĂ©s aujourdâhui banalisĂ©s arrĂȘts sur images, ralentis. AmĂ©ricaine dâorigine ukrainienne, connue pour de nombreux autres films comme Meshes of the Afternoon 1943, avec Alexander Hammid, Maya Deren a eu une importance capitale au moins Ă deux titres. Dâabord dans la communautĂ© du cinĂ©ma expĂ©rimental, dont elle tenta de regrouper les forces en crĂ©ant une coopĂ©rative, avant que la mort ne lâemporte prĂ©maturĂ©ment en 1961 â Jonas Mekas reprendra alors le flambeau. Ensuite, dans la mise en Ćuvre dâun cinĂ©ma fĂ©minin, tant ses hĂ©roĂŻnes semblent crĂ©er leur espace propre, Ă lâimage du personnage principal de Ritual in Transfigured Time avançant la main ouverte devant elle et profitant de lâĂ©nergie dâautres femmes pour se mĂ©tamorphoser. O. J. Avec Rita Christiani, Maya Deren, AnaĂŻs Nin 15 min 1947 / Paris 1900 de Nicole VĂ©drĂšs Chronique de la ville de Paris de 1900 Ă 1914, le documentaire Paris 1900 est aujourdâhui une rĂ©fĂ©rence en termes de montage. La cinĂ©aste et romanciĂšre Nicole VĂ©drĂšs passe en revue la vie mondaine parisienne entre la Belle Epoque et le cataclysme de la guerre de 1914. DĂ©fini par le critique AndrĂ© Bazin comme âquelque chose de monstrueusement beau dont lâapparition bouleverse les normes esthĂ©tiques du cinĂ©maâ, câest lâĂ©lĂ©gance du ton ainsi que son goĂ»t prononcĂ© pour lâimage dâarchives qui ont fait de lâĆuvre un classique aux croisements des arts. F. C. Fr., 1 h 19 1950 / Outrage dâIda Lupino Actrice, Ida Lupino est aussi connue pour avoir Ă©tĂ© lâune des seules cinĂ©astes femmes Ă exercer Ă Hollywood dĂšs la fin des annĂ©es 1940, notamment grĂące Ă Emerald Films, la sociĂ©tĂ© de production indĂ©pendante quâelle fonde avec son mari. Ses films se caractĂ©risent par un rĂ©alisme Ăąpre de sĂ©rie B, des sujets de sociĂ©tĂ© quâelle filme les yeux ouverts, en allant droit au but, sans affĂ©teries ni glamour. On lui doit notamment un film sur les jeunes filles obligĂ©es dâabandonner leurs enfants Not Wanted, un autre sur les ravages de la bigamie The Bigamist et Outrage, rare film Ă mettre au centre de son rĂ©cit une victime de viol et Ă observer les consĂ©quences de ce cataclysme sur sa psychĂ©. Lupino ne cherche jamais Ă contourner son sujet ou Ă lui adjoindre une autre strate narrative le trauma est tellement puissant quâil aspire tout le reste. AprĂšs le drame, Ann, lâhĂ©roĂŻne, prend la fuite comme si elle avait commis un acte rĂ©prĂ©hensible, percluse de honte par son statut de victime. Se croyant sur la voie de lâoubli, elle se retrouve trĂšs vite rattrapĂ©e par sa mĂ©moire traumatique â le film fait montre dâune grande justesse psychologique. Sans optimisme excessif mais avec un dĂ©sir dĂ©vorant dâĂ©duquer son public, Outrage dĂ©ploie toutefois la possibilitĂ© dâune guĂ©rison pour sa victime et la nĂ©cessaire prise en charge des criminels. M. J. Avec Mala Powers, Tod Andrews, Robert Clarke 1 h 15 1951 / Olivia de Jacqueline Audry En attendant Varda, Jacqueline Audry 1908-1977 est la premiĂšre cinĂ©aste française de lâaprĂšs-guerre qui sâaventure dans la zone alors interdite du fĂ©minisme revendiquĂ©e. En 1946, elle rĂ©alise Les Malheurs de Sophie oĂč lâhĂ©roĂŻne est mĂ©tamorphosĂ©e en adolescente qui refuse un mariage arrangĂ©. Mais câest en 1951 avec Olivia que le propos devient explicite. DâaprĂšs le roman Ă©ponyme de Dorothy Bussy 1949, adaptĂ© par sa sĆur Colette Audry, Ă©crivaine proche de Beauvoir et de Sartre, Olivia est lâhistoire dâun couple de femmes. Dâune part, Julie Edwige FeuillĂšre, directrice dâun pensionnat de jeunes filles de bonnes familles. Dâautre part, Clara Simone Simon, son associĂ©e et amante. LâarrivĂ©e dâune nouvelle Ă©lĂšve, Olivia Marie-Claire Olivia, va bouleverser les deux femmes. Avec une frontalitĂ© sidĂ©rante pour lâĂ©poque, lâhomosexualitĂ© fĂ©minine nâest pas Ă lire entre les images, elle est de chaque plan, toute de chair et de gaĂźtĂ©, cadrĂ©e avec une sensualitĂ© contagieuse. Olivia est autant un film militant que le chef-dâĆuvre dâune grande rĂ©alisatrice. G. L. Avec Simone Simon, Edwige FeuillĂšre Fr., 1 h 35 1953 / The Bigamist de Ida Lupino La beautĂ© des sĂ©ries B dâIda Lupino tient Ă la fois au respect du cadre demandĂ© par le genre atmosphĂšre de film noir, efficacitĂ© dramatique absolue et Ă un intĂ©rĂȘt pour des sujets peu traitĂ©s par ailleurs. Ici, la double vie dâun homme dans la Californie des annĂ©es 50, oĂč le jeu des convenances sociales et conjugales est scrutĂ© comme une prison collective. Beau film sur une masculinitĂ© tout sauf triomphante, The Bigamist sâaffirme comme lâun des sommets de lâĆuvre de lâactrice-rĂ©alisatrice. Appartenant au domaine public, il est visible gratuitement sur Internet. Avec Joan Fontaine, Ida Lupino, Edmund Gwenn AmĂ©ricain, 1h23 1962 / ClĂ©o de 5 Ă 7 dâAgnĂšs Varda Sorti sur les Ă©crans en 1962, ClĂ©o de 5 Ă 7 relate deux heures de la vie dâune femme persuadĂ©e dâĂȘtre malade. Premier choc le film se dĂ©roule en temps rĂ©el, Ă la maniĂšre dâun compte Ă rebours tendu vers son dĂ©nouement â lâannonce de rĂ©sultats mĂ©dicaux qui fixeront lâhĂ©roĂŻne sur son destin. Lâautre surprise tient Ă lâomniprĂ©sence du personnage fĂ©minin Ă lâĂ©cran dans le contexte trĂšs phallocentrĂ© du cinĂ©ma de lâĂ©poque â Nouvelle Vague comprise â, le regard de Corinne Marchand devient le seul point de vue, une silhouette souveraine et radieuse, la seule marche Ă suivre. ClĂ©o est un ange dont le narcissisme se mesure Ă la quantitĂ© de fois oĂč elle se regarde dans une glace. Jusquâici, le monde Ă©tait pour elle un ocĂ©an de reflets lui renvoyant complaisamment son image â les vitrines des magasins, le regard des autres. Avec la peur, lâimage se brouille. Par le ballet Ă©tourdissant des passants, le son des actualitĂ©s Ă la radio, les nombreuses voix off, Varda projette son hĂ©roĂŻne dans un tourbillon dâaltĂ©ritĂ© auquel cette âpoupĂ©eâ autocentrĂ©e et choyĂ©e par les autres Ă©tait restĂ©e hermĂ©tique. La cinĂ©aste offre Ă ClĂ©o, objet passif et admirĂ©, engoncĂ© dans sa coquetterie, de regarder Ă son tour. Pour devenir sujet de sa propre vie. La crĂ©ation sans Dieu de la femme. E. B. Avec Corinne Marchand, Sami Frey Fr., 1 h 30 1963 / La maison est noire de Forough Farrokhzad En 1963, soit quatre ans avant sa mort prĂ©coce Ă lâĂąge de 32 ans, la poĂ©tesse iranienne Forough Farrokhzad rĂ©alisait son unique film, La maison est noire, poĂšme de vingt minutes sur une lĂ©proserie Ă Baba Baghi, au nord-ouest de lâIran. ConsidĂ©rĂ© comme lâun des prĂ©curseurs de la Nouvelle Vague iranienne, câest pourtant un film mĂ©connu. Il nous aurait Ă©tĂ© apportĂ© par le vent, comme un secret, et ce secret porte sur lâun des tabous ultimes la maladie. Farrokhzad filme le quotidien de cette maison peuplĂ©e par celles et ceux que lâon a chassĂ©es de la ville, quâon ne veut plus voir, qui sont censĂ©es vivre comme des ombres. Farrokhzad les comprend, elle qui Ă©crivait ailleurs, dans lâun de ses poĂšmes âToute mon existence est un verset obscur.â Elle nâa pas peur de pĂ©nĂ©trer dans leur intimitĂ©. Elle sây enfonce, jusquâaux entrailles, et pourtant, Ă lâimage, on ne voit jamais de malades, car face Ă sa camĂ©ra tous les corps sont dâune beautĂ© Ă©piphanique. Oui, la beautĂ© nâexiste que dans lâĆil de celui qui regarde, et ici on nâaura quâĂ se laisser bercer par la douce violence de ses images et par la poĂ©sie quâelle tire dâun cri primitif et dĂ©chirant. Peu importe alors sâil sâagit dâun film fort, dâun film beau, ou mĂȘme dâun chef-dâĆuvre comme lâavait qualifiĂ© Chris Marker, Ă qui lâon doit sa diffusion en France. La maison est noire est bouleversant car il nous emporte dans le courant souterrain dâune voix subalterne. Car, Ă travers ce film, Farrokhzad sâempare dâune place que la sociĂ©tĂ© ne lui avait pas donnĂ©e. Et comme lâexpliquait la critique littĂ©raire Gayatri Spivak dans son essai sĂ©minal de 1988, Can the Subaltern Speak ?, les subalternes ne sont pas des ĂȘtres de silence, seulement ilelles ne sont pas Ă©coutĂ©s, ilelles chuchotent dans les plis de lâhistoire. En cela, La maison est noire reste un film capital qui nous rapporte la voix de tous ces sujets subalternes les femmes, les malades, les corps non normatifs comme un courant Ă©lectrique et secret, comme un poison Ă©pais, comme un sortilĂšge. E. L. Avec Forugh Farrokhzad, Ebrahim Golesta Iran, 20 min 1965 / Le Bonheur dâAgnĂšs Varda âJe suis moi, encore plusâ, rĂ©pond François, avec un sourire et des caresses, quand sa maĂźtresse lui demande comment il peut aimer deux femmes. François se croyait parfaitement heureux avec ThĂ©rĂšse et leurs deux enfants. Il lâĂ©tait. Mais il a rencontrĂ© Emilie, ils sont tombĂ©s amoureux, et maintenant, câest encore mieux. Mieux, ennemi du bien ? Peut-ĂȘtre. Mais, Ă aucun moment, AgnĂšs Varda ne considĂšre cette histoire du point de vue de la morale. Il aurait fallu pour cela quâelle charge son personnage de doutes et de regrets. Il nâen est rien. Les fleurs lâintĂ©ressent plus que les remords. Le prĂ©sent et la beautĂ© davantage que le mal â celui que François fait Ă sa femme, par son bonheur Ă©goĂŻste. Si elle filme les caresses, elle filme leur sensualitĂ©, pas leur caractĂšre coupable. Son regard empreint dâune immense douceur, en fait Ă mes yeux toute la force. La cruautĂ© du rĂ©cit peut nous blesser. Elle nous blesse. Mais pourquoi se rĂ©volter si le dĂ©sir a rĂ©sistĂ©, si la vie a repris ses droits, si câest Ă elle que la cinĂ©aste a voulu donner le dernier mot ? En revoyant ce film, jâai Ă©tĂ© de nouveau Ă©blouie par la libertĂ© dâAgnĂšs Varda, par son insolente tranquillitĂ©. Le bonheur, la plĂ©nitude, la joie câest ce quâelle incarne pour moi. Joie de vivre, de voir, dâaimer. Et de filmer, sans remords, sans honte, sans la mauvaise conscience qui nous menace aujourdâhui. Varda disparue, qui osera encore filmerle bonheur ? M. Avec Jean-Claude Drouot, Marie-France Boyer Fr., 1 h 19 1966 / Les Petites Marguerites de VÄra ChytilovĂĄ âĂa te gĂȘne ? â Nonâ Ă Prague dans les annĂ©es 1960, deux jeunes filles prĂ©nommĂ©es Marie font nâimporte quoi. Dans ce deuxiĂšme long de Vera ChytilovĂĄ, seule femme de la Nouvelle Vague tchĂšque Milos Forman, Jiri Menzel, il sâagit de ruiner et de gĂącher le plus de choses possible la nourriture, les fĂȘtes, leur temps, les rendez-vous avec les hommes, les vĂȘtements. La figure nouvelle de la fofolle invente un burlesque politique intense â quâon retrouve dans CĂ©line et Julie vont en bateau de Rivette. Les Petites Marguerites se place sous le signe de la dĂ©pense avec une grande Ă©conomie de moyens, cherchant Ă exprimer de la façon la plus condensĂ©e et littĂ©rale lâenvie de tout casser, dont le film lui-mĂȘme. L. C. Avec Jitka CerhovĂĄ, Ivana KarbanovĂĄ, Julius Albert Tch., 1 h 14 1967 / Portrait of Jason de Shirley Clarke Câest un film sur le spectacle de soi. Câest un exercice de confession. Câest une odyssĂ©e de lâĂ©chec. Et câest quasiment du stand-up. Jason Holliday, combinaison de toutes les marginalitĂ©s possibles de lâAmĂ©rique des sixties il est noir, homosexuel, call-boy, prostituĂ©, fait face Ă la camĂ©ra de Shirley Clarke qui, hors champ et accompagnĂ©e dâun certain Carl, lui demande de raconter sa vie. Pendant toute une nuit, il se donne en spectacle, tour Ă tour fascinant et agaçant. âArrĂȘte de rire Jason ! Parle-nous de toi ! Ta mĂšre, ton enfance, les hommes que tu as aimĂ©sâŠâ Jamais un exercice de portrait au cinĂ©ma ne sâest Ă ce point construit sur une lutte, opposant brutalement jusquâĂ lâinsulte le sujet filmĂ© et le ou la cinĂ©aste. RythmĂ© par les âIâll never tellâ de Jason, le film oppose la rĂ©alisatrice Ă une carapace de gaĂźtĂ© quâelle et son compagnon encore plus violent ne parviennent jamais vraiment Ă percer. En filigrane, Portrait of Jason traduit Ă©galement une authentique haine dâHollywood, qui sâexprime dans le corps mĂȘme de Jason il incarne la limite du show, une surface euphorique dĂ©truite de lâintĂ©rieur. Ce nâest pas anodin que Shirley Clarke, tĂȘte de file avec Jonas Mekas de lâunderground new-yorkais des annĂ©es 1960, dĂ©cide de filmer un tel dĂ©raillement du spectacle. J. T. Avec Jason Holliday et les voix de Shirley Clarke et Carl Lee 1 h 45 1969 / La fiancĂ©e du Pirate de Nelly Kaplan AprĂšs la mort de sa mĂšre avec qui elle vivait dans la pauvretĂ© et en rĂ©action Ă lâindiffĂ©rence des hommes de pouvoir locaux, une jeune femme dâun petit village dĂ©cide de se prostituer et finit par semer Ă la zizanie, dĂ©voilant lâimpunitĂ© et la violence dâun systĂšme. Bernadette Lafont incarne Marie dans ce manifeste fĂ©ministe et bordĂ©lique de la fin des sixties, Ă la portĂ©e toujours rageuse cinquante et un ans plus tard. Venue dâArgentine, la rĂ©alisatrice Nelly Kaplan, longtemps proche dâAbel Gance et dâAndrĂ© Breton, a rĂ©alisĂ© plusieurs autres films aprĂšs son brillant coup dâessai, puis beaucoup Ă©crit pour la tĂ©lĂ©vision. Avec Bernadette Lafont, Georges GĂ©ret, Michel Constantin Fr, 1h43 1970 / Wanda de Barbara Loden La puissance de la premiĂšre et unique rĂ©alisation de Barbara Loden tient tout entiĂšre dans cette phrase de Marguerite Duras Ă son sujet âJe considĂšre quâil y a un miracle Wanda. Dâhabitude, il y a une distance entre la reprĂ©sentation et le texte, entre le sujet et lâaction. Ici, cette distance est complĂštement annulĂ©e, il y a une coĂŻncidence immĂ©diate entre Barbara Loden et son sujet.â Ou comment lâĂ©pouse sous-estimĂ©e dâun cinĂ©aste cĂ©lĂšbre, Elia Kazan, se projeta dans la figure dâune mĂšre de famille en rupture de ban, transformant un fait divers en Ă©popĂ©e subjective et quasi documentaire chevillĂ©e au corps de lâactrice-rĂ©alisatrice. Ayant coĂ»tĂ© six ans de sa vie Ă Loden, qui peina Ă rĂ©unir un budget pourtant modeste 200 000 dollars, Wanda, sorti en 1970 mais peu visible en France avant 2003, est passĂ© en quelques dĂ©cennies de statut dâĆuvre oubliĂ©e Ă celui de film culte, oĂč la rĂ©pression sociale des femmes atteint des sommets de mĂ©lancolie nihiliste. E. B. Avec Barbara Loden, Michael Higgins 1 h 42 1971 / Les Longs Adieux de Kira Muratova CinĂ©aste rare, dâorigine ukrainienne mais travaillant avec difficultĂ© dans le systĂšme soviĂ©tique, Kira Muratova signe, avec Les Longs Adieux, un exceptionnel deuxiĂšme long-mĂ©trage. RĂ©alisĂ© en 1971, mais dĂ©couvert seulement Ă la fin des annĂ©es 1980, Ă la faveur de la perestroĂŻka, ce film radiographie les relations mouvantes et conflictuelles entre une mĂšre et son fils, Ă peine sorti de lâadolescence. La texture de la mise en scĂšne, flottante au meilleur sens du terme mais aussi dâune virtuositĂ© Ă©blouissante, entraĂźne le film vers des rivages discrĂštement oniriques. Dans un noir et blanc splendide mais jamais ostentatoire, câest tout un monde qui ressurgit devant nous. Le monde Ă©tincelant de Kira Muratova, grande cinĂ©aste qui transcende les clivages genrĂ©s, quâil faut encore et encore redĂ©couvrir. T. J. Avec Zinaida Sharko, Oleg Vladimirsky Union Sov., 1 h 37 1972 / Nathalie Granger de Marguerite Duras En 1972, Duras a dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© trois films La Musica, DĂ©truire, dit-elle et Jaune le soleil. Pour Nathalie Granger, elle installe chez elle, dans sa maison de Neauphle, une demi-douzaine de personnes, dont Lucia BosĂš et Jeanne Moreau. Toutes deux furent des Ă©gĂ©ries antonioniennes, et quelque chose des dĂ©ambulations hagardes du cinĂ©aste se prolonge dans ces errements de deux femmes dans la gĂ©ographie dâune maison dont le sol en damier nâest pas sans Ă©voquer La Nuit. Lucia BosĂš est la mĂšre dâune petite fille de 8 ans, Nathalie Granger, que son Ă©cole juge trop violente pour poursuivre sa scolaritĂ©. La radio annonce au dĂ©but du film que deux adolescents criminels, aprĂšs avoir abattu un garagiste, sont en cavale dans la forĂȘt voisine. Les deux femmes ont peur, elles attendent. Quâattendent ces femmes, sinon que la violence qui gronde dehors, qui germe dans le comportement inquiĂ©tant de la petite Nathalie vienne tout dĂ©vaster dans leur maison ? Ici, la violence est toujours en puissance. Lâaction aussi. La maison, comme le cinĂ©ma de Duras, est un trou noir. Toute forme de rĂ©cit, dâĂ©vĂ©nement, la possibilitĂ© mĂȘme de la reprĂ©sentation sây dĂ©matĂ©rialisent. DĂ©jĂ les miroirs capturent les corps et sây substituent. DĂ©jĂ la voix des comĂ©diens ne provient plus du cadre, mais plutĂŽt du hors-champ trois ans plus tard, la cinĂ©aste systĂ©matise le procĂ©dĂ© pour son film le plus cĂ©lĂšbre, India Song. Duras nâen est quâĂ la mise en place de son opĂ©ration de dĂ©membrement du cinĂ©ma. LĂ aussi, un grand geste de rupture donc de violence se dessine, mais reste en puissance, et trouvera des actualisations de plus en plus fortes jusquâĂ lâĂ©cran noir, neuf ans plus tard, de LâHomme atlantique. Câest ce qui rend Nathalie Granger aussi beau. Câest un film de suspension, juste au bord du vide, mais sans sây jeter. Un film qui attend, lâĂ©ternitĂ© Ă ses cĂŽtĂ©s. L. Avec Jeanne Moreau, Lucia BosĂš, GĂ©rard Depardieu Fr., 1 h 25 1972 / Mimi mĂ©tallo blessĂ© dans son honneur de Lina WertmĂŒller Lina WertmĂŒller nĂ©e en 1928, fille rebelle de la bourgeoisie romaine, fut lâassistante de Fellini notamment sur 8 1/2 avant de passer Ă la rĂ©alisation dans les annĂ©es 1960-70 avec une palanquĂ©e de comĂ©dies dont Mimi mĂ©tallo blessĂ© dans son honneur est le point dâorgue. Rendre grotesques et pathĂ©tiques tant les codes dâhonneur de la Mafia sicilienne que le machisme ambiant, il fallait oser, et WertmĂŒller sâadonne Ă cette satire dans une mixture rĂ©jouissante dâanarchisme et de bras dâhonneur. Mimi mĂ©tallo valut Ă WertmĂŒller une notoriĂ©tĂ© internationale qui profita Ă Giancarlo Giannini, son acteur fĂ©tiche. G. L. Avec Giancarlo Giannini, Mariangela Melato It., 2 h 01 1974 / Je, tu, il, elle de Chantal Akerman Une annĂ©e avant le chef-dâĆuvre akermanien Jeanne Dielman, la jeune cinĂ©aste belge, pour son premier long-mĂ©trage de fiction, se met en scĂšne comme hĂ©roĂŻne quasiment mutique dĂ©couvrant sa subjectivitĂ© en arrĂȘtant de se nourrir, Ă part un peu de sucre, et en se mettant Ă lâĂ©criture. La sĂ©quence qui reste collĂ©e Ă notre rĂ©tine est celle dâune longue scĂšne de sexe entre deux jeunes femmes. La camĂ©ra est au niveau du lit, Ă environ un mĂštre de distance, assez loin pour capter la chorĂ©graphie de lâenchevĂȘtrement des corps, et assez prĂšs pour ĂȘtre bouleversĂ©e par ce rapport qui sort de tous les codes. Pendant la sĂ©quence suivante, lâamante de Julie disparaĂźt entre ses cuisses pendant de longues minutes. On nâentend et on ne voit pas Julie jouir, le plan se termine arbitrairement comme si lâorgasme nâĂ©tait pas une fin en soi. La jouissance fĂ©minine nâest pas contenue, elle dĂ©borde, elle ne sâarrĂȘte pas. I. B. Avec Chantal Akerman, Nils Arestrup Bel., Fr., 1 h 30 1974 / Portier de nuit de Liliana Cavani Dans un hĂŽtel de Vienne, une ancienne dĂ©portĂ©e retrouve son bourreau, un ex-officier SS devenu portier de nuit, et renoue avec lui une liaison morbide. Planant et hypnotique, cette passion dĂ©vorante a fait scandale Ă sa sortie, provoquant ainsi son interdiction en Italie et son classement X aux Etats-Unis. Ce film bien ancrĂ© dans son Ă©poque seventies, a fait de Liliana Cavani lâune des premiĂšres rĂ©alisatrices italienne Ă sâinscrire dans la gĂ©nĂ©ration de cinĂ©astes postĂ©rieure aux NĂ©orĂ©alistes. Dans un style RomĂ©o et Juliette teintĂ© de sadomasochisme, la cinĂ©aste puise dans son travail documentaire rĂ©alisĂ© en 1963 Ă propos des femmes dans la RĂ©sistance. Avec Dirk Bogarde, Charlotte Rampling, Philippe Leroy-Beaulieu Italie, 1h58 1975 / Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman âUne nuit, jâĂ©tais dans mon lit en train de somnoler et tout Ă coup, jâai vu le film.â Câest ainsi que Chantal Akerman raconte la genĂšse de Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Un flash foudroyant surgi Ă la bordure du somme, une forme qui se dĂ©cante sur fond de relĂąchement de la conscience, une pure vision qui transperce la nuit câest tout cela Jeanne Dielman, un film proprement inimaginable, une Ćuvre tellement immense quâelle excĂšde tout autour dâelle Ă commencer par lâĆuvre Ă venir de son autrice, alors ĂągĂ©e de 25 ans. Jeanne Dielman Delphine Seyrig, sublime Ă jamais est une veuve entre deux Ăąges, qui vit Ă Bruxelles, avec son fils de 17 ans. Le film dĂ©crit une cinquantaine dâheures du quotidien de cette femme, dont la vie sâorganise comme un ballet mĂ©canique de gestes domestiques. Jeanne Dielman fait la cuisine, met la table, sert son fils, dĂźne, dĂ©barrasse la table, fait la vaisselle, range la cuisine. Jeanne Dielman dĂ©fait son lit, sâendort, refait son lit, se lave mĂ©thodiquement dans sa baignoire, sâhabille, cire les chaussures de son fils. Et cela ad libitum, rien de moins que trois heures vingt. Il suffisait de filmer ces actions dans une durĂ©e proche du temps rĂ©el pour enregistrer quelque chose de jamais vu une construction sociale â la femme au foyer â qui ne tolĂšre aucune extĂ©rioritĂ©, une aliĂ©nation consentie qui, si on en dĂ©rĂšgle les procĂ©dures, aboutit Ă une catastrophe. A partir de ce qui constitue le dĂ©chet du cinĂ©ma classique lâhyper-quotidiennetĂ©, lâaddition des temps morts, le film invente une forme dâune stylisation inouĂŻe, aux antipodes du naturalisme, qui ne cessera de dĂ©poser dans tout le cinĂ©ma mondial ses germes dâextrĂȘme rigueur, de construction en boucles rĂ©pĂ©titives et dâĂ©trangetĂ© ritualisĂ©e de Tsai Ming-liang Ă Gus Van Sant, de Michael Haneke Ă Kelly Reichardt. En regardant ce quâon ne regardait pas, Chantal Akerman a aussi, Ă jamais, changĂ© la façon de regarder. L. Avec Delphine Seyrig Bel., 3 h 18 1975 / AloĂŻse de Liliane de Kermadec Film rare, AloĂŻse est lâĆuvre la plus connue de Liliane de Kermadec, rĂ©alisatrice française dĂ©cĂ©dĂ©e le mois dernier. Il retrace la vie de la suissesse AloĂŻse Corbaz. Cette femme internĂ©e en asile psychiatrique peignit toute sa vie des tableaux reprĂ©sentants les princes et les princesses qui peuplaient son imaginaire. Figure emblĂ©matique de lâart brute, elle est interprĂ©tĂ©e par Delphine Seyrig, qui poursuit ici le projet de toute une carriĂšre jalonnĂ©e de rĂŽles profondĂ©ment fĂ©ministes. Co-scĂ©narisĂ© par AndrĂ© TĂ©chinĂ©, AloĂŻse est aussi lâun des premiers rĂŽles dâIsabelle Huppert, qui joue le jeune AloĂŻse et qui recevra pour ce film sa toute premiĂšre nomination aux CĂ©sar. Avec Caroline Huppert, Hans Verner, Nita Klein Fr, 1h55 1976 / Sois belle et tais-toi de Delphine Seyrig En 1976, Delphine Seyrig prend la camĂ©ra avec son amie Carole Roussopoulos au cadre pour rendre la parole. Le film se compose de vingt-trois entretiens avec des actrices de diffĂ©rents pays, de notoriĂ©tĂ©s diverses, de Jane Fonda Ă Maria Schneider, qui commentent lâordinaire des violences sexistes auxquelles les confronte leur travail. Dans sa forme brute plans longs et frontaux, rugueuse noir et blanc et gros grain, le film enregistre impeccablement ce quâon nâappelait pas encore, mais qui advient avec une puissance inouĂŻe, la libĂ©ration dâune parole. L. Avec Jane Fonda, Juliet Berto, Maria Schneider, Ellen Burstyn Fr., 1 h 51 1976 / News from home de Chantal Akerman Les personnages akermaniens sont presque toujours aux prises avec un dispositif dâenfermement. Un an aprĂšs lâappartement sans dehors de Jeanne Dielman, la cinĂ©aste parle dâune fuite avortĂ©e. Partie vivre quelques annĂ©es Ă New York, Chantal Akerman filme la ville Ă la frontiĂšre de la nuit et du jour, lorsque les rues sont dĂ©peuplĂ©es, que les premiĂšres lueurs diurnes pointent, que lâespĂšce humaine tout entiĂšre est ensommeillĂ©e. Sauf lâautrice, insomniaque toujours en veille. Chantal Ă©grenne sur la bande-son la lecture des lettres que lui envoie sa mĂšre. Des lettres qui disent le manque, la solitude, lâinquiĂ©tude. Des lettres culpabilisantes qui opĂšrent comme un chant de sirĂšne et ramĂšnent vers le dedans, le giron, la fille envolĂ©e dehors. Le dernier plan, inoubliable, voit la skyline de Manhattan disparaĂźtre dans les brumes, comme un dehors dĂ©jĂ perdu. Rarement un film aussi conceptuel une succession de plans de buildings aura Ă©tĂ© si peu aride et si Ă©mouvant. 1976 / Mikey and Nicky dâElaine May En 1970, John Cassavetes Ă©rige un monument Ă la gloire de lâamitiĂ© masculine, ses beuveries, sa lassitude, sa tristesse et ses joies Husbands. En 1975, lâactrice, scĂ©nariste et cinĂ©aste Elaine May poursuit malicieusement le geste de Cassavetes et ausculte lâamitiĂ© fatiguĂ©e de Mikey et Nicky, incarnĂ©s par Falk et Cassavetes qui se laissent aller Ă leur tour prĂ©fĂ©rĂ© vivre devant une camĂ©ra. La trame mafieuse nâest lĂ que pour servir de prĂ©texte Ă capter lâerrance de deux hommes obligĂ©s de se souder, se sauver lâun lâautre. Le duo fait ce quâon attend de lui boire, fumer, divaguer, philosopher dans un cimetiĂšre ou se rendre chez une prostituĂ©e, se trahir aussi. Etrangement, le film de May Ă©prouve une sympathie infinie pour ses personnages masculins, le regard se fait un peu moins puissant et empathique lorsquâil sâagit de faire vivre ses personnages fĂ©minins. Si lâon ignore quâune femme se trouve derriĂšre la camĂ©ra, il est impossible de le deviner. Un cas passionnant. M. J. Avec John Cassavetes, Peter Falk 1 h 59 1976 / Harlan County USA de Barbara Kopple Barbara Kopple nĂ©e en 1947 fait son apprentissage de cinĂ©aste auprĂšs des documentaristes Albert et David Maysles. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, elle est la monteuse de Winter Soldier, enquĂȘte sur les vĂ©tĂ©rans du Vietnam. En 1973, elle filme pendant plus dâun an la grĂšve des mineurs de Brookside, dans le comtĂ© de Harlan Kentucky. Harlan County USA sort en 1976 et fait grand bruit jusquâĂ rĂ©colter un Oscar. Immersion et empathie, du cĂŽtĂ© des damnĂ©s de la mine, sans contrepoint syndicats, patrons censĂ©ment objectif et consensuel. Un documentaire formidablement engagĂ© qui privilĂ©gie le rĂŽle majeur des femmes dans la grĂšve. G. L. Avec Norman Yarborough, Houston Elmore 1 h 43 1976 / LâHonneur perdu de Katharina Blum de Margarethe von Trotta DâaprĂšs le roman Ă©ponyme de Heinrich Böll, LâHonneur perdu de Katharina Blum fut corĂ©alisĂ© en 1975 par Volker Schlöndorff et son Ă©pouse dâalors, Margarethe von Trotta. Dans ce duo, il est facile de dĂ©tecter un regard singuliĂšrement fĂ©minin. Ne serait-ce que parce que le film est le portait dâune femme, Katharina, gouvernante chez un avocat. Une femme sans histoires, jusquâĂ sa rencontre avec un inconnu qui va se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre un criminel en fuite. La police arrĂȘte Katharina comme complice prĂ©sumĂ©e. DĂšs lors la presse Ă scandale sâempare de sa vie et la dĂ©truit. Autre touche fĂ©minine majeur, lâincarnation, plus que lâinterprĂ©tation, du rĂŽle de Katharina par Angela Winkler, lĂ©gende vivante du théùtre dirigĂ©e entre autres par Peter Zadek ou Thomas Ostermeier et du cinĂ©ma allemand ScĂšnes de chasse en BaviĂšre de Peter Fleischmann, Le Tambour de Volker Schlöndorff, Bennyâs video de Michael Haneke ou, plus rĂ©cemment, Sils Maria dâOlivier Assayas. Corps et Ăąme, Angela Winkler est Katharina Blum Honneur perdu dâune femme rĂ©signĂ©e, honneur retrouvĂ© dâune femme rĂ©voltĂ©e. Avec Angela Winkler, Mario Adorf, JĂŒrgen Prochnow Allemand, 1h45 1977 / Le camion de Marguerite Duras âCa aurait Ă©tĂ© une route, au bord de la mer. Elle aurait traversĂ© un grand plateau nu. Et un grand camion serait arrivĂ© et aurait traversĂ© la plaineâ. Câest Marguerite Duras qui parle de son film, mais Ă lâintĂ©rieur de son film. En voix off. Une voix off simplement dĂ©notative, qui ne dit rien de plus que ce quâon voit des plans dâun camion qui en effet roule au travers dâune plaine. Mais qui peu Ă peu se dĂ©colle de lâimage, la peuple de personnages, dâhistoires quâelle ne comprend pas, parle dâune femme ramassĂ©e sur la route qui Ă©voque lâĂ©puisement de la lutte des classes, de lâobscurcissement du langage et psalmodie une seule phrase âQue le monde aille Ă sa perteâ. Peu Ă peu il nây a mĂȘme plus de camion Ă lâimage. Juste Marguerite Duras qui lit le texte face Ă GĂ©rard Depardieu. âCâest un film ?â demande Depardieu avec la prudence dâun collĂ©gien qui oserait prendre la parole durant la classe dâun professeur sĂ©vĂšre. âĂa aurait Ă©tĂ© un film !â rĂ©pond, dĂ©finitive, la cinĂ©aste. PlutĂŽt que de commenter Le camion, de disserter sans fin sur la dĂ©construction de toutes les composantes du cinĂ©ma reprĂ©sentatif que le film opĂšre, on a envie de se laisser la joie de le dĂ©crire. DĂ©crire ce que nous voyons quand sur lâĂ©cran Duras dĂ©crit ce que nous ne voyons pas. Le camion est le plus beau film descriptig de lâhistoire du cinĂ©ma. Ce quâil nous dit de ses voix off, câest que filmer nâest rien sinon dĂ©crire et que dĂ©crire, câest Ă©crire. DĂ©crire, dit-elle. Avec Gerard Depardieu Fr, 1h20 1979 / Simone BarbĂšs ou la Vertu de Marie-Claude Treilhou Simone BarbĂšs traverse sa nuit entiĂšre au beau milieu dâune dĂ©bauche anodine, vĂ©cue et quotidienne, vraiment dĂ©barrassĂ©e du scandale â du monde mĂąle dâun cinĂ© porno oĂč elle est ouvreuse Ă la boĂźte lesbienne, espaces irrĂ©conciliables mais qui ne valent pas mieux lâun que lâautre, et dont on sâĂ©chappe pour lâaube, dans la voiture dâun inconnu. Dans Simone BarbĂšsâŠ, la pornographie reste hors cadre et dans lâentrĂ©e, bande sonore cocasse et grave, comme commentaire de la lutte des sexes. Mais le sexe est la fausse vĂ©ritĂ© des corps, et la vertu, pour souhaitable quâelle reste, nâa rien Ă voir avec tout ça câest tenir bon et parler vrai, missions infinies, impossibles. Câest pourquoi le film allie le pathĂ©tique et lâoblique, oĂč le pathos du vĂ©cu, quâexprime la frontalitĂ© des plans plaquĂ©e sur la fatigue des corps, est sans cesse inflĂ©chi et traversĂ© par la diagonale du ton ou du sens, toujours penchĂ©, faussĂ©, un peu charade insaisissable, ma parole. Lâouvreuse Treilhou, entrant au cinĂ©ma, a frayĂ© et atteint, du premier coup, tout ce qui ne se dit pas. L. C. Avec Ingrid Bourgoin, Michel Delahaye Fr., 1 h 25 1980 / Allemagne mĂšre blafarde dâHelma Sanders-Brahms Helma Sanders-Brahms 1940-2014 est lâune des rares femmes du mouvement labĂ©lisĂ©, dans les annĂ©es 1970, ânouveau cinĂ©ma allemandâ. Elle y trouve sa place Ă part entiĂšre en 1980 avec Allemagne mĂšre blafarde. Dans lâAllemagne de la dĂ©faite nazie et de la reconstruction, le film chronique la survie de Lene Eva Mattes, mĂšre courage le titre du film est empruntĂ© Ă un poĂšme de Brecht dâune jeune Anna. Exodes, souffrances et destructions. Le regard est quasi documentaire mais il instruit surtout le destin dâune femme âcĂ©libataireâ face au grand chambardement de lâhistoire. Un regard sombre, tant sur le passĂ© que sur le prĂ©sent de lâAllemagne qui, en 1980, sortait Ă peine du trauma terroriste incarnĂ© par les membres du groupe Baader-Meinhof. Câest la puissance et lâintelligence du film le nazisme et sa ruine nây sont pas seulement envisagĂ©s comme une Ă©pouvante, mais aussi comme une âchanceâ pour Lene qui profite de la dĂ©bĂącle gĂ©nĂ©ralisĂ©e pour sâaffranchir du joug conjugal et patriarcal. Si catastrophe il y a, elle se cache au final sous le masque du retour au foyer oĂč le dĂ©ni des crimes commis durant la guerre et le machisme de son mari retrouvĂ© figent le visage de lâhĂ©roĂŻne en une inquiĂ©tante paralysie faciale. G. L. Avec Eva Mattes, Ernst Jacobi All., 2 h 03 1981 / The Decline of Western Civilization de Penelope Spheeris Deux choses expliquent la longue fascination quâa toujours inspirĂ©e The Decline of Western Civilization. La premiĂšre tient Ă son affiche, qui Ă©tait aussi la pochette de lâalbum qui fit la rĂ©putation de ce documentaire brutal sur la scĂšne punk Ă Los Angeles, sorti en 1981. On y voyait Darby Crash, des Germs, allongĂ©, les yeux clos. Une affiche conçue Ă lâautomne 1980, peu de temps avant que le chanteur ne se suicide en sâinjectant une surdose dâhĂ©roĂŻne, Ă 22 ans â le 7 dĂ©cembre 1980, la veille de lâassassinat de John Lennon. De fait, les moments concernant les Germs sont les plus stupĂ©fiants du film, parce que le groupe Ă©tait sur scĂšne lâincarnation du chaos bannis de quasiment tous les clubs, et The Decline⊠est un film Ă 75 % constituĂ© de scĂšnes live, mais voir Darby et sa copine dĂ©crire les photos quâils ont shootĂ©es avec des amis autour du cadavre dâun peintre mort dâune crise cardiaque au rez-de-chaussĂ©e de leur appart est le rĂ©sumĂ© nihiliste dâun mouvement nĂ© de lâennui dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© des banlieues amĂ©ricaines. La grande spĂ©cificitĂ© de ce documentaire est surtout de montrer Ă quel point cette scĂšne, aussi violente soit-elle, Ă©tait emmenĂ©e par une poignĂ©e de filles intelligentes et vĂ©nĂšres Exene Cervenka de X, Alice Bag des Bags, plus une moitiĂ© des Germs, jusquâĂ la journaliste Melanie Nissen, du lĂ©gendaire fanzine Slash. En aurait-il Ă©tĂ© ainsi si The Decline... nâavait pas Ă©tĂ© lâĆuvre dâune rĂ©alisatrice ? Soit lâincroyable Penelope Spheeris, fille dâun immigrĂ© grec, forain, assassinĂ© quand elle avait 9 ans, ayant grandi dans des mobile homes, parmi les trailer trash, cette sous-population fauchĂ©e qui habite les trailer parks. La base mĂȘme de lâexclusion sociale qui fait lâADN du punk, elle connaĂźt. Aussi le punk-rock est partout dans les films suivants, que ce soit Suburbia 1984, The Boys Next Door 1985, avec Charlie Sheen ou mĂȘme Wayneâs World, son tube de 1992 avec Mike Myers. Cette maverick est par ailleurs la cousine du cinĂ©aste Costa-Gavras. P. A. Avec Alice Bag, Black Flag 1981 / Neige de Juliet Berto Pour son premier film corĂ©alisĂ© en 1981 avec son compagnon Jean-Henri Roger, Juliet Berto, actrice nouvelle vague Godard, Rivette, a choisi le titre Neige par goĂ»t dâun jeu entre les mots la neige dĂ©signe plus ici le nom de code de la drogue dure hĂ©roĂŻne, cocaĂŻne quâun phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©o. Entre la place Blanche autre nom Ă tiroir et Pigalle, Anita Juliet Berto, barmaid, se dĂ©mĂšne entre toxicos, flics, dealers et divers marginaux. Dans ce film noctambule, la lumiĂšre fait rage, captĂ©e dans ses clairs-obscurs par le directeur de la photographie William Lubtchansky. On parla Ă lâĂ©poque de rĂ©alisme poĂ©tique. On pourrait aujourdâhui parler de rĂ©alisme tout court, tant Neige apparaĂźt comme un quasi documentaire sur un underground parisien disparu, mais gorgĂ© dâune tendresse, toujours dâactualitĂ©, pour les moins que rien. Et puis LA Berto, telle quâelle fut chantĂ©e par Yves Simon Belle et opalescente, partie Ă jamais en 1990 âau pays des merveilles de Juliet.â Avec Jean-François StĂ©venin, Juliet Berto, Robert Liensol Fr, 1h30 1 h 41 1981 / Freak Orlando dâUlrike Ottinger Contemporaine mais dissidente du nouveau cinĂ©ma allemand des annĂ©es 1970, croisant nĂ©anmoins le travail de Werner Schroeter avec qui elle partage une Ă©gĂ©rie, lesbienne militante, Magdalena Montezuma, et une certaine exubĂ©rance lyrique, Ulrike Ottinger a construit lâune des Ćuvres les plus dĂ©bridĂ©es et folles du cinĂ©ma mondial. Bouffonnerie carnavalesque oĂč trĂŽne, impĂ©riale, Delphine Seyrig, Freak Orlando porte au sommet le style convulsif et strident de la cinĂ©aste. L. Avec Magdalena Montezuma, Delphine Seyrig, Albert Heins All. de lâO., 2 h 06 1982 / Boat People dâAnn Hui La Hong-Kongaise Ann Hui nĂ©e en 1947, lâune des rares femmes cinĂ©astes de son pays, surgit en 1982 au Festival de Cannes avec Boat People. Titre international trompeur lâoriginal se nomme Passeport pour lâenfer, car cette fiction ne dĂ©crit pas lâexode des Vietnamiens mais la situation du pays dans les annĂ©es qui suivirent le retrait des troupes amĂ©ricaines. Sâappuyant sur des entretiens avec des rĂ©fugiĂ©s vietnamiens, collectĂ©s pour un documentaire tĂ©lĂ© rĂ©alisĂ© en 1979, Boat People, sans pathos Ă sensation, dĂ©crit lâarriĂšre-monde dâune situation politique et Ă©conomique catastrophique dictature et famine. G. L. Avec George Lam, Cora Miao 1 h 49 1983 / Rue Cases-NĂšgres dâEuzhan Palcy AdaptĂ© du roman autobiographique de Joseph Zobel publiĂ© en 1950, Rue Cases-NĂšgres nous plonge dans le contexte du gouvernorat des annĂ©es 1930 de la Martinique. Dans un milieu agricole, JosĂ©, 11 ans, orphelin Ă©levĂ© par sa grand-mĂšre, travaille dans des champs de canne Ă sucre mais aspire Ă une Ă©ducation. A travers cette réécriture fidĂšle, la Martiniquaise Euzhan Palcy scrute une sociĂ©tĂ© oĂč lâesclavagisme aboli a laissĂ© des traces profondes. Elle obtient, en 1983, le Lion dâargent du meilleur premier film Ă la Mostra de Venise et est la premiĂšre femme Ă recevoir le CĂ©sar, lâannĂ©e dâaprĂšs, de la meilleure premiĂšre Ćuvre. F. C. Avec Darling LĂ©gitimus, Douta Seck Fr., 1 h 40 1985 / Sans toit ni loi dâAgnĂšs Varda Le cinĂ©ma expressif dâAgnĂšs Varda trouve en 1985 sa grĂące la plus entiĂšre en accompagnant sur la route une fille sale et libre, Sandrine Bonnaire, qui nâavait pas 18 ans. Sans toit ni loi restaurĂ© continue dâappartenir au genre des films parfaits. Et Varda dâĂȘtre, parmi ceux qui commencĂšrent Ă la fin des annĂ©es 50 Ă transformer la visĂ©e du cinĂ©ma, celle qui cherche la maĂźtrise de lâexpressivitĂ© inventer des formes qui transmettent directement, plastiquement, le sens dâune expĂ©rience humaine. Or elle le fait en peignant le trajet dâun personnage qui reste mystĂ©rieux prĂ©sente et illisible par tous. Câest quâil nây a rien Ă lire que cette prĂ©sence et les lieux quâelle traverse, toute interprĂ©tation de sa vie par ceux qui la croisent Ă©quivalant au malaise de la âsociĂ©tĂ©â devant ces deux valeurs asociales libertĂ©, saletĂ©. Le destin de Mona, câest la pure expressivitĂ© sans loi, sans langage. Avec Sandrine Bonnaire, Macha MĂ©ril, StĂ©phane Freiss Fr, 1h45 1985 / Recherche Susan dĂ©sespĂ©rĂ©ment de Susan Seidelman De toutes les tentatives cinĂ©matographiques de Madonna, la premiĂšre fut la meilleure, avec cette aventure sautillante dans le New York du milieu des annĂ©es 80, oĂč deux femmes Madonna, en petite dĂ©linquante sortie de prison, Rosanna Arquette en femme au foyer dĂ©sespĂ©rĂ©e façonnent leur Ă©mancipation au son dâInto The Groove. La rĂ©alisatrice Susan Seidelman sâest inspirĂ©e notamment du grand film seventies de Jacques Rivette, CĂ©line et Julie vont en bateau. Elle avait auparavant mis en scĂšne un premier long-mĂ©trage culte sur les annĂ©es post-punk, Smithereens 1982, avec lâiconique Richard Hell du groupe Television et une bande-son des Feelies â Ă la clef, une sĂ©lection cannoise en compĂ©tition. Seidelman se dĂ©marquera plus tard en rĂ©alisant plusieurs films comme Cookie, en 1989, co-Ă©crit par Nora Ephron, mais Ă©galement dans les sĂ©ries, dirigeant notamment le pilote de Sex And The City en 1998. Avec Rosanna Arquette, Madonna, Aidan Quinn AmĂ©ricain, 1h44 1986 / Sleepwalk de Sara Driver Production de la nouvelle Ă©cole indĂ©pendante new-yorkaise, Sleepwalk suit le personnage de Nicole, une jeune claviste dans une imprimerie qui va traduire un mystĂ©rieux manuscrit chinois Ă la demande de deux personnages menaçants. Le livre, qui se prĂ©sente dâabord comme un conte, sera bientĂŽt le dĂ©clencheur dâĂ©vĂšnements des plus Ă©tranges. Sara Driver, en suivant lâerrance de son hĂ©roĂŻne et ses rencontres tant incroyables que terrifiantes, absorbe les influences â du clair-obscur au surrĂ©alisme en passant par le performance art â et les utilise au service de son propre style vibrant et singulier. Avec Suzanne Fletcher, Ann Magnuson, Dexter Lee AmĂ©ricain, 1h20 1988 / 36 fillette de Catherine Breillat âContre le monde, contre la vieâ aurait pu ĂȘtre lâautre titre de 36 fillette, qui suit Ă la trace son hĂ©roĂŻne, Lili, 14 ans, bloc de colĂšre et de dĂ©goĂ»t, lâenvers dâun dĂ©sir qui la dĂ©borde et frappe dâinanitĂ© tout ce qui lâentoure sa famille, son milieu, ses vacances. Breillat marche sur les traces dâun de ses films fĂ©tiches Baby Doll de Kazan 1956, surnom dâune femme-enfant qui, sous ses airs mutins, cache une bombe de sensualitĂ© dĂ©goupillĂ©e au milieu des hommes. La cinĂ©aste reprend le canevas mais dĂ©cuple lâĂ©rotisme, la transgression, la noirceur. Lili rencontre un quadragĂ©naire play-boy, vulgaire, les huis clos sâenchaĂźnent comme Ă lâintĂ©rieur dâune scĂšne mentale et on ne sait plus vraiment qui est le chat, qui est la souris. Lili dĂ©couvre la voluptĂ© quâil y a Ă dire oui, puis Ă se refuser, hĂ©siter. A mener un homme Ă la baguette en soufflant le chaud et le froid. Grand film aussi sur la malĂ©diction des jeunes filles, obligĂ©es de penser leur sexualitĂ© en termes de puretĂ© et de souillure, alors quâelles veulent seulement prendre leur pied. On ne remerciera jamais assez Breillat dâavoir filmĂ© des personnages qui brĂ»lent dâune passion purement sexuelle, dâavoir reconnectĂ© le dĂ©sir Ă la cĂ©rĂ©bralitĂ©. M. J. Avec Delphine Zentout, Etienne Chicot, Jean-François StĂ©venin Fr., 1 h 26 1988 / Salaam Bombay de Mira Nair RĂ©compensĂ©e par la CamĂ©ra dâOr au Festival de Cannes en 1988, Salaam Bombay suit Krishna, un petit garon de dix ans abandonnĂ© Ă Bombay, devenant Chaipu, porteur de thĂ© dans la rue, afin de rĂ©colter 500 roupies pour rentrer chez lui. Pour son premier long-mĂ©trage Ă la frontiĂšre de la fiction et du documentaire, Mira Nair dĂ©laisse les studios de Bollywood, sâaffranchit des codes traditionnels du cinĂ©ma populaire indien afin de plonger dans lâagitation de Bombay. La cinĂ©aste, diplĂŽmĂ©e en sociologie, parvient Ă passer Ă travers le piĂšge de lâapitoiement en signant un film immersif et mĂ©taphysique oĂč violence et sentiments sâentrechoquent, bref un film qui parle aussi de son temps. Avec Shafiq Syed, Irrfan Khan, Raghubir Yadav Indien, 1h53 1989 / Mon XXe siĂšcle dâIldikĂł Enyedi Mon XXe siĂšcle est un film de la hongroise IldikĂł Enyedi, qui emporta la CamĂ©ra dâOr du premier film en 1989 au festival de Cannes. Câest un rĂ©cit dâune fantaisie sidĂ©rante qui suture la prĂ©sentation de la premiĂšre ampoule Ă©lectrique par Edison le 31 dĂ©cembre 1879 dans le New Jersey, et la naissance le mĂȘme jour Ă Budapest de jumelles, DĂłra et Lili. Devenues orphelines, les petites filles survivent en vendant des allumettes dans les rues, avant quâun mystĂ©rieux kidnapping les sĂ©pare. La nuit du nouvel an 1900, DĂłra et Lili se retrouvent par hasard Ă bord de lâOrient Express. DĂłra, madone des sleepings, un peu pute, un peu voleuse, et Lili, militante fĂ©ministe et anarchiste Qui est du cĂŽtĂ© de la lumiĂšre, qui est du cĂŽtĂ© de lâombre ? IldikĂł Enyedi ne choisit surtout pas, suggĂ©rant que chacune Ă leur fenĂȘtre, les deux hĂ©roĂŻnes hurlent la mĂȘme chose debout les femmes ! Et que la lumiĂšre soit, comme disait Edison⊠Avec Dorota Segda, Oleg Yankovskiy, Paulus Manker Hongrois, 1h42 1990 / Paris Is Burning de Jennie Livingston Certains films ne vieillissent pas. Il arrive mĂȘme que le passage du temps leur offre une chambre dâĂ©cho avec leur prĂ©sent dont les dimensions ne cessent de sâĂ©tendre. Documentaire mythique sur la contre-culture ball new-yorkaise des annĂ©es 1980-90, Paris Is Burning anticipe un terme devenu central dans les luttes contemporaines lâintersectionnalitĂ© terme dâailleurs inventĂ© quasi simultanĂ©ment Ă la sortie du film, en 1989, par KimberlĂ© Crenshaw. Pendant six ans, Jennie Livingston a filmĂ© les concours de voguing et interrogĂ© leurs participants. Ce quâelle cĂ©lĂšbre sans le savoir est une convergence des luttes oĂč se rejoignent en creux critiques de lâhomophobie, de la transphobie, du racisme et problĂ©matiques liĂ©es Ă la lutte des classes, au sida et Ă la prostitution. Mais Paris Is Burning porte aussi en lui le germe dâune tendance qui se popularisera avec les rĂ©seaux sociaux encapsuler sa vie dans une reprĂ©sentation Ă©phĂ©mĂšre de soi qui prend lâapparence de la cĂ©lĂ©britĂ©. Il nây a rien dâĂ©tonnant Ă ce que le film connaisse un hĂ©ritage rĂ©cent avec la sĂ©rie Pose de Ryan Murphy ou Port Authority de Danielle Lessovitz 2019. Paris is still burning. B. D. Avec Brooke Xtravaganza, AndrĂ© Christian, Dorian Corey 1 h 11 1991 / Le Petit Homme de Jodie Foster Pour la plus française des actrices amĂ©ricaines, 1991 est une annĂ©e dĂ©cisive, marquĂ©e dâun cĂŽtĂ© par son rĂŽle lĂ©gendaire dans Le Silence des agneaux, et de lâautre par la sortie de son premier long-mĂ©trage. Portrait dâune femme simple confrontĂ©e Ă la prĂ©cocitĂ© de son jeune fils, Le Petit Homme est un drame bouleversant dans lequel Foster, ĂągĂ©e alors de 29 ans, utilise son propre passĂ© dâenfant star pour Ă©clairer les thĂšmes du don et de la solitude, du lien complexe et ambivalent dâune mĂšre avec son petit garçon. Deux profils fĂ©minins sây affrontent le premier portĂ© par un amour instinctif Foster, face Ă une tutrice jouĂ©e par Dianne Wiest obsĂ©dĂ©e par la performance et lâambition. Ses trois films suivants nâauront pas tout Ă fait la mĂȘme grĂące. E. B. Avec Jodie Foster, Dianne Wiest 1 h 39 1991 / Border Line de DaniĂšle Dubroux Polar psychique idĂ©al, Border Line est lâhistoire dâune idĂ©e fixe. Celle dâHĂ©lĂšne, une femme persuadĂ©e, contre toutes les apparences et toutes les rationalitĂ©s, que Julien, un jeune homme dont elle a trĂšs bien connu le pĂšre, est son fils. Passant de la nĂ©vrose Ă la psychose, le personnage dâHĂ©lĂšne, interprĂ©tĂ© magistralement par DaniĂšle Dubroux en personne, nous embarque dans un drĂŽle de voyage qui navigue dâun rĂ©alisme apparent Ă une maniĂšre de fantastique trĂšs personnel. Dans un style ligne claire, Dubroux projette une Ă©trange lumiĂšre sur le dĂ©sir de maternitĂ© et ses zones dâombre, mais Ă©galement sur les fantasmes incestueux. Border Line est un geste rare, unique, dangereux, lâun de ces films quâon aimerait tellement voir ressurgir surles Ă©crans. T. J. Avec David LĂ©otard, AndrĂ© Dussollier, Jacques Nollot Fr., Sui., 1 h 30 1992 / Nitrate Kisses de Barbara Hammer Dyketactics 1974, Multiple Orgasm 1976, Women I Love 1979⊠Les films de Barbara Hammer â par ailleurs petite fille de lâactrice du cinĂ©ma muet Lilian Gish â dressent une cartographie pionniĂšre du cinĂ©ma lesbien, dont lâapogĂ©e sâest incarnĂ© dans son premier long mĂ©trage, rĂ©alisĂ© aprĂšs prĂšs de vingt ans de carriĂšre. MĂȘlant interviews, images dâarchives et scĂšnes de sexe, lâimportant Nitrate Kisses est lâouverture dâune trilogie consacrĂ©e aux luttes et sexualitĂ©s lesbiennes et gays, du point de vue des plus minorisĂ©es personnes racisĂ©es et ĂągĂ©es notamment. Admiratrice de Maya Deren, activiste infatigable, Hammer a passĂ© sa vie Ă transmettre sa vision des puissances fĂ©minines comme on mettrait en lumiĂšre un continent cachĂ©. Elle est morte lâannĂ©e derniĂšre Ă lâĂąge de 79 ans. O. J. Avec Jerre, Maria, Ruth 1 h 07 1992 / Gas, Food, Lodging dâAllison Anders Focus sur trois femmes vibrantes perdues au fin fond dâun dĂ©sert poussiĂ©reux du Nouveau-Mexique. BasĂ© sur le roman Donât Look and It Wonât Hurt de Richard Peck, le film, sorti en 1992, relate la vie houleuse dâune mĂšre cĂ©libataire et de ses deux adolescentes turbulentes. Si les relations des femmes aux hommes donnent au film ses tournants, le message principal rĂ©side avant tout dans le lien fĂ©minin. Lâune des grandes rĂ©ussites de la cinĂ©aste Allison Anders est quâelle touche Ă toutes les bonnes questions des femmes de la classe ouvriĂšre contemporaine sans jamais ĂȘtre farouchement anti-hommes. Sans jamais effleurer le feuilleton romantique, Anders, toujours avec un style Ă©purĂ© et laconique, Ă©tudie en quelque sorte comment les femmes trouvent leur force intĂ©rieure, pleine de grĂące et dâespoir, afin de guĂ©rir leurs vieilles blessures. Avec Brooke Adams, Ione Skye, Fairuza Balk AmĂ©ricain, 1h41 1993 / La Leçon de piano de Jane Campion Au XIXe siĂšcle, la silhouette corsetĂ©e dâAda dĂ©barque sur une plage de Nouvelle-ZĂ©lande. Sa fille et son piano lâaccompagnent dans sa nouvelle vie dâĂ©pouse contrainte. Ada a perdu sa voix, elle ne communique quâen touchant son piano et en plantant son regard charbonneux dans celui de ceux qui tentent de la dominer. La rencontre avec un homme de lâĂźle va lui redonner son corps. La camĂ©ra synesthĂ©sique de Jane Campion dĂ©borde de sensualitĂ©. Chaque geste dâAda caresse lâĂ©cran de cinĂ©ma, Campion invente un langage amoureux avec une parole qui ne part pas du logos â le discours, la raison, la logique â, mais de la glossa â une langue liĂ©e au corps, Ă la glotte, au corps caverneux de la bouche. Car mĂȘme si lâhĂ©roĂŻne nâĂ©met pas le son de sa voix, son corps, lui, hurle Ă chaque plan son dĂ©sir de libertĂ©. I. B. Avec Holly Hunter, Harvey Keitel Aust., Fr., 2 h 01 1993 / Travolta et Moi de Patricia Mazuy Le feu et la glace, une ado incendiaire qui fout le feu chez ses parents et un jeune homme patineur qui exĂ©cute des saltos avec grĂące, The Clash et Joe Dassin, le punk et la disco, lâembrasement sensuel de la pubertĂ© et le grand gel existentiel du dĂ©sir de mort pour son deuxiĂšme film, Patricia Mazuy imagine un coming-of-age movie tout en oxymores. Les Ă©motions et les formes sâaffrontent dans un teen movie sidĂ©rant dâemportement lyrique. Appartenant Ă une collection dâArte sur lâadolescence, ce chef-dâĆuvre enfiĂ©vrĂ© ne connut quâune diffusion tĂ©lĂ© et aucune sortie en salle ou Ă©dition vidĂ©o en raison dâune bande-son trop chĂšre, gorgĂ©e de tubes des Bee Gees. L. Avec Leslie Azoulay, Thomas Klotz Fr., 1 h 07 1994 / Pas trĂšs catholique de Tonie Marshall Moins cĂ©lĂ©brĂ© que VĂ©nus BeautĂ©, Pas trĂšs catholique est peut-ĂȘtre le film de Tonie Marshall le plus vivant. Portrait dâune femme, Maxime, sorte de Philip Marlowe au fĂ©minin, incarnĂ©e idĂ©alement par AnĂ©mone et sa gouaille lĂ©gendaire qui trouve ici un de ses tout meilleurs emplois, oscillant entre enquĂȘte et introspection, sur fond de tĂ©nĂ©breuses affaires, le deuxiĂšme long-mĂ©trage de Tonie Marshall est avant tout une salutaire cĂ©lĂ©bration de la libertĂ© sexuelle et morale. FĂ©ministe, tendance anar, Pas trĂšs catholique nâoublie jamais la mĂ©lancolie du temps qui passe. Son charme un peu brinquebalant nâen est que plus grand. Avec AnĂ©mone, Michel Roux, Roland Bertin Fr, 1h40 1994 / Petits Arrangements avec les morts de Pascale Ferran Dans le premier long-mĂ©trage de Pascale Ferran trĂŽne fragilement un chĂąteau de sable. Une construction forcĂ©ment Ă©phĂ©mĂšre et toujours Ă reconstruire autour de laquelle tournent un frĂšre et deux sĆurs, plus un enfant, Jumbo. Polyphonique en matiĂšre de rĂ©cits, de personnages mais aussi en termes de mixage des temporalitĂ©s, Petits Arrangements... affirme un tempĂ©rament mĂ©lancolique et cĂ©rĂ©bral, celui dâune cinĂ©aste travaillĂ©e par le deuil, la famille et le cinĂ©ma de Resnais ou de Truffaut tendance La Chambre verte. Le regard fĂ©minin nây est jamais vraiment frontal, plutĂŽt oblique et souterrain, comme tous les courants et tous les dĂ©sirs qui traversent ce film marquant qui gagna, Ă juste titre, la CamĂ©ra dâor en 1994. T. J. Avec Charles Berling, Catherine Ferran, Didier Sandre Fr., 1 h 48 1996 / Clueless dâAmy Heckerling EmblĂšme de la dĂ©cennie en termes de teen movies, Clueless sâaffirme un peu comme une réécriture logique du roman littĂ©raire Emma de Jane Austen. Avant mĂȘme de rĂ©aliser un film pour adolescentes, Amy Heckerling interroge la pression sociale et hiĂ©rarchique de sa propre hĂ©roĂŻne, Cher, interprĂ©tĂ©e par Alicia Silverstone. Sans jamais tomber dans la mĂ©chancetĂ©, le cynisme, ou lâidiotie, la rĂ©alisatrice crĂ©er un personnage, certes princesse, mais emplis de puissance et de responsabilitĂ©. Avec un regard tendre portĂ© sur lâadolescence, Clueless sâinscrit dans les classiques du genre, et de lâempowerment fĂ©minin dâune certaine maniĂšre. Avec Paul Rudd, Donald Faison, Alicia Silverstone AmĂ©ricain, 1h38 1998 / Os Muntantes de Teresa Villaverde Au fin fond dâune ville portugaise, trois jeunes adolescents en proie Ă la misĂšre, Ă la drogue et Ă la prostitution, vivent dans la rue tels des survivants. SĂ©lectionnĂ© Ă Un Certain Regard en 1998 au Festival de Cannes, le film livre un essai poĂ©tique et philosophique. GrĂące Ă ses recherches documentĂ©es sur les jeunes enfermĂ©s dans des centres de rĂ©insertion sociale au Portugal, la cinĂ©aste image ce quâelle appelle âmutantsâ, des ĂȘtres exceptionnels qui ne se rĂ©signent jamais. Dans les annĂ©es 1990, alors que de nombreux rĂ©alisateurs tels que Pedro Costa ouvrent de nouvelles perspectives, Teresa Villaverde sâimpose comme lâune des nouvelles voix fĂ©minines du cinĂ©ma portugais. Avec Ana Moreira, Alexandre Pinto, Nelson Varela Portugais, 1h54 1999 / Virgin Suicides de Sofia Coppola On peut distinguer deux catĂ©gories de premiers films. Ceux qui, dans un geste de dĂ©fĂ©rence cinĂ©phile, construisent des mondes nouveaux mais restent immanquablement hantĂ©s par un hĂ©ritage. Et ceux qui, pour exister, nâont dâautres choix que de le tuer. Virgin Suicides, premier long mĂ©trage de Sofia Coppola adaptĂ© du roman de Jeffrey Eugenides, se situe Ă la jointure de ces deux champs. Câest un film kamikaze, qui convoque un genre dĂ©fini le teen movie pour mieux le tordre de lâintĂ©rieur. Nous voici au cĆur dâune banlieue bourgeoise amĂ©ricaine, au dĂ©but des annĂ©es 1970. DĂšs son ouverture, le film rompt avec la candeur de son dĂ©cor chic et sophistiquĂ© Ă outrance lâĂ©quivalent dâun bain moussant et parfumĂ©. La tragĂ©die est rĂ©vĂ©lĂ©e câest ici que les sĆurs Lisbon se sont donnĂ© la mort. La suite est un compte Ă rebours funĂšbre, obsĂ©dĂ© par une Ă©nigme que des garçons, des annĂ©es aprĂšs le drame, tentent de rĂ©soudre. Si le mystĂšre demeure, immense, câest que dans ce monde puritain, le mal qui asphyxie les filles est si commun quâil en demeure invisible. Chronique adolescente, Ă©lĂ©gie aĂ©rienne, Virgin Suicides a aussi valeur de manifeste fĂ©ministe seul le sacrifice sauvera ces hĂ©roĂŻnes des griffes du patriarcat. M. D. Avec Kirsten Dunst, Josh Hartnett, James Woods, Kathleen Turner 1 h 37 1999 / La vie ne me fait pas peur de NoĂ©mie Lvovsky Réécriture pour le cinĂ©ma du magistral Petites que NoĂ©mie Lvovsky avait rĂ©alisĂ© pour Arte, La vie ne me fait pas peur est un grand film sur lâadolescence, cet Ăąge des possibles qui bute sur lâimpossible. En suivant une bande de quatre jeunes filles aux destins croisĂ©s et bientĂŽt divergents, NoĂ©mie Lvovsky se remĂ©more Ă©videmment sa propre adolescence au cĆur des annĂ©es 1970 sur un mode pop et remuant. BordĂ©lique et excessif, le film dĂ©borde de partout, et câest trĂšs bien comme ça. Parfois, les larmes et la rage se mĂ©langent au point que le film pourrait parfois changer de titre et sâappeler A lâombre des jeunes filles en pleurs. Mais, au final, câest lâĂ©nergie et la couleur qui triomphent. T. J. Avec Julie-Marie Parmentier, Magali Woch Fr., Sui., 1 h 51 1999 / Boys Donât Cry de Kimberly Peirce Pour beaucoup de femmes et dâhommes trans, Boys Donât Cry correspond Ă la premiĂšre fois oĂč ilelles se sont vues sur un Ă©cran. Pour dâautres, le film de Kimberly Peirce a rĂ©volutionnĂ© leur regard en mettant en scĂšne le concept dâidentitĂ© transgenre chez des adolescents. InterprĂ©tĂ© par Hilary Swank jeune rĂ©compensĂ©e par lâOscar de la meilleure actrice cinq ans avant son second triomphe, en 2005, dans Million Dollar Baby, que lâon dĂ©couvre transfigurĂ©e en sublime tomboy amoureux de ChloĂ« Sevigny, ce mĂ©lo baroque imbibĂ© de culture nineties a marquĂ© la culture LGBT + sans jouir dâune aura Ă sa hauteur dans lâhistoire rĂ©cente du cinĂ©ma amĂ©ricain. E. B. Avec Hilary Swank, ChloĂ« Sevigny 1 h 58 1999 / Beau Travail de Claire Denis Depuis son premier film, Chocolat, Claire Denis est liĂ©e Ă lâAfrique, autant continent que territoire de son imaginaire. En 2009, elle y revient, Ă Djibouti, oĂč sâactivent quelques soldats de la LĂ©gion. Ce pourrait ĂȘtre le dĂ©but dâun honorable porno gay. Câest lâouverture dâune tragĂ©die antique dâune part, un ex-adjudant-chef Denis Lavant, hĂ©ros dĂ©chu exilĂ© Ă Marseille, dâautre part, un chĆur dâhommes qui commente sa chute et conspire Ă lâaugmenter. Le point de vue, vivement en trans, nâest pas celui dâune femme regardant des hommes, mais celui dâun exclu, hyper-spectateur dâun Eden-CinĂ©ma oĂč rien nâapparaĂźt des trouffionneries, mais oĂč tout transpire de rituels Ă©tranges, presque abstraits, chorĂ©graphiĂ©s souvent, torturĂ©s parfois. Comme toujours chez Claire Denis, le visage de la violence est celui dâun doux ange, fatalement exterminateur. Beau Travail est Ă©crit sur le vent du dĂ©sert, comme Melville lançait son Billy Budd au fil des ocĂ©ans. BeautĂ© fragile et jeunesse Ă©phĂ©mĂšre comme jumeaux dâune mĂȘme utopie le cinĂ©ma pour toujours. Beau Travail est un beau film. G. L. Avec Denis Lavant, GrĂ©goire Colin Fr., 1 h 30 1999 / Vorace de Antonia Bird Ćuvre inclassable du fait dâun vrai mĂ©lange des genres, Vorace sort dans lâindiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale en France, fait un flop au box-office amĂ©ricain, mais nâen reste pas moins un grand film, basĂ© sur le fait divers de la tragĂ©die du passage de Donner durant lâhiver 1847, qui gagne Ă ĂȘtre connu. MalgrĂ© un tournage difficile Antonia Bird nâĂ©tait pas le premier choix Ă la rĂ©alisation, notamment, le film se dĂ©marque par son humour noir et sa bande originale Ă la fois dĂ©calĂ©e et obsĂ©dante, que lâon doit Ă Michael Nyman et Damon Albarn. Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, Jeremy Davies AmĂ©ricain, 1h41 2000 / Scarlet Diva de Asia Argento Pour sa premiĂšre rĂ©alisation, Asia Argento raconte lâhistoire dâAnna, une actrice qui tente de passer Ă la mise en scĂšne et qui de Rome Ă Los Angeles croise tout ce que le show-buisness compte de rock-stars perchĂ©es, de freaks en tous genres et de producteurs priapiques suivez mon regard. Asia est donc Anna, et Anna est une sorte dâAlice carollienne arpentant un nightmare hallucinĂ©, oĂč la jeune femme semble se rĂ©approprier la figure de vierge sadisĂ©e que son pĂšre Dario avait modelĂ©e pour elle. De Charybde en Sylla, de sado en maso, de gore en trash, Asia/Anna Argento ne calme sa transe que le temps dâun sublime face Ă face avec son reflet dans une glace sur Wild is the wind de Nina Simone aussi puissante que le rasage ensanglantĂ© du Big Shave de Scorsese. Asia se fait les aisselles mĂ©ticuleusement, se prĂ©pare, se maquille, et lorsque lâimage ressemble Ă ce quâattendent dâelle les autres, elle dĂ©fait lâensemble dâun revers de main, Ă©crase le rouge Ă lĂšvres, fait couler le mascara sous les larmes. Entre narcissisme et haine de soi, figuration et dĂ©figuration, autoparodie et autocombustion, le film est un feu de bengale, divin et Ă©carlate. Avec Asia Argento, Jean Shepard, Vera Gemma Italie, 1h31 2000 / Baise-moi de Virginie Despentes et Caroline Trin Thi Baise-moi câest beaucoup de choses. Câest dâabord lâadaptation du premier livre de Virginie Despentes, par elle-mĂȘme et Caroline Trin Thi, hardeuse chevronnĂ©e. Ensuite câest le film qui a dĂ©clenchĂ© une polĂ©mique et une censure rarement vue en France ; interdit aux -16, retirĂ© des salles deux jours aprĂšs sa sortie car classĂ© X, il ressort finalement en salle avec une nouvelle classification interdit aux -18 » spĂ©cialement créée pour le film. Entre les deux, câest un Telma et Louise porno et gore, qui, sâil a certes mal vieilli la laideur de lâimage des premiĂšres camĂ©ras numĂ©riques et la bande-son oĂč figure des groupes comme Le Peuple de lâherbe, abrite encore un esprit punk, provocateur et un dĂ©sir de jouir en se foutant des rĂšgles social et de la morale. B. D. Avec RaffaĂ«la Anderson, Karen Bach, Patrick Eudeline Fr, 1h15 2000 / Les glaneurs et la glaneuse dâAgnĂšs Varda AgnĂšs Varda, cinĂ©aste de la proximitĂ© et de la libertĂ©, glaneuse dâimages du titre de ce documentaire, suit Ă lâaide dâune petite camĂ©ra numĂ©rique des glaneurs urbains et ruraux qui ramassent les restes dont les autres ne veulent pas, par nĂ©cessitĂ© mais aussi par choix. On croise ainsi la route dâun riche viticulteur, dâun RMIste, dâun grand chef et de sans-abris. Sorte de road-movie Ă pied, en voiture et en train, le mouvement de ce âdocumentaire-routardâ est Ă la fois gĂ©ographique, historique, social, juridique et esthĂ©tique. 2001 / La CiĂ©naga de Lucrecia Martel Dans lâambiance tropicale des alentours dâune piscine, quelques adultes au bord de lâivresse sâenlisent sous les yeux dâune enfant. Premier long-mĂ©trage de lâArgentine Lucrecia Martel, La CiĂ©naga qui signifie âmarĂ©cageâ en espagnol est un festival de sensations troubles, dâodeurs dĂ©liquescentes, de sons assourdis et moites, de couleurs saturĂ©es. Plus quâun rĂ©cit autobiographique, La CiĂ©naga prend la forme dâune collection dâambiances menaçantes qui aborde, au passage, la condition des femmes Ă travers lâaliĂ©nation dâune mĂšre déçue par la vie mais incapable de sâĂ©chapper dâune famille toxique. Un grand premier film sans aucun doute. T. J. Avec Mercedes MorĂĄn, Graciela Borges Arg., Fr., Esp. Jap., 1 h 43 2001 / Trouble every day de Claire Denis Le cinĂ©ma punk, trans et physique de Claire Denis a cela de particulier quâil pousse sur les zones frontaliĂšres, quâil aime sâaventurer en terre incertaine et ne jamais se fixer lĂ oĂč on lâattend. La rĂ©alisatrice flirte avec les limites entre lâhumain le dĂ©sir sexuel et lâinhumain la perversion ; oĂč ce qui est jugĂ© comme telle par les protagonistes en faisant du corps son motif de prĂ©dilection. Câest Les Salauds, High Life, Beau Travail, Jâai pas sommeil et bien sĂ»r Trouble Every Day. Vincent Gallo et Beatrice Dalle y incarnent des personnages partageant une mĂȘme confusion sexuelle entre soif dâamour et de sang ; ils aiment la chair autant quâils sâen nourrissent. Cela donne un chef-dâĆuvre dâhorreur gore, servi par la photographie sublime dâAgnĂšs Godard et la bande-son des Tindersticks, un film sensoriel, un conte de vampire moderne oĂč se mĂȘlent prĂ©dation et consentement sexuelles. Avec Tricia Vessey, BĂ©atrice Dalle, Alex Descas Fr, 1h40 2001 / A ma sĆur de Catherine Breillat Possiblement autobiographique et vraiment fantasmatique, A ma sĆur est un prĂ©cipitĂ© du cinĂ©ma de Catherine Breillat. Dâune cruditĂ© souvent au scalpel, le film de Breillat radiographie dâabord, avec gĂ©nie, les pulsions dâune jeune fille, obsĂ©dĂ©e par son dĂ©pucelage mais qui se trouve bien plus laide que sa sĆur, un canon. Longtemps naturaliste, A ma sĆur bascule finalement dans la folie dâun Ă©pilogue sidĂ©rant qui met Ă jour le dĂ©sir sexuel au fĂ©minin sur son versant le plus dĂ©rangeant. Conte cruel de la jeunesse, pas consensuel pour un sou, A ma sĆur est un film vraiment troublant. HĂ©rĂ©tique avant tout, y compris pour les fĂ©ministes les plus radicales ! Avec AnaĂŻs Reboux, Roxane Mesquida, Libero De Rienzo Fr, 1h33 2003 / Monster de Patty Jenkins Aileen vit de son activitĂ© de prostituĂ©e et sillonne, canette de biĂšre Ă la main, les routes sans Ăąme dâune banlieue amĂ©ricaine. Elle rencontre Selby, une jeune lesbienne dont elle tombe rapidement amoureuse, ce qui la poussera Ă changer de vie. Charlize Theron, au-delĂ dâĂȘtre mĂ©connaissable elle prend 15 kilos et porte des prothĂšses sur le visage pour cette interprĂ©tation est surtout magistrale dans ce premier grand rĂŽle qui constituera son acte de naissance en tant quâactrice et dont la performance lui vaudra un Oscar. Avec Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern AmĂ©ricain, 1h51 2003 / An Angel at My Table de Jane Campion Pour son deuxiĂšme long-mĂ©trage, Jane Campion livre un des films les plus marquants des annĂ©es 90. An Angel at My Table relate lâenfance de lâĂ©crivaine nĂ©o-zĂ©landaise Janet Frame marquĂ©e par le deuil, la dĂ©pression et lâexclusion. Au bord du gouffre et en lutte contre ses propres dĂ©mons, la romanciĂšre brave les conventions en trouvant refuge dans la poĂ©sie. Si cet exercice immersif traite de la folie, le film rend Ă©galement hommage Ă lâanticonformisme et Ă la solitude de lâartiste. Au travers dâune Ă©criture et dâune esthĂ©tique fĂ©minine, Jane Campion, parle du combat complexe des femmes Ă exister dans une sociĂ©tĂ© qui les excluent. Avec Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson NĂ©o-zĂ©landais, 2h38 2003 / Il est plus facile pour un chameau de Valeria Bruni Tedeschi âIl est plus facile pour un chameau de passer par le chas dâune aiguille que pour un riche dâentrer au royaume des cieuxâ. Si le titre est tirĂ© dâun passage de la Bible, son film est lui surtout inspirĂ© de sa vie. Federica, interprĂ©tĂ©e par elle-mĂȘme, est une femme, la trentaine, fille dâimmigrĂ©s italiens prise de culpabilitĂ© du fait dâĂȘtre immensĂ©ment riche. AccablĂ©e par son hĂ©ritage, elle va se rĂ©fugier dans son imaginaire. Dans son premier long-mĂ©trage en tant que rĂ©alisatrice, Valeria Bruni Tedeschi expose non seulement sa personnalitĂ© rĂȘveuse, mais parle aussi du dĂ©sir dâaffranchissement. Avec Valeria Bruni Tedeschi, Chiara Mastroianni, Jean-Hugues Anglade Fr, 1h50 2003 / Shara de Naomi Kawase On connaĂźt lâhistoire un enfant disparaĂźt et sa figure absente ruine la vie dâune famille bien des annĂ©es aprĂšs. De ces mĂ©los fantomatiques on en a mangĂ© mille et cent. Alors pourquoi ce sentiment, face Ă Shara, de nâavoir jamais vu ça ? Câest que la rĂ©alisatrice Naomi Kawase amĂšne avec elle sur ses plateaux quelques tours spĂ©cifiques. Par exemple celui-ci engager un camĂ©raman travaillant dâordinaire dans le champ du documentaire et ne pas lui donner de script pour quâil filme chaque scĂšne avec les tremblements du direct. Ainsi, trouver un regard inĂ©dit sur des personnages ne passe pas nĂ©cessairement comme on pourrait le croire par lâinvention dâune maĂźtrise nouvelle mais aussi par des ruses imprĂ©vues pour troubler/Ă©garer les maĂźtrises anciennes. La beautĂ© du rĂ©sultat dans Shara est terrassante. Toutes les pĂ©ripĂ©ties de la fiction surgissent Ă lâĂ©cran comme des Ă©vĂ©nements. A lâinstar du grand orage dâĂ©tĂ© qui vient bouleverser dâun coup la parade finale. Avis aux chercheurs dâor qui nâa pas vu la pluie tomber chez Kawase ne sait pas ce quâest la joie. P. B. Avec Kohei Fukungaga, Yuka Hyyoudo Jap., 1 h 40 2004 / Mystification ou lâhistoire des portraits de Sandrine Rinaldi Mystification est une adaptation dâun rĂ©cit de Diderot, transposĂ© de nos jours. Pour son premier moyen-mĂ©trage il y en aura un second trois ans plus tard, Cap Nord, Sandrine Rinaldi Ă©galement critique de cinĂ©ma sous le pseudo de Camille Nevers retient de Diderot le goĂ»t des cruelles machinations, des collusions secrĂštes, de lâalliance opaque entre les rĂšgles sociales et les raffinements du libertinage, mais plus encore la langue du texte original, quâil sâamuse Ă chahuter. Que la machination prenne satisfait peut-ĂȘtre davantage le dĂ©sir informulĂ© de celle quâon mystifie que ceux qui croient la manipuler. Qui dĂ©sire quoi ? Qui aime encore ? Et qui met en scĂšne ce sac de nĆuds, dâincertitudes et de regrets informulĂ©s ? VoilĂ lâimbroglio que le film emmĂȘle avec un humour distant et une grande inspiration visuelle. Avec Camille Cayol, Laurent Lacotte Fr., 59 min 2005 / Marseille dâAngela Schanelec Sophie, une jeune photographe allemande, Ă©change son appartement avec une Ă©tudiante habitant Ă Marseille. Elle rencontre Pierre, un mĂ©canicien, avec qui elle flirte puis, une fois rentrĂ©e Ă Berlin, retrouve les choses comme elle les a laissĂ©es â notamment son amour pour le mari de sa meilleure amie Hanna. Avec ce film, un des reprĂ©sentants du nouveau cinĂ©ma allemand des annĂ©es 2000, aux antipodes de la théùtralitĂ© expressionniste qui a fondĂ© le cinĂ©ma allemand notamment grĂące Ă la modernitĂ© de la mise en scĂšne et du rĂ©cit, Angela Schanelec signe une Ćuvre tiraillĂ©e entre lâespoir et un Ă©ternel retour Ă la case dĂ©part, avec la solitude de son personnage principal en toile de fond. Avec Maren Eggert, Emily Atef, Alexis Loret Allemand, 1h35 2005 / Innocence de Lucile Hadzihalilovic AdaptĂ© dâune nouvelle allemande de Frank Wedekind, Lucile Hadzihalilovic livre un premier film des plus singuliers du cinĂ©ma français contemporain. Dans une forĂȘt coupĂ©e du monde, lâarrivĂ©e dâune nouvelle fille dans un Ă©trange pensionnat pour fillettes va bousculer leur quotidien. Lâintrigue nĂ©buleuse Ă©troitement inspirĂ©e du Suspiria de Dario Argento et de Pique-nique Ă Hanging Rock de Peter Weir, dessine, Ă travers mutations et Ă©veil, le passage de lâenfance Ă lâadolescence. LĂ oĂč rĂ©side tout lâĂ©quilibre du film est que le regard fĂ©minin derriĂšre la camĂ©ra, capte lâinnocence comme la sexualitĂ©, sans jamais crĂ©er quelconque malaise, quâun Ćil masculin incompris aurait pu avoir. Hadzihalilovic met en scĂšne un rĂ©cit sombre et candide Ă la fois, miroir de la complexitĂ© que dâĂȘtre une jeune fille. Avec ZoĂ© Auclair, Lea Bridarolli, BĂ©rangĂšre Haubruge Fr, 1h55 2006 / Lady Chatterley de Pascale Ferran Constance Chatterley, jeune femme de la haute bourgeoisie anglaise, est enfermĂ©e dans son mariage avec les responsabilitĂ©s et devoirs que cela implique. Lorsquâelle rencontre Parkin, le garde-chasse du domaine, câest le dĂ©but dâun difficile apprivoisement, un Ă©veil Ă la sensualitĂ© pour la lady et un long retour Ă la vie pour lâamant. Entre orfĂšvrerie du dĂ©coupage, majestĂ© des durĂ©es et incandescence des Ă©motions, ce film fiĂ©vreux est une petite merveille de sensibilitĂ©, dâintelligence de cinĂ©ma, dâune puissance dâexpression dâautant plus forte et admirable quâelle nâa lâair de rien. Avec Marina Hands, Jean-Louis Coullocâh, Hippolyte Girardot Fr, Belge, 2h38 2007 / Tout est pardonnĂ© de Mia Hansen-LĂžve Le ressentiment, son dĂ©passement, ou mĂȘme lâabsence totale de sa formation sont forcĂ©ment au cĆur dâun film intitulĂ© Tout est pardonnĂ©. Mais que couvre ce âtoutâ, qui est pardonnĂ©, dans le premier long-mĂ©trage de la jeune Mia Hansen-LĂžve ? Dans la premiĂšre partie, une famille est dĂ©sagrĂ©gĂ©e par la toxicomanie dâun pĂšre dĂ©faillant. Dans la deuxiĂšme, la petite fille du dĂ©but retrouve Ă 17 ans ce pĂšre et ne ressent contre lui aucune animositĂ©. DâoĂč vient pareille sĂ©rĂ©nitĂ© ? Câest tout le mystĂšre du film. Etrangement ici, le malheur accumulĂ© dans la premiĂšre partie flotte et ne pĂšse pas sur la seconde. Entre les deux temps du film, les liens de causalitĂ© sont lĂąches, estompĂ©s, prennent des chemins vicinaux, presque invisibles. A 26 ans, Mia Hansen-LĂžve trouvait du premier coup, et dans toute sa plĂ©nitude, la formule magique de son cinĂ©ma, mixte de luciditĂ© et de douceur, de proximitĂ© sensible et de dĂ©tachement clairvoyant. L. Avec Paul Blain, Constance Rousseau Fr., 1 h 45 2007 / Persepolis de Marjane Satrapi EncensĂ©e par la presse mondiale, lâĆuvre autobiographique publiĂ©e dans les annĂ©es 2000 a fait de Satrapi lâune des autrices francophones les plus reconnues. Suite Ă son adaptation Ă©ponyme sur grand Ă©cran, Marjane Satrapi, dont le style graphique et narratif personnel avait dĂ©jĂ su retenir lâattention, obtient le Prix du Jury du Festival de Cannes. PersĂ©polis raconte lâhistoire rĂ©cente de lâIran Ă travers les yeux de Marjane, en passant de son enfance Ă TĂ©hĂ©ran durant la rĂ©volution islamique Ă son intĂ©gration dans la vie europĂ©enne. A base de rĂ©gime dictatorial et de rĂ©pression, Satrapi arrive Ă signer une Ćuvre singuliĂšre, universelle et humaniste. Avec les voix de Sean Penn, Iggy Pop, Gena Rowlands Fr, 1h35 2008 / Twilight â Chapitre 1, fascination de Catherine Hardwicke Lâexploit de Twilight, la saga de best-sellers de Stephenie Meyer, tenait Ă sa fĂ©minisation des codes de la littĂ©rature horrifique pour ados. Lâadaptation que signe Catherine Hardwicke rĂ©alisatrice dâun film indĂ© remarquĂ©, Thirteen, dĂ©jĂ sur lâadolescence Ă©claire au passage de ses rayons inversĂ©s un secret ultime du genre que nous rĂ©vĂšle du dĂ©sir fĂ©minin cette attirance orgueilleuse et obstinĂ©e pour une crĂ©ature qui ne rĂȘve que dâune chose, tuer la femme qui lâaime ? Le film devient dĂšs lors le rĂ©cit dialectique de la rencontre plus que du conflit entre deux dĂ©sirs, celui dâune jeune fille qui exige de lâhomme quâelle aime quâil la tue, et celui dâun vampire contraint, par amour, à ⊠devenir vĂ©gĂ©tarien. Mais Ă dĂ©sirer un lion pacifique, ou un vampire vĂ©gĂ©tarien, la jeune hĂ©roĂŻne de Twilight risque une fin plus hitchcockienne Soupçons que breillatienne Une vraie jeune fille lâabstinence. H. F. Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson 2 h 02* 2009 / Bliss de Drew Barrymore Lorsquâune actrice quâon suit depuis longtemps fait son premier film, on se demande toujours sâil ressemblera Ă ce quâon connaĂźt dâelle. Soit la petite fille dâE. T. Spielberg, la productrice audacieuse de Donnie Darko Richard Kelly, lâactrice qui essaie dâadapter son physique de rondouillarde aux canons hollywoodiens. Ici, Drew Barrymore choisit une forme de repli joyeux en tablant sur un mixte dâintrigue adolescente classique et dâesprit rebelle un peu carrĂ© une jeune fille veut Ă©chapper Ă un destin conventionnel, auquel elle offre une dimension foutraque inattendue la passion pour le sport. Si le cinĂ©ma amĂ©ricain a su trouver des exutoires physiques aux adolescents le skate, la danse, le surf, il nây avait pas grand-chose jusquâici pour leurs alter ego fĂ©minins. Drew Barrymore leur offre le roller derby, compĂ©titions de roller sur piste oĂč il sâagit de gagner des points en dĂ©passant ses adversaires, voire en les Ă©jectant. Vitesse, agressivitĂ©, jolies tenues paillettes et shorts, musique Ă fond, public surexcitĂ©, coups et blessures assurĂ©s une forme de gloire tapageuse est lĂ , composant la meilleure partie du film. Avec Ellen Page et Drew Barrymore AmĂ©ricain, 2h 2010 / Winterâs Bone de Debra Granik Ce second film de Debra Granik se dĂ©marque par sa sĂ©cheresse, sa tĂ©nuitĂ© psychologique et son refus de cĂ©der aux sirĂšnes misĂ©rabilistes. Il sâaccroche dĂšs les premiers plans aux boots de son hĂ©roĂŻne, la taciturne et obstinĂ©e Ree exceptionnelle Jennifer Lawrence, rĂ©vĂ©lĂ©e par ce rĂŽle, quâil ne lĂąchera plus jusquâĂ la fin. Vendu comme un film social Ă lâeuropĂ©enne on pense certes Ă Ken Loach, Winterâs Bone a tous les traits du western, genre essentiellement amĂ©ricain, abstrait, mythologique. A lâinstar de Kelly Reichardt, Debra Granik utilise la crise morale, Ă©conomique comme pur moteur fictionnel, davantage soucieuse dâen montrer les effets concrets que dâen dĂ©noncer les causes. Point de rĂ©el mĂ©chant ici mais une attention constante Ă lâinextinguible flux vital des hommes et des femmes lorsquâun vieux cow-boy rouillĂ© se saisit dâun banjo, par exemple, quâun soldat explique longuement, presque en chuchotant, Ă Ree pourquoi ce nâest pas une bonne idĂ©e pour elle de sâengager dans lâarmĂ©e, ou quâun enfant se met Ă faire du trampoline, en apesanteur. Avec Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan AmĂ©ricain, 1h40 2010 / La DerniĂšre Piste de Kelly Reichardt La DerniĂšre Piste ne renvoie pas Ă une fin mais bien Ă un dĂ©but, câest un rĂ©cit des origines que réécrit Kelly Reichardt. Dans quatriĂšme film, elle offre Ă la conquĂȘte de lâouest une nouvelle mythologie, du point de vue des femmes notamment Ă travers les yeux du personnage incarnĂ© par une extraordinaire Michelle Williams, actrice fĂ©tiche de Kelly Reichardt et des natifs, plutĂŽt que de celui du mĂąle blanc. Câest sans-doute son film le plus sĂ©duisant plastiquement, on y retrouve cette façon de traiter le paysage comme un territoire abstrait et immense, dont lâĂ©crasante horizontalitĂ© Ă©crase la petite verticalitĂ© humaine. Dans ce film de silence, de poussiĂšre et de ciel voilĂ©, lâessentiel est dans les dĂ©tails, comme toujours dans lâĆuvre de la cinĂ©aste amĂ©ricaine, qui fait plus que jamais preuve dans ce film dâun art contemplatif, brute et minimaliste tout droit hĂ©ritĂ© de Robert Bresson. Avec Michelle Williams, Paul Dano, Bruce Greenwood AmĂ©ricain, 1h44 2011 / Tomboy de CĂ©line Sciamma Dans les premiĂšres scĂšnes de Tomboy, le spectateur voit un petit garçon lĂ oĂč tous les autres personnages ses parents, sa petite sĆur voient une petite fille. Dans la suite du rĂ©cit, il voit une petite fille lĂ oĂč tous les autres croient jouer et chahuter avec un petit garçon. Tendu, intrigant, Tomboy utilise toutes les recettes du film Ă suspense. Mais CĂ©line Sciamma est particuliĂšrement habile pour manier une dramaturgie trĂšs construite, tout en masquant la charpente. Les situations sont intenses, mais câest la description en profondeur des personnages, lâĂ©tude de caractĂšre, qui a le dernier mot. Comme si la cinĂ©aste transposait une certaine efficacitĂ© de storytelling amĂ©ricaine dans le vocabulaire du cinĂ©ma dâauteur français, puisait dans la boĂźte Ă outils dâAaron Sorkin A la Maison Blanche, The Social Network pour raconter un film de Jacques Doillon. Le film dĂ©crit avec une acuitĂ© rare lâĂ©boulement du monde dans les yeux de ceux qui nâont vu que ce quâils voulaient voir, nâont pas vu ce quâil fallait voir. Cette perturbation, CĂ©line Sciamma la filme avec une touche lĂ©gĂšre, estompant la gravitĂ© par lâhumour, sans esquiver la violence de certaines situations. Et elle joint sans forcer la puissance Ă la finesse. Avec ZoĂ© HĂ©ran, Malonn LĂ©vana, Jeanne Disson Fr, 1h22 2011 / La guerre est dĂ©clarĂ©e de ValĂ©rie Donzelli âSi tu veux ĂȘtre actrice, Ă©cris tes propres films.â Câest encouragĂ© par JĂ©rĂ©mie ElkaĂŻm, compagnon et collaborateur, que ValĂ©rie Donzelli se lance dans la rĂ©alisation. La cinĂ©aste et comĂ©dienne devient la reine de ses propres fictions derriĂšre et devant la camĂ©ra. Ses rĂ©cits racontent, avec une trivialitĂ© joueuse qui donne Ă son Ćuvre cette vibration si singuliĂšre, la maternitĂ© et le couple. En 2010, ce cinĂ©ma autobiographique et irrĂ©sistiblement foutraque rencontre un succĂšs retentissant avec La guerre est dĂ©clarĂ©e, vĂ©ritable histoire de son enfant malade. Le film, lĂ©ger et enragĂ©, est une dĂ©flagration Ă©motionnelle. Donzelli affine son style et affirme son geste de cinĂ©aste faire du cinĂ©ma pour mieux vivre. M. D. Avec ValĂ©rie Donzelli, JĂ©rĂ©mie ElkaĂŻm Fr., 1 h 40 2012 / Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow Au moment oĂč Kathryn Bigelow rĂ©alise Zero Dark Thirty, elle vient de marquer lâhistoire en devenant la premiĂšre femme et toujours la seule Ă ce jour Ă dĂ©crocher lâOscar de la meilleure rĂ©alisation pour DĂ©mineurs 2010, devant son ex-mari James Cameron et Quentin Tarantino. Son statut au sommet du cinĂ©ma hollywoodien, oĂč elle mĂȘle action et film de guerre, se confirme avec le film suivant, Zero Dark Thirty, prĂ©cis et haletant sur la traque dâOussama Ben Laden. Du splendide raid final presque entiĂšrement dans le noir Ă lâincroyable assurance du personnage dâanalyste de la CIA le meilleur rĂŽle de Jessica Chastain, en passant par la description inspirĂ©e du milieu militaire et des hommes entre eux, le talent de Bigelow explose Ă chaque plan. Aujourdâhui ĂągĂ©e de 68 ans, la rĂ©alisatrice du culte Point Break 1991 a perdu de son aura Ă la suite de lâĂ©chec commercial du trĂšs controversĂ© Detroit 2017, consacrĂ© Ă des Ă©meutes raciales. Mais il serait temps de replonger dans une filmographie qui compte dix longs-mĂ©trages capables de revisiter le mythe du vampire Aux frontiĂšres de lâaube, 1987, de sonder les images contemporaines violentes Strange Days, 1995 ou de retourner sur ses bases le thriller policier Blue Steel, 1990âŠLe parcours de Bigelow est plus transversal et surprenant quâun regard de surface pourrait le laisser croire. Sa premiĂšre ambition Ă©tait de devenir peintre. Elle a commencĂ© Ă rĂ©aliser des films commerciaux aprĂšs une longue pĂ©riode dans lâart contemporain des annĂ©es 1970, travaillant avec Richard Serra et Lawrence Weiner, figure de lâart conceptuel, ainsi que lâintellectuel français SylvĂšre Lotringer, fondateur de la revue Semiotexte et futur âhĂ©rosâ du manifeste fĂ©ministe I Love Dick de Chris Kraus. InspirĂ©e par la cinĂ©philie moderne elle a Ă©voquĂ© sa passion pour âla matrice Fassbinder/Douglas Sirkâ, Kathryn Bigelow a finalement atterri Ă Hollywood par accident. Alors quâelle avait Ă©tĂ© envisagĂ©e pour rĂ©aliser Wonder Woman, aucun futur projet nâest aujourdâhui annoncĂ©. O. J. Avec Jessica Chastain, Joel Edgerton, Chris Pratt 2 h 37 2012 / Cloud Atlas de Lana et Lily Wachowski De lâAmĂ©rique esclavagiste du XXe siĂšcle au SĂ©oul du futur, Ă travers une demi-douzaine de rĂ©cits prĂ©levĂ©s Ă des Ă©poques diverses, les sĆurs Wachowski au moment du tournage, Lily Ă©tait nĂ©anmoins encore Andy brassent une odyssĂ©e Ă©bouriffante de lâĂ©mancipation. Les mĂȘmes acteurs interprĂštent une variĂ©tĂ© de personnages, tous Ăąges, espĂšces, genres confondus, dans une enivrante valse transformiste. On retrouve lĂ lâobsession des Wachowski pour un cinĂ©ma mouvant, en phase avec son Ă©poque, dont il vampirise les innovations, qui les a menĂ©es de lâĂšre du tout-numĂ©rique Matrix et Speed Racer Ă celle des sĂ©ries et de leur Ă©criture prolifĂ©rante. Un grand film mutant. R. B. Avec Tom Hanks, Halle Berry, Ben Whishaw 3 h 12 2012 / LâĂąge atomique dâHĂ©lena Klotz LâĂge atomique est le premier long-mĂ©trage, fragile et trĂšs beau, dâune jeune femme de 32 ans, HĂ©lĂ©na Klotz. Son sujet est lâadolescence, ses pulsions de sexe et de mort confondues, ses enthousiasmes et ses prostrations, sa grandeur et son ridicule. Son dĂ©cor est Paris la nuit, ses gares, ses trains de banlieue, ses clubs souterrains, ses ponts et ses forĂȘts voisines. Le film lui-mĂȘme semble attirĂ© par une force obscure tandis quâil sâĂ©carte de tout rĂ©alisme pour emprunter les sentiers dâun romantisme noir, Ă©voquant Jean-Paul Civeyrac, et dâun fantastique primitif, hyperstylisĂ©. Câest la grande force de ce jeune cinĂ©ma sans gĂȘne et aventureux, qui nâhĂ©site pas Ă frayer dans les eaux du bis ou Ă croiser les imaginaires pour inventer sa propre langue. Avec Elliott Paquet, Dominik Wojcik, Niels Schneider Fr, 1h08 2013 / Elle sâen va dâEmmanuelle Bercot Peut-on ĂȘtre un ĂȘtre de fuite et un ĂȘtre de courage ? Pour tenir ce paradoxe, le rendre possible avec Ă©vidence, il suffit Ă Emmanuelle Bercot de filmer Catherine Deneuve, qui comme nulle autre conjugue toujours la prĂ©sence dâune forme dâabsence, la retenue dâune forme dâaudace. En suivant une femme qui choisit sur un coup de tĂȘte de tout plaquer, Bercot rĂ©ussit un road-movie Ă©mancipateur Ă lâhumeur changeante, drĂŽle et poignant, convoyĂ© avec une inspiration folle par son interprĂšte. Avec Catherine Deneuve Fr, 1h53 2013 / Tirez la langue, mademoiselle dâAxelle Ropert Dâabord fine critique dans La Lettre du cinĂ©ma, foyer cinĂ©phile au tournant du siĂšcle, puis scĂ©nariste, Axelle Ropert a transposĂ© son goĂ»t pour le classicisme hollywoodien et une certaine Ă©cole française non spectaculaire dans ses propres films. Tirez la langue mademoiselle est une belle histoire dâamour chuchotĂ©e dans les dĂ©cors du 13e arrondissement, ainsi que le portrait dâune mĂšre cĂ©libataire jouĂ©e par Louise Bourgoin. Ropert tourne actuellement son cinquiĂšme long-mĂ©trage Petite Solange avec Philippe Katherine et LĂ©a Drucker. Avec Louise Bourgoin, CĂ©dric Kahn, Laurent Stocker Fr, 1h42 2015 / Mustang de Deniz Gamze Erguven Ce premier long-mĂ©trage en forme de cavalcade polissonne et fĂ©minine, joyeuse et enragĂ©e, nous immerge dans le monde damnĂ© des jeunes sĆurs mariĂ©es de force. Lâincontestable rĂ©ussite de Mustang tient au filmage du corps collectif sororal superbement fluide et chatoyant, bouquet de âjeunes filles en fleursâ telles quâon les trouve de Proust Ă Sofia Coppola. Il existe chez Deniz Gamze ErgĂŒven un vitalisme, une scĂ©nographie vitaminĂ©e qui, Ă chaque instant, Ă©meut et Ă©gaie lâĆil, nous attrape. Trait qui range le film du cĂŽtĂ© dâun âfĂ©minisme joyeuxâ, expression utilisĂ©e par AgnĂšs Varda pour qualifier la couleur de ses propres films. Sans diaboliser le mariage arrangĂ© lâune des sĆurs y trouve son compte de cĂąlins et de baisers, la rĂ©alisatrice dĂ©nonce une tradition nuisible dĂšs lors quâelle se meut en tyrannie, en prison. Avec GĂŒneĆ Nezihe Ćensoy, DoÄa Zeynep DoÄuĆlu, Elit İĆcan Turc, 1h33 2016 / Grave de Julia Ducournau Premier long-mĂ©trage de Julia Ducournau repĂ©rĂ©e Ă Cannes pour son court-mĂ©trage Junior, Grave raconte le parcours semĂ© dâembĂ»ches de Justine, Ă©tudiante en premiĂšre annĂ©e dâune Ă©cole vĂ©tĂ©rinaire. Justine se dĂ©couvre une appĂ©tence pour le sang, et bientĂŽt pour la chair humaine. GonflĂ©, poĂ©tique, fĂ©roce, ce film girly et anthropophage incarne la prise de pouvoir dâune nouvelle gĂ©nĂ©ration fracassante de rĂ©alisatrices. E. B. Avec Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah NaĂŻt Oufella Fr., Bel., 1 h 38 2016 / Toni Erdmann de Maren Ade Lâhistoire dâune businesswoman allemande Ă©migrĂ©e Ă Bucarest, oĂč elle travaille pour une sociĂ©tĂ© pĂ©troliĂšre, et de son pĂšre, amateur de farces et attrapes et de canulars lourdingues, engagĂ© dans une reconquĂȘte kamikaze du cĆur de sa fille. Lâesprit Ă la fois rigide et dĂ©lurĂ©, la parfaite nettetĂ© de lâĂ©criture, lâĂ©trange appĂ©tit pour le ridicule de Toni Erdmann transcendent sa sĂ©cheresse formelle apparente. Le troisiĂšme long-mĂ©trage de Maren Ade Ă©galement productrice des longs-mĂ©trages de son compagnon Ulrich Köhler et des films de Miguel Gomes est certes drĂŽle â il lâest vraiment â, mais il est beaucoup moins une comĂ©die quâun film sur le rire, sur sa psychologie, sur sa fonction sociale, sur son pouvoir de dĂ©rĂšglement. T. R. Avec Sandra HĂŒller, Peter Simonischek, Michael Wittenborn All., Aut., Mona., Rou., Fr., Sui., 2 h 42 2016 / Certaines femmes de Kelly Reichardt Sâil est problĂ©matique de parler dâun cinĂ©ma fĂ©minin, essentialisĂ© par le genre de son autrice, il semble Ă©vident que filmer implique plus souvent pour une femme que pour un homme une forme de dĂ©cadrage, de mise en scĂšne dâun espace jusque-lĂ peu visible, une façon de faire sien un mĂ©dium majoritairement masculin. La filmographie de Kelly Reichardt est Ă ce titre Ă©loquente. DâOld Joy 2006 Ă La DerniĂšre Piste 2010 en passant prochainement par First Cow 2019, la rĂ©alisatrice amĂ©ricaine nâaura eu de cesse de dĂ©velopper sa propre mythologie de lâOuest lointain, trĂšs loin des clichĂ©s du western. Certaines femmes, adaptation de trois nouvelles de lâĂ©crivaine amĂ©ricaine Maile Meloy, brosse le quotidien de quatre femmes vivant dans une petite ville du Montana, interprĂ©tĂ©es par un formidable quatuor dâactrices Kristen Stewart, Laura Dern, Michelle Williams et la rĂ©vĂ©lation Lily Gladstone. Lâart Ă©purĂ© de Kelly Reichardt, Ă la fois rustique et raffinĂ©, aussi taiseux par le verbe que prolixe par la forme, y atteint des sommets de prĂ©cision de trait. Dans ce film livrĂ© aux quatre vents des paysages dĂ©sertiques du nord-ouest des Etats-Unis, elle explore la condition fĂ©minine en prise avec la misogynie ordinaire de lâAmĂ©rique profonde. B. D. Avec Michelle Williams, Kristen Stewart, Laura Dern 1 h 47 2016 / American Honey dâAndrea Arnold MĂ©langeant comĂ©diens pros Shia LaBeouf, Riley Keough et amateurs, lâerrance dâune jeunesse bigarrĂ©e dans lâAmĂ©rique profonde, au son de la trap et sous les vapeurs de fumette⊠FilmĂ© au plus prĂšs des peaux, de la nature et de lâasphalte, entre parkings de supermarchĂ©s et grands espaces brĂ»lants, American Honey donne lâoccasion Ă Andrea Arnold Red Road, Fish Tank de dĂ©velopper son sens aigu dâun cinĂ©ma musical et sensuel, capable de traquer la violence du monde celle de lâargent roi et de la domination masculine pour conquĂ©rir un espace de beautĂ©. Un rĂȘve panthĂ©iste et fĂ©minin dont lâhĂ©roĂŻne se libĂšre sous nos yeux. O. J. Avec Sasha Lane, Shia LaBeouf 2 h 43 2017 / The Rider de ChloĂ© Zhao Rares sont les films retournant le gant de la virilitĂ© avec autant de dĂ©licatesse que The Rider, second film de la rĂ©alisatrice amĂ©ricaine dâorigine chinoise ChloĂ© Zhao. Elle y suit la guĂ©rison dâun cow-boy moderne, star locale de rodĂ©o victime dâun grave accident cĂ©rĂ©bral. Dans une mise en scĂšne proche du documentaire, ChloĂ© Zhao cultive dans ce film un care gaze qui porte autant sur une dĂ©construction de la masculinitĂ© que sur le rapport Ă lâanimal ou sur le sort des populations indiennes. On attend avec impatience The Eternals, son troisiĂšme film prĂ©vu pour cet automne, puisque ce blockbuster bardĂ© de stars Angelina Jolie, Salma Hayek, Kit Harington sâannonce aussi comme le premier film de super-hĂ©ros Marvel avec un personnage transgenre. B. D. Avec Brady Jandreau, Mooney, Tim Jandreau 1 h 44 2017 / Lady Bird de Greta Gerwig Si lâon dĂ©couvre Greta Gerwig lorsquâelle devient lâĂ©gĂ©rie du cinĂ©ma indĂ© amĂ©ricain avec Frances Ha 2012 de Noah Baumbach, lâAmĂ©ricaine a un dĂ©sir de cinĂ©ma qui excĂšde celui dâĂȘtre actrice. Et ce dĂšs ses dĂ©buts, puisquâelle cosigne ses premiers films en plus dây jouer Hannah Takes the Stairs, Nights and Weekends. Elle rĂ©alise avec Lady Bird son premier film en solo. Autobiographique, il Ă©pouse lâenvol dâune jeune femme Ă©prise de théùtre qui projette de quitter son lycĂ©e de Sacramento pour New York et son bouillonnement culturel. Il explore ce moment charniĂšre oĂč se jouent Ă la fois les premiĂšres amours, lâarrachement familial et se dessine une forme dâambition existentielle. La rĂ©alisatrice y trouve un alter ego en la personne de Saoirse Ronan. Elle forme avec TimothĂ©e Chalamet un couple Ă©tincelant dans le film suivant de la cinĂ©aste Les Filles du docteur March. B. D. Avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, TimothĂ©e Chalamet 1 h 34 2017 / Les Bums de plage dâEliza Hittman Avant de rĂ©aliser des Ă©pisodes de la saison 2 de 13 Reasons Why, la jeune rĂ©alisatrice new-yorkaise obtenait un vif succĂšs dâestime avec son second long-mĂ©trage, Les Bums de plage. Disponible aujourdâhui sur Netflix, le film raconte lâincapacitĂ© de jouissance dâun jeune garçon qui sent une pulsion homosexuelle sans pouvoir pleinement lâembrasser. Entre Moonlight et Beau Travail et portĂ© par le trĂšs beau 16 mm de la chef-opĂ©ratrice française HĂ©lĂšne Louvart, le film est aussi heurtĂ© que pointilleux dans cette auscultation dâun empĂȘchement du dĂ©sir. B. D. Avec Harris Dickinson, Madeline Weinstein, Kate Hodge 1 h 38 2017 / Wonder Woman de Patty Jenkins Si ses bracelets dâacier et son body Ă©toilĂ© hantent tout autant lâimaginaire collectif des fans de comic books que la cape de Batman, il aura fallu des annĂ©es avant que Wonder Woman, icĂŽne fĂ©ministe, apparaisse sur grand Ă©cran. Le film marque la premiĂšre incursion dâune femme Ă la rĂ©alisation du genre dominant la planĂšte dans les annĂ©es 2010 le blockbuster super-hĂ©roĂŻque. Aux antipodes des torsions tĂ©nĂ©breuses dâun Christopher Nolan, Patty Jenkins rĂ©vĂ©lĂ©e avec Monster en 2003 tire son odyssĂ©e guerriĂšre vers un cinĂ©ma pop et lĂ©ger. On nâoubliera pas ces premiĂšres scĂšnes troublantes sur lâharmonie dâune Ăźle-gynĂ©cĂ©e avant que lâhĂ©roĂŻne ne vienne se heurter Ă notre monde. M. D. Avec Gal Gadot, Chris Pine, Robin Wright Ch., H. K., 2 h 21 2018 / Heureux comme Lazarro dâAlice Rohrwacher Fable dâabord pastorale puis urbaine, le troisiĂšme film de la jeune rĂ©alisatrice italienne Alice Rohrwacher, prix du scĂ©nario Ă Cannes en 2018, ex aequo avec Trois Visages de Jafar Panahi, suit la figure dâun garçon candide, dâun ravi de la crĂšche qui ne trouve son bonheur quâen observant la nature et en se mettant au service de ses semblables. Il vit dâabord dans une communautĂ© de paysans mise Ă lâĂ©cart du monde par des bourgeois dans le but de les exploiter, avant dâĂȘtre libĂ©rĂ© et plongĂ© dans le monde contemporain, synonyme pour lui de la plus grande pauvretĂ©. Ce film sur lâinnocence corrompue, doublĂ© dâun conte poĂ©tique et politique sur le capitalisme, ressuscite le cinĂ©ma de Pier Paolo Pasolini La Ricotta par exemple et fait dâAlice Rohrwacher lâune des rĂ©alisatrices les plus talentueuses et singuliĂšres dâEurope. Avec Adriano Tardiolo, Alba Rohrwacher, Agnese Graziani Italie, 2h07 2019 / Atlantique de Mati Diop AprĂšs Mille Soleils, le moyen-mĂ©trage documentaire que Mati Diop a consacrĂ© en 2013 Ă son oncle, figure disparue dâun cinĂ©ma sĂ©nĂ©galais hantĂ© par son passĂ©, la rĂ©alisatrice raconte une nouvelle histoire de fantĂŽme avec Atlantique, son premier long-mĂ©trage rĂ©compensĂ© du grand prix du jury Ă Cannes lâan dernier. Film Ă la lisiĂšre du fantastique, Ćuvre de chair dĂ©sirante et dâesprit vengeur, Atlantique est aussi un film politique puissant qui embrasse la tragĂ©die de lâimmigration clandestine et des inĂ©galitĂ©s sociales Ă Dakar. B. D. Avec Mame Binta SanĂ©, Amadou Mbow, Ibrahima TraorĂ© Fr., SĂ©n., Bel., 1 h 44 2019 / Sibyl de Justine Triet AprĂšs un combat de rue intime et collectif La Bataille de SolfĂ©rino, Justine Triet logeait les tumultes sentimentaux et existentiels dans un seul corps en Ă©ruption celui de Virginie Efira, avocate au bord de la crise dans Victoria. En 2019, un autre prĂ©nom suffisait Ă contenir le programme dense et rĂ©flexif vivre sa vie comme une fiction dâun film qui donnait au portrait de son hĂ©roĂŻne des allures dâodyssĂ©e. Avec une virtuositĂ© folle mĂ©lange de genres, ruptures de ton, Sibyl sondait lâĂąme dâune hĂ©roĂŻne fragile et robuste en mĂȘme temps quâil scellait la symbiose quasi parfaite entre une cinĂ©aste et une actrice. M. D. Avec Virginie Efira, AdĂšle Exarchopoulos Fr., Bel., 1 h 40 2019 / Une fille facile de Rebecca Zlotowski Pour son quatriĂšme long-mĂ©trage, Rebecca Zlotowski campe une coming-of-age story balnĂ©aire et offre Ă Zahia le rĂŽle dâune jeune femme initiatrice dâune cousine plus jeune. Libre ou prisonniĂšre câest toute la dialectique sur laquelle repose le film. Tandis que la cousine aĂźnĂ©e sâadonne Ă ses habitudes de coucheuse entretenue, la cadette contemple dans un coin, hĂ©sitant Ă embrasser cette vie de luxe et dâapparences, prenant la mesure des privilĂšges quâelle offre en mĂȘme temps que de ce quâil en coĂ»te dây entrer. Et cette dialectique, le film ne la rĂ©sout pas. Il Ă©pouse un gaze insituable, il mĂšne Ă son point de fusion la chronique dâune femme-objet, la rend Ă la fois complĂštement chose, complĂštement dĂ©esse et complĂštement sujet â en coupant pourtant tout accĂšs Ă son intĂ©rioritĂ©, tant pour les autres personnages que pour nous, spectateurs. Câest tout Ă la fois le drame existentiel elle sera toujours seule et lâarmure immarcescible de cette fille facile et cependant compliquĂ©e qui, contre toutes les estocades masculines, et feignant de leur cĂ©der lâentrĂ©e, demeure impĂ©nĂ©trable. T. R. Avec Zahia Dehar, Mina Farid Fr., 1 h 31 2019 / Portrait de la jeune fille en feu de CĂ©line Sciamma âPrenez le temps de me regarder.â Le premier dialogue du Portrait de la jeune fille en feu va encore rĂ©sonner longtemps, dans toute sa douceur et sa rage, mais aussi sa pertinence politique. A la fois une caresse et un cri. Autour dâune histoire dâamour lesbienne au XVIIIe siĂšcle une peintre dresse le portrait dâune aristocrate promise au mariage, CĂ©line Sciamma a fait un film manifeste pour la mise en scĂšne de lâexpĂ©rience fĂ©minine. Au cĆur des images se joue la recherche pas Ă pas dâune Ă©galitĂ© entre artiste et modĂšle, la croyance dans lâacte de crĂ©ation comme croisement entre des corps palpitant, pont entre les organes et les dĂ©sirs, destruction des normes de pouvoir qui empĂȘchent de jouir. AprĂšs Naissance des pieuvres, Tomboy et Bande de filles, Sciamma signe le film dâune Ă©poque, au souffle profondĂ©ment libĂ©rateur. O. J. Avec AdĂšle Haenel, NoĂ©mie Marlent Fr., 2 h 02
Cetamateur dâart a appris Ă dessiner les objets auprĂšs de Patrick Mauboussin et a ajoutĂ© Ă son rĂŽle de gestionnaire pur et dur, celui de directeur de la crĂ©ation, « câest davantage un Ă©lĂ©ment de plaisir personnel », puis dâhomme de marketing. Ce qui lâinspire, le monde environnant, les femmes quâil croise. Ce sont les femmes qui lâont façonnĂ©, il leur rend hommage dans
News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse VOD Blu-Ray, DVD Spectateurs 3,0 57 notes dont 12 critiques noter de voirRĂ©diger ma critique Synopsis RaphaĂ«l est un curieux photographe qui offre Ă des jeunes de magnifiques scooters avec lesquels ils partent Ă l'Ă©tranger ou ils Ă©changent de vieux appareils photographiques contre des camĂ©ras neuves. Ils ne savent pas ou ne veulent pas savoir que ce trafic couvre en rĂ©alitĂ© un trafic de pierres prĂ©cieuses. Regarder ce film Voir toutes les offres DVD BLU-RAY DerniĂšres news Acteurs et actrices Casting complet et Ă©quipe technique Critiques Spectateurs ComĂ©die policiĂšre typique des annĂ©es 50, Sois belle et tais-toi » est loin d'ĂȘtre la pire du registre. Toutefois, difficile de passer outre les incroyables facilitĂ©s du scĂ©nario, les ficelles s'apparentant rĂ©guliĂšrement Ă des cordes, tandis que l'ensemble reste trĂšs lĂ©ger, pour ne pas dire anodin. Finalement, le charme vient de ce petit cĂŽtĂ© rĂ©tro, et surtout de dĂ©couvrir de futures stars Ă leurs dĂ©buts, principalement ... Lire plus Marc AllĂ©gret est un rĂ©alisateur qui Ă mon sens nâa pas beaucoup de talent. Il fait vivoter des films peu inspirĂ©s, souvent pas antipathiques, mais sans grand relief, et ici câest malheureusement le cas. Malheureusement car le casting est assez incroyable, permettant notamment de croiser Belmondo et Delon Ă leurs dĂ©buts. On peut aussi voir un Roger Hanin mĂ©connaissable. Bon, câest meilleur sur le papier quâĂ lâĂ©cran, car ... Lire plus "Sois belle et tais-toi", comĂ©die policiĂšre française rĂ©alisĂ©e par Marc AllĂ©gret, sorti en bon vieux noir et blanc de la fin des annĂ©es 50, avec l'Ă©mergence d'une nouvelle gĂ©nĂ©ration d'acteurs et actrices Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, MylĂšne Demongeot , BĂ©atrice Altariba la Si l'on peut lui reprocher son scĂ©nario peu crĂ©dible, ou encore ses dialogues naĂŻfs, ce film n'en reste pas moins une comĂ©die policiĂšre sympathique. Les scĂšnes d'action et les situations cocasses sont habilement rĂ©parties, et ceci sur une musique plutĂŽt agrĂ©able. La photographie est Ă©tonnament belle, et tous les acteurs jouent juste, celui se dĂ©marquant le plus Ă©tant Darry Cowl, qui apporte au film une certaine touche d'humour. Et ... Lire plus 12 Critiques Spectateurs Photo Infos techniques NationalitĂ© France Distributeur - AnnĂ©e de production 1957 Date de sortie DVD 24/02/2005 Date de sortie Blu-ray - Date de sortie VOD - Type de film Long-mĂ©trage Secrets de tournage - Budget - Langues Français Format production - Couleur N&B Format audio - Format de projection - N° de Visa - Si vous aimez ce film, vous pourriez aimer ... Commentaires
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People Câest un sans-faute ! La duchesse de Cambridge, qui fĂȘte ses noces dâĂ©tain avec le prince William, est devenue une figure incontournable des Windsor. Gracieuse, discrĂšte, Ă©lĂ©gante, bienveillante⊠En dix ans de mariage, la plus que parfaite Kate Middleton a rĂ©alisĂ© un sans-faute, au risque de paraĂźtre trop lisse ou classique. Parfaitement intĂ©grĂ©e chez les Windsor, mĂšre de trois enfants princiers, adulĂ©e des Britanniques, elle a mĂȘme rĂ©ussi le tour de force d'ĂȘtre respectĂ©e par les tabloĂŻds du royaume, c'est peu direâŠLe pari n'Ă©tait pas forcĂ©ment gagnĂ© issue de la bourgeoisie, elle ne correspondait guĂšre aux codes aristocratiques exigĂ©s pour devenir l'Ă©pouse du futur roi d'Angleterre. William a imposĂ© son choix et prouvĂ© qu'il avait non seulement du goĂ»t, mais Ă©galement un bon jugement Kate s'est coulĂ©e avec brio dans le moule des Windsor, qui en a pourtant brisĂ© plus d'un dans son histoire â Diana, Sarah Ferguson ou encore rĂ©cemment Meghan Markle, pour ne citer qu'ellesâŠĂ LIRE AUSSIComment la reine a dĂ©samorcĂ© la bombe MeghanKate savait oĂč elle mettait les pieds depuis sa romance avec William, elle a pu mesurer la pression mĂ©diatique, la discrĂ©tion qu'on attendait d'elle et les codes exigeants qu'il a fallu assimiler rapidement. En entrant officiellement dans la famille royale, elle n'a fait que prolonger et perfectionner cet apprentissage â sois belle et tais-toi â, tout en apportant quelques touches personnellesâŠQuand Kate se fĂącheWilliam et Kate forment une vraie Ă©quipe, il Ă©coute ses conseils, elle peut monter au crĂ©neau quand il le faut, mais elle n'essaie jamais de surpasser son mari, elle sait tenir son rang, comme l'a fait avant elle le prince Philip avec la souveraine. Elizabeth lui accorde toute sa confiance, le prince Charles la considĂšre comme sa fille, et elle a su se faire de Camilla une dix ans de mariage, il y a pourtant eu des crises, mais elle les a toutes traversĂ©es avec adresse, n'hĂ©sitant pas Ă taper du poing sur la table si l'affaire dĂ©passait les bornes. Ce fut le cas en 2012, quand Closer publia des photos d'elle en vacances seins nus, dĂ©clenchant l'ouverture d'un procĂšs. Elle saisit aussi la justice l'an dernier contre le magazine anglais Tatler qui osa s'attaquer Ă l'icĂŽne de la monarchie dans un portrait au vitriol oĂč on la dĂ©crivait comme ennuyeuse, anorexique et dĂ©passĂ©e par son emploi du temps, entre ses engagements caritatifs et sa famille. TrĂšs agacĂ©e, elle obtint finalement le retrait des passages trop polĂ©miquesâŠĂ LIRE AUSSI La guerre des duchesses » jeu, set et matchDroite dans les tempĂȘtesEt quand la famille royale est en jeu, Kate sait se montrer discrĂšte et prudente, en affichant son plus beau sourire pour contrer les ragots. Elle laisse passer la tempĂȘte en 2019 quand des rumeurs font Ă©tat d'une supposĂ©e liaison entre William et Rose Hanbury, un ancien mannequin devenu marquise de Cholmondeley, qui agite un temps les attitude lorsque des tensions apparaissent avec Meghan Markle, nouvelle star Ă©phĂ©mĂšre du clan Windsor aprĂšs son mariage avec Harry. Les deux duchesses ne s'entendent guĂšre, Kate fait des efforts, s'affiche souriante aux cĂŽtĂ©s de sa rivale, jusqu'au jour oĂč celle-ci finit par prendre le large aux Ătats-Unis. Et quand Meghan raconte Ă Oprah Winfrey que Kate la fit pleurer la veille de son mariage, celle-ci se mure dans le silence et continue de sourire aux LIRE AUSSIMeghan sa froide vengeance envers Kate MiddletonPour l'Ă©pauler, Kate peut compter sur le staff du palais, aussi bien celui de la reine, de Charles, que sur sa propre Ă©quipe, tous en liaison Ă©troite. Contrairement Ă Meghan, qui n'en faisait qu'Ă sa tĂȘte, avec ce besoin viscĂ©ral de tirer la couverture Ă soi, Kate sait rester dans le rang et s'appuyer sur la puissance et les conseils du clan. Les Cambridge disposent d'une Ă©quipe d'une quinzaine de personnes, payĂ©es par le prince Charles, pour les aider Ă gĂ©rer leurs engagements officiels et faire tourner leur bureau du palais de Kensington. On y trouve des spĂ©cialistes en politique et communication secrĂ©taires et conseillers, le personnel de sĂ©curitĂ© les gardes du corps et la proche intendance nounou, coiffeur, maquilleur, styliste, personnel de maisonâŠLa guerre de l'imageLa duchesse de Cambridge, sans cesse en reprĂ©sentation, ne peut se permettre le moindre faux pas gestes, looks, coiffures, paroles, tout est dĂ©cryptĂ© par une presse populaire aux aguets. Un jour oĂč on la complimentait sur son image si parfaite, Kate rĂ©pondait en riant Je suis simplement bien maquillĂ©e⊠» De fait, elle porte un soin extrĂȘme Ă son image, n'hĂ©sitant pas Ă puiser dans le prĂȘt-Ă -porter bon marchĂ© pour enrichir sa garde-robe. Pour tenter de garder le contrĂŽle, elle a pris l'habitude de publier directement sur le compte Instagram familial des photos privĂ©es d'elle avec William et leurs enfants des cartes postales maĂźtrisĂ©es et cadrĂ©es qui font le tour du monde â la derniĂšre en date Ă©tant les 3 ans de leur fils Louis faisant du rĂ©sultat est lĂ Kate jouit d'une solide popularitĂ© avec 73 % d'opinions favorables, selon un sondage de l'institut YouGov du mois dernier, seuls William et la reine font mieux avec 76 et 80 % de fans â Harry et Meghan sont dĂ©sormais sous les 50 %. Un vrai plĂ©biscite qui s'explique aussi par l'attitude des Cambridge pendant la pandĂ©mie, oĂč on les a vus multiplier les interventions en faveur des plus fragiles via des initiatives ou des visioconfĂ©rences, pendant que les Sussex avaient dĂ©sertĂ© le royaumeâŠĂ LIRE AUSSIBrouille entre William et Harry un Casque bleu nommĂ© KateKate a dĂ©sormais un boulevard devant elle Meghan est exilĂ©e, Camilla impopulaire, la princesse Anne apprĂ©ciĂ©e mais ĂągĂ©e⊠La voilĂ devenue la principale figure fĂ©minine des Windsor. Un rĂŽle qui ne fera que s'accentuer avec le temps le dĂ©part des Sussex force les Cambridge Ă accĂ©lĂ©rer le rythme des reprĂ©sentations officielles. Sans oublier que la duchesse est appelĂ©e Ă devenir un jour reine aux cĂŽtĂ©s de William, au premier rang du balcon. Le sacre d'une vie. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Perfect Kate » 10 ans de mariage avec William et pas une bavure 9 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă la charte de modĂ©ration du Point.
LEJAPON EN HISTOIRE-GEOGRAPHIE : ĆUVRES A CONNAITRE - E. M. Remarque, A l'ouest, rien de nouveau - Otto Dix, La guerre et les Joueurs de skat - SergueĂŻ Eisenstein, Alexandre Nevski - Stanley Kubrick, Docteur Folamour - Robert Wise, West Side Story - Affiche de Mai 68, Sois jeune et tais-toi - HokusaĂŻ, La grande vague - Myasaki, Princesse MononokĂ© - Dessin animĂ© Godorak
PubliĂ© le 23-06-2011 Ă 12h22 - ModifiĂ© Ă 11h55227 rĂ©actions 233978 lu Temps de lecture 4 minutesLa question, particuliĂšrement stupide - a minima -, a Ă©tĂ© posĂ©e dans la revue amĂ©ricaine Psychology Today, donnant lieu Ă un torchon qui n'a de scientifique que le nom. Conclusion si les femmes noires sont laides, c'est parce que les Noirs ont trop de testostĂ©rone. On vous avait dit "stupide" ? On voulait dire "raciste".Auteur parrainĂ© par yannick_comenge Un article paru aux Etats-Unis dans le trĂšs sĂ©rieux Psychology Today est en train de faire le buzz sur la toile depuis le 15 mai. Il a franchi depuis quelques heures les frontiĂšres virtuelles de notre pays. Le titre provocant annonce la couleur "Pourquoi les femmes noires sont-elles moins sĂ©duisantes que les autres femmes, alors que les hommes noirs, eux, sont Ă Ă©gal niveau dâattirance que leurs homologues masculins ?" Ce nâest pas une blague, il ne sâagit pas dâun hoax, ceci est un vĂ©ritable article qui se base sur des annĂ©es de recherche scientifique. Et on se demande si ces scientifiques nâont pas mieux Ă faire ? Pourtant ce ne sont pas les sujets qui manquent maladie auto-immunes, cancer, HIV,⊠Selon des mĂ©thodes considĂ©rĂ©es comme scientifiques et fiables, des chercheurs ont Ă©tabli le moyen de mesurer Ă la fois subjectivement et objectivement les facteurs de beautĂ© chez les personnes interviewĂ©es. LâĂ©tude se fait sur une durĂ©e de trois ans, et les mĂȘmes questions se rĂ©fĂ©rant aux mĂȘmes personnes sondĂ©es sont posĂ©es par des personnes diffĂ©rentes chaque annĂ©e. En dâautres termes, on demande Ă un monsieur X de rĂ©pondre Ă des critĂšres physiques dâune personne Y notĂ©s de 1 Ă 5 1 = trĂšs peu attirante et 5 = trĂšs attirante en 2009, puis en 2010 et enfin en 2011. Les donnĂ©es recueillies ont permis dâĂ©tablir des hypothĂšses pour le moins gĂȘnantes. Alors que les femmes en gĂ©nĂ©ral seraient plus attirantes que les hommes, il apparaitrait quâun type de "race" je ne fais que citer les termes de lâarticle chez les femmes fait exception Ă la rĂšgle les femmes noires. Ces derniĂšres seraient beaucoup moins attirantes que les femmes blanches, asiatiques ou amĂ©ricaines de "souche". Par contre, le facteur de beautĂ©/sĂ©duction ne diffĂšre pas entre les hommes de races diffĂ©rentes. Lâenvie me dĂ©mange de vous dire quâil sâagit encore lĂ dâinĂ©galitĂ© hommes/femmes, mais je me retiendrai⊠Oops I did it again. Lâarticle va mĂȘme plus loin dans la provocation, et ne se contente pas dâaffirmer que les femmes noires sont objectivement moins sĂ©duisantes que les autres races fĂ©minines oui, femme, tu es une race de chienne, accepte le et sois heureuse dâĂȘtre au moins plus sĂ©duisante quâun homme, tu as les cheveux longs, de longs cils, des seins et des fesses, sois heureuse et tais-toi !. Lâauteur nous explique que malgrĂ© ces rĂ©sultats, il est surprenant de noter que les hommes et femmes noires se croient plus beaux que la moyenne et de loin !. Mais comment osent-ils ?!! Pour finir, lâarticle nous explique pourquoi â et toujours de façon objective â les femmes noires sont plus moches que les autres. Tout dâabord, en moyenne, les femmes noires sont plus fortes que les autres. Mais dâajouter que ce nâest pas cela qui influe dans leur propension Ă ĂȘtre plus laide. Mon dieu que cet article est absurde, il soumet des faits, puis on nous explique que ça nâa rien Ă voir avec le rĂ©sultat de lâĂ©tude. Jâen perds mon latin. Autre proposition dâexplication les Africains ont subi beaucoup plus de mutations de leur gĂ©nome que les autres races. Au passage, si un gĂ©nĂ©ticien veut bien mâexpliquer cette affirmation qui me semble plus que douteuse, je vous laisse me rĂ©pondre ci-dessous. Je ne suis pas gĂ©nĂ©ticienne aprĂšs tout, juste journaliste ! Et de conclure sur ce point que la mutation gĂ©nĂ©tique est un Ă©norme facteur qui dĂ©croit la capacitĂ© de sĂ©duction de tout ĂȘtre humain. Darwin est en train de se retourner dans sa tombe, paix Ă son Ăąme. Bon bah une chose est sure, si les mutations gĂ©nĂ©tiques nous rendent moins sexy, elles ont au moins pour avantage de nous permettre dâĂȘtre toujours en vie ! Personnellement, si on me prĂ©sente Wolverine, je lui saute dessus tellement il est "hot" ! Et non, je ne mâaventurerai pas Ă parler des frĂšres Bogdanov. Pas de provocation on a dit, il y en a dĂ©jĂ assez comme ça dans ce torchon. De toute façon leur thĂ©orie de mutations gĂ©nĂ©tiques sâauto-annule dâelle-mĂȘme car si je reprends leurs rĂ©sultats annoncĂ©s dans leur Ă©tude, seules les femmes noires sont moins attirantes que les autres femmes. Les hommes noirs, eux, restent Ă Ă©gal niveau de sĂ©duction que leurs homologues masculins. Et si je ne mâabuse, les fameuses "mutations gĂ©nĂ©tiques"i dont parle lâauteur concernent Ă la fois hommes et femmes noires sans distinction de sexeou sinon je suis vraiment, mais alors vraiment nulle en bio, ce qui est aussi une possibilitĂ©. Roulement de tambour, lâauteur tire sa propre conclusion scientifique ? si les femmes noires sont moins sĂ©duisantes que les autres câest tout simplement parce que les Noirs ont plus de testostĂ©rone. Or la testostĂ©rone est une hormone stĂ©roĂŻdienne mĂąle appartenant au groupe androgĂšne merci Wikipedia et qui accentue les traits masculinsâŠchez les femmes noires ! Et oui, câest tout simplement parce que les femmes noires sont dopĂ©es Ă la testostĂ©rone quâelles sont moches ! Pas compliquĂ© dâĂȘtre scientifique de nos jours ! NB aprĂšs de nombreuses plaintes de lecteurs, l'article a Ă©tĂ© supprimĂ© du site de Psychology Today. valjeanjean a postĂ© le 14 septembre 2015 Ă 22h09Peu de scientifiques consultent l'obs Ă l' a postĂ© le 5 juillet 2012 Ă 17h36Petite prĂ©cision , je lis que l'auteur de l'article est "non blanc" car Iranienne Je crois qu'on confond Blanc et occidentaux parce que pour ceux qui ne seraient pas au courant les Iraniens sont blancs , je dirais meme trĂšs blanc. Concernant l'article en lui meme il est clairement ridicule ,les gouts et les couleurs ne se discutent pas!!Aitheras a postĂ© le 4 juillet 2012 Ă 18h52C'est fou comme le dĂ©ni de causalitĂ© liĂ© Ă l'ethnie est rĂ©pandu en France. Cela ne m'Ă©tonnerait pas qu'une certaine lobotomie idĂ©ologique bicentenaire en soit la premiĂšre a postĂ© le 28 juin 2012 Ă 20h27C'est pas bien grave ce que dit cet article au final moi ce que je vois c'est que si les personnes interrogĂ©es, qui reprĂ©sente apparemment la population, ne sont pas attirĂ©s par le femme noires, tant mieux ! ça les laissent libres pour moi qui les trouve extrĂȘmement sĂ©duisantes !!! bennodji a postĂ© le 27 juin 2012 Ă 17h00De plus ce n'est mĂȘme pas vrai. Les femmes noires sont trĂšs dĂ©sirables, trĂšs attirantes. DĂ©penser de l'argent pour des enquĂȘtes bidons et sortir un rĂ©sultat plus que bidon, franchement, il faut n'avoir rien Ă faire de sa a postĂ© le 27 juin 2012 Ă 16h46peu importe la quantitĂ© de pincettes, l'odeur colle encore Ă -la ... article peau d'vache pour vieille pie. Black ne changera pas de peau, trĂšs bien dans la sienne, somme des couleurs, is beautifuljeanchristophehenry a postĂ© le 25 juin 2012 Ă 00h50L'article est un tissu d'immondice sans aucun doute et nous lui permettons de dĂ©frayer la chronique en essayant de le contredire et de prouver a contrario la valeur des noires.... Mais quand on tombe sur de la matiĂšre fĂ©cale telle qu'en recĂšle cet article on ne prend pas le temps de se polluer soi-mĂȘme les mĂ©ninges avec de la puanteur ignare. On se pince le nez du bout des doigts en dĂ©tournant la tĂȘte et on laisse l'auteur fĂ©tide s'embourber dans ses thĂ©ories a postĂ© le 26 juin 2012 Ă 21h32cet article date d'une annĂ©e. Avant mĂȘme la lecture du sujet, je savais que l'Ă©tude avait Ă©tĂ© fait par on non blanc. Et il n'est pas non plus Ă©tonnant que l'Ă©tude soit reprise en France par non une blanche, qui fait semblant de dĂ©noncer une telle Ă©tude alors qu'elle jubile au fond. Je suis noire et durant mes diffĂ©rents dĂ©placements, j'ai pu constater que les personnes qui mĂ©prisent le plus les noirs sont des personnes non blanches. L'auteur de l'article Ă©tant un asiatique, pour lui si les femmes asiatiques sont moins belles que les europĂ©ennes, elles sont plus belles que les femmes noires donc lâhonneur est a postĂ© le 19 mars 2013 Ă 00h19Sira tara, tu te trompes lourdement et t'as l'air de faire des constatations assez niaises voir racistes. Il semblerait que l'auteur de l'article ait citĂ© une autre Ă©tude dĂ©montrĂ©e par UN psychologue qui est BLANC. De plus, d'autres articles montrent que les hommes ont une meilleure attirance envers les femmes asiatiques... Dans ce cas lĂ , ne serait-ce pas toi qui montres un signe de jalousie dans ce cas lĂ ? Je ne suis pas d'accord avec son Ă©tude mais il suffisait de la lire et vous ne l'avez pas fait, vous le dites vous mĂȘme, ça n'a rien Ă voir avec une compĂ©tition de "qui est la plus attirante?".jeanchristophehenry a postĂ© le 25 juin 2012 Ă 00h40l'article est un tissu d'immondice sans aucun doute et nous lui permettons de dĂ©frayer la chronique en essayant de le contredire et de prouver a contrario la valeur des noires.... Mais quand on tombe sur de la matiĂšre fĂ©cale telle qu'en recĂšle cet article on ne prend pas le temps de se polluer soi-mĂȘme les mĂ©ninges avec de la puanteur ingnare. on se pince le nez du bout des doigts en dĂ©tournant la tĂȘte et on laisse l'auteur fĂ©tide s'embourber dans ses thĂšses a postĂ© le 21 juin 2012 Ă 16h02Je n'ai pas lu votre article. J'ai seulement lu le titre et cela me suffit largement. Le "les" me gĂšne beaucoup. Des femmes noires figurent parmis les plus beaux spĂ©cimens de l'espĂšce humaine, certaines Blanches aussi, idem pour les Orientales, les Asiatiques... Le ou les auteurs de l'article original sont manifestement des pauvres types. Les Etats-Unis sont un pays libre et dans un tel pays on peut publier des choses formidables mais aussi n'importe a postĂ© le 23 juin 2012 Ă 05h47L'article date d'un an. Avant mĂȘme d'avoir lu l'article, je savais que l'Ă©tude n'avait pas Ă©tĂ© faite par un blanc. J'Ă©tais sĂ»re de cela. Pour moi, il Ă©tait Ă©vident que l'Ă©tude avait Ă©tĂ© faite par un asiatique ou un oriental. La suite de histoire m'a donnĂ© raison, il sâagissait d'un asiatique. Pourquoi lâorigine de l'auteur est importante? Je suis noire et en raison de mon travail, j'ai eu la chance de voyager dans le monde entier. Et contrairement Ă ce que les gens pensent, les personnes qui mĂ©prisent le plus les noirs sont des personnes non nos jours aucun blanc n'aurait pensĂ© Ă faire une telle Ă©tude sauf un militant de lâextrĂȘme droite. Les autres peuples non blanches, comme pour se rassurer adorent taper sur les yeux de l'auteur de cette Ă©tude, si la femme asiatique est moins jolie que la blanche, elle reste plus jolie que la noire, donc tout n'est pas perdu. en France en dehors des blogs et magazines afro aucun journal n'a repris l'info. Comme par hasard, qui reprend l'info? une iranienne. Encore une qui veut se consoler sur les dos des de lâĂ©lection de Barack Obama, alors que les blancs en gĂ©nĂ©ral Ă©taient ravis de la situation, j'attends des amis arabes insister sur son mĂ©tissage, comme pour me dire qu' un "vrai noir" n'aurait pas Ă©tĂ© a postĂ© le 26 juin 2012 Ă 00h57Je kiff votre point de vue et je la trouve trĂšs exacte!!!!Thumb up!!! D!!!bernardbreton a postĂ© le 21 juin 2012 Ă 01h41Une femme noire sera toujours plus belle qu'une femme grise... bernard breton...hic!ifeyibatindek a postĂ© le 20 juin 2012 Ă 06h22Hum... je pense qu'il n'y a aucune raison pour certains de s'indigner ou de se mettre en colĂšre vu que apparemment le sondage dont il est question ici ne prĂ©sente qu'une portion d'individus qui trouvent visiblement les femmes noires peu attirante ... si ce sondage avait Ă©tĂ© fait ici au Cameroun par exemple ou n'importe quel autre pays de l'hĂ©misphĂšre sud le rĂ©sultat aurait Ă©tĂ© totalement diffĂ©rent donc il n' y a aucune raison d'ĂȘtre choquĂ© par un article de ce genremaha a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 20h26Nous n avons pas a prouver que nous sommes belles, puisque c est tellement Ă©vident, que les autres ont si peur de notre beautĂ© physique et Ce sont mis a Ă©crire des absurditĂ©s pour diminuer notre estime de soi.. oui elles Ă©crivent nos hommes noirs sont Ă©gaux a les leurs par ce que tout simplement elles ont besoin de cette virilitĂ© que seul nos hommes noir peuvent leur offrir, de nous elles dissent nous ne sommes pas sĂ©duisante pourtant leurs hommes ne peuvent s empĂȘcher de se tourner la tĂȘte aprĂšs nous...elles ont trĂšs peur de nous,et sont trĂšs jalouses de nous. Alors mes chĂšres soeurs ne prĂȘtons pas attention a ce qu'elles disentcarinechapron a postĂ© le 20 juin 2012 Ă 01h37Votre propos est tout aussi absurde, raciste et haineux que l'Ă©tude dont on parle dans cet article. Vive la diversitĂ© et vive les femmes Valerie_Dupont a postĂ© le 21 juin 2012 Ă 22h35Une chance que toutes les noires dont je suis n'ont pas de pensĂ©es aussi absurdes que les vĂŽtres... Et en quoi notre couleur de peau ferait par dĂ©faut de nous des soeurs ??? Il serait peut-ĂȘtre temps de s'ouvrir au monde, chĂšre madame... Ca n'a jamais voulu dire nier ses a postĂ© le 26 juin 2012 Ă 10h59plutot Mahanaim, nous n'avons pas a prouver la beaute de quoi que ce soit, car c'est une evaluation partiale basee sur des criteres pre-etablit et integre dans la psychologie de tous. Ainsi nombre de recherches sur les jeunes enfants noires aux USA montre qu'ils preferent les poupees blanches aux noires. C'est parce que ils ont deja integres les normes racistes de la societes americaines et francaises aussi. etablir des criteres de beaute sont basees sur des preceptes racistes que l'on a tous integrebahcedric a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 17h37juliette a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 14h27???????? chĂ© pas quoi la! vous ĂȘtes pas trĂšs beau vous les blanc non plus PS peut ĂȘtre suis-je raciste, ou dois-je aller me faire interner pour un examen psychiatrique? dĂ©bile a postĂ© le 2 dĂ©cembre 2011 Ă 05h24Liste des inventions rĂ©alisĂ©es par des Noirs 1. LA LAMPE ĂLECTRIQUE inventĂ©e le par Joseph V. Nichols et Lewis H. Latimer. 2. LâANTENNE PARABOLIQUE inventĂ©e le 07 juin 1887 par Granville T. Woods 3. LA PRODUCTION SUCRIERE AMELIOREE inventĂ©e le 10 dĂ©cembre par Norbert Rilleux 4. LâAIGUILLAGE DES TRAINS inventĂ© le 31 octobre 1899 par William F. Burr 5. LâEXCAVATRICE DES POMMES DE TERRE inventĂ©e le 23 avril 1895 par Wood 6. CAPSULES DES BOUTEILLES ET JARRES inventĂ©e le 7. BIDON JERRICANE inventĂ© le 17 fĂ©vrier 1891 par Albert C. Richardson 8. PANNEAU DE PROTECTION DES LITS inventĂ© le 13 aoĂ»t 1895 par Lewis A. Russel 9. MOTEUR A COMBUSTION inventĂ© le 05 juillet 1892 par Andrew J. Beard 10. MASQUE A GAZ inventĂ© le 13 octobre 1914 par Garett A. Morgan 11. BOUCHE DE SECOURS INCENDIE inventĂ©e le 07 mai 1878 par Joseph R. Winters 12. LA CHAISE BALANCOIRE inventĂ©e le 15 novembre 1881 par Payton Johnson 13. CHARPENTE METALLIQUE DE VOITURE inventĂ©e le 02 fĂ©vrier 1892 par Carter William 14. TABLE DE CUISSON A VAPEUR inventĂ©e le 26 octobre 1897 par Carter William 15. LENTILLES DE PROTECTION DES YEUX inventĂ©e le 02 novembre 1880 par Powell Johnson 16. LâASCENSEUR inventĂ© le 11 octobre 1867 par Alexander Miles 17. LE TAILLE CRAYON inventĂ© le 11 octobre 1867 par John L. Loove 18. DISPOSITIF DE COUPLAGES DES VOITURES DE TRAIN inventĂ© le par Andrew J. Beard 19. LES MANflorencefarant a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 17h33Mmh, ce commentaire n'a pas lieu d'ĂȘtre parce que cet article ne parle pas de l'intelligence des noirs mais de leur physique, du coup on s'en fou un peu de savoir que Miles a inventĂ© l'ascenseur...contrast a postĂ© le 20 juin 2012 Ă 15h11Je n'ai pas tout lu mais l'ampoule par exemple a Ă©tĂ© inventĂ©e par Joseph Swan en 1879 d'ailleurs en 1835 James Bowman Lindsay a fait une dĂ©monstration d'une ampoule Ă©lectrique.. L'ascenseur existait en l'an 300 av JC.../ Et puis alors le moteur Ă combustion c'est en 1854, l'inventeur est Eugenio Barsanti un italien.. rhĂŽo!! l'antenne parabolique!!! Robert Watson-Watt!!! et puis oh!!! le masque a gaz!! John Stenhouse en 1854!! Mais oĂč avez vous trouvĂ© toutes ces histoires!? et puis il faut tenir compte de la conjoncture Ă l'Ă©poque pour les noirs, c'Ă©tait trĂšs difficile pour eux puisqu'ils Ă©taient opprimĂ©s sans cesse... on ne les laissait pas faire ou on les empĂȘchait d'Ă©tudier... Pour le reste et cette histoire de beautĂ© c'est franchement nul... chacun ses goĂ»ts au final non?contrast a postĂ© le 20 juin 2012 Ă 15h12Je n'ai pas tout lu mais l'ampoule par exemple a Ă©tĂ© inventĂ©e par Joseph Swan en 1879 d'ailleurs en 1835 James Bowman Lindsay a fait une dĂ©monstration d'une ampoule Ă©lectrique.. L'ascenseur existait en l'an 300 av JC.../ Et puis alors le moteur Ă combustion c'est en 1854, l'inventeur est Eugenio Barsanti un italien.. rhĂŽo!! l'antenne parabolique!!! Robert Watson-Watt!!! et puis oh!!! le masque a gaz!! John Stenhouse en 1854!! Mais oĂč avez vous trouvĂ© toutes ces histoires!? et puis il faut tenir compte de la conjoncture Ă l'Ă©poque pour les noirs, c'Ă©tait trĂšs difficile pour eux puisqu'ils Ă©taient opprimĂ©s sans cesse... on ne les laissait pas faire ou on les empĂȘchait d'Ă©tudier... Pour le reste et cette histoire de beautĂ© c'est franchement nul... chacun ses goĂ»ts au final non?delphinezami a postĂ© le 2 dĂ©cembre 2011 Ă 05h08Je trouve que ce dĂ©bat est sans fondement, qui peut dire pourquoi x ou y trouve un homme ou une femme beau ou belle. Comment cette Ă©tude a t elle Ă©tĂ© faite? DĂšs qu'il s'agit de trouver un moyen de justifier ses propres mesquineries, l'Homme n'a jamais hĂ©sitĂ© Ă avancer des arguments scientifiques, ou pseudo logiques. Je m'attarderai sur le commentaire de cette personne que j'excuse car il ne s'agit que d'ignorance, en tout cas je l'espĂšre... Les noirs ont inventĂ© - Le tĂ©lĂ©phone cellulaire - Le moteur Ă combustion - Le masque Ă gaz - L'aiguillage des trains - L'ascenseur - La torpille - La lampe Ă©lectrique - La tondeuse Ă gazon Et j'en passe, il y en a des centaines... La premiĂšre opĂ©ration Ă cĆur ouvert a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par un noir, c'est encore un noir qui a trouvĂ© un systĂšme de conservation du sang permettant les transfusions sanguines qui ont sauvĂ© des milliers de vie. Je vais m'arrĂȘter lĂ et dire tout simplement que ce n'est pas la peine de chercher des excuses pour justifier vos comportements racistes. C'est tellement facile de se sentir grand quand on est convaincu que l'autre est plus petit. Moi, je n'en ai pas besoin ;paulinetameric a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 13h18comme le dit l'article, cette etude a Ă©tĂ© faite n'importe comment. J'ai dĂ©jĂ reçu cette liste d'invention créées par des noirs, je trouve ça un peu stupide de mettre en avant ces inventions, un cerveau n'a pas de couleur et je trouve que ça revient encore Ă des arguments raciaux dommageables..les noirs sont aussi intelligents que les autres il n'y a pas lieu de le nier, mais quand vous donnez cette liste on dirait que vous essayer de le justifier. Quand je l'ai reçue cette liste je me suis dit ah ouais super ils ont inventĂ©s des trucs comme les autres, mais les ont ils inventĂ©s parce qu'il Ă©taient noirs? je pense que l'intelligence des personnes n'est pas liĂ©e Ă leur couleur, qu'en pensez vous?contrast a postĂ© le 20 juin 2012 Ă 15h20Heureusement que ce n'est pas liĂ© Ă la couleur... c'est idiot cette idĂ©e... oh non....Delphine, le tĂ©lĂ©phone cellulaire c'est Martin Cooper.. Delphine, tout le monde invente, la couleur n'a rien a voir la dedans, cela dit il faut quand mĂȘme Ă©viter d'enlever aux inventeurs la paternitĂ© de leur inventions..issacisse a postĂ© le 3 juillet 2011 Ă 08h27A Satoshi Kanazawa , Ma, Maman, es Africaine Pleins de testostĂ©rone .mais Elle est plus Jolie et SĂ©duisante,,sexy, que la tienne, Si Ne pas D'accord on Affiche tout Le 2 Photo nos Mamans sur le Net est Laisse le Monde a postĂ© le 3 juillet 2011 Ă 08h27A Satoshi Kanazawa , Ma, Maman, es Africaine Pleins de testostĂ©rone .mais Elle est plus Jolie et SĂ©duisante,,sexy, que la tienne, Si Ne pas D'accord on Affiche tout Le 2 Photo nos Mamans sur le Net est Laisse le Monde a postĂ© le 3 juillet 2011 Ă 08h05Juste, un Petit Mot pour Satoshi Kanazawa .Moi jâai Propos Qu'il se Regard un peu dans une Miroir ,ce Demander,pourquoi cette TĂȘte?es Un hĂ©ritage, sa Maman ou tu Papa ? Qui Il Commence part DĂ©crire, les visages de ses Parents et Grand parents, comme ça on fera une comparerons de Laideur entre eux les Femmes Noirs. qui il oublie surtout pas dĂ©tails, telle que les yeux,la taille,fesse,est MĂȘme sa Langue Dâorigine si il veux Bien. peu ĂȘtre ce serai son seul a postĂ© le 5 juillet 2011 Ă 11h38Cher Issa, je ne suis pas sĂ»r que Satoshi Kanazawa puisse prendre en considĂ©ration votre commentaire si pertinent soit-il car il est trop illisible. C'est comme pour l'usage des majuscules ou du langage sms Ă outrance, c'est trĂšs gĂȘnant Ă lire ;paulinetameric a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 13h10cher Issa, M. Kanazawa ne vous lira pas ici et il ne parlait pas de votre mĂšre. C'est un pseudo scientifique raciste. Ne vous donnez pas la peine de contrecarrer ces arguments stupides qui ne mĂ©ritent que d'etre feed the troll bises Ă votre maman!!!cracker a postĂ© le 3 juillet 2011 Ă 01h53Il faut croire aussi que les hommes blancs sont moins sĂ©duisants, enfin, selon la pub il y a des dizaines de publicitĂ©s mettant en scĂšne un couple hommes noir et femme blanche, mais c'est tellement rare de voir un homme blanc et une femme noire dans une pub... C'est aussi valable dans le rap, a postĂ© le 3 juillet 2011 Ă 04h37Et l'homme blanc est un vilain dominateur homme ET blanc.Bon_sens a postĂ© le 2 juillet 2011 Ă 23h34Eh oui, ce que vous oubliez de prĂ©ciser c'est que l'auteur de cette Ă©tude est le docteur Satoshi Kanazawa et que vu ses origines il n'a aucune raison de se soumettre Ă la dictature de la pensĂ©e unique et du politiquement correct qui sont en train de dĂ©truire l'Occident. PS moi aussi je trouve les femmes noires moins attirantes. Peut-ĂȘtre suis-je raciste, oĂč dois-je aller me faire interner pour un examen psychiatrique?mounafall a postĂ© le 19 juin 2012 Ă 14h54Sa c'est ton goĂ»t cher amie mais je ne pense pas que tu a vu toutes les femmes noires de la planĂštes et si on veux parler des africaines qui sont naturelle sans maquillages et leurs vrai cheveux pas celle avec des perruques bien sĂ»rs et qu'on compare les blanches maquillĂ©s, avec les extensions et tout les bla-bla.. et le Photoshop c'est sĂ»r qu'on ne peux pas comparer Cette article est complĂštement stupide encore pour nous montrer que le blancs est supĂ©rieur plus beau etc. Il y en a marre. Chaque femmes Ă sa beautĂ© et ce soi-disant scientifiques n'a jamais voyager Ă mon a postĂ© le 2 juillet 2011 Ă 12h28En tout cas, ce n'Ă©tait pas l'avis de DSK Comme dit le poĂšte Frank Michael "Toutes les femmes sont belles"...nelsmagnificent a postĂ© le 1 juillet 2011 Ă 13h41Simplement ecĆurrant ce genre d'article. On devrait interdire ces experiences a caractere racistes et simplement en poursuivre les auteursfahdilmora a postĂ© le 29 juin 2011 Ă 17h21C'est vraiment stupide,essayer de revoir ce que vous Ă©crivez mes chers journalistes,la sĂ©duction n'a pas de couleur et n'importe qu'elle femme peut vous avez pris pris un Ă©chantillon de la population pour mener votre enquĂȘte,ce n'est pas Ă©vident..alexandrepoincet a postĂ© le 30 juin 2011 Ă 01h18ho!tu connais pas ma femme!!!lol!alainls a postĂ© le 29 juin 2011 Ă 00h02Votre article aussi stupide soit-il nous confirme qu'ailleurs qu'en France, il n'est pas illĂ©gal de dire qu'il y a des ethnies diffĂ©rentes d'origines diffĂ©rentes. attention, renseignez vous car je crois que les races n'existent pas, il y a plus qu'une race, les homo sapiens, depuis que NĂ©andertal a disparu ; vĂ©rifiez svp auprĂšs de l'archĂ©ologue le plus proche ! En France, je vous rappelle que cela est strictement interdit ! En France, Il n'y a que des Français et point final ! D'aucuns pensent que certains Français sont lourdement handicapĂ©s par rapport aux autres et cela dans bien des domaines, mais il est hĂ©las impossible de le vĂ©rifier du fait de cette interdiction. C'est dommage, car nous pourrions surement mieux comprendre les maux de notre sociĂ©tĂ© et y remĂ©dier plus facilement. ; Cela Ă©tant dit, c'est peut-ĂȘtre mieux ainsi, car on ne sait jamais l'usage qui pourrait ĂȘtre fait de ce genre de statistiques. L'exemple de votre article absolument Ă©cĆurant sur ces pauvres filles bourrĂ©es de testostĂ©rone le a postĂ© le 28 juin 2011 Ă 00h31C'est effrayant! Heureusement qu'il a eu une rĂ©action des lecteurs pour supprimer l'article! Vous avez vu, ils ont mĂȘme une rubrique "Ethics and Morality", sommes nous tous sur la mĂȘme planĂšte? Oui Sommes nous tous conscients de la valeur d'un ĂȘtre vivant? Non Halte aux expĂ©riences... sans consciences! Merci pour votre article!fahdilmora a postĂ© le 29 juin 2011 Ă 18h34Merci beaucoup pour ta publication Myriam Tellier-Prudent et que Dieu te bĂ©nissefenetresurlemonde a postĂ© le 27 juin 2011 Ă 19h12Cet article est totalement ridicule tout comme les prĂ©jugĂ©s qui vont avecrolandalbert a postĂ© le 26 juin 2011 Ă 17h23"Les femmes noires sont elles moins sĂ©duisantes que les autres" ??? quels sont les autres ???les mĂ©tis,les bronzĂ©es comme certaines femmes arabes,les jaunes comme les chinoises ???,la palette de couleurs n'est pas j'ai eu une copine noire AmĂ©ricaine pendant une dizaine d'annĂ©es ,originaire de SAN JOSE en Californie peux affirmer qu'elle Ă©tait trĂšs sĂ©duisante,trĂšs belle,elle Ă©tait danseuse de revues a LOS ANGELES;la fable qui consiste a dire que les noires santent ont une odeur bizarre comme on l'entend souvent,est copine ne faisait pas partie de celles je parle d'elle au passĂ©,il y a deux ans elle a trouvĂ© la mort dans un accident de la ciculation au BRESIL .Paix a son Ăąme.....juliennejeyrmeynezadiguegougougnan a postĂ© le 25 juin 2011 Ă 15h48wooppy a fait trembler le monde du cinema il y a quelques annees sur un tournage la tete d'un acteur blanc il n'a pas resister aux charmes de la NEGRESSE ce que sa pauvre femme n'a pas supporter du tout toute histoire que cela avait fait c'etait la diablesse et tous les mots .........juliennejeyrmeynezadiguegougougnan a postĂ© le 25 juin 2011 Ă 15h41c'est pour cette raison que certains hommes bien socialement en perdent la raison a cause d'elle ah ah ah ah souvenez-vous ce qui sais passer quand wooppy golberg a tourner le film d'un enfant nee de don du sperme son pere etait finalement blanc au cours du tournage cela avait fait les gorges chaudes du monde du show bizrejannf a postĂ© le 25 juin 2011 Ă 15h31Le NB me rend la respiration, j'en avais le souffle coupĂ©. Heureusement que l'intĂ©rĂȘt commercial l'emporte sur l'archaĂŻsme des affirmations. On se serait cru 1 ou 2 bons siĂšcles en arriĂšre. Je me demandais, tout de mĂȘme - Ont-elles une Ăąme ? Et ces chercheurs, ont-ils un cerveau ?carolinetowo a postĂ© le 25 juin 2011 Ă 12h39Cher Monsieur Satoshi Kamazawa, je constate que vous vous ennuyez Ă©normĂ©ment dans votre vie, alors je me propose comme cobaye pour vos prochaines expĂ©riences "scientifiques". Je vous suggĂšre les sujets suivants 1 La femme noire a le cerveau d'un poisson rouge. 2 La femme noire est paresseuse. 3 La femme noire est matĂ©rialiste. 4 La femme noire est naĂŻve. 5 La femme noire est noire et moche car elle vient d'Afrique. 6 La femme noire sent mauvais. 7 La femme noire ne porte pas de sous-vĂȘtements. 8 La femme noire vous emmerde. Consultez un psychologue vous aiderait Ă vous dĂ©faire de votre obsession pour la femme a postĂ© le 25 juin 2011 Ă 09h35stupide la photo prouve le contraire ... et n'importe quel prof se solfege vous le dira une noire vaut deux blanches ...Cancerto a postĂ© le 26 juin 2011 Ă 11h56D'accord pour la photo mais pas pour le solfĂšge, c'est une blanche qui vaut deux noires Dommage, parce que votre analogie Ă©tait bien trouvĂ©e! Et d'ailleurs, une Ronde vaut deux blanches!!! Marrant le solfĂšge! Pour ma part, en tant que musicien, j'aime toutes les a postĂ© le 21 juin 2012 Ă 23h18MĂȘme si vous ne trouvez pas belle la femme de la photo moi non plus, et je suis une femme noire, peut-on gĂ©nĂ©raliser pour autant ??lorelei a postĂ© le 24 juin 2011 Ă 16h22C'est le genre d'article qui me fait rire si Ă chaque fois que quelqu'un a un echec dans sa vie on se pose la question de la responsabilitĂ© des autres on n'y arrivera jamais, et en sus certains adorent la flagellation de toute evidence et pense que l'homme blanc est la source du malheur dans le monde alors qu'il suffirait d'avoir connaissance de l'histoire de la terre pour comprendre que l'on peut tuer avec une machette 1 million de personne pas mĂȘme besoin de bombesimonporcher a postĂ© le 24 juin 2011 Ă 15h15franckroussin a postĂ© le 24 juin 2011 Ă 06h17Bonjour. Quand le nouvel observateur reprenait le communiquĂ© de l'AFP parlant du "premier coureur blanc Ă descendre sous les 10 secondes sur 100 mĂštres" "Christophe Lemaitre en symbole du renouveau de l'athlĂ©tisme français", publiĂ© le 31-07-10, comme si de simples pigments de peau avait une incidence physiologique sur les individus... Ils s'Ă©taient posĂ©s quoi comme question pour Ă©crire ça, les journalistes du Nouvel Obs ? "Les hommes blancs courent-ils moins vite que les hommes noirs ?" "Les hommes noirs courent-ils plus vite que les hommes blancs ?" Ăa peut provoquer quoi Ă leur avis ce genre d'affirmation ?anthonyeguienta a postĂ© le 24 juin 2011 Ă 14h20Bonjour Franck, Il y a eu beaucoup d'explication a ce phĂ©nomĂšne ,basĂ© sur des Ă©tudes scientifique solide et aux protocoles contrĂŽlĂ©s proportion fibre rouge et blanches dans la population noire, mutation sur les globules rouges qui transporte lâoxygĂšne toujours au seins de cette population, que j'Ă©viterais d'expliquer de peur de ne pas ĂȘtre exact. Il n'empĂȘche que d'un autre cĂŽtĂ©, il n'y a pratiquement pas, sinon pas du tout d'individus noir dans le haut niveau de la natation et bien d'autres sport et je suis sĂ»re qu'il y a aussi des explication scientifiques crĂ©dibles. Tout cela pour dire qu'il ne faut pas porte attention a certains individus mal intentionnĂ©s et ayant des "prĂ©fĂ©rence" raciales quelles quelles soient et ce laissĂ© influencĂ© par nâimporte quelle Ă©tude qui se dit a postĂ© le 24 juin 2011 Ă 21h47Bonjour. De telles "Ă©tudes" ne risquent pas de m'influencer mais ça peut faire des dĂ©gĂąts auprĂšs d'une population justement influençable, et ce dans une pĂ©riode oĂč les extrĂ©mismes montent un peu partout en Europe. Vous-mĂȘme pourriez semer le doute avec votre rĂ©ponse en parlant d'Ă©tudes scientifiques solides et aux protocoles contrĂŽlĂ©s. Je note au passage que vous Ă©mettez l'idĂ©e qu'il y ait des diffĂ©rences, avec 2 ou 3 exemples, en vous dĂ©faussant la phrase suivante j'Ă©viterai d'expliquer. Ăa c'est trĂšs malin. Sur le site "françaisdesouche" oĂč ça touche le fond, ils expliquent que c'est Ă cause du nombril... Bref... Faut arrĂȘter les conneries... Pas d'individus "noirs" dans le haut niveau de la natation ? Et Malia Metella, Coralie Balmy, Malick Fall ?leeroyor a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 22h47les femmes Noir d origine Noir mĂȘme avec des mĂ©langes sont trĂšs belle et diffĂ©rente dans leurs beautĂ© et trĂšs varier et trĂšs appĂ©tissantes ... aucune critique ne peut changer cella .. pour l instant elle s ne peut changer les critĂšres de beautĂ© a cause du manque de moyens ... moyen que la femme blanche a depuis longtemps ... mais si ça change .. vos critĂšres de beautĂ© disparaitrons tout naturellement ... si la femme noir n Ă©tait pas si belle .. alors pourquoi les hommes blanc on t il pris sexuellement les femmes noir ?? pendent l esclavage ?? et je parle pas d aujourdâhui ... ! une grande hypocrisie de la part des humains blanc comme d'habitude ! les femmes noir sont belle et l on toujours Ă©tĂ© .... mais ça dĂ©range a cause de la concurrence ... les femmes noir sont belle et l on toujours Ă©tĂ© ..........pierrerichard a postĂ© le 24 juin 2011 Ă 07h53encore unleeroyor a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 22h32les Noirs on toujours Ă©tĂ© mĂ©priser mĂȘme nos femmes qu elle soit belle ou pas ... a cause de l opinion que certain on deux mĂȘme .. ils se considĂ©re comme des dieux encore aujourdâhui alors que ce n est pas le cas ! ... Citation de leeroy 8melaniechoko a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 22h13Je rajouterai aussi qu'en realite Psychology Today est un magazine americain qui n'a pas beaucoup de crebilite non plus car il correspond un peu au People ou Closer de la psychologie... Tout s'explique a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 22h06Pour info, ce "scientifique" n'est pas du tout credible dans le milieu. Ces resultats ont ete contestes et il a ete prouve qu'il avait tort. Par ailleurs, ses conclusions sur les femmes noires sont biaisees car il a fait le choix de ne prendre que des resultats provenant de reponses de personnes dont l'age est compris entre 12 et 22 ans. Il a ete aussi demontre par ses confreres que les differences que Kanazawa releve comme significatives ne le sont pas du tout et encore moins lorsque l'on s'interesse aux categories plus agees. Beaucoup de bruit pour rien donc. Ce n'est pas la premiere fois qu'il est conteste pour ses allegations et il est plus considere comme un clown que comme un reel scientifique, notamment avec son rapport montrant que toutes les femmes sont des prostituees... Le reel probleme est que Psychology Today autorise un tel post car ce rapport a ete publie sur le blog du site du magazine.antoinedepres a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 19h36C'est du grand n'importe quoi et la diversite genetique est bien presente en Afrique puisque apparemment nous en venons tous. De quoi et de qui parle t'on ? De Naomi Campbell ou de ma voisine en boubou? De Claudia Schiffer ou de Christine Boutin ou au hasard Martine Aubry?francoisohl a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 17h21J'ai beau ĂȘtre d'accord dans le fond, cet article est une vraie blague. La rĂ©dactrice est-elle vraiment journaliste ? Je n'aime pas critiquer pour rien, mais la forme dĂ©crĂ©dibilise tellement l'article et l'info qui en dĂ©coule que je me suis senti obligĂ© de commenter. Pour le contenu en lui mĂȘme, ça n'est mĂȘme plus choquant, il y a eu et il y aura toujours des pseudo-Ă©tudes scientifiques servant Ă soutenir des idĂ©ologies politiques diverses, et le racisme en a toujours bien profitĂ©. Rien que d'en parler c'est y accorder trop d' a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 17h13L'argument des mutations gĂ©nĂ©tiques m'Ă©tonne au plus haut point. Je pensais que justement, la plus grande diversitĂ© gĂ©nĂ©tique Ă©tait localisĂ©e en Afrique orientale. Si bien qu'il y aurait plus de diffĂ©rences gĂ©nĂ©tiques entre deux habitants d'Afrique orientale qu'entre un europĂ©en et un asiatique...valeriebatantou a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 16h22????danielprins a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 15h10Evidement les femmes noires ne sont pas moins sĂ©duisantes que d'autres. La sĂ©duction n'est pas uniquement constituĂ©e par l'aspect physique mĂȘme si il y contribue pour une grande part. La diffĂ©rence est certainement de nature plus culturelle et principalement liĂ©e Ă la personnalitĂ©. Les clivages dans notre sociĂ©tĂ© moderne sans rĂ©elles rĂ©fĂ©rences. La mĂ©diatisation mondiale provoque plus la confusion mentale que d'apporter des informations comprĂ©hensibles assimilables pour la majoritĂ© des personnes qui n'ont pas les rĂ©fĂ©rences, les connaissances fondamentales pour les recevoir. Ils ne retiennent que des images gĂ©nĂ©ralement sans aucun recul ni analyse, donc sans pouvoir les interprĂ©ter "correctement" de maniĂšre cohĂ©rence avec les rĂ©fĂ©rences de lâĂ©metteur, elles se font sans rĂ©elle valeur culturelle au vĂ©ritable sens de ce terme et on ne peut orienter ou plus exactement calquer » sa vie sur des images » mal comprises. Ce qui signifie que le clivage, la sĂ©paration entre attirance, indiffĂ©rence voire rĂ©pulsion dans cette matiĂšre de la sĂ©duction, est essentiellement culturel, mais au sens de la connaissance, de l'Ă©ducation, de la reconnaissance de valeurs communes qui ne peuvent ĂȘtre que scientifiques, philosophiques et principalement culturelles au sens des valeurs transmises par lâĂ©ducation. Mais il convient Ă©galement de ne pas se laisser piĂ©ger par les idĂ©ologies et les idĂ©alismes qui peuvent faire croire que ces adrianagacia a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 14h53Merci pour cet article. Je voulais juste ajouter que le "chercheur" responsable de ce torchon n'est pas Ă son premier coup. Il s'appelle Satoshi Kanazawa, et a dĂ©jĂ publiĂ© pas mal d'absurditĂ©s racistes, sexistes et homophones, toujours Ă partir des ridicules thĂ©ories de la "psychologie Ă©volutionniste". Par ailleurs, ce courant de la psychologie est souvent utilisĂ© pour justifier les pires comportements masculins. Pourquoi les hommes violent les femmes? Parce qu'ils ont besoin d'Ă©parpiller leur "graine". Pourquoi les hommes sont infidĂšles Ă leurs Ă©pouses? MĂȘme explication. Pourquoi les hommes ont un travail pendant que les femmes doivent rester Ă la maison? Demandez Ă nos ancĂȘtres de Neandertal. Franchement, c'est pathĂ©tique. On choisit d'ignorer tous les autres aspects d'un type de comportement humain, on met de cĂŽtĂ© tout ce qui ne cale pas avec des thĂ©ories Ă deux balles et, pire, on nous annonce tout cela comme si c'Ă©tait la vĂ©ritĂ©. Les mĂ©dias, eux, rĂ©pandent ces thĂ©ories sans le moindre esprit critique, juste parce qu'il s'agit de sources "scientifiques" et que ça conforme certaines prĂ©jugĂ©s. Et bien, voilĂ oĂč tout ça nous amĂšne...antoinenica a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 14h48Je suis irrĂ©mĂ©diablement plus attirĂ© par les femmes aux origines Asiatiques, Africaines, CaribĂ©ennes ou Latino que par les "blanches bien de chez nous". Est-ce qu'on pourrait faire une autre Ă©tude pour expliquer ça "scientifiquement" svp...gerardroche a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 14h21se poser la question, avoir l'idĂ©e de relayer ce genre de questions... c'est faire du racisme, c'est un acte raciste. Ce genre de question ne m'est parvenue au cerveau partant du principe que les noires font partie de l'humaine condition et donc que femmes noires ou blanches ou jaunes ... certaines sont forcĂ©ment des laiderons et que d'autres sont forcĂ©ment belles. On se pose ce genre de questions inutiles et on se donne le beau jeu de s'offusquer ... Cela doit donner une pose a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 15h42Cher monsieur, au fond il me semble que vous partagez l'avis de la journaliste. Mais lĂ oĂč vous choisissez l'indiffĂ©rence, aprĂšs tout chacun sa maniĂšre d'aborder ce genre de sujet, d'autres dĂ©cident d'argumenter en la dĂ©faveur des tentatives de nous servir des dĂ©bats plus bas que terre. Je remercie toute personne rĂ©active qui refuse que des chercheurs ayant d'Ă©normes responsabilitĂ©s dans nos sociĂ©tĂ©s lui servent n'importe quoi, surtout par les temps qui courent. Et j'ai pu constater que les gens qui s'offusquent des petites causes sont en gĂ©nĂ©ral en premiĂšre ligne des grandes et prennent les coups. J'ai pu constater l'inverse aussi...beatricetoulon a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 14h10L'impact du racisme sur les goĂ»ts esthĂ©tiques commence tout petit Ă l'Ă©cole. Voir Illustration au quotidien, l' a postĂ© le 23 juin 2011 Ă 12h50Belle contre-argumentation.
Lucienne Magalie Pons et ses collaborateurs vous souhaitent la bienvenue * Relais d'informations générales et politiques - notes d'opinion, et autres nouvelles - Rechercher dans ce blog. Nombre total de pages vues. Translate. 26 janvier 2011. REVUE DE PRESSE EUROPEENNE: TUNISIE - EGYPTE - LIBAN - SOURCE / EURO/TOPICS : Revue de presse européenne du
La pĂ©dagogie active ou pĂ©dagogie de l'envie se veut en rupture avec la pĂ©dagogie conventionnelle. C'est une pĂ©dagogie innovante, dynamique, faite pour stimuler l'apprenant et le mettre en appĂ©tit. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Connaissez-vous Louise attaque ? Ce groupe a eu le vent en poupe entre la fin des annĂ©es 90 et le dĂ©but des annĂ©es 2000. Le chanteur, GaĂ«tan Roussel, poursuit une carriĂšre en solo depuis plusieurs annĂ©es. Les jeunes sont de plus en plus habituĂ©s Ă entendre et Ă regarder des vidĂ©os, des sĂ©ries, des films en version originale, essentiellement en anglais. Aussi pensons-nous quâune telle approche peut sâappliquer en classe de FLE. Confronter les Ă©tudiants le plus tĂŽt possible Ă des documents authentiques nous paraĂźt donc souhaitable. Toujours en suivant la dĂ©marche de la pĂ©dagogie active, voici une nouvelle chanson pour la classe. On ne distribuera donc pas les paroles, on nâĂ©coutera pas la chanson, et on s'abstiendra mĂȘme de dire quâil sâagit de travailler sur une lieu de tout annoncer, dire et prĂ©senter, nous passerons par lâHOMEOPATHIE chĂšre Ă la pĂ©dagogie active. Ainsi, l'enseignant distribuera une sĂ©lection de vers de la chanson et crĂ©era l'activitĂ© qui mĂšnera la classe Ă connaĂźtre une bonne partie des paroles de la chanson, en respectant l'idĂ©e initiale de l'auteur celle de nous surprendre. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Les hypocoristiques sont les mots Ă connotation affective du langage familier. Le premier objectif consiste Ă amplifier cette connaissance et Ă mettre en place des stratĂ©gies de recherche portant sur lâorigine des mots dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Le deuxiĂšme objectif met en valeur les diffĂ©rences interculturelles concernant les choix des surnoms Ă connotation affective. Enfin, le troisiĂšme objectif donne aux Ă©tudiants les moyens de mener une recherche solide en matiĂšre dâextension du lexique.. Toujours en suivant la dĂ©marche de la pĂ©dagogie active*, nous introduirons de petites activitĂ©s qui permettront aux Ă©tudiants de dĂ©couvrir et les paroles et la thĂ©matique d'une chanson qui est devenue un tube en 2018. Avec elle, le public dĂ©couvrait la trĂšs jeune chanteuse belge qui allait s'imposer et devenir une artiste incontournable de la scĂšne musicale francophone au mĂȘme titre que son illustre compatriote Stromae. *Selon les prĂ©ceptes de la pĂ©dagogie active, le professeur s'abstiendra de dire que le but des diffĂ©rentes activitĂ©s est de travailler sur une chanson. En privilĂ©giant notre dĂ©marche de pĂ©dagogie active, nous dĂ©couvrirons qui Ă©tait Pierre Rabhi. Nous utiliserons comme support le livre destinĂ© aux enfants et jeunes adolescents Ă partir de 10 ans, qu'il avait Ă©crit avec Claire Eggermont, et dont Le ClĂ©zio a Ă©crit la prĂ©face. Pierre Rabhi. L'enfant du dĂ©sert est publiĂ© chez Gallimard Jeunesse dans la collection Folio Junior. Pierre Rabhi, qui est dĂ©cĂ©dĂ© le 4 dĂ©cembre 2021, Ă©tait une figure parmi les dĂ©fenseurs du dĂ©veloppement durable. L'agriculture qu'il dĂ©fendait devait ĂȘtre en harmonie avec la nature et devait constituer un des vecteurs permettant de vivre autrement. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Nous vous proposons dâexploiter une chanson dâHubert-FĂ©lix ThiĂ©faine, figure majeure Ă la fois de la chanson Ă texte et du rock français. ThiĂ©faine est un Ă©corchĂ© vif », un ĂȘtre Ă la sensibilitĂ© Ă fleur de peau et Ă la vaste culture dossier est profilĂ© pour des classes de littĂ©raires », notamment les ESABAC, plus prĂ©cisĂ©ment pour la classe de Quinta. Si rien nâexclut a priori un autre public, prenez bien en compte la difficultĂ© du texte de la chanson et les nombreuses rĂ©fĂ©rences littĂ©raires qui le parsĂšment et lui donnent sa raison dâĂȘtre avant de le soumettre Ă un autre auditoire. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. On parle de plus en plus de lâĂ©tat de flow, Ă©tat dans lequel nous serions au maximum de nos capacitĂ©s dans lâexĂ©cution dâune tĂąche, quâelle soit professionnelle ou liĂ©e Ă un loisir. Les Ă©tudiants dĂ©couvriront les caractĂ©ristiques de cet Ă©tat par le biais dâune vidĂ©o. La dĂ©marche retenue est toujours celle de la pĂ©dagogie active. Nous nous abstiendrons donc dâannoncer aux Ă©tudiants que le support sur lequel nous allons travailler est une chanson. De mĂȘme, nous ne distribuerons pas les paroles. La confrontation brutale » avec des paroles qui pourrait ĂȘtre source de dĂ©couragement est remplacĂ©e par la dĂ©marche dite de lâhomĂ©opathie. La dĂ©couverte Ă petits pas aboutit, en fin de parcours, Ă la chanson. Le travail des compĂ©tences proposĂ© par lâenseignant aura comme consĂ©quence de prĂ©parer les Ă©tudiants Ă la comprĂ©hension des paroles de la chanson. Une fois cette approche des paroles de la chanson faite, son Ă©coute fera son effet et les Ă©tudiants comprendront la dĂ©marche de leur professeur. Une activitĂ© orale dâĂ©changes par rapport Ă la maniĂšre dont⊠La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Par le biais dâun court-mĂ©trage, les Ă©tudiants approfondiront le thĂšme de la famille, notamment la relation pĂšre/fils/fille. Plus encore que simplement linguistique, lâobjectif se veut psychologique renforcer la confiance en soi des Ă©tudiants, et les inciter le plus possible Ă regarder des vidĂ©os et des films en langue française. La fiche que nous vous proposons se veut donc construite essentiellement dans ce but. Par ailleurs, câest lâoccasion pour les Ă©tudiants de dĂ©couvrir Maud Bettina-Marie, qui crĂ©e des vidĂ©os depuis plusieurs annĂ©es cours-mĂ©trages, sketchs , rĂ©flexions est possible dâaborder notre fiche au niveau B1, auquel cas lâaspect linguistique ne constituera plus une difficultĂ©. La vidĂ©o jouera⊠La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Les Ă©tudiants sâapproprieront une sĂ©quence filmique tirĂ©e du Magnifique, de Philippe De Broca, avec Jean-Paul Belmondo. Les Ă©tudiants dĂ©couvriront ainsi une figure du cinĂ©ma français et un classique de sa filmographie. Ils consolideront Ă©galement leur capacitĂ© Ă dĂ©crire et commenter une scĂšne filmique. L'exploitation proposĂ©e ici compte 4 sĂ©quences et se dĂ©roulera en deux sĂ©ances de 45 minutes environ, en 2 blocs sĂ©quences 1-2-3 + sĂ©quence 4, indĂ©pendante La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Ă travers la dĂ©couverte dâune carte postale, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale afin de dĂ©velopper les compĂ©tences nĂ©cessaires au niveau A1. Cette dĂ©marche, leur permettra de se sentir Ă lâaise pour dĂ©couvrir les lieux touristiques dans une ville et pouvoir sây dĂ©placer. Les sĂ©quences que nous suivrons seront successivement Mise en route, 10 minutes dĂ©couverte et prĂ©sentation du document dĂ©clencheur - PrĂ©sentation de la grammaire de maniĂšre inductive,15 minutes - Mise en pratique de la grammaire,15 minutes + rĂ©emploi, 20 minutes - Projet final, 30 proposĂ©e ici compte 3 sĂ©quences âą Mise en route dĂ©couverte et prĂ©sentation du document dĂ©clencheur - 15⊠La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. Ă travers la dĂ©couverte dâune carte postale, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale afin de dĂ©velopper les compĂ©tences nĂ©cessaires au niveau A1. Cette dĂ©marche, leur permettra de se sentir Ă lâaise pour dĂ©couvrir les lieux touristiques dans une ville et pouvoir sây proposĂ©e ici compte 3 sĂ©quences âą Mise en route dĂ©couverte et prĂ©sentation du document dĂ©clencheur - 15 minutesâą PrĂ©sentation du lexique de maniĂšre inductive - 20 minutes âą Mise en pratique du lexique - 30 minutes + rĂ©emploi - 25 minutes Suzane est une nouvelle venue sur la scĂšne française. A 30 ans, elle a Ă©clos, portĂ©e par son Ă©nergie, son talent et des chansons Ă texte trĂšs bien orchestrĂ©es. Elle a reçu en 2020 la Victoire de la musique en tant que rĂ©vĂ©lation de l'annĂ©e. Dans cette chanson Ă©ponyme, elle retrace son propre parcours avant que le succĂšs ne survienne. Beaucoup lui conseillaient d'abandonner ce projet de devenir chanteuse. La chanson parle de leurs regards dubitatifs lorsqu'elle leur annonçait son dĂ©sir de rĂ©ussir sur la scĂšne musicale. Nous allons, une nouvelle fois, nous servir de la pĂ©dagogie active pour exploiter cette chanson en classe. Calogero est un artiste majeur de la scĂšne musicale française depuis une vingtaine d'annĂ©es. De nombreux tubes jalonnent son parcours jusqu'Ă son huitiĂšme album sorti le 6 novembre 2020. La chanson La rumeur, ici didactisĂ©e, se prĂȘte particuliĂšrement bien Ă notre dĂ©marche dite de la pĂ©dagogie active. En effet, au lieu de distribuer l'ensemble des paroles et faire Ă©couter la chanson, nous allons l'aborder autrement, Ă doses homĂ©opathiques, et allons ainsi Ă©tudier et analyser les paroles avant de prendre connaissance de l'ensemble de la chanson. Donner ainsi, Ă l'apprenant un rĂŽle actif, Ă©viter qu'il subisse le cours de français, injecter un moment crĂ©atif associant dĂ©couverte lexicale et dĂ©bat sur une question de sociĂ©tĂ©, tels sont les objectifs de cette⊠Le mois de novembre en France est marquĂ© par le souvenir des massacres perpĂ©trĂ©s par les djihadistes le 13 novembre 2015. La jeunesse de France fut particuliĂšrement visĂ©e par les auteurs des attentats qui ciblĂšrent la salle de concert Le Bataclan et les terrasses de nombreux restaurants bondĂ©es par cette belle soirĂ©e du vendredi 13 novembre. En 2015, la France est meurtrie et s'interroge sur la fascination qu'arrive Ă exercer des thĂšses extrĂ©mistes, mortifĂšres qui pour beaucoup s'apparentent Ă celles que l'Europe engendra dans les annĂ©es 1930. JE VOUS SAUVERAI, livre de littĂ©rature jeunesse d'Emilie FrĂšche que nous allons exploiter avec la dĂ©marche homĂ©opathique prĂŽnĂ©e par la pĂ©dagogie active permet d'introduire et d'aborder le processus de grand⊠Chaque rĂ©gion de France possĂšde sa culture, ses particularismes et ses lĂ©gendes. Aujourdâhui, nous vous convions Ă un voyage dans le temps Ă la dĂ©couverte dâun monstre fabuleux issu du folklore provençal la tarasque. Par le biais de la pĂ©dagogie active, les Ă©tudiants sâapproprieront un Ă©lĂ©ment important du patrimoine rĂ©gional, littĂ©raire et symbolique dâune rĂ©gion française. Ils pourront in fine prĂ©senter Ă leur tour un mythe ou une lĂ©gende provenant de leur culture. Un article de Nice Matin sur un personnage intĂ©ressant de la CĂŽte d'Azur, ici exploitĂ© suivant la dĂ©marche de la pĂ©dagogie active. L'enseignant se gardera de distribuer l'ensemble du document. Il prĂ©fĂšrera s'en servir diffĂ©remment pour Ă©veiller l'intĂ©rĂȘt envers notre personnage. En le dĂ©voilant petit Ă petit. Une activitĂ© dynamique, interactive qui nous permettra de dĂ©couvrir Kadija SELMI, selon l'approche dite de "l'homĂ©opathie" qui distille une frustration stimulante. La dĂ©marche retenue pour ces diffĂ©rentes activitĂ©s est celle de la pĂ©dagogie active. Les Ă©lĂšves auront la possibilitĂ©, grĂące aux sĂ©quences proposĂ©es, dâaborder les domaines de lâimagination et de la crĂ©ativitĂ© chers Ă lâ Ă©cole dĂ©diĂ©e aux mĂ©tiers artistiques et basĂ©e en France Montpellier, Toulouse et au QuĂ©bec. Les Ă©lĂšves pourront ĂȘtre invitĂ©s Ă consulter le site de lâĂ©cole, Ă voir les nombreuses vidĂ©os, crĂ©ations des Ă©tudiants en fin d'Ă©tudes, qui y sont prĂ©sentĂ©es et Ă les exploiter. GrĂące Ă cette petite vidĂ©o de Nikola Obermann et Philippe Massonnet, disponible jusqu'au 18/03/2022 et par le biais de la pĂ©dagogie active, les Ă©tudiants dĂ©couvriront une spĂ©cificitĂ© du mĂ©tro parisien ainsi que le mot "strapontin". Par la suite, les Ă©tudiants prendront la parole et Ă©changeront sur les moyens de transport. Les sĂ©quences 1 Ă 3 se traitent en une seule sĂ©ance. La sĂ©quence 4 peut faire l'objet d'une deuxiĂšme sĂ©ance. NB Hormis les premiĂšres secondes voir MISE EN ROUTE et la toute derniĂšre Ă©coute de vĂ©rification - qui permet la dĂ©couverte des images- les Ă©coutes se font en audio uniquement, sans les images. Un approfondissement du lexique est possible pour des niveaux au-delĂ du B1. La transcription vous aidera si nĂ©cessaire. La dĂ©marche retenue ici, est celle de la pĂ©dagogie active. Ă travers lâexploitation de diffĂ©rents supports, les Ă©lĂšves seront amenĂ©s Ă dĂ©couvrir lâidentitĂ© dâun des artistes les plus connus de la scĂšne Ă©lectro et qui a travaillĂ© avec des artistes internationaux connus par la majoritĂ© dâun public jeune, comme Justin Bieber, Drake ou Selena Gomez. Il ne faudra pas divulguer Ă la classe le nom de cet artiste, le but Ă©tant de laisser aux Ă©tudiants le soin de le dĂ©couvrir et de mettre en avant un des plus cĂ©lĂšbres DJ français, comme David Guetta ou Bob Sinclar. Il s'agit de capter l'attention, Ă©veiller l'intĂ©rĂȘt dans la classe de français grĂące au support image comme dĂ©clencheur. Mais une image que nous ne prĂ©senterons pas telle qu'elle est, mais sur laquelle l'enseignant sera intervenu, comme le veut la pĂ©dagogie active, afin de la rendre impactante, surprenante, insolite. Bref, qu'elle puisse agir comme un vrai dĂ©clencheur au sein de la classe et des sous-groupes classe qui seront amenĂ©s Ă l'utiliser en tant que document didactique. Nous allons procĂ©der comme pour beaucoup d'autres documents montrĂ©s dans cette rubrique, en nous abstenant de tout montrer d'un coup. En effet, Ă la pĂ©dagogie du trop, nous prĂ©fĂ©rons travailler Ă doses homĂ©opathiques. La dĂ©marche retenue ici, est celle de la pĂ©dagogie active. Ă travers lâexploitation de diffĂ©rents supports, les Ă©lĂšves seront amenĂ©s Ă dĂ©couvrir lâidentitĂ© dâun des artistes les plus connus de la scĂšne Ă©lectro et qui a travaillĂ© avec des artistes internationaux connus par la majoritĂ© dâun public jeune, comme Justin Bieber, Drake ou Selena Gomez. Il ne faudra pas divulguer Ă la classe le nom de cet artiste, le but Ă©tant de laisser aux Ă©tudiants le soin de le dĂ©couvrir et de mettre en avant un des plus cĂ©lĂšbres DJ français, comme David Guetta ou Bob Sinclar. Une activitĂ© de dĂ©couverte du roman d'Emilie FrĂšche que nous mĂšnerons en classe selon la dĂ©marche de l'homĂ©opathie comme le prĂ©conise la pĂ©dagogie active, habituellement prĂ©sentĂ©e dans nos fiches. Lexique et difficultĂ©s grammaticales sont ainsi abordĂ©s progressivement tout en accĂ©dant petit Ă petit, les uns aprĂšs les autres, aux Ă©vĂ©nements qui ont bouleversĂ© une famille. Cette histoire que nous raconte l'auteure est intimement liĂ©e Ă une rĂ©alitĂ© qui a traversĂ© la dĂ©cennie, frappant de nombreuses familles. DĂ©marche pĂ©dagogique Nous choisissons une dĂ©marche active, communicative et interculturelle. Le professeur ne dĂ©voilera le document support que par extrait » afin de laisser les Ă©tudiants imaginer de quoi il sâagit et prendre possession de leur sĂ©ance didactique. SilvĂ n AREG, nouveau venu sur la scĂšne française sous son nom artistique actuel, est prĂ©sentĂ© dans la rubrique ActualitĂ©s Culturelles de ce n° 97 correspondant au mois d'octobre 2019. Nous avons choisi de travailler l'un de ses pĂ©dagogie active, en particulier la dĂ©marche dite de lâhomĂ©opathie, va guider la dĂ©couverte et lâappropriation de ce document authentique. Au lieu dâĂȘtre confrontĂ©s Ă lâensemble de la chanson, les Ă©tudiants vont dĂ©couvrir les paroles par petites touches. Les difficultĂ©s sont ainsi vues progressivement, sans dĂ©sorienter les Ă©tudiants. Dans cette activitĂ© didactique dynamique, ces paroles vues progressivement avant de passer Ă lâĂ©coute de la chanson, serviront de dĂ©clencheurs pour les inviter Ă rĂ©flĂ©chir et Ă sâengager dans une production⊠Nous prĂ©sentons dans ce numĂ©ro 95 du Français et Vous, une activitĂ© qui fonctionne trĂšs bien en classe. Nous invitons les collĂšgues qui le souhaitent Ă s'inspirer de cette approche mĂ©thodologique pour continuer Ă introduire autrement le film en classe de Fle. En effet, comme nous l'avons montrĂ© dans d'autres fiches du Français et Vous, le film en classe de Fle est exploitable de maintes façons,.Nous prĂ©conisons, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, de sĂ©lectionner un ou plusieurs passages qui donneront lieu Ă des activitĂ©s diverses pour travailler des compĂ©tences fois-ci, nous invitons les apprenants Ă travailler Ă partir de l'image mĂȘme, la plus courte sĂ©quence du film, puisque, ne l'oublions pas, l'oeuvre cinĂ©matographique est constituĂ©e d'une⊠Pour introduire en classe "Les oubliĂ©s" de Gauvain Sers, nous respecterons la dĂ©marche de la pĂ©dagogie active. Lâenseignant se gardera donc d'annoncer Ă sa classe quâil sâagit de travailler Ă partir des paroles d'une chanson. Ce document authentique va faire lâobjet dâun travail de prĂ©paration prĂ©alable Ă la dĂ©couverte proprement dite de la chanson. Les difficultĂ©s tant lexicales que syntaxiques ou bien contextuelles seront vues progressivement selon lâapproche dite de l'homĂ©opathie chĂšre Ă la pĂ©dagogie active et comme nous le verrons dans la sĂ©quence 1, puis 2 et n'est qu'aprĂšs ce travail prĂ©paratoire qui, dans le mĂȘme temps sert Ă dĂ©jĂ Ă aborder la problĂ©matique sociale de la chanson, que l'on dĂ©voilera l'intĂ©gralitĂ© des paroles. ⊠Nous vous proposons, par le biais de la pĂ©dagogie active, de dĂ©couvrir une romanciĂšre italienne qui a Ă©lu domicile Ă Paris il y a longtemps et qui a publiĂ© de nombreux romans policiers, tous directement en France a donnĂ© de nombreux auteurs de romans policiers, du cĂ©lĂšbre Simenon Ă Maurice Dantec. Dans ce domaine, les Ă©crivains francophones ne dĂ©mĂ©ritent pas. Aussi, nous vous proposons une incursion dans un domaine oĂč la littĂ©rature française joue des coudes avec le monde anglophone. PĂ©dagogie active oblige, la dĂ©marche d'exploitation de la chanson de Marka va rĂ©server quelques surprises puisque les paroles initiales vont subir une transformation avec le remplacement de la plainte masculine qui est la trouvaille provocatrice de Marka, par une plus traditionnellement fĂ©minine avant dâĂ©couter la vraie version du chanteur belge. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. A travers la dĂ©couverte de plusieurs documents issus de divers types de supports, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale sur lâexplication, la description et la justification. Pour les niveaux plus Ă©levĂ©s, le cours pourra porter sur la mise en place dâune argumentation et dâĂ©lĂ©ments de persuasion pour aboutir Ă une dĂ©monstration et Ă une conclusion appropriĂ©e. Nous proposons un travail d'exploitation d'un sujet issu de l'Ă©mission Karambolage d'Arte, la chaĂźne franco-allemande. Une approche active permettra aux Ă©tudiants de se familiariser avec un clichĂ© du Sud de la France, la cagole, via un document authentique. La prise de parole et le travail crĂ©atif sont encouragĂ©s. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. A travers la dĂ©couverte de plusieurs documents issus de diffĂ©rents supports, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale sur lâexplication, la description et le questionnement. Ăvoquer des goĂ»ts personnels constitue un socle dĂšs le niveau A1. Mais il est bien Ă©vident que ce socle n'est qu'une base destinĂ©e Ă s'enrichir sans cesse. Or les couleurs "parlent", Ă des degrĂ©s divers, Ă chacun d'entre nous. Nous nous proposons donc, via la pĂ©dagogie active, d'exploiter l'interview d'un historien spĂ©cialiste des couleurs, Michel Pastoureau. Le sujet est, en mĂȘme temps, suffisamment gĂ©nĂ©ral pour ĂȘtre abordĂ© en B1. Notre dĂ©marche prend appui sur l'intervention de Michel Pastoureau. En proposant aux Ă©lĂšves diffĂ©rentes activitĂ©s et supports en lien avec les jeux vidĂ©o, les Ă©lĂšves seront guidĂ©s pour sâinterroger sur les jeux vidĂ©o, leur place dans les loisirs actuels, dans la professionnalisation de cette activitĂ©, les Ă©tapes de la crĂ©ation dâun jeu et la place des femmes dans cet environnement. En travaillant de façon transversale sur des documents variĂ©s et en prenant appui sur une approche active, les Ă©tudiants parviendront Ă dĂ©velopper les compĂ©tences nĂ©cessaires aux niveaux B1 et B2. En travaillant de façon transversale sur des documents variĂ©s et en prenant appui sur une perspective active, les Ă©lĂšves parviendront Ă dĂ©velopper les compĂ©tences nĂ©cessaires dĂšs le niveau A2 et la maĂźtrise des temps du passĂ©. La dĂ©marche d'exploitation retenue pour ce document authentique est celle de la pĂ©dagogie active. GrĂące Ă lâexploitation dâune vidĂ©o de Cyprien, les Ă©tudiants seront amenĂ©s Ă parler de leur propre vie, de leurs familles et de leurs amis. Une dĂ©marche d'exploitation non conventionnelle pour faire dĂ©couvrir de maniĂšre dynamique, le monde surrĂ©aliste de Jacques allons donc appliquer Ă lâexploitation dâune histoire courte mais aussi dâune vidĂ©o la dĂ©marche innovante, propre Ă la pĂ©dagogie active que nous prĂ©sentons dans cette rubrique Ă travers nos diverses fiches pĂ©dagogiques. DĂ©marche pĂ©dagogique nous utiliserons une campagne de sensibilisation Ă la prise de stupĂ©fiants au volant. Il s'agira donc d'Ă©veiller la curiositĂ© des Ă©tudiants Ă partir d'une vidĂ©o construite comme une BD qui leur permettra de dĂ©velopper leurs connaissances et compĂ©tences de façon active et communicative. Une chanson avec subjonctif ! Parfait support pour nous enseignants afin de travailler autrement ce point grammatical sans faire trembler nos Ă©lĂšves. En effet, il s&39;agit de proposer en classe une dĂ©marche diffĂ©rente, avenante grĂące Ă une pĂ©dagogie non conventionnelle en associant cette Ćuvre musicale du jeune Gauvain Sers qui, en outre, s&39;est amusĂ© Ă multiplier les clins d&39;Ćil culturels dans sa chanson. Autant de pistes Ă creuser en classe. Un travail teintĂ© de pĂ©dagogie active pour faire dĂ©couvrir, de maniĂšre dynamique, ce film tirĂ© dâune histoire vraie. Nous allons donc appliquer Ă lâexploitation dâune Ćuvre cinĂ©matographique, la dĂ©marche innovante, propre Ă la pĂ©dagogie active que nous prĂ©sentons dans cette rubrique Ă travers nos diverses fiches pĂ©dagogiques. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. A travers la dĂ©couverte de plusieurs documents issus de divers supports, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale sur lâhypothĂšse, le subjonctif, lâinteraction orale et la comprĂ©hension orale, pour rĂ©ussir Ă comprendre les Ă©lĂ©ments requis au niveau B2. Par le biais de la pĂ©dagogie active, les Ă©tudiants s'approprieront une sĂ©quence filmique, travailleront le langage familier puis Ă©laboreront une saynĂšte. Il s'agit d'un extrait de Nuit d'ivresse de Bernard Nauer, d'aprĂšs le piĂšce du mĂȘme titre Ă©crite par Michel Blanc et Josiane Balasko Ce sera Ă©galement l'occasion de dĂ©couvrir une oeuvre culte de la bande du Splendid et, pourquoi pas, d'introduire une sĂ©quence sur la comĂ©die française. La dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. A travers la dĂ©couverte de plusieurs documents issus de divers types de supports, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale sur des documents de nature variĂ©e pour rĂ©ussir Ă dĂ©velopper les compĂ©tences nĂ©cessaires au niveau A1. Un travail teintĂ© de pĂ©dagogie active pour faire dĂ©couvrir de maniĂšre dynamique, lâĆuvre de Marcel Pagnol, Lâeau des Collines - Manon des Sources ». Nous allons donc appliquer Ă lâexploitation dâune Ćuvre cinĂ©matographique, la dĂ©marche innovante, propre Ă la pĂ©dagogie active que nous prĂ©sentons dans cette rubrique Ă travers nos diverses fiches pĂ©dagogiques. Exploitation du reportage sur FRAGONARD » dans lâĂ©mission VERSION FRANCAISE » de TV5 Monde du 25 Juin travail axĂ© sur la pĂ©dagogie active pour faire dĂ©couvrir de maniĂšre dynamique la tradition des Maisons de parfums en France Ă travers un reportage sur FRAGONARD. Le travail se fera autour de quatre sĂ©quences dâapprentissage utilisant les quatre compĂ©tences SĂ©quence 1 = Travail de discussion / hypothĂšses/description sur le thĂšme de la leçonSĂ©quences 2 & 3 = Travail de visionnage / comprĂ©hension de la vidĂ©oSĂ©quence 4 = Travail de production Ă©crite / prĂ©sentation sur un souvenir, une expĂ©rience personnelle liĂ© Ă lâodorat Un travail axĂ© sur la pĂ©dagogie active pour faire dĂ©couvrir de maniĂšre dynamique, les colonies de vacances Ă travers le film Nos jours heureux dâOlivier Nakache et Eric Toledano. Cette oeuvre est le deuxiĂšme long mĂ©trage du duo qui allait rĂ©aliser cinq ans plus tard leur quatriĂšme film allons donc appliquer Ă lâexploitation dâune Ćuvre cinĂ©matographique, la dĂ©marche innovante, propre Ă la pĂ©dagogie active que nous prĂ©sentons dans cette rubrique Ă travers nos diverses fiches pĂ©dagogiques. A partir du niveau B1 Mai 68 Mai, c'est le mois du muguet, du printemps qui bascule dĂ©jĂ vers l'Ă©tĂ©, du cinĂ©ma avec la vague de dĂ©couvertes cinĂ©matographiques proposĂ©es par le Festival de Cannes. Cependant, le mois de mai est restĂ© dans l'histoire contemporaine de la France comme le moment oĂč la sociĂ©tĂ© française fut bouleversĂ©e par une jeunesse qui aspirait Ă une autre forme de vie. Mai 68 fut un vĂ©ritable sĂ©isme. le rĂ©sultat de l'impact entre valeurs traditionnelles et collectives d'une part et nouvelles aspirations individuelles portĂ©es par la jeunesse. Nous revenons, ici, sur cet Ă©vĂ©nement majeur, fondateur de la sociĂ©tĂ© moderne française, Ă travers un travail sur la langue en Ă©voquant, notamment, quelques slogans d'alors. A partir du niveau A2 / B1 Les quatre Ă©lĂ©ments En faisant appel Ă des images simples mais Ă©vocatrices pour l'esprit, celles qui sont liĂ©es aux quatre Ă©lĂ©ments de l'alchimie et de la philosophie antique, les Ă©tudiants approfondiront le vocabulaire liĂ© au portrait moral. Nous exploitons donc, via la pĂ©dagogie active, un hĂ©ritage intemporel -et donc universel- que le succĂšs des mondes imaginaires, au cinĂ©ma et dans les sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, a remis au goĂ»t du jour. Pour cĂ©lĂ©brer la francophonie, nous prĂ©sentons dans ce numĂ©ro de mars 2017, une nouvelle de Fouad Laroui, grand Ă©crivain marocain francophone. La dĂ©marche que nous avons choisie pour l'exploitation pĂ©dagogique de cette oeuvre est axĂ©e sur la pĂ©dagogie active, censĂ©e Ă©veiller la curiositĂ© et l'envie des apprenants. Elle va nous permettre de dĂ©couvrir, progressivement, l'histoire racontĂ©e par le narrateur. Extrait dâun Ă©pisode de BD de Gaston Lagaffe FRANQUIN Le film Demain que nous avons dĂ©jĂ prĂ©sentĂ© dans notre magazine, propose de nombreuses solutions aux problĂšmes environnementaux que nous rencontrons actuellement ou que nous rencontrerons sĂ»rement Ă l'avenir. L'objectif de cette fiche pĂ©dagogique est aussi d'amener les Ă©tudiants Ă la comprĂ©hension des idĂ©es du film, rĂ©unies autour de 5 chapitres AGRICULTURE/ ĂNERGIE/ ĂCONOMIE/ DĂMOCRATIE/ ĂDUCATION Claudio CapĂ©o que nous avons prĂ©sentĂ© dans notre n° 68 de novembre 2016, a fait une entrĂ©e tonitruante dans le monde de la chanson française actuelle. Nous proposons ici, une dĂ©marche pour introduire en classe, Ă partir du niveau B1, son tube "Un homme debout" A partir de - ElĂšves de lycĂ©e et adultes. PrĂ©paration Ă lâuniversitĂ©. La vidĂ©o authentique en classe. TEDX Paris â Jean-Louis Servan-Schreiber AxĂ©e sur la comprĂ©hension et la production orale, cette activitĂ© permet Ă©galement de se prĂ©parer aux particularitĂ©s des niveaux B2 et C1 par un travail axĂ© sur la synthĂšse, lâargumentation, la justification et la prĂ©cision Ă travers toutes les dĂ©marche retenue est celle de la pĂ©dagogie active. A travers la dĂ©couverte de plusieurs documents issus de plusieurs types de supports diffĂ©rents, les Ă©tudiants seront invitĂ©s Ă travailler de façon transversale sur des documents de nature variĂ©e pour rĂ©ussir Ă dĂ©velopper les compĂ©tences nĂ©cessaires aux niveaux B2, voire C1. A partir de Les Shadoks Les Ă©tudiants s'approprieront progressivement une vidĂ©o humoristique, toujours par le biais de la pĂ©dagogie active. Le but est d'aborder l'imparfait, tout d'abord Ă l'oral, puis de le formaliser. On soulignera surtout la valeur descriptive de l'imparfait pour cette premiĂšre approche, afin que les Ă©tudiants l'associent bien Ă une consolidera Ă©galement le vocabulaire des ailleurs, cette activitĂ© permet aux Ă©tudiants de dĂ©couvrir la sĂ©rie Les Shadoks » et son humour absurde, une production qui allie le nonsense anglais Ă la patte française. Nos autres fiches pĂ©dagogiques Titre ObjectifsNiveau GLEEDEN / Site de rencontres DĂ©velopper les compĂ©tences en production et comprĂ©hension orale, lexicale et interculturelle en proposant une activitĂ© permettant lâexpression de lâopinion. A partir du B1 adolescents et adultes Deux pieds, clip vidĂ©o de la chanson de Thomas Fersen Le vocabulaire du quotidien - Consolider le prĂ©sent, les verbes de mouvement - Comprendre une chanson - Faire un portrait psychologique. A1 peut ĂȘtre abordĂ© en A0+ Exploitation du chapitre 1 des Vacances du petit Nicolas Mener nos Ă©lĂšves de façon progressive et motivante vers le sens dâun Ă©crit pour leur donner envie de lire en langue française ; pousser nos Ă©lĂšves Ă acquĂ©rir des rĂ©flexes qui aident Ă la comprĂ©hension Ă©crite A partir de A1-2 / A2 Ă©lĂšves de collĂšge JE MâAPPELLE CHARLIE Cet ensemble dâactivitĂ©s constitue un parcours linguistique afin dâaller Ă la dĂ©couverte des paroles de la chanson et Ă une rĂ©flexion sur les valeurs et les fondements de la dĂ©mocratie. la libertĂ© dâexpression et lâouverture aux autres A partir de B1. ElĂšves de lycĂ©e Fondation AbbĂ© Pierre Par le biais de ces images et vidĂ©os, les Ă©tudiants pourront dĂ©velopper leur compĂ©tence interculturelle sur le sujet de la pauvretĂ©. De plus, les compĂ©tences orales et Ă©crites seront travaillĂ©es de maniĂšre active et communicative. Au niveau A partir de En marge de la COP 21 Voir Ă©dito Barbie c'est fini ! Toutes les compĂ©tences du CECR seront travaillĂ©es de façon active et communicative ; le temps de lâimparfait ; les expressions familiĂšres ; le sujet de la dĂ©forestation et de lâenvironnement. A partir de B1 La jument de Michao Consolider le vocabulaire des saisons et des animaux - travailler sur la question ouverte pourquoi/parce que â rĂ©viser la prĂ©position en forme et prononciation â remĂ©dier la confusion frĂ©quente de c'est chaud » A1 Exploitation du roman Charlotte de David Foenkinos, Goncourt des LycĂ©ens 2014 Apprendre Ă positionner les personnages dâune histoire, Ă situer les Ă©vĂ©nements grĂące aux informations puisĂ©es dans divers petits textes et Ă dĂ©velopper des stratĂ©gies dâĂ©lucidation et de comprĂ©hension de lâĂ©crit. A partir de - ElĂšves de lycĂ©e Tous les mĂȘmes de Stromae DĂ©couvrir un succĂšs de la chanson francophone tout en dĂ©veloppant ses capacitĂ©s linguistiques et culturelles. L'expression de la comparaison et de l'opposition. L'expression du point de vue, de l'accord et du dĂ©saccord. A partir de A2+ Exploitation d'un article du magazine Jeune Afrique rĂ©digĂ© par Sana Guessous Apprendre Ă positionner les personnages dâune histoire et Ă situer les Ă©vĂ©nements grĂące aux informations puisĂ©es dans divers petits textes et en fonction des structures grammaticales utilisĂ©es. A partir du - ElĂšves de lycĂ©e Quâest-ce quâon a fait au bon Dieu ? Explorer certains sujets de la sociĂ©tĂ© tels que les relations familiales, la diversitĂ© culturelle et le racisme. Travailler le lexique relatif Ă ces sujets ainsi que les adjectifs possessifs. A2 - B1 Les lauriers sont coupĂ©s Il s'agit de se familiariser avec les tournures de base de la communication via un support original et attractif. De plus en plus d'apprenants ont, au minimum, entendu parler des huiles essentielles et de leurs vertus, supposĂ©es rĂ©elles, aussi se prĂȘtent-ils volontiers au jeu. De plus A0+ Exploitation de la chanson ON IRA de ZAZ Trois activitĂ©s indĂ©pendantes afin de prĂ©parer les Ă©lĂšves Ă lâĂ©coute de la chanson. Travail qui concerne dâabord la comprĂ©hension de lâĂ©crit, du lexique, puis lâexpression orale en se positionnant par rapport Ă des assertions. ActivitĂ© grammaticale sur le futur simple. A partir de B1. ElĂšves de lycĂ©e Les mĂ©dias et Vous Remue-mĂ©ninges Ă partir dâune image en rapport avec le thĂšme du document. Comprendre une situation de communication Ă partir dâune vidĂ©o. Formulation dâhypothĂšses non grammaticales sur le document. Devoir Ă la maison. A partir du niveau B1 Moi, raciste ? Partie 2 Tous les documents utilisĂ©s sont des documents authentiques qui rĂ©unissent plusieurs clichĂ©s racistes Ă lâĂ©gard de la population noire. Les activitĂ©s suivent une dĂ©marche interculturelle qui suscitera lâinteraction entre les Ă©tudiants et la rĂ©flexion face Ă lâaltĂ©ritĂ©. Ils pourront exprimer leur⊠De B1 Ă B2 Moi, raciste ? Tous les documents utilisĂ©s sont des documents authentiques qui rĂ©unissent plusieurs clichĂ©s racistes Ă lâĂ©gard de la population noire. Les activitĂ©s suivent une dĂ©marche interculturelle qui suscitera lâinteraction entre les Ă©tudiants et la rĂ©flexion face Ă lâaltĂ©ritĂ©. Ils pourront exprimer leur⊠De B1 Ă B2 Les blasons CompĂ©tences visĂ©es ComprĂ©hension de lâoral et de lâĂ©crit. Production Ă©crite et orale A0+/A1 LES PIERRES Manipulation des pierres. Brise-glace. CompĂ©tences visĂ©es ComprĂ©hension de lâoral et de lâĂ©crit - Production orale et Ă©crite - Structure Quâest-ce que câest ? => Câest câest lisse/câest rugueux et la nature du minĂ©ral pierre polie/ pierre brute A0+/A1 Pas chez vous, pas dans la mer DĂ©velopper ses compĂ©tences lexicales concernant la maison, Ă©mettre des hypothĂšses Ă partir dâune image, dĂ©crire de façon dĂ©taillĂ©e une affiche en imaginant son objectif, crĂ©er un slogan sensibilisateur, simuler une interaction orale, exprimer son opinion en dĂ©veloppant la compĂ©tence dâexpression⊠A partir du LâĂpervier Ar Sparfell en breton Chercher lâimplication des apprenants, Ă©veiller la curiositĂ©. A partir de Lâimage de la femme Ă travers la publicitĂ© deuxiĂšme partie Les documents utilisĂ©s sont des documents authentiques qui rĂ©unissent plusieurs clichĂ©s de la femme Ă travers la publicitĂ©. Toutes les activitĂ©s de ce dossier sont Ă mener sous forme de discussion et de rĂ©flexion. Il sâagit de donner la parole aux Ă©lĂšves afin quâils puissent rĂ©agir sur lâimage de⊠De B1 Ă B2 ActivitĂ©s autour de la journĂ©e de la femme Les documents utilisĂ©s sont des documents authentiques qui ont pour but de promouvoir la journĂ©e internationale des droits de la femme et de sensibiliser Ă la maltraitance des femmes. Toutes les activitĂ©s de ce dossier sont Ă mener sous forme de discussion et de rĂ©flexion. Il sâagit de donner la⊠De B1 Ă B2 LâAbbĂ© Pierre, homme dâexception son action suite de la fiche proposĂ©e en janvier 2014 En travaillant sur des supports mĂ©diatiques variĂ©s et en utilisant les quatre compĂ©tences, on intĂ©ressera progressivement les apprenants Ă lâune des figures prĂ©dominantes de lâaction caritative de lâHexagone au XXĂšme siĂšcle. Du au B2 Les super-hĂ©ros et LâAbbĂ© Pierre, homme dâexception En sollicitant lâapprenant sur la notion de super-hĂ©ros et celui qui le touche le plus, lâenseignant amĂšnera la classe Ă sâintĂ©resser Ă une des figures prĂ©dominantes de lâaction caritative de lâHexagone au XXĂšme siĂšcle, Ă©poque durant laquelle lâurgence sociale malheureusement toujours dâactualité⊠Du A2 au B2 EnchĂšres et en os Par le biais de ce document authentique, une rĂ©elle dĂ©marche de pĂ©dagogie communicative et active pourra se mettre en place au sein de la classe afin de permettre aux apprenants dâexprimer leur opinion sur le thĂšme de lâart et du marchĂ© de lâart. Il sâagit dâun fait insolite un homme Ćuvre dâart⊠du A2 au B2 Formidable de Stromae Chanson Formidable ceci n'est pas une leçon de lâalbum Racine CarrĂ©e du chanteur belge Stromae prĂ©sentĂ© dans le numĂ©ro dâoctobre 2013 du Français & Vous A partir de INTOUCHABLES Le DVD du film Intouchables de Eric Toledano et Olivier Nakache, sortie en 2011, TF1 vidĂ©o Ă partir du A2 La Francophonie DĂ©clencher la parole - Ăveiller la curiositĂ©, crĂ©er une implication des Ă©lĂšves Ă lâoral â Travailler le vocabulaire de la publicitĂ© â Introduire le thĂšme de la francophonie et de la diversitĂ© culturelle. A partir de A2 Quâest-ce que câest ? On peut pratiquer la description avec les apprenants dĂ©butants. Cette description dâun lieu, dâun objet ou dâune situation, tout en restant simple, permet dâutiliser câest/ ce sont » ainsi que il y a » on peut trouver une proposition dâexploitation dans une fiche pĂ©dagogique prĂ©cĂ©demment parue⊠DĂ©butant-A0 Le passeport Lors des premiĂšres heures dâune classe de dĂ©butant, on pratique la prĂ©sentation et tout ce qui tourne autour. Câest un bon point de dĂ©part car cette prĂ©sentation concerne directement les apprenants et leur prise de contact avec les autres apprenants ou non-apprenants , hors du cadre du lieu oĂč⊠DĂ©butant-A0 Exploitation dâun extrait de film La Crise de Colline Serreau 1992 Faire travailler les Ă©lĂšves dans lâĂ©laboration dâun dialogue en tenant compte dâune partie qui sert de contrainte. Introduire une rĂ©flexion sur un thĂšme de sociĂ©tĂ© la vie en couple, le mariage, lâĂ©mancipation de la femme... A partir de B1. ElĂšves de lycĂ©e. Dossier sur le polar Photos et texte extrait de l'Edito du Dossier sur le polar » de fĂ©vrier 2013 et entretien audio de Fred Vargas. A partir de B1 confirmĂ© au B2 Chanson Göttingen de Barbara Nous allons nous inspirer dâune technique dâatelier dâĂ©criture et, bien entendu, comme pour les prĂ©cĂ©dentes fiches pĂ©dagogiques conduisant Ă lâexploitation dâune chanson, nous nous abstiendrons de commencer par distribuer les paroles. De mĂȘme, nous nous abstiendrons dâannoncer Ă la classe que le⊠A partir de B1 Les 13 desserts et autres traditions provençales de NoĂ«l La classe sera tout dâabord divisĂ©e en binĂŽmes de travail en mĂ©langeant les nationalitĂ©s afin dâĂ©tablir des fiches culturelles traditions et festivitĂ©s de fin dâannĂ©e sur chaque pays reprĂ©sentĂ© par les apprenants. AprĂšs une mise en commun des informations recueillies, lâenseignant proposera une⊠A partir de / B2 LE PORTRAIT GOURMAND L'ensemble des activitĂ©s s'appuie sur l'exploitation des fiches de la brochure INPES la santĂ© vient en mangeant » A partir de A2 Zarafa - Film dâanimation 2Ăšme Partie Film dâanimation - voir fiche actualitĂ© culturelle de mai 2012 Ă partir dâun niveau dĂ©butant et Ă©lĂ©mentaire Zarafa - Film dâanimation Ce travail est divisĂ© en deux parties la partie 1 sĂ©quences 1 Ă 4 dans ce numĂ©ro de septembre 2012 et la partie 2 sĂ©quences 5 Ă 8 qui paraĂźtra dans le numĂ©ro dâoctobre 2012. Ă partir dâun niveau dĂ©butant et Ă©lĂ©mentaire Film INTOUCHABLES deuxiĂšme partie Ce document authentique au service de la pĂ©dagogie active permettra d'aborder quelques aspects de la sociĂ©tĂ© française contemporaine opposer les banlieues et les beaux quartiers, travailler le thĂšme du recrutement, se familiariser avec les sigles de la vie professionnelle, rĂ©diger une⊠A partir de Exploitation de la chanson de Mika Elle me dit Encourager l'implication des Ă©lĂšves et Ă©veiller leur curiositĂ©. DĂ©clencher la production Ă©crite/orale grĂące Ă un fil conducteur puis les orienter vers la discussion sur un thĂšme les jeunes dans notre sociĂ©tĂ© actuelle. Prolongement de l'activitĂ© avec une exploitation grammaticale et, si⊠A partir du niveau B1 Film INTOUCHABLES rĂ©alisĂ© par Olivier Nakache et Ăric Toledano. Ce document authentique au service de la pĂ©dagogie active va permettre de formuler des hypothĂšses Ă partir dâune affiche, de comprendre un document authentique, de sâinterroger sur le thĂšme du handicap, de lâamitiĂ©, des jeunes de banlieue A partir de La folie des soldes â Partie 2 Travail sur la folie des soldes â Partie 2 A partir du A2 et jusquâau B2 La folie des soldes - Partie 1 Travail sur la folie des soldes - Partie 1 A partir du A2 et jusquâau B2 Le rĂȘve ou la vie de Ridan Chercher lâimplication des Ă©lĂšves â DĂ©clencher la production orale et Ă©crite â Travail du lexique et de la syntaxe â Favoriser le travail en autonomie avec le soutien de lâenseignant. A partir de Parachute dorĂ© dâAlain Souchon Proposer une approche de la crise Ă©conomique et financiĂšre â Travail du vocabulaire associĂ© Ă cette thĂ©matique A partir de B1 avec possibilitĂ© de travailler le français de lâentreprise. Exploitation dâun article du journal Nice-Matin rĂ©digĂ© par Pierre COMET Proposer une approche du français des affaires â Travail de la production orale en interaction et en continu â Travail de la production Ă©crite â Points grammaticaux Les temps du passĂ© / Le style indirect niveau B1 et supĂ©rieur. A partir de A2 Paris Je tâaime film collectif Eveiller la curiositĂ©, crĂ©er une implication des Ă©lĂšves â Utiliser des dĂ©clencheurs pour le travail oral â PrĂ©ciser la valeur de lâimparfait et du passĂ© composĂ© â PrĂ©senter le film Paris je tâaime et travailler sur Paris. A partir de A2 Barbara de Jacques PrĂ©vert Eveiller la curiositĂ©, susciter lâimplication des Ă©lĂšves - Travailler le vocabulaire â Rappel de la valeur de lâimparfait et du passĂ© composĂ© â Permettre de prĂ©senter Jacques PrĂ©vert A partir de B1 ActivitĂ©s autour de la structure Il y a » Comprendre et utiliser Ă bon escient la structure Il y a ». - RĂ©investir les dĂ©terminants indĂ©finis/ possessifs. - RĂ©investir les noms et adjectifs fĂ©minins, masculins, pluriels. - RĂ©investir les prĂ©positions de lieu. - Savoir articuler DĂ©butant â A0 Approche du roman Orages de Sonia RistiÄ, Prix des lycĂ©ens allemands 2010 Mettre en contact les Ă©lĂšves avec une Ćuvre littĂ©raire rĂ©cente â Travail sur le chapitre 3 Comparer la physionomie de deux femmes protagoniste et rivale - DĂ©finir le rapport protagoniste-pĂšre Ă travers le film A bout de souffle de Jean- A partir de B2 Ă©lĂšves de lycĂ©e Assis sur le rebord du monde de Francis Cabrel Introduire la dictĂ©e de maniĂšre ludique. Ne pas divulguer quel est le document authentique sur lequel porte le travail que lâon entame ». Tel est le prĂ©cepte de notre dĂ©marche. A partir de A2 Les enfants de la crise de Melissmell Melissmell est une jeune chanteuse dont le premier album Ecoute sâil pleut est sorti en fĂ©vrier 2011 et a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme coup de cĆur musical du mois dans notre magazine. Nous allons travailler lâune des chansons de lâalbum Les enfa A partir de A2 avec des Ă©lĂšves de lycĂ©e La Corrida de Francis Cabrel Eveiller la curiositĂ©, crĂ©er une implication des Ă©lĂšves Ă lâoral â Travailler les questions fermĂ©es â Travailler le vocabulaire â Rappel de la valeur de lâimparfait et du passĂ© composĂ© ainsi que du futur proche. A partir de A2 Exploitation dâune publicitĂ© de presse Travail du vocabulaire de la maison - Analyser une publicitĂ© de presse â DĂ©clencher la prise de parole Production orale et/ou Ă©crite. A partir de Exploitation dâun article du journal Nice Matin rĂ©digĂ© par GaĂ«lle Belda Notre dĂ©marche permet progressivement, en 10 Ă©tapes et autant de cartes numĂ©rotĂ©es de 1 Ă 10 de dĂ©couvrir qui est le personnage dont parle lâarticle de Nice Matin. A partir de Non, non, non Ecouter Barbara de CamĂ©lia Jordana La jeune CamĂ©lia Jordana, notre coup de cĆur musical du mois dâavril, a Ă©tĂ©, et est encore, trĂšs frĂ©quemment programmĂ©e sur les ondes des radios. Notre approche mĂ©thodologique, axĂ©e sur la pĂ©dagogie active, va nous permettre dâintrodu A partir de A2 Je veux de Zaz Tout dĂ©bute par lâenvie de faire dĂ©couvrir ZAZ , un nouveau jeune talent de la chanson française dont lâalbum Ă©ponyme est restĂ© Ă la tĂȘte des ventes durant tout lâĂ©tĂ©. A partir de B1 Exploitation dâun article du journal Nice Matin rĂ©digĂ© par Philippe DEPETRIS Exploitation dâun article selon une approche axĂ©e sur la pĂ©dagogie active. A partir de Osez introduire en classe la peinture française du XVIIIe siĂšcle ! GrĂące Ă Greuze peinture de Greuze lâaccordĂ©e du village de A1 Ă B2 Approche du roman Poisson dâor de JMG Le ClĂ©zio Mettre en contact les Ă©lĂšves avec une Ćuvre littĂ©raire rĂ©cente - Travail sur un thĂšme de civilisation actuel les immigrĂ©s â DĂ©couverte du style de JMG Le ClĂ©zio, prix Nobel de littĂ©rature 2008 Ă partir de B1 La chauve-souris de Thomas Fersen Introduire une chanson de Thomas Fersen Ă partir de B1 Introduire une chanson dâArthur H en duo avec M Introduire une chanson dâArthur H en duo avec M, deux chanteurs reprĂ©sentatifs de la nouvelle scĂšne française » Ă partir de AstĂ©rix La Surprise de CĂ©sar FinalitĂ© Parler des stĂ©rĂ©otypes Objectifs pragmatiques Travailler la description physique, caractĂ©riser un comportement, une attitude, repĂ©rer et parler des stĂ©rĂ©otypes... A partir de A1. ElĂšves de collĂšges, lycĂ©es et adultes Les habitants du feu rouge de Mano Solo Jeu de langue avec une Ă©nigme comme dĂ©clencheur. Ă partir de B1 La lettre de Renan Luce Cette chanson se prĂȘte bien Ă lâexploitation en classe de FLE . Dâune part, le fil conducteur de cette histoire extrĂȘmement romantique rĂ©veille lâimagination et la sensibilitĂ©. A partir de La jupe, publicitĂ© pour Ni putes ni soumises » Exploiter en classe une publicitĂ© de presse et porter un regard sur les jeunes et la banlieue. Ă partir de Les voyages en train de Grand Corps Malade Ă partir de
Cemouvement a été alors analysé comme le ferment de l'individualisme post-moderne. Se pose la question de savoir quelle est la nature des évÚnements de Mai 68 et de son héritage en
Les Ă©vĂ©nements intervenus au cours des mois de mai et juin 1968 sont issus de plusieurs facteurs. Tout d'abord, on remarque le rejet de l'autoritarisme, puis de celui de la bourgeoisie et de la sociĂ©tĂ© de consommation, ainsi qu'un important sentiment antimilitariste; de plus, on observe que les jeunes dĂ©sirent la libĂ©ration des mĆurs et, durant l'Ă©vĂšnement en lui-mĂȘme, s'opposent vivement Ă la rĂ©pression policiĂšre. Les aspirations des Ă©tudiants et de la jeunesse en gĂ©nĂ©ral sont assez utopiques sur certains points ils rĂȘvent de "changer la vie", comme le voulait Rimbaud voir le slogan L'imagination prend le pouvoir. » En effet, on peut voir Ă travers certains slogans, tel que Ni dieux, ni maĂźtres », qu'ils souhaitent une sociĂ©tĂ© anarchiste oĂč il n'y aurait ni discipline, ni hiĂ©rarchie. Cette envie vient aussi du fait qu'ils se sentent exclus de la vie politique, le droit de vote Ă©tant autorisĂ© Ă partir de 21 ans, et considĂšrent alors ne pas avoir le droit Ă la parole. On peut constater cela Ă travers les slogans Sois jeune et tais-toi. » l'affiche correspondante nous montre l'ombre de De Gaulle fermant la bouche d'un jeune homme et Moins de 21 ans voici votre bulletin de vote. » on peut voir sur l'affiche ce slogan inscrit au dessus de l'image d'un pavĂ©. L'accroche Renversons sa dictature. » voir l'affiche oĂč la croix de Lorraine, symbole de De Gaulle, est transformĂ©e en deux croix nazis montre que les jeunes ne supportent plus la politique de Charles de Gaulle qu'ils jugent trop autoritaire et que certains considĂšrent mĂȘme comme une dictature. Parmi ces jeunes manifestants, on retient principalement le nom de Daniel Cohn-Bendit, jeune rĂ©volutionnaire communiste il fut d'ailleurs surnommĂ© "Dany le rouge" par la presse. Effectivement, il est considĂ©rĂ© comme le porte parole de la jeunesse contestataire, du peuple contre le capitalisme. C'est cette population qui, par des actions de grĂšves, va rĂ©ussir Ă empĂȘcher l'Etat d'utiliser son autoritĂ© pendant plusieurs semaines. C'est justement cet aboutissement qu'ils souhaitaient afin de faire connaĂźtre leurs revendications le pouvoir issu du peuple Pouvoir populaire oui. ». D'autre part, la guerre du ViĂȘtnam, qui se dĂ©roula de 1965 Ă 1972, alimente les revendications Ă©tudiantes, comme elle a pu alimenter les aspirations des jeunes amĂ©ricains lors du festival de Woodstock. MalgrĂ© le positionnement du gĂ©nĂ©ral De Gaulle contre l'intervention de l'armĂ©e amĂ©ricaine sur le sol viĂȘtnamien, des mouvements de gauches et d'Ă©tudiants s e forment tels que l' Union Nationale des Etudiants de France, syndicat Ă©tudiant, le s les Jeunesses Communistes RĂ©volutionnaires, organisation de jeunesse de la Ligue Communiste RĂ©volutionnaire, parti politique d'extrĂȘme gauche et des ComitĂ©s ViĂȘtnam groupes de person nes engagĂ©es contre la guerre du ViĂȘtnam lors des manifestations ils scandent leur mĂ©pris de la guerre et le rejet de la domination opĂ©rĂ©e par les Etats-Unis. Boris Vian chante son antimilitarisme sous forme de lettre adressĂ©e au prĂ©sident de la RĂ©publique en 1953, au sortir de la guerre d'Indochine 1946-1954 et peu av ant la guerre d'AlgĂ©rie 1954-1962. Cette chanson est appelĂ©e Le DĂ©serteur. Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir Ă la guerre Avant mercredi soir Monsieur le PrĂ©sident Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terreau Manifestation du 1er mai en soutien Pour tuer des pauvres gens au peuple viĂȘtnamien. C'est pas pour vous fĂącher Il faut que je vous dise Ma dĂ©cision est prise Je m'en vais dĂ©serter. Paradoxalement, les Ă©tudiants manifestants sont majoritairement issus de la bourgeoisie les manifestations et barricades ont dĂ©butĂ©s dans des lycĂ©es prestigieux tels que la Sorbonne ou Nanterre mais rejettent volontairement leur propre milieu qu'ils jugent rigide et oppressif c'est alors qu'apparaĂźt leur anticonformisme. Sur l'affiche prĂ©sentant le slogan On vous intoxique. », on observe une caricature de la bourgeoisie trĂšs influencĂ©e par les mĂ©dias qui ne pense plus par elle-mĂȘme. On peut voir leur rejet de cette sociĂ©tĂ© conformiste Ă travers la vulgaritĂ© du vocabulaire utilisĂ© dans leurs slogans Baisez-vous les uns les autres sinon ils vous baiseront. », Ne vous emmerdez plus, emmerdez les autres. ». Ce sujet est abordĂ© dans une chanson de 1962 interprĂ©tĂ©e par Jacques Brel et intitulĂ©e Les Bourgeois. Il dĂ©crit dans ce passage son dĂ©goĂ»t et son rejet des bourgeois qu'il partage avec ses amis. Et quand vers minuit passaient les notaires Qui sortaient de l'hĂŽtel des "Trois Faisans" On leur montrait notre cul et nos bonnes maniĂšres En leur chantant Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ça devient vieux plus ça devient bĂȘte Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ça devient vieux plus ça devient con. De plus, les jeunes des annĂ©es 1960 jugent la sociĂ©tĂ©, et plus particuliĂšrement la sociĂ©tĂ© de consommation, "aliĂ©nante" ils pensent que ce mode de fonctionnement empĂȘchent le peuple d'avoir sa propre opinion, ses propres goĂ»ts et empĂȘche le libre-arbitre de fonctionner. Le chanteur Renaud fait part de son point de vue sur la sociĂ©tĂ© de consommation dans une chanson appelĂ©e SociĂ©tĂ© tu m'auras pas, sortie en 1980. Il fait aussi rĂ©fĂ©rence Ă Mai 68. J'ai chantĂ© 10 fois, 100 fois, j'ai hurlĂ© pendant des mois, j'ai criĂ© sur tous les toits, ce que je pensais de toi, sociĂ©tĂ©, sociĂ©tĂ©, tu m'auras pas. J'ai vu pousser des barricades, j'ai vu pleurer mes copains, j'ai entendu les grenades tonner au petit matin. J'ai vu ce que tu faisais du peuple qui vit pour toi, j'ai connu l'absurditĂ© de ta morale et de tes lois. La rĂ©pression fait aussi partie intĂ©grante de Mai 68. La premiĂšre intervention policiĂšre a eu lieu dans la violence une centaine de blessĂ©es et six cents arrestations le 3 mai 1968 Ă l'universitĂ© de la Sorbonne. Cela permet donc Ă la gauche trotskiste, maoĂŻste et anarchiste d'insĂ©rer ses idĂ©es au sein des manifestations. Le slogan = » traduit le rejet et le dĂ©goĂ»t des jeunes envers les Compagnie RĂ©publicaine de SĂ©curitĂ© et envers la police en gĂ©nĂ©ral. Dans un autre registre, durant les annĂ©es 1960, les bĂątiments universitair es des Ă©tu diantes Ă©taient interdits aux visites masculines. Les jeunes Ă©tudiants et Ă©tudiantes revendiquent alors une plus grande libertĂ© sexuelle Ă travers le slogan Pour un Ă©quilibre sexuel... pour la Votez » Mutuelle Nationale des Etudiants de France, sĂ©curitĂ© sociale pour Ă©tudiants. Voir aussi le graffiti Jouissez sans entraves. ». En 1967, Juliette GrĂ©co sort une chanson aux paroles sulfureuses et sexuellement explicites, DĂ©shabillez-moi. DĂ©shabillez-moi, dĂ©shabillez-moi Maintenant tout de suite, allez vite Sachez me possĂ©der, me consommer, me consumer DĂ©shabillez-moi, dĂ©shabillez-moi Conduisez-vous en homme Soyez l'homme... Agissez! DĂ©shabillez-moi, dĂ©shabillez-moi Et vous... dĂ©shabillez-vous! Serge Gainsbourg chante Je t'aime... moi non plus, chanson sensuelle aux textes trĂšs explicites elle aussi, en duo avec Brigitte Bardot en 1967 et avec Jane Birkin en 1969. - Je vais je vais et je viens Entre tes reins Je vais et je viens Je me retiens - Non ! maintenant viens... Photographie de Henri Cartier-Bresson
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affiche mai 68 sois jeune et tais toi analyse